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La Spirale (Besoin d'aide!!...)

MessagePosté: Dim 03 Aoû, 2008 17:49
de tangee
Bonjour à tous! :D

Je suis actuellement en train de faire des recherches sur une Basilique Romane du XIIème siècle (Vézelay) et plus j'avance dans mes recherches, plus je trouve des relations avec la spiritualité celte.

J'aimerais savoir si certains d'entre vous ont des informations complémentaires concernant la symbolique celte de la Spirale. J'ai déjà regardé la texte sur la spirale de ce site mais je souhaite aller plus loin encore! La spirale est présente à deux reprises sur le Christ du tympan central, mais ce n'est pas un symbole très courant dans la culture chrétienne médiévale... Des suggestions :?: ...

En vous remerciant par avance pour votre aide...

Tangee

MessagePosté: Lun 11 Aoû, 2008 9:20
de ejds
tangee a écrit:Je suis actuellement en train de faire des recherches sur une Basilique Romane du XIIème siècle (Vézelay) et plus j'avance dans mes recherches, plus je trouve des relations avec la spiritualité celte.

vezelay.cef.fr a écrit: LA BASILIQUE DE VÉZELAY

http://vezelay.cef.fr/symboles.htm

Image**Image
(Photos © Fr. Jean-Baptiste, ofm)

La spirale, symbole universel d’involution et d’évolution, de naissance et de mort, de mort et de renaissance. Reliée au yin-yang, elle représente l’aspect céleste et terrestre, féminin et masculin de toute chose. Le levain du monde est inscrit sur la hanche et le genou du Christ du grand tympan; articulations fortes du corps, comparables aux chakras hindous qualifiés par A. Avalon de tourbillons de matière éthérique.


..---. ImageImage
tangee a écrit:J'aimerais savoir si certains d'entre vous ont des informations complémentaires concernant la symbolique celte de la Spirale.

Dans le monde occidental, pré-celtique est la symbolique de la spirale : :?

J. Chevalier et A. Gheerbrant a écrit:SPIRALE

La spirale, dont la formation naturelle est fréquente dans le règne végétale (vigne, volubis) et animal (escargot, coquillages, etc.), évoque l'évolution d'une force, d'un état.


5. Avec sa double signification d'involution et d'évolution, la spirale rejoint le symbolisme de la roue* qu'elle égale et dépasse en fréquence dans les représentations figurées ou les motifs celtiques ornementaux (métallurgie, céramique, monnaies, etc.). La science moderne a voulu y voir un équivalent du fulmen latin et un symbole celtique de la foudre, mais cette explication est insuffisante, car la spirale est en fait un symbole cosmique. C'est un motif que l'on trouve souvent gravé par les Celtes, sur les dolmens ou monuments mégalithiques (OGAC, 11, 307, sqq).------------------------------------------------------------------------- L.G.


Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Éditions Seghers, 1973, tome IV, 448 pages, pp. 238 et 242.

Par définition abstraite et pour simplifier, une coquille de mer ou de terre est dans sa forme primitive une spirale. Elle s'enroule et se déroule ainsi dans le tourbillon batailleur de la vague et les creux de ses volutes amplifiées, gravée dans un galet géant, non pas par les Celtes, mais par quelques talentueux "grafeurs", enjoliveurs de pierre de la préhistoire ou du néolithique.

Image-Image
---- Gravures de Newgrange

Dans ses finitions et métaphores linéaires, deux boucles qui s'étirent deviennent un esse, trois qui s'entrelaçassent un triskel...

e.

MessagePosté: Lun 11 Aoû, 2008 10:47
de Alexandre
Une visite obligée :
http://www.culture.gouv.fr/culture/arcnat/megalithes/fr/mega/megagav.htm
On remarquera la fréquence toute particulière de la spirale à 7 replis, et les interprétations astronomiques qui en ont été faites. Je crois me souvenir qu'on en a parlé sur ce forum il y a quelques années.

Au fait, le yin et le yang sur la cathédrale du Vezelay... :wink:

MessagePosté: Lun 11 Aoû, 2008 22:24
de Alexandre
Concernant les liens entre la spirale et la course des astres, cf. Platon : Timée 39b
Comme le texte est un vrai pensum, si tu as accès à l'édition Garnier-Flammarion, autant te reporter aux notes, beaucoup plus faciles à comprendre.

MessagePosté: Mer 03 Sep, 2008 22:52
de tangee
Merci à tous!
je note les références, je vais aller rechercher tout ça un peu plus loin!
Si quelqu'un d'autre a une autre suggestion d'interpretation ou de référence bibliographique, n'hésitez pas!

MessagePosté: Jeu 04 Sep, 2008 15:39
de Sedullos
Salut à tous,

Tangee, ejds t'a fourni une référence extraite du Dictionnaire des symboles, la notice est signée L. G. pour Le Roux et Guyonvarc'h.

