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MessagePosté: Dim 21 Déc, 2003 11:18
de Muskull
Merci ejds pour ce texte que je ne connaissais pas :)

Merci aussi Mikhail pour tous ces liens sur la "ville rouge" :wink:

J'en ai aussi un sur une version de la légende qui fait intervenir la mère de Dahut, une fée nordique.
Version récente mais intéressante :

http://www.bagadoo.tm.fr/kemper/villedys.html

MessagePosté: Dim 21 Déc, 2003 17:14
de Sedullos
Salut à tous,
Muskull, la fée nordique Malgven est une création littéraire de Charles Guyot, La légende de la ville d'Ys d'après les anciens textes, livre que j'ai étudié dans mon mémoire de maîtrise cité par Le Roux et Guyonvarc'h : sa valeur traditionnelle est équivalente à celle des personnages inventés par Marion Zimmer Bradley dans son cycle des Dames du lac.
Guyot a fait tant et si"bien" que tout le monde est persuadé qu'il s'agit d'un personnage authentique de la légende alors que Malgven n'apparaît pas dans les anciens textes, ni dans les fragments légendaires, et encore moins dans les contes et c'est pareil pour Morvark son cheval laissé à Gradlon.
Le texte du site est celui de l'exposition du musée de Quimper que nous avons visitée avec Mikhail l'été 2002.

Sedullos

MessagePosté: Dim 21 Déc, 2003 19:08
de Muskull
Je t'entends bien Sed :)

Mais c'est de la vie des mythes de s'enrichir lorsqu'ils sont vivants.

Cette version que je signalait "récente" fait intervenir une "femme de l'autre monde" comme pour authentifier Dahut en tant que telle, même si elle n'est que fille.

Sans blague, il faut vraiment lire ce livre que nous citons car il y a là un thème central de presque tous les mythes celtiques.
Il est partout, et aussi dans le fragment qu'a traduit Fergus sur un autre fil.

Est-ce une adaptation celtique de la "faute d'Eve" des copistes, je ne le crois pas, c'est trop simpliste...

La figuration de "la femme de l'autre monde" et donc de la souveraineté était trop puissant pour se résoudre au "péché".
Bien plus, il était "péché" de ne pas l'entendre comme dans le mythe de Bran et dans quelques épisodes de la "Matière de Bretagne".

MessagePosté: Ven 26 Déc, 2003 14:34
de Marc'heg an Avel
Il serait intéressant de savoir ce qui a inspiré Charles Guyot sur le choix du nom de Melgwen.

Sait-on d'où il était natif lui-meme ?

Dans la recherche de noms qui auraient pu l'inspirer, j'ai trouvé, pour l'instant :

- la commune de MELGVEN, Sud-Finistère. Selon Bernard Tanguy : Melgvan, vers 1330; Melguen, 1368; Melleven, 1392; Melguen, 1426; Melgven, 1535; en, breton : Mel(v)en.. "'Il pourrait s'agir d'un composé formé avec un breton mell -aujourd'hui boule- ayant comme le gaulois mello, ... le sens de colline arrondie, ... le second terme étant le breton gwenn = blanc. Le site du bourg, au sommet d'une colline, n'est pas pour le contredire".

- l'une des communes Malvern (Great, Little, Hill), which had a Brit. name meaning 'bare hill', a Welsh Moel-fryn (moel 'bare' and bryn 'hill' hill). cf Eilert Ekwall.

- un surnom romain : Maluginensis (originaire de Malug- ??? dont je ne connais pas le radical).

- noter l'existence de prénom féminin : Malvina, Malvinia ... au Québec. Origine non donnée.

http://cafe.rapidus.net/jhuriaux/femmesm.html

Ceci n'étant que de la recherche basique sans aucune prétention démonstrative.

JC Even :)

MessagePosté: Ven 26 Déc, 2003 14:44
de Marc'heg an Avel
Post scriptum :

s'agissant d'une blonde, il s'agit peut etre aussi d'un jeu de mot à partir de la racine *mella-.

Il existe un chevalier des Romans qui s'appelle MELEAGAN, ce qui signifie ni plus ni moins : le Blond.

En breton actuel : blond = melegan; blonde : meleganez.

JC Even :)

MessagePosté: Ven 26 Déc, 2003 15:06
de Sedullos
Salut à tous,

Muskull a écrit :

"Je t'entends bien Sed :)

Mais c'est de la vie des mythes de s'enrichir lorsqu'ils sont vivants.

Cette version que je signalait "récente" fait intervenir une "femme de l'autre monde" comme pour authentifier Dahut en tant que telle, même si elle n'est que fille.

Sans blague, il faut vraiment lire ce livre que nous citons car il y a là un thème central de presque tous les mythes celtiques.
Il est partout, et aussi dans le fragment qu'a traduit Fergus sur un autre fil."

De quel livre parles-tu ? C'est un peu confus.

