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MessagePosté: Sam 31 Déc, 2005 10:06
de ejds
Revue des troupes

Tiens, en parlant de costume, on termine l’année en beauté avec, à l’honneur, la troupe de reconstitution des Foedarati. A découvrir tout en images : :shock: :shock:

Costume

http://monsite.wanadoo.fr/foederati/page5.html

Dagulf, roi d'une petite tribu franque est vêtu d'une tunique de laine à manches longues, en dessous d'une autre à manches courtes. Il porte des braies de laine. Sa taille est enserrée dans une ceinture étroite dont la boucle est finement ouvragée. Le couteau qu'il porte à la ceinture reflête les influences danubiennes (alano sarmates) fréquentes à notre époque (la mère de Dagulf est Sarmate). Il porte un manteau richement orné d'un galon, maintenu sur son épaule par une fibule cruciforme insigne de sa dignité d'officier dans l'armée romaine pour le compte de laquelle il commande une garnison frontalière.


Et l'année demain on remet ça, bon pied bon oeil, si possible !! :)

Pstt !!! :?
Vaste sujet : si ce n’est déjà fait, quelqu’un(e) veut-il ouvrir et « animer » un fil spécifiquement sur l'évolution des différents vêtements, tant militaires que civils, de saison, de fonction, de circonstance…, leurs noms latins et ou de préférence gaulois… et attachés par une ou deux fibules, et quel type de fibule ?!

e.

MessagePosté: Lun 02 Jan, 2006 12:21
de ejds
Après la fête, les affaires reprennent. On ne lâche pas le morceau : :lol:
Adcanaunos a écrit:De ces symboles forts, doit-on pour autant déduire qu'à Rome, la religion gouvernait la politique ?
:?

On retrouvera la main-mise de L’Etat sur le religieux sous le règne du deuxième roi de Rome Numa Pompilius :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 2541#22541

Fibule à la colombe
Mais revenons aux fibules destinées aussi bien à fixer le vêtement qu'à le parer. Certaines se déclinent sous le mode animalier tels que : le paon, la colombe, le cerf, le lièvre…

Symbole de paix, la fibule à la colombe découverte près d'Alésia, dans un temple dédié à la divinité qui porte le nom typiquement gaulois de Moristasgus : :shock:

http://www.museesdefrance.com/produits/details/BF000062

A suivre aussi de près les trouvailles récentes de nos « camarades » détecteurs :
fibule colombe : :shock::shock:

http://www.la-detection.com/dp/message-25874.htm

e.

MessagePosté: Jeu 18 Mai, 2006 8:53
de ejds
Aethelreda a écrit:J'étudie pour mon mémoire entre autre le site d'Asnières. Il s'agit d'une nécropole du Bas Empire et de l'époque mérovingienne.

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 8853#38853

Dans l'une des sépultures, furent trouvées deux fibules :

Découverte de deux fibules cruciformes en bronze, identiques, dont une était gravée. En bon état de conservation, leurs dimensions sont égales « elles ont deux pouces huit lignes de hauteur, et un pouce huit lignes dans leur plus grande largeur. L’épingle en est mobile, c’est-à-dire qu’elle roule dans une espèce de charnière ; elle n’est point fixe, et n’a pas point de ressort » (Comte de Caylus, 1761, p257). L’une était inscrite d’un côté Domine Marti vivas et de l’autre Utere Felex(Asnières – fibule découverte dans la propriété de M. de Voyer en 1752; d’après le comte de Caylus, 1761, pl. XCIV, n°VIII). Cette fibule daterait selon Caylus et Lebeuf du IVème ou Vème siècle.

Donc ma question porte sur la signification de "Domine Marti Vivas" et "Utere Felex" si quelqun s'y connait en latin ici.
Je n'ai pas beaucoup d'autes renseignements sur la nécropole en question à part ça si ça peut aider :

Nombreuses sépultures creusées en pleine terre, dans un gravier de 2 à 3 pieds d’épaisseur, sans orientation repérable. Les squelettes reposaient dans diverses positions, sur l’un ou l’autre côté, sur le ventre ou sur le dos. Seul celui d’un adolescent était placé « dans un cercueil composé de tuiles antiques longues de plus d’un pied, et qui ont des bords relevés aux deux côtés » (Abbé Lebeuf, 1754-58, VII, p.93 ; 1883, III, p.60). En outre, « une place dont tout le gravier étoit noirci et attendri par la chaleur du feu » (idem) était peut-être une aire d’incinération.

A priori, et par déduction, il doit s’agir d’une tombe d’un officier romain avec une paire de fibules cruciformes ou insignes militaires : :?

