Défense de marcher sur le gazon :
c'est pour les Jeux sacrés !
Comme une nécessité d'enfermer les divinités – pour pas qu’elles s’échappent (?) – nous savons tous que les sanctuaires naturels: lacs, fleuves, cours d’eau..., puis les temples, et, de nos jours les lieux de culte et, particulièrement les humbles chapelles, ont toujours été les endroits où l’on offrait aux dieux puis à un seul dieu et a ses saints le superflu de la vie, un pourcent des trésors matériels, pierres précieuses, or, argent, victimes, fleurs, espoirs et soucis des hommes…
On sait aussi que beaucoup de campagnes d'archéologie étaient bien souvent menées, jusqu'à récemment, sur l’initiative d’abbés et autres gens d'église bien curieux de nature.
Aussi le temps des vacances est celui de prendre le temps de musarder, de regarder et de jouer au jeu des sept erreurs.
Située non loin de la plausible mais bien permissive ville d'Ys, le joli port de Camaret et de sa charmante chapelle Notre-Dame de Rocamadour restaurée à neuf, de son recteur et de ses ex-voto marins..., et rappeler aussi que ce village côtier était déjà un lieu d’abri des tant redoutées tempêtes pour les bateaux à voile et plus tard pour ceux des pèlerins de retour de Compostelle et qui ne pouvaient franchir dans la même journée les redoutés Raz-de-Sein et chenal du Four (1).
Aérolithes, gazon, dieu «Soleil couchant», Prince rouge, comput, œil de la poule, fièvre coloniale…
En marge de l’actualité (c'est aujourd'hui l'ouverture des jeux olympiques d'Athènes), d’idées reçues et de légendes, un époustouflant
opus de 14 pages, 3€, s’intitule :
Camaret, son histoire, ses monuments religieux, 15e édition, texte par Pierre Lozac'hmeur, recteur de Camaret.
La teneur, mieux qu'un sermon – est comment va-t‘on dire :
craquante comme une hostie, humide comme un bénitier…? – est disponible sur le site officiel de la ville :
http://www.bretagnenet.com/crozon/camaret.html
Au Lecteur,
Notre propos a été de rédiger un guide pour le visiteur curieux de connaître les Monuments religieux, témoins du passé de CAMARET, et toujours présents, puis d'essayer d'esquisser l'histoire de ces monuments et des personnages qui y ont attaché leurs noms, et, par ce biais, toucher occasionnellement à l'histoire générale de Camaret, car les deux sont mêlées.
Dans le titre de ce Guide le qualificatif de «religieux» s’applique donc à la fois à «monuments» et à «histoire».
… Dans la documentation que nous avons pu rassembler, nous avons essayé de bien marquer les frontières entre ce qui est établi sans conteste, ce qui est probable, ce qui est hypothèse plausible. En effet, bien des opinions erronées ont été émises, en particulier sur l'histoire de la chapelle de Notre-Dame de Rocamadour, par des auteurs qui n'ont consulté que «leurs» documents, ou leur imagination, ignorant les travaux des autres, spécialement de l'équipe de recherches du Sanctuaire de Rocamadour du Quercy (2).
Les origines
On affirme que vers 2500 avant Jésus-Christ, l'extrémité de la Terre occidentale formée par les pointes de Camaret était habitée par l'homme (3).
Il s'agit de la race qui édifia les monuments mégalithiques dont il subsiste, au lieu-dit Lagatyar, une quarantaine de pierres dressées (4). A moins qu'ils n'aient été édifiés par les Celtes plus récemment...
L'ensemble de ces pierres délimite une aire quadrangulaire, ouverte vers l'ouest. On peut penser, étant donné le site : une pointe avancée dans la mer du Ponant, que dans cette enceinte se déroulait un culte au dieu de la mer, ou au dieu "Soleil couchant", qu'adoraient les Celtes, le Prince rouge de la légende de la ville d'Ys, dont Dahut fut prêtresse.
