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MessagePosté: Mar 08 Mar, 2005 16:44
de Muskull
J'arrive pas à ouvrir le site ejds :(

Son serveur doit être planté, réessayerai, l'a l'air bien. :wink:

TIM SEVERIN

MessagePosté: Ven 11 Mar, 2005 0:37
de ejds
Hé Muskull, essaye tout en bas à tribord sur le site suivant : :D

TIM SEVERIN ET LE VOYAGE DU BRENDAN

"Au fond le voyage du Brendan ressemblerait à un roman policier. J'avais à ma disposition les pistes du texte du Navigatio. Une par une elles pourraient me mener vers une solution, si je pouvais découvrir comment les suivre. Oui, mais comment, justement?
La réponse qui s'imposait, encore une fois, c'était d'avoir un canot exactement semblable à celui de saint Brendan."


http://jm.saliege.com/severin.htm

...


e.

Eudes

MessagePosté: Mar 22 Mar, 2005 20:26
de ejds
LA VILLE D'YS ET LES MONDES ENGLOUTIS :shock: :shock:

LA VILLE D'YS ET LES MONDES ENGLOUTIS
COLLECTION ETUDES & ESSAIS


Les cités englouties dont les traditions populaires racontent l’existence sont-elles imaginaires ? Ont-elles eu une existence ? Peut-on en trouver les traces ? A partir de la légende de la ville d’Ys, Olivier Eudes se livre ici à une enquête serrée sur ce qui pourrait passer pour un surgeon local du mythe de l’Atlantide. Et c’est aussi un jeu pour l’esprit. « Quand les preuves étaient faibles, nous dit l’auteur, nous avons insisté sur notre envie d’y croire, afin de les affaiblir encore, et quand elles étaient fortes, nous avons fait l’impossible pour les détruire. »

Les preuves ont résisté. Après avoir exploré les données disponibles de la météorologie, de la tectonique des plaques et de l’archéologie, Olivier Eudes finit par conclure : « Ce mythe n’est pas le rêve d’un peuple, il en est la mémoire... La submersion entière de cités, d’authentiques Pompéi marins, n’est pas symbolique... Ys a existé, nous en sommes certain.Non seulement nous ne pouvons pas sérieusement réfuter la possibilité qu’elle fut, mais en outre nous avons acquis la certitude que la légende de cette ville en cache beaucoup d’autres. Les cités englouties autour des côtes de la Bretagne sont innombrables. Si on n’en n’a pas découvert encore, c’est que la mer en a rendu les vestiges imperceptibles ou qu’on a mal cherché. »

http://www.arbredor.com/titres/ys.html

Olivier Eudes

e.

Fada

MessagePosté: Lun 18 Avr, 2005 9:55
de ejds
De la fée, fea, fata, fada
Les légendes ainsi que les mots peuvent prendre des allures et tournures insolites, ainsi le mot fée : entité féminine imaginaire, habituellement bienveillante et dotée de pouvoirs magiques, en latin fata, déesse des destinées, de fatum « destin », et en occitan fado, fada:shock: :lol:

Myrghèle et l'île d'Armotte
A l’instar de la fea Morgana, personnage fabuleux des romans du cycle breton et de ses neuf sœurs, rencontre insulaire avec Myrghèle, la fada sacrée des Santons et de ses neuf druidesses, toutes de blanc vêtues.

Au final raz-de-marée dévastateur de la ville et de son île :

LA LÉGENDE D'ANCHOINE
(Charente-Maritime)
(Extrait de « Devant Cordouan. Royan et la presqu'île d'Arvert », paru en 1934)

http://www.france-pittoresque.com/legendes/34b.htm

[…] Dans l'ancienne Gaule, chaque peuplade avait sa « fada », sorte de sorcière à laquelle tout le monde accordait une confiance aveugle. On voyait en elle une fée sacrée, envoyée sur la terre par le dieu Teutatès. Elle participait aux cérémonies religieuses des druides, à la tête des prêtresses. Myrghèle, la fada des Santons, s'était retirée dans l'île d'Armotte à l'approche des soldats de César, et se cachait à Anchoine, où elle jetait des sorts et mettait le trouble dans les esprits. Une secte de druides et de druidesses s'y trouvait déjà depuis longtemps. Dans la partie la plus sauvage de l'île, sous les grands chênes, dont les feuilles se mêlaient aux boules blanches du gui, existait un cercle de hautes pierres levées entourant un dolmen. C'est là que se célébrait, de temps immémorial, le culte païen des Gaulois.

