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Messianisme arthurien et imposture politique au Moyen Âge

MessagePosté: Sam 14 Juin, 2008 9:52
de André-Yves Bourgès
Bonjour,

Nul imposteur médiéval n'a prétendu, semble-t-il, être le roi Arthur, ce qui incline à relativiser la portée du messianisme arthurien. Ce constat rappelé par G. Lecuppre (lui même spécialiste de l'imposture politique médiévale) dans son CR de l'ouvrage d'A. Chauou surl'idéologie Plantagenêt, a donné l'occasion à Virginie Greene de développer l'hypothèse suivante dans les CCM, vol. 45 (2002), p. 321-340 :
"Il a été souvent affirmé qu'une croyance au retour du roi Arthur était largement répandue chez les Bretons insulaires et continentaux des XIIe-XIIIe s. Or les sources médiévales citées à l'appui paraissent plutôt répéter un stéréotype que témoigner d'un fait objectif. L'examen d'autres sources littéraires et historiques (littérature médiévale galloise, travaux d'historiens sur le Pays de Galles et la Bretagne, travaux sur les mouvements messianiques), n'apporte aucune confirmation qu'une telle croyance ait vraiment été significative hors du champ de la fiction arthurienne. Qui croit au retour d'Arthur ? Toujours les autres".

S'inscrit dans ce champ de la fiction arthurienne la pseudo-correspondance entre Arthur et le roi Henri II, rapportée sur le mode comico-épique par Etienne de Rouen dans le Draco Normannicus.


Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Lun 30 Juin, 2008 22:57
de André-Yves Bourgès
Bonsoir à tous,

Je réactive ce fil avorté, car j'aimerais beaucoup avoir les commentaires avisés des spécialistes de ce forum sur l'hypothèse de Virginie Greene.

D'avance merci.

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Mar 01 Juil, 2008 9:18
de Marc'heg an Avel
Salut André-Yves,

Je ne peux répondre à cette question, car je n'ai pas les bases.

J'avais insisté sur la mise en place du mythe, au moment de la Troisième croisade : Elévation , Graal, Arthur Ier, etc ...

Mais j'avais soulevé aussi la fiction de Merlin rencontrant Jules César.

Messianisme et prophéties, c'est presque du pareil au même.

Mais là, le mythe s'effondre avec l'identification de Jules NEPOS, césar (= vice empereur), du 9 février au 24 juin 474).

Jules le césar est devenu Jules César !

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Il y a bel et bien une 'correspondance' entre Henri II et Arthur Ier de Bretagne : c'est la même famille.

JCE :wink:

MessagePosté: Mer 02 Juil, 2008 11:05
de ejds
André-Yves Bourgès a écrit: j'aimerais beaucoup avoir les commentaires avisés des spécialistes de ce forum sur l'hypothèse de Virginie Greene.

Hum ! Difficile d'être en phase avec les commentaires, hypothèses et synthèses, d'une seule auteure. :?

Une importante exposition événement aux Champs Libres, à Rennes, sur l'existence d'Arthur est prévue. Elle devrait tenter de mettre d'accord à peu près tous les nombreux participants et visiteurs. Surtout tous ceux et celles qui s'intéressent au personnage et entretiennent, ou pas, le flou mythologique d'une manière ou d'une autre : :shock:

rennes-metropole.fr a écrit:Image

Du 15 juillet 2008 au 4 janvier 2009


Le roi Arthur, une légende en devenir

http://www.rennes-metropole.fr/expo-art ... es,152273/

Arthur, le royaume de la légende Mythe ou réalité ? Depuis le 6e siècle, le personnage d’Arthur alimente la légende et la création littéraire. Une seule certitude : la fiction historique est un authentique succès. Au risque de décevoir, soyons honnêtes : aucun historien ne peut certifier l’existence du roi Arthur. De ce chef de guerre à la bravoure exemplaire, il ne reste strictement aucun témoignage archéologique. Ni son épée Excalibur ni les reliefs de sa cour à Camelot…

La tradition situe son règne quelque part au 6e siècle, quelque part en Bretagne, l’actuelle Grande-Bretagne. Sous la domination de l’empire romain à l’époque, la province insulaire se défend péniblement contre les invasions des tribus saxonnes, avec le concours de seigneurs de guerre autochtones. “Il est vraisemblable que la figure d’Arthur soit le concentré composite de plusieurs d’entre eux, condensés pour transformer un personnage à la maigre biographie historique en figure mythique”, résume Christine Ferlampin-Acher, professeure de littérature médiévale à l’université Rennes 2.

