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MessagePosté: Ven 17 Sep, 2004 20:36
de Pan
Sionnach a écrit:
Quant à Eve, le bon sens devrait remporter l'affaire: le serpent est phallique, on ne reviendra pas sur cette association,

Et pourtant le serpent est très souvent l'élément féminin, c'est bien pour cela que cette association m'intrigue
Peut-on trouver dans les mythes irlandais un signal fort en ce sens ? C.à.d. une mention d'un "tabou" sur le sang régulier des femmes ?

Bonne question Muskull!


En voilà déjà un dans le domaine IE, cité par Lopi dans un lien.

La cérémonie comporte aussi pour la mère et les femmes qui l'ont assistée, des lustrations pour les débarrasser des impuretés consécutives à la naissance.


Je puis vous dire, connaissant sainte Agathe personnellement :D , que les impuretés menstruelles ou celles liées à la naissance sont semblables, indifférenciées.

MessagePosté: Ven 17 Sep, 2004 20:46
de Muskull
C'est Obsessionnel :?:

MessagePosté: Ven 17 Sep, 2004 22:11
de Pan
dis-donc l'ami, on est sur un forum scientifique ou pas. Aussi me semble-t-il que je me dois, par soucis de déontologie :128: , d'étayer mes hypothèses, voire mes théories :125: .

Il me paraît également fort indiqué de vous remettre sur le droit chemin :113: car vous n'êtes que trop dubitatifs quant à mes dires :116: .

On croirait que, parce qu'issu d'une celtisation addictive :53: , vous n'entendiez plus vraiment :idea: ce qui a pu se dérouler par delà le 40ème parallèle, bande de barbares :127: :49:

C'est une croisade pour moi que de vous aider à monter l'échelle de Jacob :mrgreen: :85: . Vous êtes jeune et n'avez encore pas connu de femmes, aussi je comprends que vous ayez du mal à me suivre :lol: , mais je ne lâcherai pas la barre mes petits, n'ayez crainte, Pan est là :88:

Blague à part, qu'aimeriez-vous que je vous montrasse ou démonstrasse pour être, sinon convaincu, au moins interpellé?

:59:

Ah, si on pouvait se boire une bonne chopine pour en discuter :biere: , on aurait le temps, et comme le faisaient les druides et autres fols, le message doit passer par l'oreille, lieu de mémoire, et non par les yeux. Gabriel l'avait saisi, Lui, et c'est Marie qui a dû convaincre après son cocu de mari. Je vous dis qu'il y a encore des cornes là-dessous.

MessagePosté: Sam 18 Sep, 2004 15:37
de Sionnach
Muskull a écrit:Le dragon est un gardien emblématique (comme le chien), la femme dragonne ou sirène est gardienne de "secret" mais l'on aurait tort de penser que ce "secret" concerne uniquement sa métamorphose, sa mue...
Nous sommes là, dans le domaine au delà du celtisme, dans les "franges symboliques" entre les trois visages de la déesse mère.

Quand Muskull parle tout à l'air simple! J'aimerais bien savoir résumer aussi bien les choses, et aussi joliment!

MessagePosté: Sam 18 Sep, 2004 17:16
de Muskull
Merci Sionnach :oops:

Salut l'ami Pan, j'adore ton humour. :wink:

Suite à ton invitation, nous pouvons si tu le souhaites "décortiquer" ce mythe de la femme dragonne en allant au delà des 50° rugissants. :D
Je pense que ce que je disais plus haut, sur la nature du regard porté sur les femmes, sur LA femme est extrèmement important. Marie Louise Von Frantz, la disciple de Jung a beaucoup travaillé en ce sens ainsi que d'autres.
En d'autres termes, se pourrait-il que la femme sirène ou oiseau des mythes celtique se soit métamorphosée en dragonne sous l'influence de l'idéologie chrétienne. Passant ainsi de l'eau au feu et aussi au sang que tu signales justement.

