É. Lazaire a écrit: CHAPITRE VLE BOIS DES VESTALESLe Paganisme et les bois. — Les bois chez les Juifs. — Les bois des Druides. — Les bois à Rome. — Bois des Frères Arvales. — Bois de la nymphe Egérie. — Bois des Vestales. — Hercule au bois des Vestales.Les cultes païens nous apparaissent tous entourés d’ombres et de mystères. C’est au fond des sanctuaires que les divinités étaient adorées, c'est dans des antres obscurs que les Sibylles donnaient leurs oracles, c’est surtout dans les profondeurs des bois, à couvert des grands arbres, que les hommes oubliant les traditions primitives, avaient établi leurs dieux.
-----Peut-être le silence des bois, la majesté de ces forêts qui couvraient la terre, le spectacle de cette immense végétation, avaient-ils frappé l'humanité errante d'une secrète terreur ? Il n’est pas de temple, en effet, plus solennel que l'intérieur des bois. Sur un sol revêtu de mousse, s'élèvent comme des colonnes de marbre les tiges de chênes et de sapins ; tandis que leurs cimes montent jusqu'au ciel en forme de gigantesques clochers, leurs branches inférieures centre-croisent, s’enlacent et s'étendent comme une voûte de verdure que la lumière du soleil peut à peine percer. Parfois on entend le souffle du vent qui gémit et soupire comme un orgue de cathédrale. Le soir, quand tout se tait et que tout repose, quand la tempête ne gronde pas, le mystère est plus profond encore ; la lune projette à travers l'épaisse feuillée une pâle lueur, semblable à la lueur d'une lampe d’albâtre ; et, au scintillement de cette lumière, l'ombre des grands arbres se dessine sur le sol : on dirait des ombres vivantes, des fantômes animés qui s’agitent sans cesse, qui fuient et qui reviennent pour former les danses de la nuit. Il est impossible de pénétrer dans un de ces bois sans être saisi d’une crainte religieuse et sans éprouver un frisson, comme en présence de la divinité.
-----La crainte et l’illusion étant si naturelles, faut-il s'étonner que l’homme ait placé d’abord dans les bois la demeure de ses dieux, et que là il ait offert des sacrifices ? Cette croyance que la divinité habitait les forêts se trouve chez tous les peuples anciens. Une des plus solennelles recommandations que le Seigneur fait aux Hébreux, avant de les laisser entrer dans la Terre promise, c'est de détruire les bois des fausses divinités.
-----Dieu le dit à Moïse sur le mont Sinaï : « Gardez toutes les choses que je vous ordonne aujourd’hui et je chasserai moi-même devant vous les Amorrhéens, les Cananéens, les Hétéens, les Phérézéens, les Cévéens et les Jébusiens. Prenez garde aussi de ne jamais faire amitié avec ceux d’entre les habitants de ce pays que je laisserai encore quelque temps ; cela causerait votre ruine ; mais détruisez tous leurs autels, brisez toutes leurs statues, coupez leurs bois consacrés à leurs idoles (
1).
-----Le
Deutéronome le répète encore : « Voici les préceptes et les ordonnances que vous devez observer lorsque vous serez dans le pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous doit donner, afin que vous le possédiez pendant tout le temps que vous serez sur la terre. Renversez tous les lieux où les nations, dont vous posséderez le pays, ont adoré leurs dieux sur les hautes montagnes et sur les collines et sous tous les arbres couverts de feuilles. Détruisez leurs autels, brisez leurs statues, brûlez leurs bois profanes, réduisez en poudre leurs idoles et effacez de tous ces lieux la mémoire de leurs noms (
2). »
(
1) « Observa cuncta quæ hodie mando tibi : ego ipse ejiciam ante faciem tuam Amorrhæum et Chananæum et Helthæum, Pherezæum quoque, et Hevæum et Jebuseum. Cave ne unquam cum habitatoribus terræ illius jungas amicitias, quæ sint tibi in ruinam : — sed aras eorum destrue, confringe statuas, lucosque succide. »
----------------(Exode, XXXIV, II, 12, 13.)
