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Forum consacré à l'étude de " l'histoire de l'histoire " du domaine celtique ou en rapport avec celui-ci

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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2 messages • Page 1 sur 1

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Messagede André-Yves Bourgès » Sam 21 Fév, 2009 16:27

André Joris a écrit: Sans documents, pas d’histoire !» Brève et concise, la formule de Fustel continue à faire mouche. À juste titre, et peut-être aujourd’hui plus qu’hier encore. C’est qu’il ne suffit pas de dénicher quelque vieux « grimoire » pour tenter de donner au passé une allure convenable et jugée véridique, comme l’ont imaginé trop aisément nombre d’apprentis-historiens de tous les temps. Comme l’archéologue entoure de mille soins le tesson anonyme, à peine dégagé de sa gangue d’argile, ainsi l’historien s’affaire-t-il pour sa part à « lire » sa proie – à la décrypter, dit-on volontiers –, à en étudier le support, la matière, les signes qu’elle comporte et la manière dont ils sont ordonnés avant d’arriver à tenter d’en connaître l’auteur, sinon sous son identité réelle, au moins à travers un profil psychologique perceptible en filigrane seulement. La préparation n’en est pas pour autant terminée. Reste à dénouer les fils qui reliaient la pièce du puzzle au tissu complexe des mœurs du temps (usages, coutumes et croyances notamment). C’est là démarche essentielle, toujours à reprendre, vrai labeur de Sisyphe, compliquée encore par l’implicite et pourtant fondamentale relation avec les découvertes et avec ce que les Allemands baptisent la « Weltanschauung » de notre temps, et de ceux qui suivront. Seuls les naïfs imaginent que l’histoire « se fait, se construit » une fois pour toutes; comme la vie elle évolue et même se transforme sans relâche. Rien n’est jamais définitif, tout est à voir et à revoir : les points de vue changent d’une part, mais surtout l’analyse s’approfondit, la dissection des mécanismes révèle des réalités insoupçonnées, fait progresser, tout comme le fait la médecine du cerveau, la compréhension de phénomènes inconnus ou prudemment passés sous silence. Bref, pour l’historien qui réfléchit et qui s’évade des schémas éculés issus de théories politiques, philosophiques ou sociologiques frappées d’obsolescence, l’histoire est une discipline scientifique en perpétuel mouvement. C’est ce qui fait son charme… et qui en écarte les sectateurs de toute « pensée unique », quelle qu’elle soit.

Avec Gaston Berger jadis, je crois pouvoir affirmer que toute participation intime à la vie d’une époque exige la connaissance exacte des événements et la critique attentive des documents. « L’érudition reste la condition nécessaire de l’enrichissement que nous voulons obtenir. Croire que l’on peut s’en passer est se condamner à tout perdre. » Il est heureux que pour répondre à ce vœu, philologues et historiens continuent à travailler dans l’ombre afin d’approvisionner sans relâche en « carburant » les nouvelles enquêtes sur les môles fondamentaux de notre passé...(...)

Le Moyen Age, t. 111 (2005), fasc. 1, p. 121


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André-Yves Bourgès
Dernière édition par André-Yves Bourgès le Ven 22 Mai, 2009 10:12, édité 1 fois.
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Messagede Muskull » Sam 21 Fév, 2009 18:50

Bonsoir,
Le lecteur du passé, celui qui entre dans l'histoire, se doit d'être philosophe car ce n'est pas tout de lire une annale ancienne il faut aussi d'une certaine manière la décrypter.
Qui est l'auteur ? En quelle manière est-il politiquement avec la pensée dominante de l'époque, est-il un courtisan ou un critique ?
L'historien en cela est philosophe car il étudie le "milieu" d'où la narration lui parvient car la narration est toujours imprégnée, "teintée" par d'autres évènements globaux non-dits.

Il est reconnu maintenant en psychologie et même en anthropologie judiciaire qu'un témoin même direct d'un fait est subjectif en sa narration.
Claude Levi-Strauss a rendu évidente cette non-réalité de "témoin impartial", allant même jusqu'à signaler qu'un observateur étranger de la société observée influait sur le comportement de la dite société.

Philosophe veut dire aussi que l'on est capable de remettre sans cesse en question son propre regard et que ce que l'on croyait "de marbre" en certitude peut être remis en question et revisité avec un nouveau regard qui est aussi un neuf référentiel.

L'historien est philosophe, qu'en est-il des lecteurs ?
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