Il faut faire attention car il y avait des femmes scorpion dans l'antique civilisation (probablement I.E) d'Asie Centrale contemporaine de Sumer.

Le sang est curieusement un interdit dans la religion hébraïque et musulmane, mais ne l'est pas dans le christianisme bien que l'on y substitue le sacrifice sanglant par le vin, probablement sous l'influence gréco-romaine vectrice de cette religion.
L'on peut y voir une relation de cause à effet dans une lutte anti païenne de ces temps. Le veau d'or et les trois déesses (filles d'Allah) vénérées à la Mecque (temple anté-islamique où siégait déjà la "pierre noire"). Les circombulations nudistes autour de ces trois statues peuvent d'ailleurs faire sourire quand l'on pense à certaines pratiques néo-païennes occidentales. :D

Mais restons dans le domaine d'étude du forum. L'image de la "femme de l'autre monde" des celtes n'a rien d'une Lilith, si elle provoque des catastrophes (comme la faiblesse des Ulates) et autres immersions, nous sommes loin d'y trouver des relents démoniaques. Difficile d'ailleurs de trouver des "démons" dans la mythologie celtique, sinon de façon tardive.

D'ailleurs Mélusine apporte le "bien" et la vouivre ne fait de mal à personne tant que l'on ne cherche pas à lui nuire.

Lilith est d'ailleurs une création récente de cette même secte kaballiste médiévale qui inventa les kliphoth, doubles maléfiques des séphiras (tu me corrigera, je ne suis pas sûr de l'orthographe).
*********************************
Plus haut je parlais aussi d'une "possible" jeunesse des mythes chez les celtes. La "ville" est une création tardive chez eux et nous savons ce que l'évolution citadine à produit comme dychotomie en relégant par exemple Pan, Dionysos et Orphée hors des "murs".
D'après Hegel ce sont les villes qui ont créé la notion du "péché" vis à vis du divin et le "rachat" qui se traduisait culturellement dans l'effort communautaire (celui nécessaire à l'irrigation par exemple).

Donc, "on va péter les plombs à la campagne" et ces guinguettes au bord de l'eau deviennent les paradis sensuels et lumineux de Renoir. :wink: :D
Les femmes y sont reines comme "Casque d'or"...

Et nous y retrouvons cette "jeunesse" fluide et mouvementée des mythes celtiques...

Ouf, je suis retombé sur mes pattes ! :lol:

MessagePosté: Dim 19 Sep, 2004 11:24
de Pan
Salut Muskull (quesaco d'ailleurs?)

Muskull a écrit: Marie Louise Von Frantz, la disciple de Jung a beaucoup travaillé en ce sens ainsi que d'autres.
En d'autres termes, se pourrait-il que la femme sirène ou oiseau des mythes celtique se soit métamorphosée en dragonne sous l'influence de l'idéologie chrétienne. Passant ainsi de l'eau au feu et aussi au sang que tu signales justement.


Cela va être houleux et en même temps instructif, en ce sens que citant Freud et Lacan :123: , tu me réponds par Jung et Von Frantz :105: . Je ne suis pas du genre à jeter le bébé avec l'eau du bain et je reconnais volontiers que Jung tient la route, mais bien qu'homme cherchant à emplumer son âme, je n'adhère pas au pseudo-déterminisme jungien et à ses concepts d'inconscient collectif. Non pas que je n'y crois pas, il ne s'agit plus ici de croyance, mais tout cela reste du domaine de l'onanisme pour rester poli :78: . Mais il me semble, au vu et au su de tes différents messages, que tu n'y colles pas non plus?
Mais attention, ne t'offusque pas, je suis fondamentalement convaincu qu'il y a toujours du bon à pécher même chez les :112: , et Jung et ses disciples n'en font pas parti, aussi pourrons-nous discuter sans heurt :wink: et en bonne intelligence :111: .