(2) « Hæc sunt præcepta atque judicia, quæ facere debetis in terra, quam Dominus Deus patrum tuorum datarus est tibi, ut possideas eam cunctis diebus quibus super humum gradieris.
— Subvertite omnia loca, in quibus coluerunt gentes, quas possessuri estis, deos suos super montes excelsos, et colles et subter omne lignum frondosum. — dissipate aras eorum, et confringite statuas, lucos igne comburite, et idola comminuite ; disperdite nomina eorum de locis illis.
----------------(Deutéronome, XII, 1, 2, 3.)-----Dans les saintes lettres, détruire les bois de Baal est l’œuvre et la marque des bons rois ; les rétablir est la flétrissure des mauvais ; ainsi Gédéon (
1), un des juges d'Israël, Asa (
2), Josaphat (
3), Ezéchias (
4), Josias (
5), rois de Juda, sont loués, dans l'Ecriture, pour avoir incendié les forêts où le peuple allait sacrifier. Achab (
6) et Manassès (
7) sont, au contraire, sévèrement blâmés et punis pour avoir redressé les statues de Baal et rétabli les bois.
-----Les Pélasges, qui peuplèrent primitivement la Grèce et l’Italie, adoraient encore leurs dieux sous les chênes de Dodone. Les Druides s'enfonçaient dans les immenses forêts de notre vieille Gaule. Là, ils sacrifiaient à Esus et à Teutatès des victimes humaines ; ils rendaient la justice et cueillaient des plantes dont ils se couvraient la tête et dont ils faisaient un remède pour tous les maux (
8).
(1) Lib. Judic., VI, 27, 28, 29,30.
(2) Id., III, Reg., XV, II, 13. — II, Paralip. XV, 16.
(3) Id., II, Paralip., XVII, 6.
(4) Id., IV, Reg., XVIII, 4. — II, Paralip. XVII, 6.
(5) Id., IV, Reg., XXIII, 4, 6. — II, Paralip. XXXIV, 3, 4, 7.
(6) Id., III, Reg., XVI, 33.
(7) Id., IV, Reg., XXI, 3.
(8 ) Abbé THÉRON, Druides et Druidisme, 1886, ch. V et VI.-----Les dieux d'Athènes et de Rome eurent bien dans la suite des sanctuaires magnifiques et des temples somptueux, mais leur nom resta toujours attaché aux arbres de la forêt. Le chêne fut le symbole de Jupiter, l'olivier celui de Minerve, le laurier celui d'Apollon, le lierre celui de Bacchus. Le souvenir de Romulus persista même plus longtemps sous l’emblème d'un cornouiller. A côté du
tugurium Faustuli sur le Palatin, il y avait, en effet, un petit arbre qui fut, pendant de longs siècles, l'objet d'une attentive vénération. Lorsqu'un passant s'apercevait que son feuillage se desséchait et que ses racines demandaient à être arrosées, il criait cette nouvelle à la première personne qui se trouvait à portée de sa voix, celle-ci à une autre ; en un instant, ce cri avait parcouru le Forum et les rues voisines, et de toutes les demeures on accourait avec des vases pleins d'eau, comme si le dessèchement de cet arbuste eût entraîné la ruine de Rome. D'après une légende mentionnée dans Ovide (
1), Romulus aurait enfoncé sa lance sur le Palatin, et aussitôt elle aurait pris racine et se serait couverte d'un feuillage capable d'ombrager les spectateurs étonnés.
-----Parmi les bois sacrés qui entouraient la ville de Rome, il y en a deux dont nous ne pouvons omettre la description, soit à cause de leur ressemblance avec le bois de Vesta, soit à cause de la très grande vénération que les Vestales en avaient. C'est le bois des Frères Arvales et le bois de la nymphe Egérie.
(1) Utque Palatinis hærentem collibus olim
Quum subitò vidit frondescere Romulus hastam,
Quæ radice nova, non ferro stabat adacto,
Et jam non telum, sed lente viminis arbor
Non exspectatas dabat admirantibus umbras.