I - Domine Marti Vivas
Abréviation voulant dire quelque chose comme « longue vie au chef militaire »...
Domine = seigneur, chef …
Marti, martiali = de Mars dieu de la guerre, soldat de la légion de Mars ...
Vivas, vivacitas = vivacité, longue vie ...

II - Utere Felex
Utere Felex ou Felix qui peut signifier : « que cela te porte bonheur », « que la chance soit avec toi »…
Utere uterque, utraque, utrumque = chacun des deux ...
Felex, felix, felicitare = félicitation, félicité, bonheur, chance …

III - Les fibules cruciformes
Diffusées dans tout l'empire romain entre les IIIe et VIe siècles après J.-C., les fibules cruciformes (ou crossbow brooch) n'étaient portées que par les gradés de l'armée et les hauts-fonctionnaires.
C’était aussi habituel de porter deux fibules semblables comme insignes militaires, parfois reliées par une chaînette sur le vêtement militaire (chlamyde, sagum …).

Image

http://penelope.uchicago.edu/Thayer/E/G ... l#brooches

FIBULES A CHARNIERE CRUCIFORMES

Selon Dollfus, ces fibules se caractérisent par une "charnière où la goupille s'insère dans l'échancrure d'une traverse placée au sommet de l'arc". Elles sont couramment appelées fibules "cruciformes" ou "en arbalète" (kreuzbalkenscharnierfibeln ou zwibelfibeln en allemand).

http://thyti.free.fr/cruci1.htm

Fonction et symbolisme
Les fibules cruciformes avaient un usage principalement vestimentaire. Elles ont aussi un rôle symbolique. Hormis leur aspect "cruciforme", pouvant avoir une signification religieuse, certaines de ces fibules auraient marqué un rôle social particulier. Ainsi, selon J. Heurgon, dès le IIIème s. d.n.è., certaines d'entre-elles, réalisées en argent, étaient remises aux tribuns militaires des légions comme récompense. Au siècle suivant, elles font partie de l'uniforme officiel des hauts fonctionnaires et symbolisent le pouvoir impérial.

e.

MessagePosté: Jeu 18 Mai, 2006 13:41
de Adcanaunos
Utere Felix :
Formule fréquemment attestée sur les objets militaires du Bas-Empire. Exemple le plus connu : la garniture de ceinture d'un soldat auxiliaire de la fin du IIIe s. apr. J.-C. (297 AD ?) inhumé à Lugdunum, dans des circonstances historiques qui restent à éclaircir...
cf. Bullinger H. 1972 : Utere Felix, à propos de la garniture de ceinturon à Lyon, Gallia, 30, 1972, p. 276-283.

MessagePosté: Jeu 18 Mai, 2006 18:14
de Aethelreda
Merci beaucoup à tous les deux, vous m'apportez de précieuses informations :wink: merci, merci ! :)

MessagePosté: Dim 21 Mai, 2006 11:07
de ejds
La broche de Vindolanda

Découverte d’une « exceptionnelle » petite broche dans le fort romain de Vindolanda, près de Bardon Mill en Northumberland :

http://news.bbc.co.uk/1/hi/england/tyne/4990240.stm

http://www.24dash.com/content/news/view ... ewsID=5869

Gravée au nom gaulois d’un soldat vétéran, Quintus Sollonius, avec l’ajout de CUPI (vraisemblablement Cupius, le centurion en commande des soldats envoyés par la seconde Légion Augusta pour aider à construire le mur d’Hadrien en 122 ap J.C.), la broche a pour effigie la figure de Mars, dieu romain de la guerre : :shock::shock:

Image
e.

MessagePosté: Dim 21 Mai, 2006 11:43
de Pierre
ejds a écrit:Quintus Sollonius



Salut ejds,


Je ne trouve pas ce nom particulièrement gaulois. Quintus (le cinquième en latin), en gaulois se dirait "pimpetos"...


@+Pierre

MessagePosté: Dim 21 Mai, 2006 12:07
de ejds
Pierre a écrit:
Quintus Sollonius

Je ne trouve pas ce nom particulièrement gaulois. Quintus (le cinquième en latin), en gaulois se dirait "pimpetos"...


Et Sollonius, Solonius, Solen... ? : :?

The name Sollonius indicates Quintus came from Gaul, or modern France.

http://www.24dash.com/content/news/view ... ewsID=5869

e.

