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MessagePosté: Lun 17 Mar, 2008 10:34
de ejds
Lopi a écrit:Le cerf semble assez lié aux chasseurs. Mais un chasseur sait-il chasser sans son chien?

Les hommes ont su composer avec leur environnement et chasser, ou vénérer, les animaux qui leur sont proches. Mais sans élan, rien ne cerf de bramer ! A défaut de rentrer bredouille, le chien était parfois susceptible d'en faire les frais.

Aimé Michel et Jean-Paul Clébert a écrit:Le tombeau du cerf, à Vertus

Non loin d’Aulnay, près de Vertus, Brisson a fait une autre découverte bien troublante quand on se rappelle les idées de M. Hatt sur le rôle du dieu cornu Cérunnos dans la mythologie celte (Jean-Jacques Hatt est d’ailleurs un ami de Brisson, avec qui il fait de nombreuses fouilles). Le 7 janvier 1956, le paysan archéologue mettait au jour au mont Gravet, la sépulture d’un cerf! La bête avait était inhumée là, pattes repliées, avec un mors et une bride : il s’agissait donc d’un cerf domestique ou apprivoisée. Peut-être un animal cultuel ? Détail encore plus troublant : ses andouillers avaient été sciés du vivant de l’animal « qui ne possédait donc plus, dit H.-P. Eydoux, que deux perches » en guise de bois, ce qui souligne bien l’importance des cornes dans l’usage — évidemment religieux — qu’en faisaient les Gaulois.

Les brèves notes ci-dessus donnent une idée sommaire de ce qu’est actuellement l’archéologie gauloise et ce qu’on peut en espérer. Le lecteur désireux d’approfondir ce domaine lira avec fruit les excellents ouvrages d’H.-P. Eydoux (Plon, Fayard) ainsi que la collection que cet écrivain passionné dirige chez Fayard.

Histoire et guide la France secrète, par Aimé Michel et Jean-Paul Clébert, Éditions Planète, 1968, 464 pages, p. 193.

Toujours dans le même ouvrage, page 268, mais un très grand bond en arrière concernant les pratiques funéraires des très anciens armoricains : :?

Aimé Michel et Jean-Paul Clébert a écrit:[...] La sauvage petite île de Hoëdic, entre Belle-Île et le continent, ainsi que sa voisine, l’île de Houat, et surtout * l’îlot de Téviec, en Saint-Pierre-Quiberon, ont en effet révélé des nécropoles dispersées au milieu de vestiges d’habitat dont l’appareil funéraire avait de quoi surprendre et apeurer les pêcheurs et ramasseurs de goémon. Les morts reposaient les uns contre les autres, ligotés et repliés en position fœtale, saupoudrés d’ocre et recouvert d’un enchevêtrement de ramures de cerfs. Nul doute que cette découverte n’ait longtemps alimenté le folklore armoricain.

* La reconstitution de la sépulture de Téviec se trouve au musée d’Histoire naturelle de Toulouse, photo in Giot, L’Helgouach et Briard, la Bretagne, pl. I.

Le dit texte sur l’île de Téviec, est effectivement des plus surprenants : :shock:

P.-R. Giot, J. L’Helgouach, J. Briard a écrit:Image

---------- Les débuts humains en Armorique.


Le Mésolithique.

----- Les gisements mésolithiques les plus importants de Bretagne se trouvent dans des îles et dans une presqu’île, qui à l’époque étaient certainement rattachées au continent. Ce sont les seuls gisements de Mésolithique intégral et certain, et encore sont-ils sans doute relativement tardifs, datant d’une période où déjà dans d’autres régions de Gaule florissaient les premières civilisations néolithiques.

-----Le site type est celui de Téviec (ou Tiviec) en Saint-Pierre-Quiberon (M.) 4, îlot rocheux situé à l’ouest de la presqu’île de Quiberon ; sur un coin nord-ouest de sa côte, la couche archéologique, sans recouvrement, occupait 200 m², sous forme de terre noirâtre, charbonneuse, encombrée de coquillages comestibles, sur une épaisseur ne dépassant pas le mètre. Dans la masse de ces débris de cuisine, il a été découvert de nombreux foyers domestiques, sept grands foyers rituels et dix sépultures renfermant les reste de 23 sujets. La couche était parfaitement homogène, comme civilisation et comme faune, vierge de tout remaniement.

-----Un deuxième site est celui de Hoëdic (M.) 5, île extrême du chapelet fermant la baie de Quiberon ; sur le côté oriental d’une pointe située au nord-ouest, la couche archéologique, recouverte d’une dune renfermant du Néolithique Secondaire à sa base, occupait 200 m², sous forme de débris de cuisine identiques aux précédents, sur une épaisseur de 30 à 40 centimètres seulement. Les foyers domestiques y étaient à peine spécialisés, et la masse du gisement renfermait neuf sépultures contenant 13 individus.

-----Un troisième site est celui de la presqu’île de la Torche en Plomeur (Beg an Dorchenn, F.) 6 sur la baie d’Audierne, qui à l’origine s’étendait sur plusieurs centaines de mètres carrés, sur une épaisseur de l’ordre du mètre, avec des prolongations moins épaisses. Au moins trois foyers domestiques y ont été successivement reconnus dans le dernier lambeau respecté par l’érosion marine, mais on n’y a pas vu de sépulture de l’époque. Des couches du Néolithique Secondaire et de l’Age du Fer, en se superposant directement (et quelquefois avec remaniement ou creusement), ont rendu les observations plus difficiles.

