Euriel a écrit :
J'avoue ne pas bien comprendre. Il n'a jamais été question de toponymie. Quand à savoir si les dédicaces à Mercurius Arvernus sont le fait d'Arvernes, je me suis exprimé contre.
Il n'a jamais été question de toponymie, c'est vrai... mais tout comme le sont les théonymes, les toponymes sont parfois expliqués par des dérivés d'ethnonymes... Il y a chez A. Grenier et d'autres une utilisation quasi systématique des théonymes et toponymes, ayant un aspect "ethnique", pour retracer d'antiques migrations... rien de plus !
Euriel a écrit :
Il me paraît néanmoins assez clair que Arvernus est une référence au peuple de la Gaule centrale. Du moins les quelques textes que j'ai lu sur le sujet, sans avancer d'explication sur le fond du problème, tenaient tous cette association pour acquise.
Si j'ai bien suivi l'ensemble de cette conversation, cette association est loin d'être acquise, c'est l'une des possibilités offertes.
Euriel a écrit :
Personnellement j'appelle cela pousser le raisonnement au delà du raisonnable. Que je sache le terme alaunos est un terme extrêmement répandu dont l'un des sens admis "nourricier" convient parfaitement comme épithète pour une divinité. Il n'y a rien de comparable avec arvernus qui, hors association avec l'ethnonyme, devient totalement obscure, notamment comme épithète pour un dieu. Il est évident qu'ici le terme alaunus a peu à voir avec les Alaunes de Norique, peuple bien modeste en comparaison des Arvernes, et peuple pour lequel on ne connaît pas de sanctuaire de Mercure majeur.
Pourquoi serait-ce "pousser le raisonnement au delà du raisonnable" ? si je suis bien
Genio Mercurii Alauni est un "Mercure nourricier" et
Mercurius Arvernus un "Mercure des Arvernes", et celà parceque :
- En suivant un principe actualiste, l'idée d'un "Mercure devant les aulnes" cad "Mercure des marais" ne nous parle pas, donc on supprime cette possibilité...
- La modestie des Alaunes (Il n'y a pourtant pas de dédicaces connues pour un "Mercure des Trévires", "Mercure des Bituriges" ou "Mercure des Eduens", cités tout aussi considérables de celle des Arvernes).
- Concernant le "sanctuaire de Mercure majeur", j'avoue ignorer s'il en existe un chez les Alaunes. Leur territoire correspond en partie à la région de Salzburg (Iuvavum) en Autriche où a été découverte l'inscription
MERCVRIO AEDEM FECIT ET SIGNVM POSVIT C(AIVS) TOGIONIVS CVPITVS C(AIVS) TOGI(ONIVS) SVMMVS FIL(IVS) REFECIT (CIL 03, 05533 (p 1048) = CIL 03, 11755 = ILLPRON 01103) supposant qu'ils possédaient également un sanctuaire au dieu Mercure... majeur ? tout est relatif...
Une question bête, mais en rien inintéressante : Le Mercure Dumias a t'il donné son nom au Puy-de-Dôme ou bien tient-il son épithète du nom de la montagne sur laquelle a été édifié son temple ? Dans le second cas il ne s'agirait que d'un "Mercure du (honoré au) Puy-de-Dôme", ce qui expliquerait l'absence de mention ailleurs...
Plus largement, concernant le
Mercurius Cimbrianus, Alexandre a souligné sur un autre fil qu'il pouvait s'agir d'un "Mercure voleur", hypothèse intéressante puisque le Mercure des latins est aussi un dieu des voleurs (et de bien d'autres domaines
). Aussi je doute que
Deae Nymphae Brigantiae / Deae Victoriae Brigantiae / Deae Brigantiae (mentionnée sur sept inscriptions de Grande-Bretagne) fasse référence au peuple Brigantes de ces mêmes îles britanniques (pourtant peuple considérable),
Meldius de Saint-Rémy-de-Provence (AE 1946, 00160) ne fait certainement pas non-plus référence aux Meldes, etc... Je pense de mon côté que dans de nombreux cas, il faudrait se contenter du sens premier du terme ! ça n'est que mon point de vue !
Alors pourquoi pas un "Mercure des (honoré dans les ?) marais" ?