MessagePosté: Dim 21 Mai, 2006 13:18
de Pierre
Mouais,

CIL 08, 15446
Aesculapio Augusto sa[crum] / L(ucius)
Sollonius P(ubli) f(ilius) Arn(ensi)
Lupus Marian[us(?) ...] /
contulit et in patria sua omn[ibus
honoribus functus(?) ... ] / quadrato
sua pecunia fecit [itemque dedicavit
l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum)] //
] liberorum [...] / [... i]dem praef(ectus)
i(ure) d(icundo) qui li[...] / [...]us pater
eius suo et Mar[iani nomine?] / [... et
ob dedicat]ionem frumentum dedit

CIL 05, 04197
D(onum) d(atus?) / Alo /
Sex(tus) Nig(er?) / Sollonius /
v(otum) s(olvit) l(ibens) m(erito)



Reste plus qu'à prouver que Lucius Sollonius et Sextus Niger Sollonius sont Gaulois :wink:


@+Pierre

MessagePosté: Dim 21 Mai, 2006 18:01
de ejds
Image Vindolanda Tablet 88/841

http://users.pandora.be/robert.nouwen/v ... 88_841.htm

Apparemment, Quintus Sollonius serait un simple vétéran, senior et non gradé, qui aurait au moins vingt ans de service. Les boucliers sur la broche semblent signifier qu’il aurait combattu sous les ordres de Trajan contre les Daces (entre102/107).

Une tablette découverte dans le fort indique le nom d’une troupe auxiliaire continentale qui s'est installée à Vindolanda vers 90 (et ce jusque 140 ap J.-C.).
Il s'agit de la Cohors Primae Tungrorum Milliaria, Première Cohorte Tongre Milliaire.
Cette unité d’infanterie, à l'effectif théorique de mille hommes, provient de la tribu des Tungri située en Gallia Belgica (forêt des Ardennes, frontalière avec la Germanie Inférieure) : :shock:

http://www.roman-britain.org/military/coh1tun.htm

Des noms gaulois aux noms d'aujourd'hui
La romanisation évolutive des surnoms en patronymes (nom + prénom) tend aussi à se généraliser (non seulement dans les Gaules), mais dans tout l’empire romain. Ainsi le cinquième enfant était appelé "le cinquième" QUINTUS ou bien encore "le petit cinquième" QUINTINUS : :?

http://www.geneardeche.org/v1/n4/patro04.htm

e .

MessagePosté: Jeu 25 Mai, 2006 15:31
de ejds
mais qui est donc Felicitas ? : :shock::shock:

Felicitas. Déesse romaine de la Bonne Chance, inconnue jusqu’au milieu du IIe siècle av. J.-C., lorsque L. Licinius Lucullus* lui dédia un temple ; Jules César en prévoyait un autre qui fut érigé après sa mort. Elle eut de l’importance dans le culte officiel sous les empereurs.
Dictionnaire de l’Antiquité,

M.C. Howatson, Éditions Robert Laffont, 1993, p. 409.

Félicité, (Mythol.) c'étoit une déesse chez les Romains, aussi bien que chez les Grecs, qui la nommoient Eudomonie, *EU)DAI/MONIA. Vossius, de Idololat. lib. VIII. c. xviij. ne la croit point différente de la déesse Salus; mais il est presque le seul de son opinion.

Quoi qu'il en soit, on assûre que Lucullus, après avoir eu le bonheur dans ses premieres campagnes de conquérir l'Arménie, de remporter des victoires signalées contre Mithridate, de le chasser de son royaume, & de finir par se rendre maître de Sinope, crut à son retour à Rome devoir par reconnoissance une statue magnifique à la Félicité. Il fit donc avec le sculpteur Archésilas le marché de cette statue pour la somme de 60 mille sesterces; mais ils moururent l'un & l'autre avant que la statue fût achevée: c'est Pline qui rapporte ce fait, lib. XXXV. c. xij.

On conçoit sans peine qu'il ne convenoit pas à César d'ériger à la Félicité une simple statue, lui qui en avoit une dans Rome qui marchoit à côté de la Victoire; il falloit qu'un homme de cet ordre fît plus que Lucullus pour la déesse qui l'avoit élevé au comble de ses voeux: aussi Dion, lib. XLIV. raconte que dès que César se vit maître de la république, il forma le projet de bâtir à la Félicité un temple superbe dans la place du palais, appellée curia hostilia; mais sa mort prématurée fit encore échoüer ce dessein, & Lépide le triumvir eut l'honneur de l'exécuter.

Alors les prêtres, toûjours avides de nouveaux cultes qui augmentoient leurs richesses & leur crédit, ne manquerent pas de vanter la gloire du temple fondé par Lépide, précédemment leur souverain pontife, & d'exagérer les avantages qu'auroient ceux qui feroient fumer de l'encens sur ses autels. On dit à ce sujet que l'un de ces prêtres, sacrificateur de Cérès, promettant un bonheur éternel à ceux qui se feroient initier dans les mysteres de la déesse Félicité, quelqu'un lui répondit assez plaisamment: « Que ne te laisses - tu donc mourir, pour aller joüir de ce bonheur que tu promets aux autres avec tant d'assûrance »?