-----Toutes ces séries de détritus contiennent les reliefs d’une alimentation misérable, comprenant surtout des « fruits de mer », en particulier les plus faciles et les moins dangereux à cueillir, comme les coquillages. Peu de poissons, sauf à la Torche, peu de restes de gibier, Sanglier, Cerf, Chevreuil et autres plus rares. A Téviec des poires sauvages carbonisées, et des ossements de Chien sans doute domestique. Très peu d’industrie lithique ou osseuse parmi les débris.

-----Les sites Téviec et de Hoëdic sont particulièrement intéressants par leurs nécropoles dispersées au milieu des restes de l’habitat, sans orientation déterminée, les fosses étant incluses à moitié dans le sous-sol et à moitié dans les débris de cuisine qui les recouvraient toujours à Téviec. Grâce à d’excellentes fouilles, ces sites ont livré deux séries de squelettes particulièrement importantes pour la connaissance anthropologique des Hommes du Mésolithique et de leurs rites funéraires.

-----Le cimetière de Téviec comprenait dix sépultures contenant les restes de 23 sujets : les tombes contenaient donc de un à six personnages selon les cas, de tous âges et sexes ; le cimetière de Hoëdic comprenait neuf sépultures contenant 14 individus, les tombes contenant de une à trois personnes. Ces inhumations multiples sont des « caveaux de famille » à ensevelissements successifs, et des inhumations doubles, souvent un adulte avec un enfant dans les bras. Les cadavres ont dû être ligotés, les jambes ramenées vers le sacrum en flexion forcée antéro-postérieure. Les corps avaient été parcimonieusement saupoudrés d’ocre. La plupart du temps un foyer rituel fut allumé au-dessus des sépultures, et à Téviec en particulier de véritables mausolées de pierres furent élevés dessus. Quelques-uns unes des tombes d’adultes, comprenaient des garnitures de bois de Cerf, mais à Téviec il s’agit d’un enveloppement du cadavre par des ramures naturelles enchevêtrées, tandis qu’à Hoëdic il s’agit d’encadrements avec la combinaison de ramures naturelles et de ramures-outils.

-----Le mobilier funéraire comprend des silex et surtout des stylets en os, ainsi que des bijoux funéraires formés de coquilles marines percées et assemblées en colliers, bracelets et anneaux de jambes. Quelques-uns uns des objets en os portent quelques traits gravés.

-----Par leur industrie lithique, composée, à côté d’outillage de fortune en galets et d’instruments de silex peu dégrossis, d’un outillage microlithique à contours géométriques, triangles scalènes, trapèzes, lames à troncature oblique retouchées, ces gisements se rapportent à un Tardenoisien pur, sans doute attardé d’ailleurs, tantôt considéré comme facies côtier ou littoral, tantôt comme facies marginal.

-----L’existence de quelques sites de surface à industrie d’apparence tardenoisienne, vers les limites orientales de la Bretagne (au pays de Guérande, dans la Brière et au sud de l’embouchure de la Loire L.-A., ainsi que dans la presqu’île de Quiberon, M.), paraît, jusqu’à plus ample informé, concerner en fait des ensembles déjà métissés de Néolithique.

4. M. et S.-J. Péquart, M. Boule et H. Vallois, cf. Bibliographie, 1937.
5. M. et S.-J. Péquart, cf. Bibliographie, 1954.
6. P.R. Giot, Bull. Soc, Préhist. Fr., 44, 1947, pp. 116-121.



-----Image
-----1. Reconstitution d’une double sépulture mésolithique de la nécropole de Téviec
-----en Saint-Pierre-Quiberon (M.), couronnée de bois de cerfs. Les corps étaient
-----ornés de colliers de coquillages. Muséum d’Histoire Naturelle de Toulouse.



La Bretagne, P.-R. Giot, J. L’Helgouach, J. Briard, Éditions Arthaud, 1962, 300 pages, pp. 23-26.

A découvrir aussi le site suivant : :shock:

Nathalie Molines a écrit: [url=http://www.espace-sciences.org/science/10065-sciences-ouest/20113-Annee-2000/10149-164/10450-gros-plan/13578-histoire-et-societe/13579-les-pionniers-de-l-archeologie/]Les pionniers de l'archéologie insulaire

Marthe et Saint-Just Péquart
[/url]


Image
Sur l’île d’Hoëdic ont été retrouvées quatre sépultures
ornées de bois de cerf. Dressés en forme de hutte, ces
bois supportaient les dalles funéraires et la terre qui
recouvraient les sépultures (on en trouve aussi à Téviec).
Source " Inventaria Archeologica ", éditions De Sikkel,
" Hoëdic ", par Marthe et St-Just Péquart, 1954.


http://www.espace-sciences.org/science/ ... cheologie/

e.

MessagePosté: Mar 18 Mar, 2008 21:15
de lopi
Mais sans élan, rien ne cerf de bramer ! A défaut de rentrer bredouille, le chien était parfois susceptible d'en faire les frais.


Ca m'émeut ce chasseur. Ca rame et rien, ça ramène rien, et c'est le drame. [/code]

Re: Cernunnos

MessagePosté: Dim 28 Fév, 2010 14:07
de Jacques
Un document sur le thème de Cernunnos :

Le mystère Cernunnos : un aspect du « Mercure gaulois » ?
Essai d’interprétation mythologique et traditionnelle
par Thierry Jolif.