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MessagePosté: Jeu 23 Juin, 2005 21:48
de Taliesin
le romantisme celtomaniaque a déjà fait assez de mal comme ça à l'histoire de Bretagne. Mais bon, on peut toujours rêver....

En tout cas, la noblesse bretonne, au 9ème siècle, était plus attirée par les relations, amicales ou non, avec les Francs, qu'avec les Bretons d'Outre-Manche.

En 818, les moines de Landévennec furent contraints d'abandonner le monachisme celtique pour l'application stricte de la règle de saint Benoit
En 832, la fondation de l'abbaye de Redon, bien qu'elle fut un centre de culture bretonne, permit au clergé franc d'avoir une porte d'entrée en Bretagne et d'y diffuser plus facilement la réforme carolingienne.

Il y eut un projet de mariage entre la fille d'Erispoë et le fils de Charles le Chauve, preuve de la volonté des princes bretons de resserrer les liens avec les Francs.

Dès l'époque de Nominoé, et plus encore au moment de l'extension maximale du royaume breton, sous Salomon (avec le Cotentin et l'Avranchin), le pouvoir se trouve à l'est, et il n'en bougera plus, alors que la limite extrême de la langue bretonne n'a jamais atteint ni Rennes, ni Nantes.

Les invasions normandes n'ont fait qu'accélérer un processus de francisation de la noblesse, déjà bien engagé avant elles.

Quant à l'indépendance de la Bretagne, au 15ème siècle, avant la bataille de Saint-Aubin du Cormier (1488), le duché était dans les faits complètement indépendant du royaume de France. C'est un siècle d'or pour la Bretagne.

Enfin, il ne faut pas oublier que Nominoé, originaire du Poher et simple comte de Vannes, tenait son pouvoir de Louis le Pieux, qui l'avait nommé missus pour la Bretagne. A ce moment là, il lui fallait gérer sa succession et la révolte de ses fils, et il ne voulait pas avoir une révolte de plus en Bretagne, c'est pourquoi il a nommé un Breton qui lui était fidèle, et non un comte franc.
Rien ne prouve non plus que Nominoé ait rompu l'alliance avec les Francs par patriotisme breton. En fait, il a réagit à l'attaque de Renaud, comte franc d'Herbauge, nommé comte de Nantes par Charles le Chauve, qui attaque les Bretons à Messac en 843. C'est à partir de là que Nominoé, se croyant trahi par Charles, se considère délié de son engagement de fidélité.

MessagePosté: Ven 24 Juin, 2005 7:34
de Muskull
En 818, les moines de Landévennec furent contraints d'abandonner le monachisme celtique pour l'application stricte de la règle de saint Benoit
En 832, la fondation de l'abbaye de Redon, bien qu'elle fut un centre de culture bretonne, permit au clergé franc d'avoir une porte d'entrée en Bretagne et d'y diffuser plus facilement la réforme carolingienne.


La règle bénédictine était appliquée à Redon dès le 18 Juin 834 (charte de Nominoë) et y aurait été introduite par un ermite venant de l'ancien ermitage de Saint Guinec (Huelgoat), Gerfred.
La Règle aurait donc été introduite depuis la Cornouaille ou l'abbaye de Landevennec, soutenue par la lignée comtale, avait été chargée par Louis le Pieux en 818, de faire appliquer la Règle "dans les monastères qui lui étaient soumis et les autres".

Encore un clou chronologique dans les pataugas de La Borderie et de ses émules. :wink:

La raison du succès de la Règle bénédictine tient surtout au fait de sa moindre rigueur d'avec la Règle "scottique", les jeunes et frigants moinillons n'hésitant pas à trahir leurs anciens pour peu que l'on soulève un tantinet le couvercle de leur sépulcre. :145:

MessagePosté: Sam 25 Juin, 2005 21:53
de Tectosage
Bonsoir les jeunes,
Savez-vous qu'il y a une statut de Noiminoë à Bains-sur-Oust, à cöté de Redon, devant l'église. Elle fut édifiée dans les années 1950... Je ne sais par quelle initiative, mais mes culotes courtes s'en souviennent bien. Je crois me souvenir que même l'évêque de Rennes officiait là...
Ce souvenir me rend curieux de toute info (historique) sur cet homme.

Cordialement, mais en août...

Tecto

MessagePosté: Ven 15 Juil, 2005 17:20
de Joël
Albert Poulain, Sorcellerie Revenants et Croyances en Haute-Bretagne, ditions Ouest France, 1997, 32€

Si tu veux entendre des histoires à dormir debout, tu peux te rendre à l'auberge du Youdig à Brennilis, Claude Lelann en a plein son sac. Mais ça ne vaut pas Albert Poulain, qui lui a réalisé une véritable enquête de terrain.

