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Dieux indo-européens

Forum consacré aux mythes ainsi qu'aux domaines de la spiritualité et de la religion...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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6 messages • Page 1 sur 1

Dieux indo-européens

Messagede Fergus » Dim 02 Jan, 2005 16:07

Mircea Eliade écrit :

Le premier panthéon et le vocabulaire religieux commun.
On peut reconstituer certaines structures de la religion indo-européenne commune. Il y a d'abord des indivations, sommaires mais précieuses, apportées par le vocabulaire religieux. Depuis le début des études, on a reconnu le radical IE deiwos, "ciel", dans les termes désignant le "dieu" (lat. deus, skr. deva, iran div, lith. diewas, vieux-germ. tivar) et dans les noms des principaux dieux : Dyaus, Zeus, Jupiter. L'idée de dieu s'avère solidaire de la sacralité céleste, c'est-à-dire de lumière et transcendance (hauteur), et par extension de l'idée de souveraineté et de créativité, dans son sens immédiat : cosmogonie et paternité. Le (dieu du) Ciel est par excellence le Père : cf. l'indien Dyauspitar, le grec Zeus Pater, l'illyrien Daipatûres, le latin Jupiter, le scythe Zeus-Papaios, le thraco-phrygien Zeus-Pappos. (note : le vocable grec theos ne s'inscrit pas dans la même série. Il dérive d'un radical désignant l' "âme", l' "esprit du mort" ; cf. lith. dwesiu, "respirer", vieux-slave duch "respiration", duša "âme", donc supposer que theos "dieu" se développe à partir de l'idée des morts divinisés.) "La religion des Indo-Européens" (in Histoire des croyances et des idées religieuses, tome I, p. 201)


J'aurais tendance à penser plutôt à une "divinisation" ("montée au ciel") du principe vital exprimé sous forme de souffle.
Qu'en pensez-vous ?
Fergus
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Tonnerre, feu et soleil

Messagede Fergus » Dim 02 Jan, 2005 16:29

Puisque les hiérophanies célestes et atmosphériques jouent un rôle capital, il n'est pas surprenant qu'un certain nombre de dieux soient désignés par le nom du tonnerre : germ. Donar, Thôrr, celt. Taranis (Tanaros), balte Perkûnas, proto-slave Perun, etc. Il est probable qu'à l'époque indo-européenne déjà le dieu du ciel – dieu suprême puisque créateur du monde et cosmocrate – cédait le pas devant les dieux de l'orage : le phénomène est assez fréquent dans l'histoire des religions. De même, le feu, provoqué par la foudre, est considéré comme étant d'origine céleste. Le culte du feu est un élément caractéristique des religions IE ; le nom de l'important dieu védique Agni se retrouve dans le latin ignis, lithuanien ugnis, vieux-slave ogni (note : en Iran, le nom de la divinité du feu est Ātar ; mais il y a des indications que, dans une terminologie plus ancienne du culte, le feu s'appelait *agni et non ātar : v. Stig Wikander, Der arische Männerbund, p. 77 sq.). On peut supposer également que le dieu solaire détenait une place prépondérante dès la protohistoire (cf. le védique Surya, grec Helios, v. germ. sauil, v. slave solnce, tous désignant le soleil) (note de Fergus : voir ce que dit JC Even dans un autre post : "le breton heol est une variante d'un i.e *sawel, qui a donné aussi soleil"). Mais les dieux solaires ont connu une histoire assez mouvante chez les différents peuples IE, surtout après les contacts avec les religions du Proche-Orient (note : en outre, la sacralité représentée par le soleil a permis, aux temps du syncrétisme gréco-oriental, une audacieuse réélaboration théologique et philosophique, de sorte qu'on pourrait dire que le dieu solaire fut la dernière théophanie cosmique à disparaître devant l'expansion du monothéisme judéo-chrétien).
Mircea Eliade, ibid., p. 201-202

Dans la mesure où le monothéisme a réellement supplanté la "religion cosmique". Voir l'autre post sur le sujet : http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?t=2512
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Messagede Fergus » Dim 02 Jan, 2005 21:10

Quant à la Terre (*GH'EM), elle était considérée comme une énergie vitale opposée au Ciel ; mais l'idée religieuse de la Terre-Mère est plus récente parmi les IE et se rencontre dans une zone limitée (note : Ajoutons que plus tard, l'homme, en tant qu'être terrestre (GHeMON), est opposé, en Occident, aux êtres célestes, tandis qu'en Orient on trouve la conception homme, créature rationnelle (MeNU), opposée aux bêtes ; cf. Devoto, Origini indo-europee, p. 264 sq.).
On trouve un autre élément cosmique, le Vent, divinisé dans le lithuanien Wejopatis "Maître du Vent", et dans l'iranien Vayu et l'indien Vāyu. Mais dans le cas de ces deux derniers, il s'agit plus que d'épiphanies cosmiques : ils présentent, surtout l'iranien Vayu, les traits caractéristiques des dieux souverains. (p. 202)


En effet, on rencontre deux noms de l'homme dans le domaine IE : le prototype homo (latin), en relation avec humus, la terre ; et le prototype manu ou menu (sanskrit), qui signifie "pensée".

Mais l'opposition est-elle entre orient et occident ? D'où vient le mot germanique man, Mensch ?
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Messagede Fergus » Dim 02 Jan, 2005 23:49

Les Indo-Européens avaient élaboré une mythologie et une théologie spécifiques. Ils pratiquaient des sacrifices et connaissaient la valeur magico-religieuse de la parole et du chant (*KAN).