[…] C'est à ce moment que se tint une assemblée de druides dans la clairière du dolmen pour répondre au désir des habitants de l'île. Myrghèle était au milieu d'eux, enveloppée dans une cape gauloise d'une blancheur éclatante. Neuf druidesses, toutes vêtues de blanc, l'entouraient. Rangés en cercle, le front couronné de gui, tenant à la main une faucille d'or, les prêtres attendaient religieusement la décision de la fada sacrée.

[…] A la minute même où Sylvane allait être immolée, un éclair déchira le ciel, un cataclysme effroyable bouleversa l'île d'Armotte. La terre trembla, un abîme immense, monstrueux, s'ouvrit brusquement, où le dolmen et tous ceux qui l'entouraient disparurent. Les arbres s'abattirent les uns sur les autres et tombèrent dans le gouffre. La mer déchaînée montait, montait toujours, avec une violence croissante, submergeait, d'un raz de marée dévastateur, l'île entière. Au soleil levant, Anchoine n'existait plus, tous ses habitants avaient été noyés. La foudre, la tempête, l'Océan en furie s'unirent en ce temps-là pour modifier profondément la configuration du rivage. Armotte disparue, les flots eurent, par la suite, toute facilité pour aller saper, déchiqueter, et enfin abattre les rochers du Chapus.

La baie d'Anchoine allait devenir, au cours des siècles, le pertuis de Maumusson, et le territoire d'Oléron, l'île qu'ont trouvée les proconsuls romains au début de l'ère chrétienne. On voit aujourd'hui les ruines d'un dolmen à la pointe du rocher d'Ors, sur la côte d'Oléron, à une faible distance de la situation présumée de l'île d'Armotte. Si on pense aux perturbations géologiques qui ont apporté tant de changements à cette partie du littoral, il est permis de supposer que le dolmen d'Anchoine, après avoir été roulé par les flots dans les profondeurs sous-marines, s'est trouvé à la pointe d'Ors quand le niveau des eaux a baissé. N'a-t-on pas la preuve de cet abaissement dans la position actuelle des grottes de Meschers ?

Les légendes s'inscrivent en marge de l'histoire, mais elles sont, bien souvent, l'écho de traditions millénaires, ayant trouvé leur origine dans des événements ou des faits qui ne sauraient être purement imaginaires. L'existence d'Anchoine ne peut être mise en doute, non plus que celle de l'île d'Armotte et des autres îles du pays d'Arvert, devenues continentales.

Au Moyen Age, des marins ont affirmé, alors qu'ils naviguaient près de l'embouchure de la Seudre, avoir vu, par mer calme et limpide, des toitures, des crêtes de murailles presque à fleur d'eau. Ils avaient l'impression de passer au-dessus d'une petite ville immergée, tant étaient nombreuses les ruines de constructions. Encore une légende, dira-t-on ? Peut-être. Ce qui n'en est pas une, c'est l'existence actuelle du « fond d'Anchoine », près de Ronce-les-Bains, et du petit écueil de Barat, à l'embouchure de la Seudre, reste d'un îlot qui a tenu à la terre ferme et était cultivé au XIVe siècle.


e.

Portulan

MessagePosté: Mer 04 Mai, 2005 22:10
de ejds
"La Mer, terreur et fascination"

Une exposition de la BnF à Brest ! :shock: :shock:

http://www2.ac-rennes.fr/crdp/29/action ... cueil.htme.

Un portulan du 16è siècle montré pour la première fois au public
2005-05-04 18:47:11
BREST (AFP)


Un portulan du 16è siècle, réalisé à Anvers par un cartographe portugais et rendant compte de l'ensemble des connaissances géographiques de l'époque, est présenté pour la première fois au public à Brest, dans le cadre de l'exposition "la mer, terreur et fascination".

Ce portulan, conservé à la Bibliothèque nationale de France (BNF), est
"le plus grand parvenu jusqu'à nous", ont expliqué les conservateurs de la BNF en présentant le document à la presse.

Intitulé "Universa ac navigabilis totius terrarum orbis descriptio", c'est un manuscrit enluminé (150 x 294 cm) composé de 10 feuillets. Il a été réalisé à Anvers par Andréas Homem, cartographe portugais qui rendait ainsi compte de l'ensemble des découvertes géographiques de l'époque.