Bien, pour revenir à nos moutons ailés serpentiformes :lol: , je t'avouerai que je ne vois pas de différences entre une sirène emplumée et un dragon! Au risque de te choquer un dragon n'est pas autre chose qu'un serpent qui se découvre des plumes. Tiamat à Sumer est de cette ordre et elle gouverne les Mers.

Je ne crois pas non plus que les IE et autres Celtes aient attendu le christianisme pour remarquer les qualités intrinséquement féminines :lol: et les répercussions sémantiques qu'elles ont pu entraîner. Pour preuve, les femmes sirènes ailées se retrouvent dans le domaine sémitique, sous forme édulcorée: Moïse se rendant au puits y trouva femme, or on s'est aperçu en mythologie que les hommes aimaient à s'aventurer près des sources pour y rapter les "déesses". En effet, ces dernières ont aussi besoin de lustrations. Tout comme les dieux qui se coltinent des mortelles (ou mortels, ça arrive: Zeus et Ganymède, Apollon et ................), il y a un va et vient entre ciel et terre, entre macro et micro, il faut toujours un lien entre ces deux mondes.

Donc, pour revenir à Moïse, la femme qu'il trouva près du puits s'appelait Tsiporah, càd "oiselle", on ne peut pas faire mieux! Et la Bible est truffée de ce genre d'édulcoration. Là où certains ne voient qu'une femme du nom de Tsiporah, d'autres y voient clairement une sirène-oiselle de l'autre monde qu'un mortel tente de rapter!

Pour essayer de circonscrire un peu notre propos, aurais-tu dans le domaine celtique ce genre de rapt, qu'importe le sexe. Par exemple dans la Bible, ce sont les Fils de Dieu qui s'unissent aux mortelles et qui leur apprennent un tas de techniques. Ces dernières enfanteront des Géants, intermédiaire entre la-haut et ici-bas, ... et cela Rabelais l'avait saisi avec son Gargantua et son fils dont la date de naissance n'est pas fortuite!

I must go, sorry :oops: .

MessagePosté: Dim 19 Sep, 2004 19:02
de Muskull
Bonsoir Pan :)

Késako quoi ?

Dans les mythes celtiques ce sont les "sirènes-oiseaux" qui raptent fils de roi ou héros et bouleversent le "bon ordre" au point que le roi demande au druide de rendre muette sa voix...(Guyonvarc'h).
La voix de la Banshee, celui que personne ne voulait entendre car il menait vers "l'étrangeté" et même "l'étrange ou inquiétante étrangeté" de Freud l'Umheimliche...
Et l'on se claquemurait aux nuits de Samain, quand les sidhes étaient ouverts en laissant offrandes sur le perron pour écarter cette "voix".

Vis à vis de Jung je ne sais, c'est simplement un moyen commode d'introduire en occident, et pour ceux qui l'ont un peu lu, en tant qu'hypothèse signifiante du fonctionnement de la pensée, des idées plus orientales, galates disons... :wink:

escarbille

MessagePosté: Ven 01 Oct, 2004 13:21
de ejds
Aux sources de la vie : serpent, âme et spiritualité
Déviance et défiance des légendes venues d’ailleurs, chaque contrée de la Gaule repliée sur elle-même a su créer ou recréer ses siennes propres. Les mythologies qui remontent aux grandes civilisations primitives nous rapportent une croyance portée sur un fantasque éloigné du rationnel du christianisme, et, où l’invisible doit être compris par le visible.

On connaît peu d’histoires de monstres effrayants liés aux sites qui sont magnifiques. Leurs charmes idylliques et les traditions du terroir n’incitent guère à raconter aux petits enfants, comme aux grands, des récits fades et ténébreux.
Au contraire la dureté et fantasmagorie des lieux façonnent les légendes et le caractère superstitieux, si ce n’est craintif et imaginaire, des gens qui y habitent. L’on y retrouve la résurgence des instincts mystiques et formes animales, comportements irrationnels, projections sensuelles de nos désirs inavoués, croyances latentes, obsessions et craintes exacerbées.

