Bonjour,
Désolé, je me signale un peu tard, mais je n'avais pas encore trouvé le temps de répondre...
Orgenomeskos a écrit:Si j'ai bien suivi l'ensemble de cette conversation, cette association est loin d'être acquise, c'est l'une des possibilités offertes.
Dans mon esprit, cette association était et demeure acquise. Lorsque j'ai initié ce débat, je ne pensais que la conversation viendrait à porter sur son bien fondé ou non. Je ne m'attendais pas à ce que certains d'entre vous y voient matière à remise en cause, d'autant que – ayant un peu potassé le sujet – cette association semble faire l'objet d'un réel consensus. Maintenant, je ne suis pas ici pour travailler un certain "confort intellectuel" et refuser le débat.
Orgenomeskos a écrit:En suivant un principe actualiste, l'idée d'un "Mercure devant les aulnes" cad "Mercure des marais" ne nous parle pas, donc on supprime cette possibilité.
Le problème de l'hypothèse [
Mercurius Arvernus = Mercure devant les aulnes/Mercure des Marais] n'est pas qu'elle ne nous parle pas, même si je dois reconnaître que je la trouve assez bancale pour des raisons déjà évoquées. Le problème c'est qu'elle paraît, du moins à mon humble avis, bien peu relevante comparée à celle qui veut que l'épithète
Arvernus soit une référence aux Arvernes.
Orgenomeskos a écrit:La modestie des Alaunes (Il n'y a pourtant pas de dédicaces connues pour un "Mercure des Trévires", "Mercure des Bituriges" ou "Mercure des Eduens", cités tout aussi considérables de celle des Arvernes).
La modestie des Alaunes n'est qu'un élément annexe de l'argumentaire qui pousse à ne pas voir dans
alaunos une référence à l'ethnonyme. L'élément principal demeure le sens même de ce terme, bien connu, relativement fréquent et convenant on ne peut mieux en tant qu'épithète d'une divinité, ce qui n'est – au passage - pas le cas d'un terme composé "arvernos", un peu trouble dans ce contexte, et non-attesté (si ce n'est dans un ethnonyme auquel il semble viscéralement attaché).
Orgenomeskos a écrit:Plus largement, concernant le Mercurius Cimbrianus, Alexandre a souligné sur un autre fil qu'il pouvait s'agir d'un "Mercure voleur", hypothèse intéressante puisque le Mercure des latins est aussi un dieu des voleurs (et de bien d'autres domaines). Aussi je doute que Deae Nymphae Brigantiae / Deae Victoriae Brigantiae / Deae Brigantiae (mentionnée sur sept inscriptions de Grande-Bretagne) fasse référence au peuple Brigantes de ces mêmes îles britanniques (pourtant peuple considérable)
Que le terme "cimbre" puisse avoir signifier "voleurs" sur la foi d'un terme celtique insulaire est une hypothèse intéressante, mais très incertaine, et pas forcément des plus probables. Encore une fois, avis personnel, je pense qu'il n'existe pas de raisons suffisantes qui justifient qu'on remette en cause l'explication de l'épithète de
Mercurius Cimbrianus par l'important ethnonyme "cimbre" au profit du sens premier d'un terme qui n'est pas attesté en tant que tel et dont on ne connait absolument pas la signification.
Le cas est un bien entendu différent en ce qui concerne
brigantia puisqu'on sait que ce nom fut porté par une déesse celte et parce que le sens, parfaitement connu, convient remarquablement en tant que nom/épithète de divinité.
Au final, je pense qu'il s'agit de faire preuve de bon sens face à des éléments permettant d'établir un certain degré de certitude lorsqu'il s'agit d'interpréter le sens de certains épithètes. Pour moi, ce que degré de certitude est élevé pour ce qui a trait aux associations sémantique
avernus = "arverne",
cimbrianus = "cimbre",
brigantia = "la très haute/elevée",
alaunus = "nourricier", et je ne vois donc pas de réelles raisons de procéder à une remise en cause.
A+