"Le cartographe apporta son planisphère à Paris dans l'espoir de se faire engager comme cosmographe. Voilà qui illustre à la fois la compétence des cartographes portugais mais aussi l'ambition personnelle qui les poussait à vendre leur production hors du royaume, transgressant ainsi le devoir de secret", a souligné Hélène Richard, directeur du département des cartes et plans à la BNF.

Montée tout d'abord à la BNF, l'exposition "la mer, terreur et fascination" propose au public brestois des pièces, dont le portulan, qui n'avaient pu être présentées à Paris.

L'exposition a été coproduite par la BNF et le pôle associé "océanographie" de Brest.

"La mer, terreur et fascination", jusqu'au 13 juillet au Quartz de Brest.

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... g1k6k.html

© AFP.

e.

Yse

MessagePosté: Ven 13 Mai, 2005 12:27
de ejds
A LA RECHERCHE D'IS

DU MYSTERE D'YS

Le seul nom d'Eze évoque mille légendes nous faisant embarquer au pont parfois brinquebalant des vaisseaux grecs cabotant au long de la côte, trop chargés des amphores du Pirée et des légendes marmoréennes.

L'un de mes plus chers amis, hélas aujourd'hui disparu au sein même des abysses qu'il parcourait à bord de la "Calypso" en tant que médecin de bord du bâtiment du Commandant Cousteau, le Docteur Bonnard, me faisait partager ses aventures terrestres et maritimes au fil de soirées ézasques qui demeurent pour moi frappées au sceau de l'inoubliable.

Dans le même temps, mes lectures me conduisaient au sein des ouvrages d'Yves Paccalet et, surtout, de Philippe Diolé - que le premier n'en prenne pas ombrage ! - décrivant les légendes mirifiques de Notre Mer.

Philippe Diolé, précurseur de l'archéologie sous-marine et auteur d'un admirable ouvrage "Quatre Mille ans sous la mer", fait référence à la ville d'Ys, au sujet de laquelle il nous dit "... il n'y avait pas une ville d'Ys, mais deux, trois, quatre... la plaça sur l'Itinéraire d'Antonin et la Table de Peutinger, en fit le carrefour de voies antiques qui aujourd'hui s'arrêtent au rivage."
Nous rejoignons là le mythe d'Eleusis. Ys, Eleusis, Yze, Eza, tous indices qui nous conduiraient à aller rejoindre Neptune si, finalement, le trésor n'était pas dissimulé ici à terre!

http://perso.wanadoo.fr/lelotusdeze/Antiquite.htm

[…]

Cousteau
Tiens, mais oh fée ! Certainement qu’un illustre chercheur d’épaves et de trésors tel que Cousteau, l’homme au bonnet rouge, aura aisément résolue l’énigme de la cité d’en bas, la ville d’Ys, si ce n’est celle de l’Atlantis.
Enquête en eaux troubles et profondes : :shock: :shock:

FILMOGRAPHIE
Analyse du film A LA RECHERCHE DE L’ATLANTIDE

de PACCALET et COUSTEAU (1978)
par Françoise Marchand

A l’image de la couverture du livre retraçant cette mission (1), l’Atlantide n’est qu’un prétexte à la mise en valeur du commandant. Le mythe de l’Atlantide s’efface derrière le «mythe Cousteau».
«... tout infecté qu’il était d’injustes convoitises et de l’orgueil de dominer. » écrivait déjà Platon dans le Critias.

1 - L’histoire

Comme beaucoup, Cousteau connaît le mythe de l’Atlantide. Curieux et doté d’un matériel de pointe pour l’exploration des fonds sous-marins, le commandant n’a jamais manqué de chercher, lors de ses expéditions, la trace du royaume englouti mais sans vouloir vraiment en apporter la preuve.

De très nombreux scientifiques et archéologues ont avancé que l’Atlantide aurait pu être la Crète à l’époque minoenne et que la disparition de cette civilisation aurait été la conséquence de l’explosion du volcan de l’île de Santorin. Les dates coïncident. Il manquait simplement des preuves, des explications :

http://www.atlantide-films.net/filmo/cousteau.htm

[…]

e.

Utopia

MessagePosté: Lun 30 Mai, 2005 13:59
de ejds
Topo sur Utopia
L’île d’Utopie, un savant mélange littéraire entre la platonique Atlantis et la pagane ville d’Is ?!? : :shock: :?