----------------(Métamorph., XV, 560-564.)-----En même temps que Romulus introduisait dans sa nouvelle ville le culte de Vesta, il fondait (
1) un collège de douze prêtres, dont l'unique occupation était de parcourir les campagnes (
arva), afin d'obtenir pour les moissons naissantes les bénédictions des dieux. De là leur vint le nom de Frères Arvales. Ils accompagnaient leurs courses et leurs sacrifices d'une prière sous forme de chant qui est le plus ancien monument de la poésie latine qui nous soit parvenu (
2).
-----Ils avaient pour insignes une couronne d'épis et des bandelettes blanches (
3).
-----Leur habitation se trouvait hors de Rome, sur la voie de Porto, actuellement à cinq milles des murs, prés de la
Magliana. Ils avaient élevé un temple à la déesse Dia, et sur la colline voisine (
Monte delle Piche), ils avaient planté un bois en son honneur. C'était le
Lucus deœ Diœ. Des fouilles faites sur cette colline, en 1868, ont mis au jour les fondements du temple et ont amené la découverte de très nombreux fragments de marbre couverts d’inscriptions. Le temple avait la forme ronde, comme le temple de Vesta ; les fragments d'inscriptions ont permis de reconstituer les actes et les cérémonies de ce collège sacerdotal (
4).
(1) Quelques auteurs attribuent la fondation des Frères Arvales à la mère nourricière de Romulus, Acca Laurentia.
(Murray’s Hand-book of Rome and its environs, pag. 472.)
(2) De CAUSSADE, Littérature latine, poésie lyrique.
(3) AULU-GELLE, Nuits attiques, liv. VI et VII.
(4) HENZEN, Scavi nel Bosco sacro dei Fratelli Arvali, Roma, 1868.-----Les Arvales ayant perdu leur dignité première, cessèrent d'exister sous les empereurs Gordiens (
340). Le bois et le temple restèrent déserts. Les chrétiens, qui cherchaient alors les solitudes pour en faire leurs cimetières et leur lieu de réunion, profitèrent de l'abandon où se trouvait le bois des Arvales, et, tout à côté, dans un champ appartenant à une matrone chrétienne du nom de Générosa, ils construisirent une de leurs catacombes. C'est là où, sous Dioclétien, furent ensevelis les saints martyrs Simplicius, Faustinus et leur sœur Béatrice (
1).
-----Le Pape saint Damase y fit élever, un siècle plus tard, une basilique en leur honneur et l’orna d'élégantes inscriptions. En vertu de l'édit de Gratien, qui, en 382, abolit définitivement le culte des faux dieux, le bois des Arvales fut rasé comme le bois de Vesta. Mais le temple de la déesse Dia resta debout jusqu'à l'invasion des Barbares.
-----Plus célèbre encore est le bois de la Nymphe Egérie. Il était situé non loin de Rome, entre la Voie latine et la Voie Appia. Numa, dont les auteurs anciens louent la piété envers les dieux, allait souvent converser avec la nymphe et trouvait auprès d'elle les plus sages conseils pour le gouvernement de son peuple. Voici ce que Tite-Live (
2), toujours épris des temps anciens, nous dit de la législation de Numa et de ses visites au bois de la nymphe :
(1) DE ROSSI, Roma Sotteranea, t. IIII. — ARMELLINI, Descrizione popolare degli antichi cimiteri cristiani di Roma, pag. 31.
(2) TITE-LIVE, liv. Ier, 21.« Numa adoucit les mœurs du peuple romain. Il dirigea les esprits vers les exercices religieux, et cette tendance nouvelle fit perdre à cette multitude les habitudes de violence et tomber ses armes ; et la constante sollicitude des dieux, qui paraissaient intervenir dans la direction des destinées humaines, pénétra les cours d'une piété si vive, que la foi et la religion du serment, à défaut de crainte des lois et des châtiments, eussent suffi pour contenir les citoyens de Rome. Tous d'ailleurs réglaient leurs mœurs sur celles de Numa, leur unique exemple ; aussi les peuples voisins, qui jusqu'alors avaient vu dans Rome, non pas une ville, mais un camp planté au milieu d'eux pour troubler la tranquillité générale, se sentirent peu à peu saisis pour elle d’une telle vénération, qu'ils eussent considéré comme sacrilège la moindre hostilité contre une ville occupée tout entière au service des dieux. Plus d'une fois, sans témoins et comme s'il se fût rendu à une conférence avec la déesse, Numa se retirait dans un bois traversé par une fontaine, dont les eaux intarissables s'échappaient du fond d'une grotte obscure. Ce bois fut par lui consacré aux Muses, parce qu'elles y tenaient conseil avec son épouse Egérie (
1).