Sur l'art roman, un livre important :

Initiation à la symbolique romane : (XIIe siècle) / Marie-Madeleine Davy.- Nouv. éd. de L'Essai sur la symbolique romane.- [Paris] : Flammarion, 1996.- 312 p. - (Champs ; 19).

Il n'est peut-être pas inutile d'aller faire un tour chez René Guénon :

Symboles de la science sacrée / René Guénon.- Gallimard, 1995.- 446 p.-(Tradition)

MessagePosté: Jeu 04 Sep, 2008 16:48
de Muskull
Sedullos a écrit:
Il n'est peut-être pas inutile d'aller faire un tour chez René Guénon :

Symboles de la science sacrée / René Guénon.- Gallimard, 1995.- 446 p.-(Tradition)

Un livre indispensable pour qui s'intéresse au symbolisme...

MessagePosté: Jeu 04 Sep, 2008 17:10
de Sedullos
La première édition portait le titre de Symboles fondamentaux de la science sacrée.

MessagePosté: Jeu 04 Sep, 2008 17:42
de Muskull
Édition de 1962, réédité en 1997 mais sans l'intro et les notes de Michel Vâlsan, ce qui est fort dommage.
J'ai trouvé le 1° en 72 rue du Bac ; encore une histoire de "passeur". :wink:

MessagePosté: Mer 10 Sep, 2008 11:16
de ejds
--------Image
--------Illustration, Cours normal d'histoire,
--------A. Ammann, E.-C. Coutant, Librairie Nathan,
--------1908, 280 pages, p.171.


Les augures romains avaient diverses marques distinctives (ornementa auguralia), dont un petit bâton recourbé que ces prêtres portaient à leur main droite pour désigner les diverses régions des cieux et qu'on nommait lituus. Tite-Live, livre I, XVIII, raconte l'histoire de Rome depuis sa fondation :

Tite-Live a écrit:Livre I

XVIII. [...] Numa voulut aussi que l'on interrogeât les dieux. Un augure, qui dut ensuite à la reconnaissance de ce prince de conserver toute sa vie ce sacerdoce public, le conduisit sur le mont Capitolin, où il le fit asseoir sur une pierre, le visage tourné au midi. L'augure, la tête voilée, tenant dans sa main un bâton courbe, sans nœuds, appelé lituus, pris place à sa gauche. Puis, embrassant dans un coup d'œil la ville et la campagne, invoquant les dieux, il détermine le champ de ses observations de l'orient à l'occident, prenant le midi pour la droite, et le nord pour la gauche. En face, aussi loin que sa vue pouvait s'étendre, il détermina en idée un point fixe. Alors, prenant son lituus de la main gauche, plaçant la droite sur la tête de Numa, il prononça cette prière : « Jupiter, père de la nature, si les destins permettent que Numa Pompilius, dont je touche la tête, soit roi de Rome, envoie-nous, dans l'espace que j'ai tracé, des signes certains de ta volonté ; » et il annonce les auspices qu'il demande. Dès qu'ils eurent paru, Numa, déclaré roi, descendit de l'enceinte augurale.


Histoire romaine de Tite-Live, nouvelle édition par M. E. Pessonneaux, Librairie Garnier Frères, tome premier, année inconnue (1947 ?), 476 pages, pp. 35-36.

La symbolique augurale, religieuse et pastorale du lituus qui se retrouve dans la crosse de l'évêque ou dans la houlette du berger, se retrouve aussi sur les pièces de monnaies gauloises des Bituriges : :shock:

Image

http://www.statere.com/fiche/lt4112/den ... -cubi.html

e.

MessagePosté: Mer 10 Sep, 2008 11:23
de Muskull

MessagePosté: Jeu 18 Sep, 2008 11:22
de ejds
-------------------------Image
-------------------------www.egyptos.net

Les bras croisés se referment sur la poitrine de Toutankhamon et sur son sarcophage. La crosse ou heka est le symbole d’Osiris. Ce sceptre en forme de crochet est tenu dans la main droite et témoigne de la nature divine et royale du pharaon. Il évoque la houlette du berger. Dans l'autre main, le fléau ou fouet, nekhekh ou flagellum, symbolise aussi la protection et l'autorité.

Après une petite recherche, l'auteur de l'image de l'augure en dessous à gauche, s'est inspiré en fait d'une scène rituelle ou auspice du poulet sacré (auspicia pullus sacra) provenant de l'autel des Lares Augusti du vicus Sandalarius à Rome. Au centre se trouve Auguste qui, la tête voilée en Augure, lève son lituus vers l'un des petits-fils (Gaius ou Lucius) à gauche. A droite, probablement sa femme Livia, ou une de ses filles. Un torque orne son cou. Elle tend un petit plat cérémonial la patera, patère ou coupe plate, qui a contenu la nourriture jetée au poulet, et qui a jeuné. Les présages bons ou mauvais étaient tirés de son appétit.