Ainsi le nom même de la Vouivre issue du celte par l’intermédiaire du latin vipera, qui veut dire vipère ou serpent, ou encore du franc vouibre. Si ce n’est dans ses amplitudes théonymes et toponymes, des attributs théorimorphes anciennes précisent la fonction spirituelle, céleste, subaquatique et terrestre de cette insaisissable et shamanesse divinité. C’est selon les lieux et les sources, un simple serpent d’eau, un serpent de feu, une dragonne antédiluvienne ou encore une femme serpent, dont la taille varie dans les écrits entre quelques pieds et plusieurs toises.
Par ouï dire le soir autour du feu, les clercs folkloristes qui, à partir du XIè siècle, se sont attelés sur le parchemin, à un lent et laborieux travail de recomposition à la plume d’oie des anciens contes, fables, us et coutumes populaires les ont sans cesse recopiées, remaniées, retraduites et réadaptées en nouveaux égarements fantasques et filiformes.
A la lueur tremblotante d’une chandelle, « la femme au serpent » devenant, soudainement, pour faire court : la femme serpent !

Les légendes et leurs déités ne meurent jamais
Mais la symbolique angéologique du bûcher purificateur biblico-caballo-ésotérique du haut moyen-âge a fait son œuvre. Réviviscence de ces dernières prêtresses du monde celtique des îles et des eaux du couchant qui avaient le pouvoir de prendre des formes animales et qui se cachaient dans la clandestinité au fond des forêts pour échapper au massacre des Romains, puis plus tard de la chasse chrétienne aux "sorcières" qui refusaient la servilité et le baptême.
Réhabilitée en personnage littéraire, mais au contraire de sa consœur Mélusine la bâtisseuse, déesse païenne devenu fée chrétienne, puis représentation de la Vierge Noire dans son aspect céleste, et qu’on retrouvera enfin soumise aux pieds de la Vierge Marie.
Car la Vouivre n’est pas de celles qu’on enchaîne et qu’on soumet. Portant en elle la mémoire et les stigmates des croyances passées, elle vit, en somme, une sorte de catharsis, de libération sous forme d’émotion, d’une représentation refoulée dans l’inconscient collectif. Emanation éthérée et désemparée d’un monde qui n’est plus le sien, réfractaire à la modernité, rebelle au mariage, fuyant le confort la vanité, les frivolités et mensonges de ce monde.
Ayant fait vœu de spiritualité, et certainement de virginité, elle se contente d’errer et de se dissimuler dans un univers souterrain qui lui sied, tels de précieux sanctuaires, nemeton ou fanum naturels, du silence basilicale d’une caverne, grotte insalubre ou aven profond et humide ou à défaut les froids celliers de quelque château en ruine. Alors que ses formes évanescentes se dissipent dans les brumes du petit matin blême, ses yeux brillent d’avoir trop pleurés.

Issue d’une longue lignée de déesses qui, de voyage en voyage, le long des méandres des côtes et des fleuves, métamorphoses, apparences, visages et noms, sans jamais disparaître, se muent en tout temps et toutes époques dans tous les pays et religions. Confondue avec la Vénus des eaux, on peut l’assimiler à Salus la romaine, déesse de la santé et du bonheur, et à Hygena la grecque, déesse de la santé et de la guérison, et qui avaient comme attribut le serpent.
La Vouivre hybride, mi-femme, mi-serpent, femme-fée de l’entre deux mondes et déesse de l’ancien monde, rejoint ses déités stellaires, nymphes des eaux et génies des sources salutaires et de la guérison dans la fresque mythologique et la statuaire du panthéon gallo-celtique et qui avaient elles aussi le serpent comme attribut (Sirona, Sequana, Souconna, Sabrina, Sulevia, Rosemerta, Damona…).
On retrouvera ainsi la symbolique du Serpent/ Dionysos sur le fil :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 2551#22551

Ainsi Sirona aussi appelée Stirona, Dirona, Divona… (Sir en latin veut dire long, qui vit longtemps, proximité pour le moins phonique de Sirona avec sirène), des inscriptions gauloises dont le nom se réfère à l’astre qui brille dans le ciel. Elle peut être aussi assimilée à Belisama (belle lumière de l’été) par son aspect de messagère du Sidh, de sentinelle de l’au-delà.

