Posté: Mer 06 Avr, 2005 11:33Voici un complément :
Clément HUART et Louis DELAPORTE : L'Iran antique. Elam et Perse et la civilisation iranienne. Editions Albin Michel. 1943.
Chapitre III : RELIGION DE LA PERSE AU TEMPS DES SASSANIDES
pages 406-407 :
A la tête de l'armée céleste est toujours Ahura-Mazda, "le Seigneur sage", mais il n'est plus seul à dominer les divinités inférieures ; il est entouré d'un conseil de six ministres dont il est le président. Ce sont les six Amchaspends, Amecha spenta, « immortels saints », auxquels Ahura-Mazdâ vient s'ajouter pour former le septième, étant donné qu'il est le premier de la série. Ce sont des abstractions sans aucune réalité, les archanges qui se tiennent devant le trône de Dieu, les ministres attentifs aux ordres du grand roi. Vohu-Manô (Bahman) est «la bonne pensée», Asha-Vahihsta (Ardibihisht) « la meilleure vertu », Khshathra-Vairya (Shahriver) « l'empire désiré », Spenta-Armaïti (Sipendârmidh) « l'abandon généreux », Haurvatât (Khordâdh) « la santé », Ameretât (Mourdâd) «l'immortalité». J. Darmesteter a émis l'idée que la conception des Amshaspends était empruntée aux néoplatoniciens d'Alexandrie, qu'ils étaient une adaptation des forces de Philon, et que, par conséquent, les Gâthâs ne pouvaient être antérieures au 1er siècle de notre ère. Il paraît pourtant que cette idée d'une hiérarchie de sept énergies morales, sans se rapporter exactement aux Aditya védiques, est néanmoins plus ancienne que les spéculations des Juifs hellénisés et ressemble singulièrement aux archanges des parties récentes de la Bible, Gabriel, Michel, Raphaël (1).
Les Amesha-spentas sont les protecteurs de divers êtres ; à Vohu-mâno sont attribués les animaux utiles, à Asha-Va-hishta le feu, à Khshathra-Vairya les métaux, à Spenta-Armaïti la terre. Haurvatât et Ameretât protègent les eaux et les plantes. Certains mois du calendrier, certains jours de la semaine, certaines fleurs (2) leur sont spécialement consacrés.
...
(1) J. Darmesteter (Ormazd et Ahrimane, 38-86) avait comparé les Amshaspends aux Aditya, mais il a renoncé plus tard à cette idée, pour n'en faire remonter la conception qu'à Philon. Voir les références sur cette question dans JACKSON, IX, II, p. 634, § 34, n. 4.
(2) C'est dans le Bundéhish que l'on trouve cette idée (27, 24, dans WEST, Sacred Books of the East, V, 103-104).
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JCE
Clément HUART et Louis DELAPORTE : L'Iran antique. Elam et Perse et la civilisation iranienne. Editions Albin Michel. 1943.
Chapitre III : RELIGION DE LA PERSE AU TEMPS DES SASSANIDES
pages 406-407 :
A la tête de l'armée céleste est toujours Ahura-Mazda, "le Seigneur sage", mais il n'est plus seul à dominer les divinités inférieures ; il est entouré d'un conseil de six ministres dont il est le président. Ce sont les six Amchaspends, Amecha spenta, « immortels saints », auxquels Ahura-Mazdâ vient s'ajouter pour former le septième, étant donné qu'il est le premier de la série. Ce sont des abstractions sans aucune réalité, les archanges qui se tiennent devant le trône de Dieu, les ministres attentifs aux ordres du grand roi. Vohu-Manô (Bahman) est «la bonne pensée», Asha-Vahihsta (Ardibihisht) « la meilleure vertu », Khshathra-Vairya (Shahriver) « l'empire désiré », Spenta-Armaïti (Sipendârmidh) « l'abandon généreux », Haurvatât (Khordâdh) « la santé », Ameretât (Mourdâd) «l'immortalité». J. Darmesteter a émis l'idée que la conception des Amshaspends était empruntée aux néoplatoniciens d'Alexandrie, qu'ils étaient une adaptation des forces de Philon, et que, par conséquent, les Gâthâs ne pouvaient être antérieures au 1er siècle de notre ère. Il paraît pourtant que cette idée d'une hiérarchie de sept énergies morales, sans se rapporter exactement aux Aditya védiques, est néanmoins plus ancienne que les spéculations des Juifs hellénisés et ressemble singulièrement aux archanges des parties récentes de la Bible, Gabriel, Michel, Raphaël (1).
Les Amesha-spentas sont les protecteurs de divers êtres ; à Vohu-mâno sont attribués les animaux utiles, à Asha-Va-hishta le feu, à Khshathra-Vairya les métaux, à Spenta-Armaïti la terre. Haurvatât et Ameretât protègent les eaux et les plantes. Certains mois du calendrier, certains jours de la semaine, certaines fleurs (2) leur sont spécialement consacrés.
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(1) J. Darmesteter (Ormazd et Ahrimane, 38-86) avait comparé les Amshaspends aux Aditya, mais il a renoncé plus tard à cette idée, pour n'en faire remonter la conception qu'à Philon. Voir les références sur cette question dans JACKSON, IX, II, p. 634, § 34, n. 4.
(2) C'est dans le Bundéhish que l'on trouve cette idée (27, 24, dans WEST, Sacred Books of the East, V, 103-104).
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JCE