[…] Au reste, l'histoire ne nous apprend point si la déesse Félicité avoit beaucoup de temples à Rome; mais nous savons qu'elle se trouve souvent représentée sur les médailles antiques, quelquefois avec figure humaine, & le plus souvent par des symboles. En figure humaine, c'est une femme qui tient la corne d'abondance de la main gauche, & le caducée de la droite. Les symboles ordinaires représentent la Félicité sous deux cornes d'abondance qui se croisent, & un épi qui s'éleve entre les deux. Article de M. le Chevalier de JAUCOURT.

http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobje ... ata/IMAGE/

ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
de Diderot et d'Alembert.

Second / Third Century AD
Ceintures de soldats romains, avec en décoration UTERE (FELIX) sur celui de droite, aussi des exemples néo-celtiques sur les ceintures du milieu.

Image

http://www.romancoins.info/MilitaryEqui ... gulum.html

e.

MessagePosté: Mar 30 Mai, 2006 7:43
de Muskull
Un article sur La broche de Vindolanda dans Archéo.net :
Fibule or not fibule ?

http://www.archeonet.net/fr/modules/new ... toryid=300

MessagePosté: Mar 30 Mai, 2006 8:34
de Patrice
Salut,

Je n'y connais rien sur le sujet, mais cette broche de Vindolanda me rappelle, de loin, certaines décorations qu'on retrouve chez les Celtes orientaux, les Slaves et les Baltes.

Dans le livre de Marija Gimbutas, The Balts, 1963, Londres, Thames and Hudson, pl 56, il y a un truc qui y ressemble, mais c'est du IXe siècle et ça a huit pendeloques.

A+

Patrice

MessagePosté: Ven 04 Aoû, 2006 10:35
de ejds
Olala !! Une broche en émail bleu, blanc, rouge : :83:

7sur7 a écrit:Découvertes à Tongres de broches datant du 3e siècle

http://www.7sur7.be/hlns/cache/fr/det/a ... n=homeHVDN

Des archéologues du bureau Aron à Tongres et de l'Institut flamand pour le Patrimoine immobilier (VIOE) ont fait plusieurs découvertes uniques lors de travaux de fouilles effectués sur l'Allée Verte, dans les environs du Musée Provincial Gallo-Romain de Tongres, le député à la Culture de la province de Limbourg, Jos Claessens (VLD).

Une broche de vêtement, en bronze, a été retrouvée intacte sur le site. Elle a la forme d'un disque et est incrustée d'émail bleu, blanc et rouge. Elle remonte à la fin du deuxième-début du troisième siècle après Jésus-Christ. Selon les premières analyses, la broche a dû appartenir à un habitant aisé d'une villa romaine de l'Allée Verte, a précisé une archéologue de la province, Linda Bogaert.

Outre cette broche, des petits pendentifs, l'un en forme de croissant de lune et l'autre en forme de phallus, ont été découverts sur le site. L'équipe de fouilles de Tongres est également tombée sur des fragments de revêtement romain bien conservés provenant d'une riche habitation urbaine datant de la deuxième moitié du deuxième siècle et du début du troisième siècle. Des morceaux aussi intactes n'avaient, jusqu'ici, jamais été trouvés à Tongres.

Ils sont fondés notamment sur du silex et des tuiles avec un revêtement de pierre rose au-dessus, a encore expliqué l'archéologue. En outre, une centaine de fragments de peintures murales provenant de l'intérieur luxueux de la villa urbaine ont été découverts. Ces fragments font probablement partie d'une paroi de décoration en panneaux. L'habitation a été ravagée par un incendie vers 270 après J-C, comme en témoignent les morceaux de sol brûlés, a indiqué Linda Bogaert.

Les archéologues ont enfin découvert une plus ancienne phase d'occupation (environ 10 avant J-C) au même endroit. Il s'agit d'une construction en bois montée sur des socles en pierre. "Etant donné que deux phases d'occupation sont bien conservées, il y a de grandes chances pour que les traces des plus anciennes phases de la ville puissent être également bien analysées", ont encore précisé les archéologues.

Les fouilles archéologiques aboutiront à l'édification d'une nouvelle aile au Musée provincial gallo-romain. Les fouilles ont commencé début juillet. A partir de la mi-août, les travaux des archéologues pourront directement être suivis, via une webcam, sur le site internet www.galloromeinsmuseum.be. (belga)

03/08/06 14h55

e.