UTOPIE, TERMINUS? (2/6)

L'île d'Utopie de Thomas More
ÉRIC de BELLEFROID

http://www.lalibre.be/article.phtml?id= ... _id=178429

Avec «Utopia», le philosophe anglais conçoit en même temps un non-lieu et lieu de bonheur à l'abri de toute tyrannie. Un «Eloge de la sagesse» en écho à «L'Eloge de la folie» d'Erasme.

RÉTROSPECTIVE

Il est des philosophes qui portent le nom de leur oeuvre comme une marque de fabrique. Comme Erasme celle de «l'Eloge de la folie», Machiavel «le Prince» ou Thomas More «l'Utopie». Thomas More (1477-1535), justement, était vice-shérif de Londres et avocat des marchands de la cité lorsqu'à ce titre, il fut envoyé dans les Flandres en 1515 pour y débattre d'affaires commerciales.

C'est à Anvers qu'il imagine «Utopia», publiée à Louvain en 1516, un an avant que Henry VIII ne le nommât membre de son conseil privé, et bientôt chancelier d'Angleterre. Le texte, écrit en latin, connaît d'emblée un vif succès auprès de ses amis humanistes (Erasme, Pierre Gilles, Guillaume Budé, Jérôme Buisleden) auxquels en vérité il se destinait, «Utopia» se voulant «l'Éloge de la sagesse» en réponse à «Moria» (ou «l'Eloge de la folie») qu'Erasme avait lui-même dédié à More en 1511.

More, au fond, crée un genre nouveau sur un sujet connu depuis les Grecs, celui de la cité idéale. La question dès lors était de savoir comment réaliser sur terre une société égalitaire, juste et heureuse, fiction et politique formant une conjonction inédite. Le mot même Utopia est conçu par More lui-même à partir du grec: soit ou, préfixe privatif, et topos, lieu. Autrement dit: non-lieu, nulle part. D'ailleurs, le titre complet est-il à lire comme suit: «La nouvelle forme de communauté politique et la nouvelle île d'utopie».

Mais attention! Outopos, le non-lieu, peut se lire aussi bien eutopos, le lieu du bonheur. Paradoxe apparent puisque ce lieu de bonheur se réclamerait de nulle part, mais que ce nulle part n'en constituerait pas moins un topos. Est-ce bien clair? Satire, humour, ironie relancent sans cesse la contradiction dans ce réquisitoire contre le mal. L'utopie, en effet, porte elle-même sa critique.

Si l'île se nomme Utopie, le prince en est Adème (le prince sans peuple), la capitale Amaurote, la ville obscure, le fleuve An-hydre, sans eau, le narrateur Raphaël Hythloday, archange diseur de non-sens. Soit un monde à l'envers qui aurait pour dessein de nous faire croire que l'impossible, une société heureuse, a été réalisé ailleurs, dans une île.

«Utopia» se compose de deux livres. Le Livre I, qui est le second en fait, est un réquisitoire contre la société de l'époque et contre le mal. More imagine avoir rencontré à Anvers Raphaël Hythloday, un marin-philosophe portugais qui aurait suivi Amerigo Vespucci dans les trois derniers voyages de découverte. C'est le début d'un récit fantastique où le marin pose entre autres une question fondamentale sur la loi punissant les voleurs de la peine de mort. Elle est inique - et absurde - puisqu'elle punit de la même façon le voleur et le criminel; elle est de surcroît inhumaine, puisqu'elle ne respecte pas la valeur de la vie; et inutile en fin de compte puisqu'elle n'a pas réussi à diminuer le nombre des voleurs. C'est le fond même, en condensé, d'un discours beaucoup plus récent d'un certain Robert Badinter sur l'abolition de la peine de mort...

La pauvreté, d'autre part, aurait une cause clairement identifiée, la propriété privée, car le pouvoir est aux mains des économiquement forts qui oppriment les faibles. D'ailleurs, pour éviter les problèmes de propriété, on échangera les maisons tous les dix ans. Ce discours-là, comme on le sait, ne restera pas longtemps en déshérence...