Détentrice du troisième œil, des pouvoirs et des trésors matériels cachés à travers la terre, la Vouivre détient les clefs de ce monde et se baigne, pudique, à l'écart à la claire fontaine comme pour se laver des escarres et péchés du monde.
Sa caractéristique immuable est de porter au milieu du front une escarboucle (que l’on retrouve dans le sens d’escarbille: flammèche, cendre, étincelle, éclair…).
Plus précieuse que tout autre, cette pierre a, dit-on, des vertus magiques. Qui la possède comprendra le langage des animaux et des oiseaux et soignera tous ceux qui l’approcheront ! Elle lui dévoilera les vérités et richesses spirituelles.
Cette escarbille brille d’un tel éclat, que volant la nuit – telle une étoile filante qui nous fait émettre des vœux –, sa longue chevelure entremêlée par les vents laisse derrière elle une longue traînée de poussière dorée.

~ ° ~
La Vouivre : femme ou serpent ?
Soit dit entre nous, tout comme les traits primitifs de la princesse de Vix, dont on peut comprendre les déformations « mongoloïdes et ou négroïdes » dues à la pression de la terre et des siècles, on éprouvera évidemment quelque difficulté à retrouver dans "cette Vouivre exquise", sauvage et solitaire, et qui se défend d’être la représentation érotico-exotique (figure 4) de cette sirène sans âge qui a semble-t ’il survécu aux ébats aquatiques, aux pressions et grands froids des bas-fonds marins : :lol: :lol:

http://perso.wanadoo.fr/initial.bipedalism/23.htm

Ou encore de ce formidable dragon à trois yeux, appelé également dragon couronné et dragon roi, qui, selon certaines versions des Alexandréides ou Alexandriades, bloqua durant plusieurs jours aux frontières de l'Inde l'armée du grand conquérant macédonien Alexandre qui était, on le sait, sujet à fantasmes et hallucinations : :shock: :shock:

edjs

Dragonnade

MessagePosté: Mar 21 Juin, 2005 12:14
de ejds
Dragonnades armoricaines
Vingt dieux, quel pays l’Armorique d’alors !
C’est bien connu les Romains avaient la réputation d’excellents éleveurs de dragons. Pour preuve, il semble que dans leur précipitation, – ou afin de protéger leur fuite – , ils oublièrent leurs animaux de compagnie. Ils laissèrent derrière eux un pays exsangue, villes et villas saccagées, vidées de leurs occupants. Grottes, cavernes et moindre trous truffés de monstres antédiluviens retournés à l'état sauvage; campagnes, côtes et îles minées par des nids de dragons et patrouillées par des légions de serpents géants.

A peine débarqués de leur grande île, les intrépides premiers saints prédicateurs, guides des pauvres Brittons apeurés, devaient retrousser leurs manches et savaient faire le ménage d’une drôle de façon. A leur actif, mateurs de pagans et catcheurs de dragons.

Nombreux sont les échos de ces légendes allogènes mettant en scène d’épiques et époustouflants close-combats.
Action : :lol::101::lol:

Saint Karantec et le dragon

Selon la légende, au VIIème siècle, l'ensemble de la côte nord finistèrienne était infestée de dragons qui la ravageaient et terrorisaient les habitants.

http://www.finisteretourisme.com/jsp/fi ... 3&LANGUE=0

La légende :

