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La guerre à l'époque d'Arthur

MessagePosté: Mer 25 Mar, 2009 18:01
de tai_gong_wang
Damianus,
Je crois au fait que l'infanterie lourde a continué à exister en Bretagne, notamment dans le nord à York, car le surnom du père de Peredur , Ellyfer à "la Grande Armée" peut en donner un exemple , et dans le fait que Maelgwn de Gwynedd, dans les sources poétiques semble posséder une infanterie lourde. L'exemple de Cadbury Castle avec ses 800 hommes à sa défense semble confirmer la survivance de l'infanterie lourde.
L'infanterie lourde semble surtout se cantonner dans les villes et les hill forts. Des endroits faciles à défendre et plus propices aux contre-attaques.
Si les batailles d'Arthur se centrent dans une campagne militaire, l'infanterie lourde peut y avoir joué un rôle important.
Pour cela, il faut rappeler que l'infanterie lourde romaine a été la meilleure arme de l'Empire et plus encore à partir du IIIè siècle, lorsque les migrations barbares commençèrent. Des auteurs latins comme Végèce et Ammien Marcellin l'ont couverte d'éloge.
Mais les milices Galloises possédaient également des corps d'infanterie légère, explicable au fait que l'équipement était assez cher, peut être qu'elles étaient recouvertes d'une armure en cuir.
Merci !

MessagePosté: Mer 25 Mar, 2009 19:09
de Agraes
En quoi une estimation numérique, même vague, peut elle orienter spécifiquement vers des armées composées de fantassins lourds ? Et d'ailleurs, qu'est ce qu'un fantassin "lourd" à l'époque ? On peut être simplement équipé d'un bouclier et d'une lance et combattre en formation.

Ainsi l'armée d'Ellifer, si tant l'on veut accorder du crédit au surnom que lui donnent des sources très tardives, était peut-être composée de fédérés angles installés en Deira, équipé de manière relativement "légère" comme le sont souvent décrits les guerriers germains (pas ou peu de protection corporelle en dehors du bouclier) mais tout à fait apte à combattre dans des formations "denses", le terme n'est peut-être pas le plus approprié mais je le donne en opposition à des formations de vélites ou de tirailleurs, avec un équipement en partie similaire et force armes de jet, experts en embuscades et techniques d'attaque-retraite ou soutien du reste des forces.

Re: La guerre à l'époque d'Arthur

MessagePosté: Lun 30 Mar, 2009 11:53
de Damianus
tai_gong_wang a écrit:Damianus,
Je crois au fait que l'infanterie lourde a continué à exister en Bretagne, notamment dans le nord à York, car le surnom du père de Peredur , Ellyfer à "la Grande Armée" peut en donner un exemple , et dans le fait que Maelgwn de Gwynedd, dans les sources poétiques semble posséder une infanterie lourde. L'exemple de Cadbury Castle avec ses 800 hommes à sa défense semble confirmer la survivance de l'infanterie lourde (...)

(...) Pour cela, il faut rappeler que l'infanterie lourde romaine a été la meilleure arme de l'Empire et plus encore à partir du IIIè siècle, lorsque les migrations barbares commençèrent. Des auteurs latins comme Végèce et Ammien Marcellin l'ont couverte d'éloge.

Mais les milices Galloises possédaient également des corps d'infanterie légère, explicable au fait que l'équipement était assez cher, peut être qu'elles étaient recouvertes d'une armure en cuir.
Merci !


Salut "tai gong wang"!

Si je soutiens l'idée de la persistance d'une infanterie lourde en Bretagne je ne m'appuis que sur de maigres arguments qui tiennent beaucoup de la conjecture. Richesse des matières premières? Conservations des techniques de fabrications? Comparaisons avec les royaumes continentaux? Des armures complètes au bénéfice unique des rois et des chefs?

Toutefois il faut se méfier, il fut un temps, on parlait encore de la raréfaction de la cuirasse au Bas-Empire, tendance complétement démentie aujourd'hui. Peut-être sous-évaluons nous les capacités de la Bretagne de cette époque bien peu flatteuse de Dark-age ou bien la surévaluons nous?

Même en étant optimiste, la présence de fantassins lourds ne seraient pas pour autant la preuve de l'existence d'une infanterie lourde. En effet, savons nous si ces fantassins peuvent former une Acia complète en première ligne ou en réserve? Seraient-ils assez nombreux pour jouer un rôle tactique de terrain? Et si oui, dans quelles proportions?

Il me semble que pour la Bretagne, comme pour d'autres royaumes de la même époque, nous n'avons pas les réponses à ces questions.

De même le parallèle avec Rome a ses limites même si on ne peut pas complétement rejetter son modèle. L'infanterie a toujours été l'arme maitresse dans l'Histoire de la Rome impériale, et même bien avant. Malgré tout, on ne peut pas la citer comme exemple pour prouver l'existence de fantassins lourds en nombre en Bretagne. L'Epoque d'Ammien Marcellin et de Végèce est encore celle d'un Empire fort, centralisé, et dont l'étatisation poussée permet un appovisionnement performant des troupes. Nous sommes au IVe siècle. Au Ve, l'Empire en Occident perd de plus en plus ses moyens logistiques. Pertes des Fabriques impériales en territoire provinciale, perte de l'exploitation des mines, perte du controle du réseau routier (même si les civiles en bénéficient toujours...)

Dès lors quelle est la situation de la Bretagne en VIe siècle? Quelles sont les moyens des britto-romains?

L'énoncé de chiffres et d'effectifs ne résolvent pas ces questions et ne prouvent pas l'utilisation d'une infanterie lourde de manière rationnelle. Agraes a raison lorsqu'il remarque qu'une armée peut combattre de diverses manières, même en infanterie de ligne "à la romaine" sans être certain de disposer d'une équipement complet. L'un n'empèche pas l'autre, même si l'efficacité de celle-ci risque d'être peu concluante contre de l'infanterie lourde... Mais si il n'y en a pas non plus dans les rangs ennemis?

Pour contrebalancer encore un peu, l'armée est une institution et comme toutes les institutions, elle porte en elle des traditions et des enseignements parfois en décalage avec les contingences de son époque. Elle finie toujours par s'adapter mais lentement. Ce qui conditionne parfois les résultats négatifs ou positifs d'une bataille, d'une guerre... Pendant l'Antiquité c'est le conservatisme à tous les niveaux qui prévaut (Végèce en est le plus beau représentant...) Les troupes "Britto-romaines" ont donc pu s'appuyer sur leurs traditions hérités des romains et se baser sur des enseignements martiaux qui ont fait leurs preuves tout en accusant un déclin technologique et de moyens...

MessagePosté: Lun 30 Mar, 2009 11:59
de Damianus
Rectification, je dis des bétises... Nous avons des réponses sur les déploiements des peuples continentaux au travers le Strategikon fin VIe début VIIe s'appuyant sur des archétypes anciens attribués aux peuples connus des romains d'Orient...