(1) Lucus erat, quem medium ex opaco specu fons perenni rigabat aqua : quo quia se persæpè Numa sine abritris, velut ad congressum deæ, inferebat, Camænis eum locum sacravit, quòd earum ibi concilia cum conjuge sua Egeria essent. (TITE-LIVE, I, 21.)-----Les Vestales devant se servir pour les lustrations du temple d'une eau très pure, venaient tous les matins, remplir leurs urnes à la source de la nymphe Egérie. C’était encore un usage établi par Numa (
1), et cet usage persista jusqu'à l'abolition du collège des Vierges.
-----« Quand, après un long règne, dit Ovide (
2), Numa eut terminé sa vie, les femmes romaines, le peuple et le Sénat le pleurèrent. La nymphe Egérie s'éloigna de Rome et vint cacher sa douleur dans les sombres forêts d’Aricie, où elle troublait de ses gémissements et de ses plaintes le culte de Diane, établi par Oreste. Que de fois les nymphes du lac et de la forêt lui firent de doux reproches et lui adressèrent de consolantes paroles ! Que de fois le fils de Thésée lui dit : « Cesse de pleurer ! Ton sort n'est pas le seul à plaindre ; regarde autour de toi, vois les malheurs des autres, et le tien te paraîtra plus léger. Hélas ! je voudrais bien ne pas avoir mon exemple à t'offrir ; mais il peut servir à soulager ta douleur......... »
-----» Le récit des malheur d’Hippolyte n'a pu soulager ceux d’Egérie ; tristement couchée aux pieds du mont Albain, elle fondait en larmes. Enfin, la sœur d’Apollon, touchée de cette pieuse douleur, changea la nymphe en une fontaine, dont les eaux ne doivent jamais tarir ».
(1) Præterea locum istum et prata, ubi secum Musæ frequenter convenirent atque communicarent, deabus istis, et fontem, quo locus is rigatur, Vestalibus consecrandum, ut quotidie inde haurientes, aspergerent ea purgentque fanum.
----------------(PLUTARQUE, Numa, XIII.)
(2) Quem postquam senior regnumque, ævumque peregit,
Extinctum Latiæque nurus, populusque, patresque,
Deflevere Numan : nam conjux, urbe relicta,
Vallis Aricinæ densis latet abdita silvis,
Sacraque Oresteæ gemitu, questuque Dianæ
Impedit : Ah ! quoties Nymphæ nemorisque, lacusque,
Ne faceret, monuere, et consolantia verba
Dixere ! Ah ! quoties flenti Thesius heros.
« Siste modum ! dixit : nec enim fortuna querenda
Sola tua est : similes aliorum respice casus,
Mitius ista feres: utinamque exempla dolentem,
Non mea te possent revelare ! sed et mea possunt. »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Non tamen Egeriæ luctus aliena levare
Damna valent, montisque jacens radicibus imis
Liquitur in lacrymas ; donec pietate dolentis
Mota, soror Phæbi gelidum de corpore fontem
Fecit, et æternas artus tenuavit in undas.
----------------(Métamorphoses, XV, 486.)-----Encore aujourd'hui les guides qui accompagnent les touristes au lac si gracieux de Némi, non loin de l'Aricia, n'oublient pas de leur montrer une fontaine dont les eaux s'écoulent abondantes et connue, depuis Strabon sous le nom de
fontaine d'Égérie (
1).
(1) Oreste RAGGI, I colli Albani e Tusculani, pag. 164.-----Le bois de la nymphe resta de longs siècles sous la protection des Vestales. Mais les juifs, qui habitaient non loin de là, près de la porte Capène, finirent par s'en emparer. Ils s'établirent dans le bois pour y solliciter leur pain et y exercer leurs métiers. Les muses s'enfuirent et la forêt fut désormais habitée par des mendiants.