Ce que tu considères comme un enrichissement, d'autres le voient comme une dégradation. Le livre de Guyot a surtout enrichi son éditeur :)
Pour répondre à JCE, il s'agit de Malgven et non d'une autre forme.
Guyonvarc'h et moi-même avons souvent discuté de cet auteur : Guyot devait être bourguignon mais nous n'avons pas d'autres renseignements.
Sedullos

MessagePosté: Ven 26 Déc, 2003 21:32
de Muskull
Yep Sed ! :)

De quel livre parles-tu ? C'est un peu confus.


Relisant le fil c'est vrai que c'est un peu confus. :D
Le livre est celui de "La légende de la ville d'Is" de L.R et G. dont nous parlions un peu plus tôt...

Par rapport au référentiel moderne de cet auteur, ne pouvons nous pas voir en le nom de Melgwen, Miel-blanc ?

Appauvrissement ou enrichissement, je ne saurais dire, je ne suis pas puriste. Si certaines interprétations d'un mythe peuvent mener à la source quelques assoiffés, qu'importe l'habit si le sens est au bout. :wink:

MessagePosté: Ven 26 Déc, 2003 23:45
de Pierre
Muskull a écrit:Par rapport au référentiel moderne de cet auteur, ne pouvons nous pas voir en le nom de Melgwen, Miel-blanc ?


Le prènom féminin cornique Melwyn est attesté avec pour sens miel-blanc.
Dans le finistère un toponyme Melgven avec pour sens colline blanche.
De plus il est fréquent de voir Mel pour Mael (Mael=prince, Seigneur).

De quoi s'em(mel)er. Et n'explique pas le Mal de Malgven.


@+Pierre

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 0:14
de Marc'heg an Avel
En breton actuel, il existe le mot melg = rouille, et donc l'adjectif melget = rouillé.

Prononcer le G dur comme dans Guet-appent.

Melgven se trouve en Finistère sud. Je l'ai donné plus haut.
On le prononce actuellement (horreur imprononçable par des Bretons donc gens civilisés) : Melg-Ven (comme Vin-cent mit l'ane dans un pré)

Ce à quoi Sed a répondu : " il s'agit de Malgven et non d'une autre forme"

De quoi nous faire un bourguignon pour le réveillon. :D :D :D

JC Even :)

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 0:27
de Sedullos
Muskull,
si c'est du livre de Le Roux et Guyonvarc'h dont tu parles, il faut le lire, oui, mais, en ce qui me concerne, c'est déjà fait depuis longtemps et pour la raison que j'ai exposée.

Ces auteurs partagent tout à fait mon point de vue : à savoir que Malgven est une pure invention de Charles Guyot, avec un côté Walkyrie qui rappelle l'univers de Wagner ou le film de Fritz Lang sur les Nibelungen : Gradlon fait une expédition dans le nord comme Siegfried.

Sedullos

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 14:54
de Marc'heg an Avel
Il existe tout près de Saint-Brieuc une commune actuelle LA MEAUGON.

René Couffon, dans les Mémoires de la Société d'Emulation des Cotes du Nord, avait proposé d'y voir Lanvaelgon, issu de Lann-Maelgon.

Bernard Tanguy (Dictionnaire des communes des Cotes d'Armor, 1992), reprend l'hypothèse d'un "saint" Méaugon, mais de façon moins formelle.

Cette voie nous permettrait de retrouver - peut-etre !!! - une forme basée sur *mael = prince + *con = tete, supreme.

Quid de Malgven ? "La grande princesse blonde (breton : *melegan- / *gwenn, ) ou rousse ( < breton : melg. ?"

*********

Autre piste en cours d'observation : la commune de Malguenac.

*********

JC Even :)

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 14:57
de Patrice
Dites, tout de même,

L'auteur, Guyot, n'étant vraisemblablement pas bretonnant, ne peut-on imaginer tout simplement qu'il aura choisi un nom qui "fait breton", sans savoir ce que ça veut dire?

A+

Patrice

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 15:51
de Pierre
Jean-Claude,

Le 21 mai, tu parlais de Maelgwenn femme de Gradlon,
http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?p=11638,
Hasard ou pas, quelles sources?.

Maelgon (dans le sens prince guerrier et éponyme de "La Méaugon") est attesté avec son équivalent gallois Maelgwn. Mais c'est masculin?


@+Pierre

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 16:23
de mikhail
Pour ajouter au désordre :
Melgven, entre Rosporden et Concarneau, s'écrit en breton, sur les panneaux bilingues : Mêlwenn.

mikhail

MessagePosté: Sam 27 Déc, 2003 16:36
de Sedullos
Patrice a écrit:Dites, tout de même,

L'auteur, Guyot, n'étant vraisemblablement pas bretonnant, ne peut-on imaginer tout simplement qu'il aura choisi un nom qui "fait breton", sans savoir ce que ça veut dire?

A+

Patrice


Salut à tous,
Patrice, merci,
je n'osais pas le dire moi-même :)
sed...