On retrouve aussi un cortège familial, sur les bas-reliefs de l'Ara Pacis Augustæ, dédié par le Sénat en 13 av. J.-C., pour commémorer le retour d'Auguste de ses campagnes de pacification en Espagne et Gaule.

---Image----Image
-------------------------------------fig. 17. Altar of the Lares. In the center, Augustus as augur with the
-------------------------------------lituus; at left, Gaius of Lucius Caesar; at right, a female member of
-------------------------------------the imperial family, probably Julia as Venus. She wears a torques,
-------------------------------------like the princess on the Ara Pacis.

-------------------------------------www.uark.edu/ua

Symbole de l'augure, du visionnaire, du meneur-décideur, du guide spirituel, politique et militaire, un symbolisme fort apparaît concernant le lituus porté par les rois et empereurs romains (Numa, Auguste, Octave, César... ). Cet instrument divinatoire se retrouve entre autre sur les pièces de monnaies romaines. Ainsi, les deux lots suivants qui sont attribués à César. A l'avers, un profil féminin au lituus. Au revers, d'un côté un Gaulois mourant et de l'autre une femme pleurant, symbolisant la Gaule défaite. Les carnyx, boucliers ovales, lances, casques, armures... , sont exposés en évidence comme trophées militaires en arrière-plan et sur un mannequin en bois.

vroma.org a écrit:Image

denarius of Julius Caesar; military mint moving with Caesar, 48-47 BCE
Obverse: head of a goddess wearing an oak leaf wreath on obverse (Clementia? Pietas? Venus?);
Reverse: Gallic military trophy holding an oval shield, Gallic trumpet (carnyx); there is an axe topped with an animal head on the right.
Berlin, Pergamon Museum. Credits: Barbara McManus, 2005

Image

denarius of Julius Caesar; Spanish mint, 46-45 BCE;
Obverse: head of Venus wearing a diadem, with a tiny Cupid and an augur's staff (lituus) in front;
Reverse: Gallic military trophy with a captured Gaul on one side and a mourning female symbolizing Gallia, defeated, on the other.
Berlin, Pergamon Museum. Credits: Barbara McManus, 2005

www.vroma.org


Comme les anciens prophètes d'Israël, Jésus était un prédicateur et un orateur populaire auprès du petit peuple composé d'artisans, pasteurs, pêcheurs, cultivateurs... Il s'exprime pour instruire, dans son enseignement, en un langage simple, imagé, pittoresque, concret, riche en paraboles évangéliques, dogmatiques ou morales, en comparaisons liées aux choses de la nature, aux événements, à l'observation des hommes dans leur vie de tous les jours.

---The Pontius Pilate Coinage

---By Prof. Jean-Philippe FONTANILLE
---Image----------------Image
-----www.forumancientcoins.com

Représentant de Rome, le procurateur Ponce Pilate (v.-10-39 ap. J.-C.) fut confronté dans le délicat règlement des affaires religieuses juives. Ses pièces de monnaies frappées à son nom portaient aussi le lituus.

A son procès, Jésus répondit : — « Mon royaume n'est pas de ce monde ; [...] mais maintenant mon royaume n'est point d'ici-bas.
Pilate lui dit : — « Tu es donc roi ? »
Jésus répondit : — « Tu le dis, je suis roi. [...] ».

L'envoyé et fils de Dieu, le Christ-roi, roi des rois, sera livré à la vindicte populaire. Il finira les bras cloués sur la croix.

e.

MessagePosté: Jeu 18 Sep, 2008 16:51
de Muskull
Un symbolisme très ancien:
http://www.chalain.culture.gouv.fr/cult ... artcro.htm

Sur cette même page voir la hache emmanchée sur une crosse de la Table des Marchands (56).
Pour M. Gimbutas la crosse néolithique est un attribut masculin qui accompagne souvent les représentations du "maître des animaux" sur les poteries d'Europe centrale. Elle l'apparente au "bâton oiseau" de la scène du puits de Lascaux:
Image

La hache emmanchée sur une crosse peut être le "bâton foudre", signe de pouvoir proche du vajra thibétain. On se rapproche aussi de la corne de bélier, de bouc et de la corne en général...

MessagePosté: Jeu 18 Sep, 2008 17:48
de Alexandre
Si le motif est bien celui du bâton de pasteur, j'ai du mal à me le représenter sur les murs de Lascaux.

MessagePosté: Jeu 18 Sep, 2008 18:48
de Muskull
Image
A Gavrinis la crosse semble "émerger" de la spirale qui, on le sait, est un attribut de la déesse. Cette représentation pourrait formaliser un don.

Non le motif n'est pas le bâton du pasteur, il l'est devenu par dégénérescence du symbole en passant par le bâton de divination. Que tu ais du mal, ça c'est un fait. :D