Carantec tire son nom de Saint Karantec, qui fut le maître de Saint Ténénan, évêque du Léon de 615 à 635 et l'évangélisateur de la commune. Face aux désastres causés et à la terreur entretenue par le dragon qui sévissait sur la ville, Saint Karantec décida de l'affronter. Il alla à sa rencontre et avec adresse, l'attrapa par la queue, le souleva et lui écrasa la tête sur un rocher, qui aujourd'hui porte son nom, en face de la plage du Kelenn. Saint Karantec fracassa le dragon avec une telle force que le rocher se fendit en deux. Pour s'en débarasser, le Saint jeta l'animal sur la péninsule de Pen Al Lann, au lieu dit Toul ar Serpant, et sa chute créa un trou sans fin par lequel le dragon rejoignit les enfers. La face du dragon et ses griffes sont encore visibles de nos jours sur le rocher dans la baie de Morlaix.

(Source : d'après le récit de Marianne Guéguen, carantécoise).

e. :101:

dinosaures???

MessagePosté: Dim 28 Aoû, 2005 20:12
de ejds
Zdenek Burian
Irindil a écrit: Et pour ce qui est des Dragons est'il possible que l'origine de cette légende remonte au temps des dinosaures??? ils ont des têtes de Dragons vous ne pensez pas? :wink:

_________________
Au début il y avait déja l'Amour

Tout à fait possible Irindil, surtout après les avoir vu ne serait ce qu'en peinture sur les fils ci-dessous (gloups!) : :shock::shock:

Centenaire du peintre Zdenek Burian,
grand voyageur de l'imaginaire

2005-08-27 PARIS (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... zuerg.html

A en juger d'après ses tableaux, le peintre et illustrateur tchèque Zdenek Burian, dont les reconstitutions de la vie préhistorique ont fait le tour du monde, devait être un globe-trotter familier des forêts d'Afrique, des grandes plaines nord-américaines, des glaciers de l'Antarctique et des profondeurs marines.

Rien de plus faux: né il y a cent ans, en 1905 à Koprivnice (nord-est de l'actuelle République tchèque), et mort en 1981 à Prague, Burian n'a voyagé que dans son imagination hors du commun, qui lui a permis de franchir aussi une autre frontière, celle du temps.

Mais, alors que ses tableaux d'hommes et d'animaux préhistoriques lui ont procuré une reconnaissance internationale, son oeuvre d'illustrateur n'a guère dépassé les frontières de l'ex-Tchécoslovaquie. Pourtant, pendant plus d'un demi-siècle, ses illustrations ont fasciné plusieurs générations de jeunes, tout en faisant grincer des dents critiques d'art et hommes politiques.

Pour les premiers, son réalisme à l'authenticité quasi photographique était d'un anachronisme inacceptable dans un monde des arts entré dans l'ère moderne. Pour les seconds, après la prise du pouvoir par les communistes, en 1948, ses illustrations de romans sur la conquête du Far-West constituaient un éloge à peine voilé de l'impérialisme américain.

Les uns comme les autres se trompaient profondément. Burian n'avait jamais prétendu qu'il cherchait à révolutionner l'art, et s'il accordait une attention à la conquête des terres lointaines, c'est qu'il était un romantique incurable qui voulait rendre hommage, avec sincérité, voire naïveté, au courage des hommes et des animaux confrontés à la nature vierge.

Les racines de sa vision du monde remontent à son enfance et sa jeunesse. Son talent est tel qu'il est admis à l'Académie des Beaux-Arts de Prague à 14 ans, mais il y est si mal accueilli par les autres étudiants, bien plus âgés, qu'il ne supportera cette ambiance qu'une année et ne terminera jamais ses études.

Sa passion pour le monde exotique le fait remarquer par plusieurs éditeurs de livres d'aventure, qui lui confient rapidement l'illustration de leurs publications. Quelques années plus tard, ses oeuvres, mélange de respect scrupuleux de la documentation et d'imagination débridée, attirent l'attention du paléontologue Josef Augusta, qui trouve en lui le peintre capable d'exécuter des reconstitutions de la vie disparue.