Puis vient le Livre II, écrit en Flandre, qui indique en somme comment peuvent être corrigées les mauvaises institutions de l'Europe. Les ressemblances de l'île avec l'Angleterre sont frappantes. Dieu serait exclu de la création de l'île, celle-ci procédant d'une décision humaine, celle du roi Utopus, qui fit creuser un isthme pour la séparer du continent. Passant de l'état de nature à celui de culture, l'île connaît un haut degré de civilisation et d'humanité qui, étant protégé du monde extérieur, ne peut être contaminé.
La cité est pensée comme un système établi dans la perspective du bien commun et dans le respect de l'individu. Fondées sur l'abolition de l'argent et de la propriété privée, elles garantissent l'efficacité de ce nouveau contrat social et la dignité humaine comme une citoyenneté, en évinçant toute forme de pouvoir personnel et, partant, toute espèce de tyrannie. Il suffirait certes que l'homme y mette un peu du sien. Car les institutions, lit-on par exemple dans le «Dictionnaire des Utopies», «sont déterminées par la volonté de tous. Les cités sont autonomes et gouvernent leurs propres affaires grâce à des magistrats élus à l'année, choisis parmi les Utopiens.»

La famille est la communauté de base. L'organisation de la vie collective planifie le nombre de personnes d'une famille, d'une phylarquie (groupe de trente familles), d'une Cité, mais n'impose pas un nombre limité d'enfants. L'individu solitaire ne jouit, lui, d'aucun statut privilégié. Afin que se maintienne l'équilibre nécessaire à la vie en Utopie, des mouvements sont prévus d'une cité à l'autre, mais aussi vers l'extérieur, pour y créer des colonies de peuplement ou, si l'on veut devenir Utopien. «La guerre, considérée comme une inutile boucherie, n'est admise que pour se défendre ou si les colonies refusent les nouvelles institutions. l'Utopie aspire fondamentalement à la paix.»

La vertu, prêchent encore les Utopiens, «c'est vivre selon la nature et Dieu nous a créés à cette fin ». L'Utopie n'est donc pas athée, au contraire: «s'il y a tolérance des pratiques religieuses les plus diverses, il y a cependant unité dans les principes fondamentaux de la croyance. » La spiritualité que More attribue aux Utopiens s'accorde sur l'existence d'un être suprême, créateur et protecteur du monde, qu'ils appellent Mythra.

L'on voit avec clarté, en définitive, que les contours de l'Utopie se démarquent nettement de ceux du Léviathan de Thomas Hobbes (1651) où, si l'état de nature est celui de la guerre permanente (homo homini lupus), l'instinct de conservation (ou la crainte de la mort violente) conduit les hommes au pacte (ou contrat) social par lequel ils renoncent à leurs droits naturels et les transfèrent à la société, seul un pouvoir absolu - l'Etat Léviathan - pouvant en garantir l'exécution.

© La Libre Belgique 2004

e.

Augustin

MessagePosté: Ven 03 Juin, 2005 23:21
de ejds
De la cité insulaire et pagane
... à la cité céleste et spirituelle

La pensée théocratique connaît son point de départ avec la Bible qui évoque la glorieuse "Cité de Dieu". :?:shock:

Témoin de son temps, confronté à chaud à une choquante réalité, et, histoire d’illustrer la cause à effet, d’expliquer à sa manière ceci par cela, dans son ouvrage, Saint Augustin combat cette erreur des païens qui attribuaient les malheurs du monde et surtout la chute de l’Empire romain à la religion chrétienne et à l’interdiction du culte des dieux. Il aborde aussi cette question du fatalisme, pour confondre ceux qui expliquaient la prospérité de l’Empire romain par le fatum, comme il a fait précédemment pour ceux qui l’attribuaient à la protection des faux dieux.

Car tout comme la ville d’Is, loin d’avoir été choyée et protégée par ses dieux, Rome en a reçu les seuls maux véritables ou du moins les plus grands de tous, à savoir les vices de l’âme et la corruption des mœurs :

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saint ... itededieu/

Cité de Dieu (De civitate Dei)

Ouvrage monumental de saint Augustin, qui est une critique du paganisme et une apologie du christianisme. Cette « œuvre imposante et ardue », comme le dit lui-même son auteur, comporte trente-deux livres, écrits entre 413 et 426 apr. J.-C.

Un grand nombre de païens attribuaient la chute de Rome et de ses institutions, qui s’acheva avec la prise de la ville par Alaric en 410 apr. J-C., à la montée du christianisme et au renversement de la religion ancienne; les chrétiens eux-mêmes étaient désorientés et démoralisés. Selon certains, Augustin écrivit ce livre dans le but de réfuter les accusations païennes et de redonner courage aux chrétiens. Cependant l’ouvrage dépassa ses buts primitifs pour devenir une synthèse spirituelle de l’humanité. Augustin montre que, depuis la chute d’Adam, l’humanité était divisée en deux « cités », civitates, « Babylone » et Jérusalem »; inextricablement liées en ce monde, elles seront séparées lors du Jugement Dernier.

