Muskull a écrit:Un cycle de 8 ans donc et qui dessine un pentagramme. Une étoile en forme de pentagramme (Vénus ?) est assez courante sur les monnaies celtiques, parfois associée à un cheval, parfois non... Il y a aussi 5 divinité principales dans le panthéon celtique mais ce cycle de 8 ans ???
Il y a bien quelques temples octogonaux associés à des eaux guérisseuses mais
Rien en 8 dans le calendrier de Coligny cher David ?
@Muskull :
Il y a quelques temps, tu as évoqué le pentagramme de Vénus. À ce moment-là, je n’avais qu’une idée générale de la trajectoire de la Belle (autour du Soleil) dans le ciel terrestre. Impossible de le faire tracer dans un logiciel planétarium alors je me suis amusé à faire quelques illustrations de ses trajets, à partir de listings de coordonnées.
Voici le trajet de Vénus autour du Soleil tel que pourrait le "voir" un observateur terrestre qui relève sa position tous les jours juste avant/après le lever/coucher du Soleil, en orientant sa tablette toujours parallèlement au zodiaque-écliptique (il faut donc connaitre le zodiaque et l’écliptique. Ils en étaient parfaitement capables), durant une période synodique d’environ 584 jours entre la date du dernier transit 06/06/2012 et le 12/01/2014.
La période synodique correspond au retour de l’astre à la même phase ou la même configuration en tenant compte des périodes orbitales de la Terre et de Vénus qui tournent autour du Soleil avec des vitesses différentes selon les lois de la gravitation (en fonction surtout de leur distance au Soleil car on peut négliger la masse de la planète devant celle du Soleil). Les écarts angulaires avec le Soleil sont exprimés dans le repère écliptique géocentrique (abscisse = écart au Soleil en longitude écliptique géocentrique en degrés, ordonnée = écart au Soleil en latitude écliptique géocentrique en degrés). On obtient une sorte de boucle infinie du plus bel effet. Le 06/06/2012, Vénus est en conjonction inférieure (entre nous et le Soleil), presque alignée, c’est le transit très proche du point de coordonnées (0,0) qui est la position du centre du disque solaire (de rayon environ 0,25°). Le 12/01/2014, environ 584 jours plus tard (1.6 ans), elle revient en conjonction inférieure mais cette fois à +5° au-dessus du Soleil (soit une distance angulaire d’environ 10 diamètres Lunaire ou Solaire dans notre Ciel. Elle est assez noyée dans la lumière solaire et on observera un très fin croissant vénusien avec un télescope). On imagine très bien ce graphique qui n’est pas une surprise car depuis la Terre, on observe l’orbite de Vénus par en-dessus ou par en-dessous au cours du temps. Donc en coordonnées sphériques (angle longitude et latitude) écliptiques (dans environ le plan d’orbite de la Terre) géocentriques (centre du repère = centre de la Terre) :
Grande image :
http://tinyurl.com/7qswnfbLe même graphique mais cette fois avec les marqueurs journaliers permet de se rendre compte de la vitesse
apparente inégale de Vénus dans le ciel terrestre durant cette période synodique d’1.6 années. On remarque que les marqueurs s’espacent beaucoup plus dans les périodes des conjonctions inférieures (proche de x=0, en venant de l’Est, de gauche à droite) (normal puisque les vitesses orbitales de la Terre et de Vénus se combinent lorsqu’elle passe entre nous et le Soleil). En revanche, les mouvements combinées se contrent au moment des conjonctions supérieures (toujours proche de x=0 mais derrière le Soleil, d’Ouest vers l’Est, de la droite vers la gauche). On repère aussi deux moments de quasi-stagnation aux extrémités des boucles. Son éclat sera maximal les 19/07/2012 (-41.8°,-4.6°) et 11/12/2013 (+37.6°,-1.8°) avec une magnitude proche de -4.7 (elle est proche de la Terre avec une fraction de son disque illuminé importante juste avant la conjonction inférieure). Son éclat est minimal les 12/01/2013 (-18.4°, +0.2°) et 12/06/2013 (+19.7°,+1.2°) avec une magnitude de -3.8 juste avant et après la conjonction supérieure (elle est plus loin mais sa fraction du disque illuminé plus importante).
Grande image :
http://tinyurl.com/7uv5gf6Tu parlais dans ce post d’une période de 8 ans alors voici la figure qu’obtiendrait un observateur terrestre en reportant la trajectoire de Vénus dans le ciel terrestre durant une telle période du 06/06/2012 au 06/06/2020. On obtient un beau motif que l’on pourrait dessiner ou graver sur un bracelet :
Grande image :
http://tinyurl.com/btejq29Grande image :
http://tinyurl.com/c97h87zLes boucles se superposent avec quelques variations selon les caractéristiques des éléments orbitaux combinées des deux planètes Terre et Vénus.
Et donc pas d’observation de pentagramme directement dans le ciel mais juste de belles boucles.Si on n’a pas l’idée d’orienter sa tablette parallèlement à l’écliptique et le zodiaque mais plutôt par rapport au mouvement diurne et nocturne du Soleil et des étoiles (bref dans le repère équatorial, ce qui parait moins logique car ils savaient que les planètes ou astres errants se déplacent dans la bande du zodiaque). On obtient la courbe de relevés suivante :
Grande image :
http://tinyurl.com/6poufwaet sur 8 années solaires avec les marqueurs journaliers :
Grande image :
http://tinyurl.com/7yxmvc5D’où sort ce pentagramme évoqué ? En fait, il faut passer de
l’observation des mouvements apparents (trompeurs) à
l’interprétation des mouvements apparents.
Chez les Grecs, Eudoxe de Cnide (de -408 à -355, formé par des Pythagoricien, proche de Platon) introduit la théorie des sphères homocentriques pour expliquer les mouvements du ciel et des planètes. La Terre est immobile au centre, le mouvement de chaque planète résulte de la rotation de plusieurs sphères (4 sphères par planètes, 3 pour le Soleil, 3 pour la Lune et 1 pour les étoiles soit 27 au total). Le problème de ce système est surtout de rendre la distance Terre-Planète constante ce qui ne peut pas expliquer la variation de magnitude (luminosité) observée des planètes. Le mouvement rétrograde des planètes est bien mis en évidence par cette théorie.
Une théorie qui rend mieux compte de l’observation fut introduite par Hipparque (de -190 à -120) avec les épicycles. La Terre est au centre, le mouvement d’une planète est rendue par la rotation combinée de deux cercles : l’un centré sur la terre dont le rayon représenterait la distance moyenne de la planète (cercle déférent), l’autre cercle dont le centre tourne sur le périmètre du premier et dont le rayon traduit alors les variations de distance à la terre (le cercle épicycle). Ptolémée (de +90 à +168) améliora ce système par la suite pour rendre encore mieux compte du mouvement apparent des planètes. De cette manière on rend bien mieux compte de l’observation puisque cette théorie dura jusqu’à la révolution de Copernic (héliocentrisme publié en 1543. Des auteurs antiques Grecs l’avaient envisagé). Hipparque était très avancé puisqu’il avait évalué la durée de l’année solaire à 365.25333 jours, l’excentricité de l’orbite de la Terre (Soleil) à 1/24 du rayon avec une longitude de son apogée à 65,5° par rapport au point vernal, une bonne approximation de l’orbite lunaire, l’évaluation des éclipses, sa découverte de la précession des équinoxes… Bref un esprit brillant. On perçoit bien les connaissances avancées sur le ciel observé à l’époque.
Tu peux retrouver un pentagramme par une représentation géocentrique à plat (plan d’orbite de la Terre confondu avec la tablette), avec la Terre au centre et l’impression que le Soleil et Vénus tournent autour de nous par leurs trajectoires apparentes trompeuses dans le ciel. Compte tenu des périodes orbitales de la Terre et Vénus, la période synodique de Vénus de retour à la même configuration dans le ciel (ou à la même phase) est d’environ 583.92 jours / 365.25 jours = 1.598 années. Ce rapport est presque le même que 8 années solaires pour 5 périodes synodiques de Vénus 8/5=1.600. Et donc, dans cette représentation géocentrique, si tu dessines les positions du Soleil et de Vénus tous les environs 1.6 ans durant 8 ans (terre-soleil-vénus dans la même configuration), tu obtiendras un pentagramme en joignant les positions de Vénus par des segments. Ce fait découle donc de la gravitation, des distances respectives de la Terre et Vénus au Soleil qui fixent une période orbitale, des orbites respectives de la Terre et de Vénus dans le système solaire.
En coordonnées rectangulaires (coordonnées X, Y et Z, l’unité est l’UA) écliptiques (dans environ le plan d’orbite de la Terre) géocentriques (centre du repère = centre de la Terre), une vue de dessus de l’hémisphère que nous appelons Nord, la trajectoire de Vénus en rose (cercle épicycle), le Soleil en jaune (cercle déférent), durant 584 jours du transit 08/06/2004 au 13/01/2006. Vénus part de la conjonction inférieure au plus proche de la Terre, pour revenir à la conjonction inférieure 1.6 ans plus tard :
Durant 8 années solaires soit 5 périodes synodiques de Vénus entre les deux derniers transits du 08/06/2004 au 08/06/2012. On dirait un peu des motifs au compas :
Enfin ! En vert, le pentagramme représenté par les 6 conjonctions inférieures de Vénus. En rouge le pentagramme représenté par les 6 conjonctions supérieures de Vénus :
La nature est pleine de surprises. Je ne sais pas chez les Celtes mais en tous les cas, les Grecs avaient les connaissances et interprétations suffisantes pour pouvoir les tracer depuis au moins -300.
Nombreuses explications historiques sur la vision du monde ici :
http://openlibrary.org/books/OL23311978M/Le_système_du_monde