Les rares sources fragmentaires qui évoquent sa mémoire sont d’ailleurs largement postérieures à sa mort supposée : il faut moins d’un siècle à l’esprit humain pour réécrire l’histoire… Le traumatisme causé par l’invasion barbare fut tel qu’il explique sans doute la création de contes et de mythes pour panser les plaies de la mémoire collective. Longtemps, le doute a perduré. Les récits médiévaux aimaient se prévaloir de leur caractère véridique, sans crainte de tromper le lecteur. “Ce flou historique a permis l’invention d’un genre littéraire nouveau, le roman. En associant la légende arthurienne aux récits traditionnels bretons, puis à la quête du Graal, les auteurs ont constitué un matériau fécond, malléable à souhait”, note Denis Hüe, universitaire rennais, spécialiste du sujet. C’est donc la fiction qui donnera une seconde vie à Arthur, plus riche et mieux connue.

La nostalgie de l’âge d’or

Traduite dans toutes les langues à partir du 12e siècle, la légende se répand dans toutes les cours d’Europe, jusqu’en Islande ! La fabrique de l’imaginaire tourne à plein régime. Les jongleurs, puis les trouvères, ne manquent pas de vanter la libéralité du roi Arthur quand eux-mêmes dépendent de la largesse de leur souverain. Les princes appuient le mythe pour revendiquer une ascendance prestigieuse et légitimer leur pouvoir politique. L’aura civilisatrice du grand roi, bon, chrétien et généreux, dessine les contours d’un modèle idéal de gouvernance. Sacralisées par l’écrit et colportées par la tradition orale, les tribulations féeriques de ses compagnons de la Table ronde consolident le prestige de la chevalerie et font rêver la populace.

“La diffusion de la légende arthurienne n’est pas le fruit d’une manipulation cynique. Elle enseigne les valeurs de l’amour courtois et de la chevalerie civilisatrice. À l’époque, elle façonne l’histoire comme on se plaît à la rêver. Aujourd’hui, elle parle toujours à notre inconscient collectif, en relatant des choses plaisantes”, pose Denis Hüe pour expliquer le succès du mythe. Le roi Arthur symbolise un âge d’or et de festins, un passé glorieux où les hommes triomphaient sans crainte des démons pour gagner le cœur de leur maîtresse et l’estime de leur roi. L’amour, le merveilleux et l’aventure : que demande le peuple ? Cartes sur Table ronde Unis autour de leur roi pour combattre les dragons et quérir le Graal, les chevaliers de la Table ronde sont aussi les chevaliers... de la chaise vide. Car ni la table ni ses héroïques convives n’ont d’existence historique avérée. Introduits à partir du 12e siècle dans le cycle romanesque, les compagnons d’Arthur s’inspirent de figures mythiques,mais demeurent des personnages légendaires, souvent confondus avec les Templiers.

Selon les récits qui relatent leurs exploits, leur nombre varie d’ailleurs d’une trentaine à 1 600 ! Pour les romanciers, tel Chrétien de Troyes, ils constituent d’abord un réservoir inépuisable de personnages hauts en couleurs. Leur création littéraire pose le modèle d’un ordre chevaleresque vertueux, défenseur de l’amour courtois et des valeurs chrétiennes. À l’époque où l’église tentait de canaliser la violence dangereuse de combattants impétueux, l’invention des chevaliers de la Table ronde a rendu de fiers services au pouvoir politique.

Le roi est mort, vive le roi !

Guerrier réputé pour son courage, Arthur est logiquement tombé au champ de bataille. À Camlann, paraît-il, un lieu dont personne ne connaît l’emplacement… Après avoir pris soin de faire disparaître son épée Excalibur, le roi blessé fut conduit par les fées sur l’île d’Avalon. Tel le messie, la légende a toujours parié sur son retour prochain pour sauver son peuple. En 1190, les moines britanniques de l’abbaye de Glastonbury ont annoncé avoir retrouvé la trace de sa sépulture sur leur domaine. Cette découverte mit un terme à l’espoir breton d’un come back surprise… et renforça opportunément le pouvoir des Plantagenêt, prompts à enterrer un rival potentiel tout en honorant sa glorieuse mémoire. La précieuse pierre tombale serait l’une des rares preuves matérielles de la réalité historique d’Arthur, mais elle a mystérieusement disparu depuis…

Olivier Brovelli

lire la suite
Brocéliande
Le mythe

e.