Jusqu'à la fin de sa vie, Burian restera engagé sur cette double voie d'illustrateur et d'"assistant" privilégié de la science. Il produira plus de 12.000 illustrations pour près de 500 romans de dizaines d'auteurs (Jack London, Rudyard Kipling, Jules Verne, Karl May...) et réalisera parallèlement 400 grands tableaux consacrés à la préhistoire, qui font de lui la référence mondiale en la matière. C'est cette partie de son activité qui lui a, par ailleurs, procuré une certaine "immunité" pendant la période communiste.

Aujourd'hui, 24 ans après sa mort, son héritage artistique demeure toujours un casse-tête pour les critiques. Ceux qui ont vu la grande exposition inaugurée ce printemps au Château de Prague pour célébrer son centenaire se sont cachés derrière des formules ambiguës, qui laissent tout de même transparaître une reconnaissance certaine de ce "dilettante de génie" et "mammouth parmi les modernistes".

Les visiteurs de l'exposition sont bien éloignés de ces réflexions. On y voit beaucoup d'enfants, qui restent admiratifs devant les tableaux, en compagnie de leurs parents ou leurs grands-parents. La magie du monde Burian aura toujours ses adeptes.

http://www.zdenekburian.com/

© AFP.

La renommée de Zdenek Burian, célèbre illustrateur tchèque d'ouvrages archéologiques et de romans d'aventures, va bien au-delà des frontières de la République tchèque. Par son art pictural, il fait revivre les époques déjà presque oubliées. Les indiens et les guerriers d'époques différentes font place à Tarzan : :shock: :?

http://www.radio.cz/fr/article/53613

http://www.bpib.com/illustrat/burian.htm

e.

MessagePosté: Mar 24 Jan, 2006 11:57
de ejds
Et nos "Ancêtres" comment imaginaient-ils leurs ancêtres ?!? : :( :shock:

CHAPITRE II – Les habitants de la Roche-Grise

[…] Dans mon enfance, presque tous les Parises parlaient à la fois le celte et le bolg ; c’est le celte qui a fini par prévaloir.

Outre ces deux types d’hommes, on en distinguait un troisième, antérieur à l’immigration bolge et à l’immigration celtique, celle-ci ayant précédé celle-là de plusieurs siècles. C’est un type d’homme moins beau, moins grand, plus brun, mais tout aussi vigoureux que les deux autres.

On le dit autochtone. Il aurait pris naissance dans le pays même, formé du limon de la Seine, qui devint sa chair, et des pierres des collines, qui devinrent ses os.

A en croire ceux des Parises qui se prétendent autochtones, ils seraient cousins germains ou petits-fils des bêtes de la forêt et des eaux.

C’est pourquoi, dans certains villages, ils n’osent tuer les lièvres ni les pigeons, et, dans d’autres, manger la chair du sanglier ou de la loutre.

Ils racontent, de leurs plus lointains ancêtres, des choses à peine croyables. Ceux-ci auraient navigué sur les plaines du pays parise, qui alors auraient été une mer immense et profonde, et au tant de certaines roches ils vous montreront des trous dans la pierre qui auraient servi à amarrer les bateaux.

Ces anciens hommes auraient guerroyé contre des monstres marins au col de cygne et aux écailles de poisson, contre des lézards de cent pieds de long qui gobaient un buffle comme une mouche, contre des crapauds gros comme des bœufs et mugissant avec une voix de taureau, contre des dragons ailés, des éléphants velus, des bêtes énormes qui ressemblaient à des porcs, mais avec une grande corne sur le nez, des lions et des tigres quatre fois grands comme ceux qu’on voit en Afrique, des ours qui, debout sur leurs pieds de derrière, atteignaient la cime des chênes.

Ils auraient apprivoisé des espèces de cerfs à ramures longues et larges, sur le dos desquels ils chevauchaient et dont ils trayaient les femelles comme on trait maintenant les vaches. Ils n’avaient pas de chiens ; mais ils dressaient à la chasse des loups, des lynx, des renards et des chats sauvages.