Le poète Juvénal le constate et s'en plaint aux empereurs de son temps (
1).
-----Il ne suffisait point aux Vestales d’être les protectrices et les gardiennes du bois d'Egérie ; elles aussi avaient leur bois sacré. Bien souvent les temples romains étaient entourés de places et de cours (
periboloi) qui les séparaient de toute activité profane. Le temple de Vesta était rond et isolé, renfermant jour et nuit une vierge veillant sur le feu éternel, ne pouvait point être totalement à découvert et d'un accès trop facile. Un bois clos de murs l'environnait. « Ce bois, d'après Cicéron, s'étendait le long de la Via Nova et de là descendait sur les pentes du Palatin » (
2).
(1) Nunc sacri fontis nemus et delubra locantur
Judæis, quorum cophinus fænumque supellex :
Omnis enim populo mercedem pendere jussa est
Arbos, et ejectis mendicat sylva Camenis.
---------------- (Satire III.)
(2) A luco Vestæ qui a Palatii radice ad Novam Viam devexus est.
----------------(De Div., I, 45.)-----Entre la Via Nova et la Voie Sacrée qui bordait la
Domus Virginea, l'espace, en vérité, ne paraît pas considérable : les abords du temple n'étaient pas très étendus, mais cet espace était suffisant pour la plantation de quelques arbres dont l'ensemble formait ce petit bois.
-----Nous ne savons pas de quels arbres ce bois était composé. Une pensée symbolique avait-elle présidé à cette plantation ? Y voyait-on le chêne, emblème de Jupiter, le peuplier d’Hercule, l’olivier, emblème de Minerve, le noyer, qui avait été un des remèdes de Mithridate (
1), le laurier d'Apollon, dont les branches devaient être suspendues toute l'année devant la porte du roi des sacrifices ? le noisetier, qui, au dire de Pline, servait à découvrir les sources et qui, fleurissant dès la fin de l’hiver, était pour les peuples anciens un signe d'immortalité ? Ce bois était-il un reste de ces vieilles forêts qui couvaient le sol de Rome ? ou bien, le temple de Vesta rappelant l'antique chaumière, ce bois sacré rappelait-il les bois anciens sous lesquels vivait l'humanité ? et ces grands arbres, qui survivaient du milieu de la ville, signifiaient-ils les immenses efforts que l’homme avait dû faire pour arriver jusqu'à la civilisation ?
-----On pourrait faire ainsi mille suppositions et prêter aux païens une symbolique qui n'était point hors de leur goût.
-----Un arbre, cependant, nous est mentionné dans les auteurs. Au jour de sa consécration, avant de revêtir les habits de lin, la jeune Vestale avait les cheveux coupés de la main du grand Prêtre. Introduite solennellement dans sa nouvelle demeure, on la menait dans l’intérieur du bois, et devant elle on suspendait sa chevelure à un arbre plus ancien que les autres, et que l'on appelait arbre
capillaire ou chevelu (
2).
(1) PLINE, XXIII, 77.
(2) « Antiquior illa est lotos, sed incerta ejus ætas, quæ capillata dicitur, quoniam Vestalium virginum capillus ad eam defertur.
----------------(PLINE, Hist. nat. XVI, 44.) -----C’est l’unique cérémonie qui se faisait dans le bois de Vesta.
-----La présence de ce bois au milieu de Rome et quelques légendes anciennes sur le Forum ont inspiré à Properce le chant qui suit, à la louange d’Hercule (
1).
« Quand le fils d’Amphitryon chassait devant lui les taureaux qu’il avait ravis dans tes étables, […]
(1) Livre IV, chant IX. Traduction Nisard.Étude sur LES VESTALES
D'après les classiques et les découvertes du Forum, Abbé Élisée Lazaire, Éditions Palmé et Calas, 1890.
Et que l’on peut retrouver en réimpression auprès des Éditions Pardès, Collection Rebis, 1986, pag. 105—117.