La parole et le chant sont tout à fait centraux dans la tradition celtique, en Irlande comme en Gaule.
Ils possédaient des conceptions et des rituels qui leur permettaient de consacrer l'espace et de "cosmiser" les territoires dans lesquels ils s'installaient (ce scénario mythico-rituel est attesté dans l'Inde ancienne, à Rome et chez les Celtes), qui leur permettaient, en outre, de renouveler périodiquement le monde (par le combat rituel entre deux groupes de célébrants, rite dont il subsiste des traces dans l'Inde et en Iran).

La consécration de l'espace géographique, au niveau "mondial" (l'Irlande) comme au niveau local, est attestée dans les textes irlandais. C'est le complexe Uisnech/Tara/Tlachtga.
Les dieux étaient considérés comme étant présents aux festivités, auprès des hommes, et leurs offrandes étient brûlées. Les Indo-Européens n'élevaient pas de sanctuaires : très probablement, le culte était célébré dans une enceinte consacrée, sous le ciel libre. Une autre marque caractéristique : la transmission orale de la tradition et, lors de la rencontre avec les civilisations du Proche-Orient, l'interdiction d'utiliser l'écriture. (ibid., p. 202-203)
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Messagede Fergus » Lun 03 Jan, 2005 0:10

Mais, comme il fallait s'y attendre, vu les nombreux siècles qui séparent les premières migrations IE (Hittites, Indo-Iraniens, Grecs, Italiques) des dernières (Germains, Balto-Slaves), l'héritage commun n'est pas toujours reconnaissable dans le vocabulaire, ni dans les théologies et les mythologies de l'époque historique. Il faut tenir compte, d'une part, des différents contacts culturels réalisés au cours des migrations ; il ne faut pas oublier, d'autre part, qu'aucune tradition religieuse ne se prologne indéfiniment sans changements, produits soit par de nouvelles créations spirituelles, soit par emprunt, symbiose ou élimination.

Le vocabulaire reflète ce processus de différenciation et d'innovation, commencé probablement dès la protohistoire. L'exemple le plus significatif est l'absence d'un terme spécifique, en indo-européen commun, désignant le "sacré". D'autre part, en iranien, en latin et en grec, on dispose de deux termes : av. spenta/yaoždāta (cf. aussi got. hails/weih) ; lat. sacer/sanctus ; gr. hieros/hágios. L'étude de chacun des couples attestés conduit à poser, dans la préhistoire, une notion à double face : positive, "ce qui est chargé de puissance divine", et négative, "ce qui et interdit au contact des hommes" (note : E. Benveniste, Le vocabulaire des institutions indo-européennes, II, p. 179. Quant à la religion, "ne concevant pas cette réalité omniprésente comme une institution séparée, les Indo-Européens n'avaient pas de terme pour la désigner", ibid., p. 265. Georges Dumézil a plusieurs fois analysé le vocabulaire IE du sacré ; voir en dernier lieu La religion romaine archaïque, 2è éd. 1974, p. 131-146.)
De même, selon Benveniste, il n'existait pas de terme commun pour désigner le "sacrifice". Mais cette absence "a pour contrepartie, dans les diverses langues et souvent à l'intérieur de chacune, une grande diversité de désignations correspondant aux diverses formes de l'action sacrificielle : libation [skr. juhoti, gr. spéndō], engagement verbal solennel [lat. uoueo, gr. eúkhomai], banquet de magnificence [lat. daps], fumigation [gr. thúō], rite de la lumière [lat. lustro]." Quant à la "prière", la terminologie s'est constituée à partir de deux racines différentes (note : le groupement dialectal original hittite-slave-baltique-arménien (-germanique ?) atteste des formes apparentées au hittite maltāi-, "prier", tandis que l'iranien, le celtique et le grec présentent des termes dérivés de la racine *ghwedh – "prier, désirer" ; Benveniste, ibid., p. 243). Bref, dès la protohistoire commune, les différents peuples IE marquaient la tendance de continuellement réinterpréter leurs traditions religieuses. Ce processus c'est intensifié au cours des migrations. (ibid., p. 203-204).


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Messagede Muskull » Lun 03 Jan, 2005 20:33

L'exemple le plus significatif est l'absence d'un terme spécifique, en indo-européen commun, désignant le "sacré".


C'est cette petite phrase d'Eliade qui, il y a presque 30 ans, m'a lancé dans une "aventure" dont je ne suis pas encore revenu.
Et comme Bran le disait à un de ses matelots (qui a voulu essayer quand même), le retour est impossible. :D

LE CHANT DU PAPILLON

Poussière de ce monde que nous tentons
D'ériger en spirales élégantes,
L'avidité du voir et du tenir qui nous fait oublier
Que les autres aussi sont pris aux forces de l'apparence.
Pourtant d'eux, le hiatus nous informe du chemin.

Vallées arides, sombres convictions que l'ordre renouvelle,
A rebondir ainsi, voletant malhabile du non vers le oui
Nous pressentons qu'une mémoire ancienne nous guide,
De l'incertitude au partage, du partage à la présence.

Combien sourdes étaient les voix au ventre de notre mère,
Combien sourds sont les chants au creuset planétaire,
Aller vers la vision, rechercher encore une fois l'interstice
Et jaillir libérés des méandres de notre séduisante génitrice.

Muskull, 93
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible.
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