MessagePosté: Mer 02 Juil, 2008 12:09
de André-Yves Bourgès
ejds a écrit:Hum ! Difficile d'être en phase avec les commentaires, hypothèses et synthèses, d'une seule auteure.


Bonjour ejds

et merci des infos.

En revanche pourquoi serait-il difficile de commenter une hypothèse, fût-elle sortie de la plume d'un(e) seul(e) auteur(e), ce qui est d'ailleurs me semble-t-il presque toujours le cas si l'on examine une hypothèse ab ovo.

S'il faut être plusieurs, alors comptez au nombre des auteurs qui ont un point de vue assez similaire mon ami Jo Rio dans son ouvrage sur Les Mythes fondateurs de la Bretagne ; ainsi donc que G. Lecuppre, comme je l'ai dit, dans son CR de l'ouvrage d'A. Chauou sur l'idéologie Plantagenêt.

A bientôt,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Sam 16 Aoû, 2008 18:17
de André-Yves Bourgès
Bonsoir,

Nouvelle tentative de réactivation de ce fil de discussion : merci aux précédents contributeurs (JCE, ejds) et par avance merci à ceux qui prolongeront la discussion...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Sam 16 Aoû, 2008 18:39
de Muskull
Mythes fondateurs de la Bretagne. Aux origines de la celtomanie
Les Bretons n'ont pas toujours invoqué d'antiques origines celtiques.
Pendant sept siècles (du IXe au XVIe), leurs historiographes ont affirmé qu'ils étaient, comme les Romains, descendants des Troyens et que leur ancêtre Brutus était l'arrière-petit-fils d'Enée, l'un des héros de la guerre de Troie. Ce n'est qu'au XVIIIe siècle qu'ils revendiquèrent des origines gauloises et/ou celtiques. Les celtomanes s'attachèrent alors à prouver que la langue des Bretons, " les derniers rejetons des Gaulois ", remontait à l'origine des temps, qu'elle était parente de l'hébreu biblique et des langues les plus nobles, bref que le celtique, qu'ils considéraient comme la langue mère de l'humanité, donnait à la Bretagne une ancestralité nouvelle et glorieuse.
Bien qu'essentiellement fondés sur un imaginaire de clercs et de nobles, ces mythes ont contribué à forger, à travers les siècles, une image de la Bretagne et une identité que bien des Bretons reconnaissent encore aujourd'hui. Quête des origines, historiographie et pouvoirs, affirmation du particularisme identitaire, invention de la bretonnité, voilà les thèmes qu'aborde ce livre.

http://www.decitre.fr/livres/Mythes-fon ... 2737326998

Hé ! C'est juste pour dire au flemmards qui pensent ne trouver sur les liens proposés par André-Yves que des pensums ou choses de ce genre qu'ils se trompent.
Celui là devrait réveiller certains pré-supposés :lol:

Qui êtes-vous ? A quel référentiel particulier vous accrochez-vous ? Avez vous une identité libre hors référentiel ?
Hé ! Pas seulement les bretons mais toutes ces vieilles croûtes écailleuses d'un certain nationalisme qui obturent nos pensées. :lol:

MessagePosté: Sam 16 Aoû, 2008 18:44
de André-Yves Bourgès
Muskull a écrit:
Hé ! C'est juste pour dire au flemmards qui pensent ne trouver sur les liens proposés par André-Yves que des pensums ou choses de ce genre qu'ils se trompent.


Merci l'ami !

AYB

MessagePosté: Ven 24 Oct, 2008 18:55
de André-Yves Bourgès
Nouvelle et ultime tentative de réactivation de ce fil de discussion sur les traces supposées du messianisme arthurien. Les nombreux arthurianistes, arthurianophiles (je ne dis pas arthurianolâtres !) qui sans doute parcourent ce forum n'ont-ils pas là matière à contribution ?

Merci d'avance.

Cordialement,

André-Yves Bourgès
http://www.hagio-historiographie-medievale.fr/

MessagePosté: Ven 24 Oct, 2008 20:52
de Marc'heg an Avel
Salut André-Yves,

... et heureux de pouvoir mettre un visage sur ton nom.

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Etant, pour ma part, beaucoup trop rationaliste (dates, lieux, faits recoupés, etc) dans ce genre de discussion, je serais probablement l'un des plus mauvais exemples pour parler de messianisme arthurien.

