Adcanaunos n'a peut-être pas le temps de venir répondre tout simplement.
...
vous pourriez lui laisser quelques minutes quand même
Quelques minutes plus tard...
Qu'on se rassure : je n'avais pas l'intention d'escamoter ce passionnant débat, qu'un certain flou dans mes propos aura (involontairement) orienté sur un terrain glissant...
Il est vrai que j'étais plutôt occupé ces derniers temps et que ma rentrée de ce lundi a presque un petit goût de "vacances", après trois mois passés sur le terrain...
Quelques mises au points, en attendant des informations plus précises sur les résultats de cette année :
L'absence d'un rempart à Corent n'est effectivement pas prouvée archéologiquement, pas davantage que son existence, faute de recherches consacrées à cette question précise. Une grande partie du plateau est naturellement protégée par des falaises vertigineuses. Le seul versant accessible (par le nord) est marqué, à la rupture de pente, par une butte de terre bien visible sur le terrain. Considérant qu'il a abrité une très longue séquence d'occupation, échelonnée du Néolithique au Bas-Empire, il serait surprenant que cette anomalie ne corresponde pas à un ouvrage de défense édifié à une époque ou l'autre. Le problème est de savoir si cette fortification était encore en service à la fin de l'âge du Fer. Patience, on y viendra un jour...
A propos de rempart : celui de Gondole est encore plus tangible dans le paysage, avec sa levée impressionante de plusieurs dizaines de mètres de long et son fossé large de trente mètres. Malgré sa vocation artisanale confirmée par les fouilles en cours (fours de potiers et batteries de caves pour le stockage des marchandises), le site ne conserve pas moins un caractère militaire évident (nombreuses armes gauloises et surtout... romaines !), tandis que la présence des "fosses à chevaux" et de leurs cavaliers évoque l'existence d'un sanctuaire dans les faubourgs de l'oppidum...
La présence, révélée cette année, d'un vaste complexe artisanal et commercial inscrit au coeur du centre-ville de Corent vient encore flouter les différences qui séparent chaque site du point de vue fonctionnel. Aspects guerriers, artisanaux, commerciaux, politiques et religieux relèvent, dans une société en pleine mutation, en proie à des contradictions internes attisées par la pression romaine, de notions complexes qui ne se laissent guère enfermer dans des cases.
Bien d'accord, sur le fond, avec les uns et les autres. Dès lors qu'un archéo(crate) prend le parti de soumettre ses découvertes au crible du débat historique, aucun éclairage n'est à rejeter a priori, lorsqu'il est mis au service d'une argumentation constructive et de bonne foi...
Même s'il ne m'est pas toujours donné d'y répondre en temps réel, les réactions très contrastées exprimées sur ce forum constituent toujours une lecture stimulante et roborative...
A bientôt, donc.