Les qualités morales des Romains avaient fait que leur empire surpassa ceux de leurs prédécesseurs, mais ces qualités ne pouvaient trouver leur plein accomplissement que dans la cité de Dieu, car la gloire et l’ambition humaines ne sont que vanité. Augustin attaque et ridiculise les vestiges de l’ancienne religion romaine; il critique les doctrines des plus grandes écoles philosophiques païennes (stoïcienne, platonicienne et néo-platonicienne), incapables de procurer le vrai bonheur, car elles ne promettent pas la vie éternelle. Ces attaques étaient dirigées contre une opposition vigoureuse émanant de païens très cultivés et profondément religieux; ils suivaient scrupuleusement les anciennes coutumes et, en comparaison, les chrétiens semblaient manquer d’assises solides.

A la fin de l’ouvrage, Augustin expose la destinée ultime des deux cités : la cité céleste est celle des justes sur terre et des saints au ciel, qui vivent en obéissant à la volonté de Dieu; la cité terrestre, guidée par des principes matériels et égoïstes, est vouée à la destruction.

Dictionnaire de l’Antiquité – M.C. Howatson – Robert Laffont, 1993.

e.

YS

MessagePosté: Mar 19 Juil, 2005 10:42
de paddy
Bonjour à tous.

En nouveau venu, j'apporte un peu d'eau à votre moulin. La ville d'Ys est un mythe cherchant probablement à expliquer des bouleversements climatiques. On en retrouve la trace, effectivement chez Lebaud. Vous pourrez également lire des pages assez intéressants sur le sujet chez Emile Souvestre. Dans mon enfance, j'ai souvent entendu les gens de Douarnenez dire que l'on pouvait trouver sous le sable des vestiges de l'antique cité et des arbres fossilisés. Mais que l'on ne s'y trompe pas... Si vous passez dans la baie de Morlaix, près du Cairn de Barnénez (si je me souviens bien de son nom), on vous expliquera qu'à la place des parcs à huitres se trouvaient des villages aujourd'hui recouverts par les eaux et le sable. La même histoire, plus célèbre, existe également près du Mont Saint Michel. Les bons moines viennent de christianiser le lieu et de le vouer à saint Michel. Ils décident de partir pour Rome chercher des reliques. Ils quittent le mont et traversent la forêt... Quand ils reviennent, plus de forêt, la mer et mont au milieu de l'eau.

Malgven

MessagePosté: Lun 25 Juil, 2005 9:27
de ejds
Livre :shock: :?
Très captivant Paddy ! :)

L'on voit que l'hypothétique ville d'Ys était une entité multiple, éphémère, sans aucun fondement historique précis, bourlinguant comme bon lui semble à la façon d'un roman maintes fois remanié, ballotée au gré du littoral, des littératures, des événements et des légendes :

Taliesin a écrit:"Bonne magie" est effectivement la traduction proposée par Guyonvarc'h, qui précise aussi que la reine Malgven, la fée du Nord, est une invention de Charles Guyot.


En et fée, en 1926, Charles Guyot publia aux éditions Piazza La légende de la ville d'Ys. Ce livre, d'après les textes anciens, et dans lequel Gradlon rencontre Malgven a été réédité entre autre aux éditions Coop Breizh :

LA LÉGENDE DE LA VILLE D’YS
d’après les textes anciens
CHARLES GUYOT


Une des légendes les plus célèbres mais aussi les plus mal connues de Bretagne, née du conflit entre paganisme et chrétienté. Texte intégral.

http://www.coop-breizh.com/vitrine/fich ... e=5&fid=1&


e.

MessagePosté: Dim 05 Fév, 2006 14:33
de Professeur Cornelius
Qu'est-ce qui est désolant ? Le fait que Douarnenez soit un trou du cul du monde ?

Patrice a certainement raison. Même loin des bords de mer, les campagnes regorgent de lacs où sont noyés des villages, dont on entend évidemment les cloches sonner à certaines occasions funestes. Des tsunamis lacustres ?

MessagePosté: Mer 15 Fév, 2006 11:17
de ejds
Professeur Cornelius a écrit:Qu'est-ce qui est désolant ? Le fait que Douarnenez soit un trou du cul du monde ?