Ce culte, comme tous les cultes païens, utilisait la divination. La croyance étant que la destinée de chaque individu était "écrite" dans les astres, les devins la "lisaient" en observant leurs révolutions. Ils prenaient des alignements sur les astres au moyen des pierres dressées et orientées.(*)
Les alignements étaient utilisés aussi pour le comput du calendrier.
L'aire centrale gazonnée devait servir de champ clos pour des Jeux sacrés apparentés aux Jeux sacrés des Grecs, avec lesquels cette race était en relations maritimes. La lutte bretonne actuelle en est une survivance.
La date d'édification de ces pierres est difficile à déterminer. Des préhistoriens affirment que les premières pierres auxquelles l'homme ait rendu un culte ont été des aérolithes, justement parce que tombées des astres, ainsi que le prouveraient leur nature géologique, leur forme et leur orientation.
A l'imitation de ces pierres dressées à l'endroit de leur chute, les peuplades primitives, puis les Celtes, ont ensuite élevé d'autres pierres, corrodées par l'érosion, transportées parfois de loin, ou extraites et éclatées sur place. Les alignements de Lagatyar semblent être de cette catégorie.
Les pierres de Lagatyar, dont la plupart étaient tombées, ont été relevées en 1930.
Quoiqu'on puisse penser, il semble assez scientifique de chercher la clé dans le sens indiqué par l'étude comparative des sites bretons, gallois et méditerranéens, et dans les écrits des auteurs grecs anciens, ainsi que dans les signes relevés sur les stèles.
(*) On tient là, peut-être, l'explication du terme "Lagad-yar" donné comme nom à ce site, l’œil de la poule. La Constellation des Pléiades, en breton s'appelle "ar yar", la Poule. Lagad-yar serait l'endroit où était l’œil de visée sur les Pléiades.
Les Celtes
Les Celtes qui vinrent en Armorique au Xe siècle avant le Christ, pratiquaient une religion animiste, dans laquelle le culte des morts tenait une place importante. Leurs lieux de culte étaient les espaces gazonnés autour des fontaines sacrées, à la porte de leurs villages, et la stèle rituelle qu'ils y dressaient.
Certains de ces lieux de culte nous ont été conservés à peu près intacts dans leur cadre à peine inchangé depuis des siècles. Ainsi, croyons-nous, autour de la chapelle dite de Saint-Julien, à 2 km sur la route de Crozon, à 200m au-dessous de celle-ci, comme l'indique un panneau fléché.
Ils ont été gardés, parce que christianisés: un ermite venu sans doute de l'Abbaye de Landévennec, y construisit un oratoire, tailla en croix la stèle, et sculpta une croix sur la fontaine.
La christianisation de l'Armorique avait commencé à l'époque gallo-romaine. Elle prit son essor au VIe s, lorsque les Bretons des Iles Britanniques vinrent s'installer ici, poussés par l'invasion anglo-saxonne, et aussi probablement par la fièvre coloniale…
~ ° ~
(1) Site marin concernant les difficiles
passages du Raz au Moyen-âge
:
http://perso.wanadoo.fr/hubert.michea/raz.html
(2) Un des sites de
Rocamadour du Quercy :
http://www.lourdes-fr.com/autres_sanctuaires/rocam.htm
(3) En fait, composé d’une cent quarantaine de pierres,
Lagatjar vient en concurrence avec Carnac :
http://www.le-finisterien.com/Dolmen/lagatjar.php
(4) Non loin de là, le foyer domestique ou grotte marine du
Menez-Dregan en Plouhinec, est là pour nous rappeler qu’un autre groupe humain fréquentait déjà cette frange côtière il y a quelque 450 000 ans
:
http://www.ville-plouhinec29.fr/article ... article=24
Ce site est un des plus anciens au monde et a connu quelques variations climatiques importantes. Dévolue un temps au rôle de décharge publique, puis derniers avatars du site, des
blockhaus de type
bunkers, puis une résidence construite dans les années 60-70 logea le propre fils du maréchal Rommel.
Et, la vie à l’époque des
mammouths et des grands carnivores, n’était pas mal non plus, quoi que manquant tout de même d’un peu de Seltes (euh, je veux dire Celtes !)
:
http://www.mnhn.fr/expo/mammouths/
ejds