On prétend qu’ils ne connaissaient ni le fer ni le bronze, mais qu’ils osaient s’attaquer aux bêtes les plus redoutables avec des haches de pierre.

Aujourd’hui, en retournant les champs, on retrouve parfois des cailloux pointus qui auraient servi à armer leurs flèches. D’aucuns disent que ce sont des pierres tombées du ciel, les jours où la foudre déchire les nuées. Les dieux seuls savent la vérité.

Quoi qu’il en soit, ces hommes sauvages ont été exterminés ou réduits en esclavage, d’abord par les Celtes, puis par les Bolgs. Les survivants ont oublié leur langue primitive et parlent la nôtre.

De leur passé ils ne savent rien, car — vous le voyez bien ! — ils ne racontent sur leurs ancêtres que des histoires à dormir debout.

http://perso.wanadoo.fr/fdomi.fournier/ ... AC_102.htm

L’ANNEAU DE CÉSAR - Souvenirs d’un soldat de Vercingétorix

Alfred Rambaud
(1842-1905). - Ouvrage couronné par l’Académie Française

Ou encore sous forme pagi-copiée de Gallica :

http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?D ... NUMM-64579

e.

Re: La Vouivre

MessagePosté: Sam 21 Fév, 2015 9:27
de gérard
Depuis 2004, signalons une autre découverte de "cavalier à l' anguipède":
en Auvergne, à Riom, lors de la fouille d'un établissement rural par Maxence Segard.

La statue (en trachyte) n'est pas forcément un "argument probant" pour la présence d'un édifice cultuel.

(source: "La cité des Arvernes, 1er-2e s. apr. J.C.", par Bertrand Dousteyssier, 2011, LEMME edit, p. 73.)
gg

Re: La Vouivre

MessagePosté: Ven 21 Aoû, 2015 17:56
de gérard
Bonjour,

Vers Nîmes, le griffe désignerait la fontaine publique d'un village (ornementée de sculptures d'animaux fabuleux?).
L'origine du terme serait à chercher dans le grifone (Pise).
Mais ce grifone (la sculpture de Pise) ne serait pas lié à l'eau comme certains le croyaient (ni originaire d'Egypte au demeurant).
"È stato suggerito che il grifone potrebbe essere stato collocato in una fontana, con l'acqua che sgorgava dalla sua bocca, ma una teoria più recente, basata sui resti delle sue caratteristiche interne, è che esso e il leone più piccolo oggi nel Metropolitan Museum of Art a New York, siano stati progettati per emettere rumori dalla loro bocca, come una sorta di giocattolo meccanico forse in uso nei tribunali islamici." (sorte de porte-voix utilisé dans les cours de justice dans l'Espagne musulmane, peut-être butin d'une razzia pisane en Andalousie)
Voir:
https://it.wikipedia.org/wiki/Grifone_di_Pisa

Le nom serait-il à rapprocher de guivre?
guivres (pluriel) est attesté dans la Chanson de Roland.

Fontaine publique jaillissante, "souvent ornées de têtes de griffons" (DHLF, dir. A. Rey):
ancien provençal grifol > provençal moderne grifo, grifoul

latin classique grypus > latin chrétien gryphus > latin médiéval grippus (oiseau fabuleux, du grec grups) >? grif (avec "substitution de consonnes inexpliquées" (Rey). La forme en p est franco-germanique, la forme en f est italo-hispanique-(occitane?).

Ces griffons de fontaines ne seraient-ils pas héritiers, dans la représentation, de sauriens ailés, souvenirs de "vouivres" (uiper-, un vipère dans mon dialecte - le grif, masculin, n'aurait donc rien d'étonnant) ?
L' (anglo-)normand guivre aurait-il pu être emprunté par l'occitan et évoluer: /givrë/ > /grivë/ > grif/ ?
Mais ce serait plutôt en Italie du sud que les normands (ceux de parler roman, pas leurs grands-parents de parler germanique) auraient pu laisser des traces linguistiques...