Eh be dit donc môsieu le professeur, c’est quoi cet écart de langage ?! :?
Sûr qu’il va se faire des amis à injurier ainsi gratuitement la ville de Douarnenez et de sa légende.

A ce que l’on sache, chaque cité, chaque ville, chaque pays engloutie s’intègre en fait en mosaïque illusoire et sans cesse recomposée de la ville d’Ys : :shock::shock:

http://expositions.bnf.fr/lamer/arret/colere3.htm

Respect à la ville de Douarnenez et à ses habitants et à ceux du pays, aux légendes, aux histoires invraisemblables (mais presque vraies), à ceux qui y croient surtout. Car s’il existe un fond de vérité, la forme et le lieu ne le sont peut-être pas, ou sont multiples, toutefois sans cesse d’actualité, triste réalité.

Bien à propos sur Ys, un nouveau roman édité par Calmann-Lévy vient en fantasy nous rassurer à ce sujet : :shock::shock:

Le Roi d'Ys
Tome 1 : Roma Mater


Karen Anderson, Poul Anderson

11 janvier 2006

352 pages

http://www.hachette.qc.ca/hiver/romans/5178355.htm

Le Livre
En ces temps de troubles, l’Empire romain tout entier est en ébullition, menacé par l’avancée inexorable des Barbares venus du Nord. L’agitation a atteint la ville-État d’Ys, fille de Carthage bâtie sur la côte bretonne, cité grandiose enveloppée dans une brume de légende, gouvernée par la magie des Neuf Prêtresses et la puissance du Roi, leur mari. Envoyé à Ys par son empereur pour y ramener coûte que coûte ordre et prospérité, le préfet Gratillonius ne peut imaginer le rôle que la magie et les intrigues des Neuf lui réservent lorsqu’il défait en combat singulier le monarque de la cité : devenir l’ultime souverain d’Ys, conserver l’unité de son royaume dans l’ère de ténèbres qui s’annonce, et donner vie à une légende qui perdurera à jamais…

Œuvre la plus ambitieuse de Poul et Karen Anderson, le cycle du Roi d’Ys, grandiose édifice dont Roma Mater constitue la première pierre, combine légendes celtiques et réflexion sur les premiers temps du Moyen Âge pour nous proposer une plongée d’un incroyable réalisme dans une période pleine de magie et de fureur, qui marquera l’avènement du monde que nous connaissons. « … une reconstruction haute en couleur d’une époque et d’un lieu légendaires peu exploités, un changement bienvenu en regard de la fantasy répétitive dont on nous abreuve. »
Asimov’s SF Magazine

L'Auteur

Poul Anderson
Poul Anderson (1926-2001) a publié sa première histoire en 1947. Son diplôme de physique en poche, il va devenir l'un des auteurs majeurs de la science-fiction américaine des années 50 et 60. Seul ou en compagnie de sa femme Karen, qu'il a épousée en 1953, Anderson a écrit une centaine de romans, souvent inspirés des légendes venues de Scandinavie, dont sa famille est originaire. Au cours de sa carrière, il a remporté sept fois le prix Hugo et trois fois le prix Nebula.


e.

MessagePosté: Mer 15 Fév, 2006 15:43
de Professeur Cornelius
???

Je ne comprends pas ce que mon message fait ici, juste après un post de juillet 2005...
Ma réflexion faisait suite, me semble-t-il, à un message de Patrice, que je ne retrouve plus. Elle ne visait pas Douarnenez, qui est un charmant petit port.

MessagePosté: Mer 15 Fév, 2006 15:55
de Sedullos
Alors là, Bodu t'es mal ! :evil:

Méfie-toi de ne pas te faire infibuler* par les Penn Sardin :lol:


[*note politiquement correcte : il n'y a pas de connotation sexuelle, juste une plaisanterie sur Bodu et les catalogues de fibules]

MessagePosté: Mer 15 Fév, 2006 16:12
de Muskull
Professeur Cornelius a écrit:???

Je ne comprends pas ce que mon message fait ici, juste après un post de juillet 2005...
Ma réflexion faisait suite, me semble-t-il, à un message de Patrice, que je ne retrouve plus. Elle ne visait pas Douarnenez, qui est un charmant petit port.

Tu l'as dit, tu l'as dit !
T'es cuit, plus qu'à enlever la tête et hop dans la boîte avec les copines !!! :lol:

Image
ça te va comme boîte ? 8)