Pour autant, ayant été instruit en religion, je sais jusqu'à où on peut mener la ou les déviations de la Pensée.

Aussi, pour ce que j'ai pu en comprendre, c'est que c'est la mise en place des préparations de la troisième croisade qui a été l'élément déclencheur de ce mythe puis de ce messianisme.

On est loin, là, de toute valeur historique !

On est dans la fanatisation, dans la propagande, dans l'intoxication.

C'est exactement à ce moment là qu'a été mis en place le thème du graal, suivi rapidement de celui du Saint-Graal, conjointement au rite de l'Elévation à l'Autel.

Ce n'est pas par hasard non plus qu'on a donné à l'héritier d'Angleterre et de Bretagne le nom d'Arthur (Ier).

Et ce n'est par hasard non plus qu'on a fabriqué la découverte de la tombe d'Arthur à Glastonbury.

Il faut bien comprendre que les haines accumulées de chaque côté entre chrétiens et musulmans ont créé au moins un messianisme de chaque côté :

- Arthur, pour les Occidentaux,

- Saladin (Yûsuf Salâh Al-Dîn Al-Ayoubi Al Takrit), pour les Musulmans.

------------

A chacun ses références !

Sadam Hussein (lui aussi de Takrit) se proclamait, il n'y a pas encore si longtemps, le nouveau Saladin ! .

Louis XIV se prenait pour Apollon. Napoléon se prenait pour Alexandre, Jules César et Charlemagne tous en même temps.

Il est difficile de comprendre la profondeur abyssale de la bêtise des fanatismes religieux car, par delà les personnages historiques réels qui se sont pris pour des dieux, leurs adeptes et admirateurs pensent s'adresser directement à Dieu lui-même.

Messianisme pour certains; métempsychose ou transmigration pour les autres, d'une génération à l'autre. Il n'y aura donc jamais de fin.

Il suffit de la savoir. C'est tout.

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 27 Oct, 2008 17:32
de Muskull
Bonjour,
La question que j'aimerais poser est "pourquoi Arthur" :?:
Sous-entendu, pourquoi pas un autre "héros civilisateur", ils devaient être relativement nombreux à l'orée du XII° siècle.
Pourquoi les constructeurs d'idéologie politique des Plantagenêt ont choisi Arthur plutôt qu'un autre ?
"Il a été souvent affirmé qu'une croyance au retour du roi Arthur était largement répandue chez les Bretons insulaires et continentaux des XIIe-XIIIe s. Or les sources médiévales citées à l'appui paraissent plutôt répéter un stéréotype que témoigner d'un fait objectif. L'examen d'autres sources littéraires et historiques (littérature médiévale galloise, travaux d'historiens sur le Pays de Galles et la Bretagne, travaux sur les mouvements messianiques), n'apporte aucune confirmation qu'une telle croyance ait vraiment été significative hors du champ de la fiction arthurienne. Qui croit au retour d'Arthur ? Toujours les autres".

MessagePosté: Ven 31 Oct, 2008 15:44
de Sedullos
Salut à tous,

Répondant à une demande de contribution (à titre gracieux) d'AYB, je voulais dire quelques trucs.

Je suis en presque total désaccord avec JCE.

La Troisième croisade débute en 1189. Elle est lancée pour reconquérir Jérusalem, prise en octobre 1187 par Saladin, la perte de la "capitale" des Etats francs, faisant suite au désastre des Cornes de Hattin en 1187, qui a vu la victoire de Saladin, la capture de Guy de Lusignan, roi de Jérusalem et l'exécution de Renaud de Châtillon et des moines soldats Templiers et Hospitaliers.

Balian II d'Ibelin accepte de livrer la ville à Saladin en échange d'un sauf-conduit pour les Chrétiens. Saladin épargne donc la population de la ville ce qui marque une énorme différence avec ce que les Croisés ont fait en 1099. Voir même si c'est très romancé, Kingdom of Heaven de Ridley Scott avec Orlando Bloom.

L'empereur allemand Frédéric Ier Barberousse est le premier à se croiser, Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre et Philippe Auguste, roi de France, trop occupés à se disputer la Normandie et l'Aquitaine, se font plutôt prier. C'est le décès de Henri II en 1189, auquel succède Richard Coeur-de-Lion qui va débloquer la situation.

Si le thème du Graal est un pur produit idéologique destiné à lutter contre l'Islam, pourquoi apparaît-il bien avant 1187 ? Pourquoi l'une des raisons ou des prétextes pour lancer la croisade est-il de récupérer la "Vraie Croix" tombée aux mains des Sarrazins ?