Lankou est plus un personnage issu du conte que de la mythologie, il te faudra donc lire de nombreux ouvrages sur le thème de la mort pour appréhender sa singularité.

Tu peux aussi lire les travaux de Daniel Giraudon :
Lavandières de jour, lavandières de nuit, Kreiz, 9, 1998, p. 89-130
Les chemins de la mort : hent ar marv, hent an Ankou, ArMen, 132, 2003, p. 2-11

CASSARD, Jean-Christophe, La Mort et les hommes en Bretagne au haut Moyen Age, ABPO, 95, 2, 1988, p. 141-164

CUILLANDRE, Joseph, A propos de la "Légende de la Mort", ABPO, 35, 4, 1921-1923, p. 627-650

HARDOUIN, P., Le Réveilleur des morts à Rennes, Nouv.rev. de Bretagne, 3, 1953, p. 189-190

LE DIBERDER, Yves, Pour servir à l'étude de la "Légende de la mort" en Broérec, ABPO, 27, 3, 1912, p. 415-446

PERENNES, Henri, Les Hymnes de la fête des morts en Basse-Bretagne, ABPO, 36, 1, 1924-1925, p. 31-69 - ABPO, 36, 3, 1924-1925, p. 558-599

CUILLANDRE, Joseph, Le "Broella" d'Ouessant et la navigation des Molénais dans l'autre monde, ABPO, 36, 2, 1924-1925, p. 299-320 (une ethnographie étonnante de Cuillandre à propos des croyances de l'Autre Monde à Ouessant)

MessagePosté: Ven 15 Juil, 2005 22:52
de Marc'heg an Avel
Pour la statue de Nomenoé, elle a été mise en place à l'instigation de mouvements nationalistes bretons pour rappeler la victoire des Bretons sur Charles le Chauve, et à la rupture de la tutelle, par la reconnaissance de la royauté souveraine ( = non assujettie au roi de France) de Nomenoé sur la Bretagne.

Il s'y déroule une commémoration annuelle.

JCE :)

MessagePosté: Sam 16 Juil, 2005 11:56
de Taliesin
Penaos 'mañ ar bed ganeoc'h ? :D

Le problème, c'est qu'on n'est pas sûr du tout que Nominoé ait été sacré roi de Bretagne...

MessagePosté: Mer 20 Juil, 2005 2:06
de Anaon91
Joël a écrit:Albert Poulain, Sorcellerie Revenants et Croyances en Haute-Bretagne, ditions Ouest France, 1997, 32€

Si tu veux entendre des histoires à dormir debout, tu peux te rendre à l'auberge du Youdig à Brennilis, Claude Lelann en a plein son sac. Mais ça ne vaut pas Albert Poulain, qui lui a réalisé une véritable enquête de terrain.

Lankou est plus un personnage issu du conte que de la mythologie, il te faudra donc lire de nombreux ouvrages sur le thème de la mort pour appréhender sa singularité.

Tu peux aussi lire les travaux de Daniel Giraudon :
Lavandières de jour, lavandières de nuit, Kreiz, 9, 1998, p. 89-130
Les chemins de la mort : hent ar marv, hent an Ankou, ArMen, 132, 2003, p. 2-11

CASSARD, Jean-Christophe, La Mort et les hommes en Bretagne au haut Moyen Age, ABPO, 95, 2, 1988, p. 141-164

CUILLANDRE, Joseph, A propos de la "Légende de la Mort", ABPO, 35, 4, 1921-1923, p. 627-650

HARDOUIN, P., Le Réveilleur des morts à Rennes, Nouv.rev. de Bretagne, 3, 1953, p. 189-190

LE DIBERDER, Yves, Pour servir à l'étude de la "Légende de la mort" en Broérec, ABPO, 27, 3, 1912, p. 415-446

PERENNES, Henri, Les Hymnes de la fête des morts en Basse-Bretagne, ABPO, 36, 1, 1924-1925, p. 31-69 - ABPO, 36, 3, 1924-1925, p. 558-599

CUILLANDRE, Joseph, Le "Broella" d'Ouessant et la navigation des Molénais dans l'autre monde, ABPO, 36, 2, 1924-1925, p. 299-320 (une ethnographie étonnante de Cuillandre à propos des croyances de l'Autre Monde à Ouessant)


merci de tes infos :wink: