Il est tout à fait envisageable que le filet présent sur la monnaie des Parisii soit une simple référence mythologique, comme il pourrait renvoyer aussi à une activité économique en relation avec la Seine. La pêche ou le franchissement de la Seine. Les globules pourraient très bien être interprétés comme des pièces de monnaies issues du droit de passage, par exemple. On pourrait également y voir la marque d’un chef ou d’un clan. Mais il y a aussi la place pour y voir une allusion aux étoiles ou au ciel à travers un épisode mythologique. C’est toute la difficulté des monnaies gauloises.
A ce propos Paul Marie Duval a fait une communication très intéressante en 1981 sur une monnaie du Cotentin. Cette communication a été suivie d’une intervention sur le même thème par : Georges Dumézil, M.Lejeune, L.Robert, R.Marichal et J.Leclant.
Ils envisagent très sérieusement, pour cette monnaie, une allusion directe au solstice à travers la mythologie.
http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 25_2_13852Claude Sterckx à propos du voyage de Mael-duin dans l’autre monde:
« (…) L’autre monde peut aussi être situé dans le ciel, ainsi qu’il apparaît encore dans les traditions galloises selon lesquelles les constellations sont les résidences des dieux : la Voie Lactée est ainsi tenue pour le château du dieu Gwydion, la couronne boréale pour la cour de sa sœur Aranrhod et Cassiopée pour celle de leur mère Dôn. Et si de pareilles assimilations ne se trouvent pas explicitement dans les autres traditions celtes, il subsiste néanmoins divers éléments qui tendent à laisser croire que ces dernières ont pu, elles aussi, situer jadis l’Autre Monde des dieux et des bienheureux dans le ciel. La déesse gauloise Thirona, sans doute comparable à l’Aranrhod galloise, porte un nom qui signifie littéralement « la Stellaire » ; il n’est pas impossible que « la cour de nuit » de la déesse irlandaise Dana, homonyme de la Galloise Dôn, ait été jadis, elle aussi, située dans le ciel ; tout comme les Gallois voient dans la Voie Lactée le chemin qui mène au paradis, la même croyance subsiste encore aujourd’hui en Galice, pays aux nombreuses traditions reçues de son lointain passé celte… » (Claude Sterckx, Mythologie du monde celte, 2009)
Ce récit de navigation dans l’autre monde se passe au-delà des îles d’Aran, à l’extrême occident, en fait au large des côtes du Connacht. Là où l’on place « L’autre Monde des morts ». Mael-duin doit rejoindre le clan de Leix dans le Leinster, en bateau. (Steckx)
Il est communément accepté que ce « voyage », cette dérive, a pour cadre l’Atlantique Nord. Un principe de la navigation sans instruments est de suivre les étoiles la nuit et le soleil le jour.
Sur le « mythe » des colonnes, plusieurs références, le chapitre du voyage de Mael-duin, celui du filet, décrit une colonne d’argent très haute dans le ciel. Cette colonne rappelle les mythologies Islandaise, Scandinave, Finnoise et Saxonne, territoires du Nord proches de l’Irlande, au travers des mythes de l’arbre cosmique, dont Imrsul , « grande ou puissante colonne » au-dessus de laquelle sont projetées des étoiles.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mythologie_finnoisehttp://fr.wikipedia.org/wiki/Irminsul« Le thème de l’axe cosmique sous la forme d’un arbre, d’une montagne ou d’un pilier soutenant la voûte céleste est clairement présent dans tout le monde celte. » (Sterckx)
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http://www.piece-gauloise.com/fiche.php?ref=lt6388 ?
« On lit déjà dans un texte cunéiforme des Assyriens qu’une colonne céleste aux branches saillantes se trouve sous l’étoile polaire. Les Grecs appelaient stèle boreios (« colonne du Nord ») cet arbre cosmique qui porte le firmament. Celle-ci serait située sous l’étoile polaire, unique point fixe autour duquel tournerait l’ensemble de la voûte céleste. Le géant Atlas, dont le père Japet résidait, selon les Grecs, « à l’extrémité de l’Océan », donc de la mer du Nord, était censé soutenir le ciel : il était le soutien du ciel. Le symbole de l’axis mundi,, représente le soutien céleste qui s’élève jusqu’à l’étoile polaire, Rudolf Simek écrit : La vénération de dieux-poutres ou sous forme de poutres est l’une des plus anciennes formes attestées de la croyance aux dieux. Dans les Externsteine, il se pourrait qu’il y ait un rapport entre l’effondrement du plafond de la salle cultuelle qui servait à observer le solstice d’été et la destruction historiquement attestée du « sanctuaire des Saxons » par Charlemagne en 772. On peut d’ailleurs aujourd’hui encore voir les trous provoqués par les clavettes qui servaient à faire éclater la roche. Cette manière de procéder correspondrait aux consignes données pour abattre les sanctuaires contenant des colonnes. » (Patrick Guelpa, Maître de Conférences habilité à diriger des recherches à l'Unité de Formation et de Recherches de l'Université Charles de Gaulle - LILLE III à Villeneuve d'Ascq)
Dans la Bible, on trouve aux chapitres 25-26 du Livre de Job un hymne à la toute-puissance de Dieu où il est dit entre autre : // [Dieu] a tracé un cercle à la surface des eaux, aux confins de la lumière et des ténèbres. Les colonnes des deux sont ébranlées, frappées de stupeur quand il menace. » (26,10-11 ; La Bible, traduction française sous la direction de l’Ecole Biblique de Jérusalem, Paris, Desclée de Brouwer, 1955, p.782).
« L’un des indices probants que les Celtes préchrétiens conceptualisaient notre bas monde sous la forme de quatre quartiers autour d’un centre est le fait qu’ils ont de tout temps organisé leurs microcosmes territoriaux selon ce modèle. » (Sterckx)
Le symbole solaire de la roue est un exemple de partition, avec son cercle et son axe elle est aussi une représentation astronomique des solstices et des équinoxes. Périodes solaires peut-être représentaient sur la monnaie Veliocasse ci-dessous :
http://www.piece-gauloise.com/fiche.php?ref=lt7342http://decouvertes-archeologiques.blogs ... henge.htmlMétal : bronze
Taille :14.5mm
Poids :2.15g
Période :60-50 avant J-C
Localisation :Région de Vexin
Avers :Anépigraphe. Sanglier à droite; grènetis.
Revers :Anépigraphe. Double epsilon séparé par une barre verticale bouletée, donnant au dessin l'allure d'un trèfle à quatre feuilles ; grènetis
La lettre epsilon tire son origine de la lettre correspondante de l'alphabet phénicien . La lettre phénicienne, he, semble signifier « fenêtre ». La lettre epsilon tenait une place particulière dans la culture grecque en raison notamment de sa présence dans le sanctuaire de Delphes. Ainsi dans le temple d'Apollon, un epsilon couché était placé au-dessus de la porte à l'entrée du naos. Par ailleurs, un epsilon était gravé sur l'omphalos, symbole du centre du monde. Le mot Omphalos signifie ombilic en grec mais il désigne aussi, d’une façon générale, tout ce qui est central, et plus spécialement le moyeu d’une roue.
Cette monnaie est une copie gauloise d’une pièce de Rhodes, qui à l’origine portée au droit le buste d’Hélios et au revers une rose. Rhodes a fondé la colonie de Rosas en Catalogne. La monnaie de Rosas a certainement inspiré les Véliocasses. Elle a aussi été imitée par les Gaulois du sud-ouest.
http://www.sacra-moneta.com/Monnaies-gr ... hodes.htmlhttp://www.piece-gauloise.com/atlas8.phpPour des références astronomiques anciennes, il y a les écrits Grecs, mais pour les Gaulois, les Celtes, il n’y a que les artefacts, les monuments et les monnaies.
Les druides n’écrivaient pas, mais ils dessinaient peut-être. Du moins, il est possible de penser qu’ils influençaient les images présentes sur les monnaies.
« La monnaie est liée à la religion » (J.L Bruniaux, Les Gaulois, sanctuaires et rites, errance 1986). La frappe de monnaies est le fait des druides et des chefs, l’archéologie a révélé qu’elle se pratiquait dans les sanctuaires et les oppida.
http://luern.free.fr/Corent_fr/Corent_f ... 9taire.htmSur la monnaie Arverne dite de « Luern » (luernos=renard) on retrouve l’image du renard, certainement un totem donc, celui du roi Luern. Ce totem est associé à la roue solaire. Il est curieux de constater que le sanctuaire de Corent, peut-être le sanctuaire aristocratique de Luern (M.Poux), est lui aussi orienté sur le soleil. (D.Romeuf)
On pourrait voir sur cette pièce le « signe/totem » d’un roi et une référence au savoir astronomique des druides qui pratiquaient dans ce sanctuaire ?
http://www.piece-gauloise.com/fiche.php?ref=lt3966-3969La grande majorité des symboles présents sur les monnaies gauloises revoient à des scènes mythologiques, des marques de chefs ou de clans et à des dieux, c’est certain. Mais un petit nombre peut également renvoyer à des dates calendaires importantes où à des événements précis du ciel comme les solstices, puisque les druides possédaient ce savoir.