Chrétien de Troyes et, peut-être avant lui, on ne connaît pas les dates exactes de sa vie, le troubadour "charentais" Rigaud de Barbezieux ont traité du graal.

Pourquoi, le Parzifal de Wolfram von Eschenbach fait-il une part aussi grande à la chevalerie païenne, c'est à dire musulmane et à l'Anjou.

Comme si à l'inverse, c'était le monde oriental qui venait "informer" le mythe en gestation ?

MessagePosté: Ven 31 Oct, 2008 17:29
de Alexandre
Sedullos a écrit:Balian II d'Ibelin accepte de livrer la ville à Saladin en échange d'un sauf-conduit pour les Chrétiens. Saladin épargne donc la population de la ville ce qui marque une énorme différence avec ce que les Croisés ont fait en 1099. Voir même si c'est très romancé, Kingdom of Heaven de Ridley Scott avec Orlando Bloom.

L'usage en matière de siège était que les représailles contre les défenseurs soient à la mesure des pertes infligées aux assaillants. Certains faisaient des entorses à cet usage, mais - je parle sous réserve de l'avis des spécialistes de ce fil - il devait être relativement bien suivi parce qu'il évitait aux assaillants de perdre un temps précieux et de nombreux hommes à chaque fortin qu'ils rencontraient. J'ai lu quelque part qu'en moyenne, un assiégeant perdait trois hommes pour chaque perte dans les rangs des défenseurs, ce qui est logique - pourquoi érigerait-on des forteresses si elles n'augmentaient pas les pertes de assaillants ?

http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge ... alem_(1099)
Les pertes des croisés en 1099 ont été énormes, et la prise semble s'être faite dans un certain désordre.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge ... alem_(1187)
Les pertes de Saladin semblent avoir été beaucoup plus modestes. Par ailleurs, il semble bien que la "générosité" de Saladin ait été des plus intéressées, avec en perspectives d'énormes revenus par la revente de la population comme esclaves.

MessagePosté: Ven 31 Oct, 2008 17:36
de Muskull
Un début de piste :wink:
En 1059, le Normand Robert Guiscard fait un pacte avec le pape Nicolas II dans lequel il se déclare formellement son vassal, obtenant en échange le titre de duc d’Apulie, de Calabre et de Sicile, il faut ajouter aussi la Basilicate, une partie de la Campanie. Les Normands réussissent très vite à éliminer du Sud la présence byzantine et peuvent très vite se consacrer à la Sicile, toujours entre les mains des Musulmans. La Sicile est conquise de 1060 à 1091 par Robert Guiscard et son frère le « Grand Comte », Roger Ier. Sous Roger II, le pape investit le roi de Sicile et devient son suzerain, ce qui posera un problème politique quand les Hohenstaufen prendront le pouvoir dans le royaume de Sicile. Les descendants de Roger II règnent sur la Sicile de sa mort en 1154 à 1189 : Guillaume I, puis Guillaume II. Ce dernier n'ayant pas de fils, une question de succession se pose et permet l'arrivée au pouvoir de Henri VI. L'héritière de Guillaume II est sa tante, Constance de Hauteville (Hauteville est le nom de la dynastie Normande). Elle épouse Henri, fils de Frédéric Barberousse, empereur romain germanique. Henri, qui deviendra empereur sous le nom d'Henri VI, prétend à la couronne de Sicile. Le pape Clément III s'oppose à cette situation.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Royaume_de_Sicile

Henri Corbin avait fait le lien entre le mythe mazdéen et la "coupe de Jamshid", grand thème de la poésie orientale.
Mais le lien avec l'occident malgré les travaux de Renée et Henry Kahane (The Krater and the Grail-1963 "hermetic sources of the Parsifal" de W.V.Eschenbach.) reste obscur.
L'influence de la poésie amoureuse orientale sur l'amour courtois des troubadours est pourtant reconnue.
Ce n'est pas une invention des "Francs" disont "rustiques" pour ne pas dire barbares. :lol:

MessagePosté: Ven 31 Oct, 2008 17:52
de Muskull
Alexandre a écrit: Par ailleurs, il semble bien que la "générosité" de Saladin ait été des plus intéressées, avec en perspectives d'énormes revenus par la revente de la population comme esclaves.

Considération historique des plus personnelles, idéologique et sans fondements... :roll: