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MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 14:17
de Rónán
Koukou Pierre/ Latha math a Pheadair :)

Non, Tertous ne veux pas dire bonsoir, mais à tous. Salut tertous, c'est bonjour à tous, on s'en sert aussi pour dire au revoir. Je voulais dire que ce n'est pas plus impoli que Kenavo.

ok, merci :D

ESAN, n'est-il pas une des formes interrogatives du verbe être en Gáidhlig. Pourtant Le S est entouré d'une slender et d'une broad, est-ce normal ?


Ah........ bon pour te dire quel mot c’est, j’en reparlerai plus tard... Pour slender et broad, voici une exception à la règle (y en a davantage en gaélique d’Ecosse qu’en irlandais, mais au total, des exceptions à cette règle y en a pas tant que ca).
En fait Esan pourrait s’écrire easan. Ca vient du pronom “e” (= il) plus le suffixe intensif/distinctif –san. Ils ont collé les deux comme ca e+san = esan. (s broad, prononcé s).
En irlandais on a pas brisé la règle: é + s(e)an = eisean. (ici c’est slender, le s se prononce ch).

ex: An esam Peadar? Mais je me demande si "An" pour "est" et "esam" pour "ce". C'est flou, Am--->An, ou Am---->Esam?

esan ca signifie “il”, intensifié. Un “il” distinctif, qu’on pourrait parfois traduire par “quant à lui, il...”.

Exemple “ciamar atha e?” “gu math” “agus ciamar atha esan?” (comment il va? – bien. – et comment il va lui (l’autre)? )


“Esam” n’existe pas, je me demande d’où tu le sors :D . Dans “an esan Peadar?” (qui signifie “est-ce que lui c’est Peadar?”), “an” est la forme interrogative présent de la copule “is” (donc = est-ce que .... est.......?), et esan c’est ce que j’ai dit.
Apparemment tu as remarqué que souvent les particules, articles etc en –n prenaient un –m devant les consonnes labiales, eh bien le “an” de “esan” ne le fait pas, il est invariable.


Rónán :)

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 14:40
de Rónán
Salut, Rónán.

Kuku ! :D

Je sais que c'est agaçant ! Mais assurément ça le serait déjà moins s'il n'y avait plus de langue bretonne, ni parlée ni écrite.

Donc, une forme pure aurait été : "Tapet am eus riv" : j'ai attrapé froid,

et une forme hybride, issue d'une 'mauvaise' traduction, a donné " tapet am eus yen".

Et je peux te garantir que j'ai entendu les deux façons de le dire.


Je n’ai pas dit que ca n’existait pas, g juste dit que c’etait horrible ! :D

Ceci dit, je pense avoir comme toi des réserves vis a vis de DIWAN, à laquelle je n'ai pas adhéré et où je ne pense pas etre en odeur de sainteté.

ce qui me gene chez Diwan, c’est que bcp d’instituteurs qui y travaillent parlent mal le breton. Ils n’ont souvent pas la moindre idée de ce qu’est le breton populaire: ils ont appris leur breton je ne sais où, enn tout cas pas avec leurs grands-parents. Donc forcement, les enfants le parlent mal après. Et c’est une honte.
J’aimerais mettre mes futurs enfants chez Diwan (si ca existe encore :() pour éviter qu’on leur mette une idéologie francaise dans la tete comme c’est le cas dans les autres écoles (notamment dans les cours d’histoire). Mais quant à la langue utilisée, j’ai assez peur: on parlera un breton correct à la maison, mais si c’est pour que tout le boulot soit mis en l’air par les instits et les autres élèves, je c pas si ca vaut la peine. J’ai une amie qui vient de chez Diwan, ben...... franchement si mes enfants parlaient comme ca je serais dégouté !!!!!!!

Je n'aime pas la grande majorité des néologismes que cette école propose et enseigne.

Par exemple, je n'aime pas poblek = populaire. Je préfère : d'eus (diouzh) ar bobl = du peuple.


ouais... poblel c’est bcp utilisé. Poblek j’aime pas. En fait l’idée c’est que dans un discours technique il est difficile de ne pas utiliser des mots courts, qd on utilise des groupes de mots comme “deus ar bobl” ou "-pobl" dans un discours technique c’est franchement compliqué.
Je pense que dans un discours technique on ne peut pas faire autrement que d’utiliser des néologismes; encore faut-il qu’ils soient bien faits.
Pour populaire, Taldir Jaffrennou aveit inventé “poblus”, soyons francs: c’est n’importe koi. Poblus pour moi ca serait plutot “populeux”, “peuplé” etc :D

... et tous les autres néologismes en -ek.

Je n'aime pas non plus des formules comme : "Siferniet on" = je suis enrhumé.


Ben........ ca se dit en vannetais, alors je vais pas critiquer ! en tt cas ca n’est pas un néologisme.

Je préfère : "tapet am eus ur sifern" = j'ai attrapé un rhume.

En Trégor, j'ai meme entendu : " Tapet am eus an ifern", altération apparente du précédent, mais qui peut curieusement dire : "J'ai attrapé (un rhume) d'enfer" ! ( sifern = rhume; ifern = enfer !)


lol !!!!

Enfin, et pour terminer cet envoi, à propos de l'évolution d'un adjectif en nom commun, je te rappelle un échange précédent à propos du mot français : frite, ce mot désignant, à l'origine, un morceau de pomme de terre passé à l'huile bouillante, donc : frite DANS l'huile bouillante, ce qui est un adjectif, et qui est devenu, en langage commun : une frite, un nom commun.

Oui, on disait “des pommes frites” ou “des pommes de terre frites”. Et c’est devenu frites, parce qu’en francais on peut facilement faire un nom à partir d’un adjectif. En breton c’est deja moins facile. Comment on dit “un petit” en francais? Un petit. Comment on dit en breton? unan bihan, et non pas “ur bihan”. Et mettre ca au pluriel, laisse tomber. Bihaned où bihanoù, ca m’a l’air assez affreux. Traduire “des frites” littéralement, genre “fritet” > “fritedoù”, heu......... je me permets d’émettre des réserves ! En vannetais on dit “fritennoù”. Moi ca me va !


Donc, en langue française, cette évolution existe aussi. Ce n'est pas du purisme, c'est sur, mais ça n'est pas un crime non plus.

Oui mais en francais c’est naturel : toutes les langues ne fonctionnent pas de la meme manière !!! Y a des choses que l’on peut dire en hongrois, en francais ca n’est pas possible... meme pas imaginable.
On ne devrait pas essayer de faire en breton tout ce qu’on peut faire en francais. A l’inverse, essaie d’imaginer que l’on face en francais tout ce qu’on fait en breton ! Personne ne comprendrait rien.


Rónán :D

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 15:35
de Marc'heg an Avel
Pour les petits, ça tombe bien : mon grand père maternel, et donc ma mère, oncles et tantes de ce coté, s'appelaient LE BIHAN / Ar BIAN.

Donc je sais que Les PETITS, qu'il s'agisse d'un nom commun ou d'un nom de famille, se dit : Ar re(v) VIAN.

= les ceux (qui s'appellent) BIHAN !

Pour un petit, on peut dire : un den bihan = une personne de petite taille.

Mais il me semble qu'en vannetais, les noms de personnes ont aussi des formes plurielles :

ex : les MARTINS = MARTIN(EAU),

PEDRON / PEDRONO, etc ...

Tu dois en savoir plus que moi à ce sujet.

JC Even :)

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 20:16
de Rónán

Pour les petits, ça tombe bien : mon grand père maternel, et donc ma mère, oncles et tantes de ce coté, s'appelaient LE BIHAN / Ar BIAN.


Oui je sais que ca se fait pour les noms de famille: c'est parce qu'en moyen-breton c'etait possible de mettre l'article puis l'adjectif substantivé. Ca se fait plus trop.
Tu es de la meme famille que Herve ar Bihan, prof de breton ici? Il est né à Landreger. C ton coin? sa mere est de Plouguiel je crois.

Donc je sais que Les PETITS, qu'il s'agisse d'un nom commun ou d'un nom de famille, se dit : Ar re(v) VIAN.

ca s'écrit reoù et non rev. Rev= sexe en breton "chimique" (c un mot gallois). Ar reoù vi'an.

= les ceux (qui s'appellent) BIHAN !

Pour un petit, on peut dire : un den bihan = une personne de petite taille.

Mais il me semble qu'en vannetais, les noms de personnes ont aussi des formes plurielles :

ex : les MARTINS = MARTIN(EAU),

PEDRON / PEDRONO, etc ...


Possible mais j'ai pas d'exemple en tete.

A Plouay on prononce le H de bihan: /bi'hã:n/ :D


Rónán :)

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 22:23
de mikhail
Pierre a écrit:Demat tertous :D

Mais petit détail, si en français le verbe être est indissociable du verbe Avoir.

Le verbe avoir n'existe pas en gaélique. Qu'en est-il pour les autres langues celtiques. :?:
@+Pierre :D


Rónán,

tertous est un mot dialectal français. On le trouve dans "la guerre des boutons" de Louis Pergaud, donc en Franche Comté. Il est équivalent à "tous", tout simplement.
Ce livre a bercé mon adolescence, et bien après...

Pierre,
Il semble que le verbe "avoir" n'existait pas en indo-européen.
En breton, il emprunte ses formes au verbe être : pronom personnel + forme du verbe être. Il a également un comportement unique en breton.

En russe, dont je fis quelque peu dans ma folle jeunesse, il n'existe pas du tout, on utilise une périphrase (en équivalent de prononciation française ...) :
ou miénia iést' ... (le t' représente une mouillure)
chez moi être ...
ou tiébia iést' ...
chez toi être ...

L'utilisation des prépositions conjugées en breton permet de se passer partiellement du verbe avoir, d'autant que la phrase est structurée différemment :
* une rigidité : le verbe conjugué DOIT ETRE en deuxième position (sauf à l'impératif) ; voir les exemples de Rónán ;
* une plus grande souplesse de position qu'en français pour le reste, permettant de varier bien plus la finesse de la nuance. le fil donne des exemples.

A noter qu'en anglais, on utilise bien être où le français utilise avoir, pour l'âge par exemple. Le breton ivez (pardon, aussi).
Il faut bien distinguer avoir (français) simple auxiliaire, sans valeur d'avoir, de possession, et avoir = posséder. Le breton là aussi (ivez) fait mieux la différence que le français.

Bref, on peut très bien se passer du verbe avoir...

mikhail

adjectif

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 22:56
de mikhail
Pour les non bretonnants, ou peu bretonnants qui lisent ce fil de discussion, je reprends de façon plus courte le problème soulevé par Rónán : l'adjectif en breton.

Son statut n'est pas le même qu'en français : il ne s'accorde pas, pour commencer. En français, on accorde tout, en genre et en nombre, bonjour les problèmes et la règle d'accord des participes passés ! Le breton est plus économe de ses efforts, il les reporte sur les 5 formes du verbe être, sur la variété des prépositions, sur l'ordre des mots dans la phrase, donnant de la subtilité à icelle, différemment du français.

Ensuite, un adjectif n'est pas substantivable. On doit utiliser un pronom pour ça :
le petit : an hini bihan (le celui petit)
la petite : an hini vihan (la celle petite) - notez la mutation consonantique, qui marque le féminin singulier
le vieux : an hini kozh
la vieille : an hini gozh
au pluriel :
les vieux : ar re gozh (les ceux vieux)
les jeunes : ar re yaouank
les grands : ar re vras - notez la mutation consonantique (lénition) obligatoire après 're'
hini mat : du bon
h.a. (etc. en français)

mikhail

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 23:15
de Pierre
Demat mikhail,

Tertous utilisé ailleurs que dans le nord ne me surprend pas. Ce que aujourd'hui on appele le picard, le ch'ti, est plus de l'ancien français qu'autre chose. Quand pour dire toujours, nous disons toudiz, nous utilisons le même terme que François Villon, parisien de c'est les parisiens au moyen-âge. :D

Effectivement, se passer du verbe 'Avoir" est possible. ( facile c'est une autre histoire ). Mais dire qu'il suffit de faire une périphrase, c'est réducteur. Un breton fait des phrases en breton pas des periphrases. Si on tiens compte de l'ancienneté, c'est peut être le français qui periphrase le breton. :lol:

@+Pierre

MessagePosté: Jeu 27 Mar, 2003 23:31
de Pierre
Demat Rónán,

"Esam" est un erreur de saisie, je ne regrette pas de l'avoir fait, j'ai obtenu une information interréssante, sans l'avoir demandée, ou doit-je dire sans que la demande fut faite (pour retirer la périphrase ) :D


Peadar je le lisais "Pidarre", gràce à tes infos, je le lit Pit@r. C'est vrai que c'est plus logique. Mais Pheadair, heu :!: je coince sur le Ph et le Air. Doit-je toudiz le lire Pit@r, ou Fitir :?: J'opte pour le premier mais pourquoi le "h", et "ai" pour "@".

@+Pierre :D

MessagePosté: Ven 28 Mar, 2003 5:01
de Rónán
Mikhail en doa skrivet:

Pour les non bretonnants, ou peu bretonnants qui lisent ce fil de discussion, je reprends de façon plus courte le problème soulevé par Rónán : l'adjectif en breton.

Son statut n'est pas le même qu'en français : il ne s'accorde pas, pour commencer. En français, on accorde tout, en genre et en nombre, bonjour les problèmes et la règle d'accord des participes passés !


Faut préciser qu’il y a qd meme un genre d’accord: les mutations. Ca indique le genre d’un mot, qd meme... :D

au pluriel :
les vieux : ar re gozh (les ceux vieux)
les jeunes : ar re yaouank
les grands : ar re vras - notez la mutation consonantique (lénition) obligatoire après 're'


Pas tt le temps: obligatoire qd le “re” se rapporte à des noms masculins..... quand c’est des noms féminins on a pas de mutation: les vieilles: ar re kozh. Le grandes: ar re bihan.

Sgrìobh Pierre:

Peadar je le lisais "Pidarre", gràce à tes infos, je le lit Pit@r.

ca se lit “pèt@r”. Désolé :D. “EA” accentué (1ere syllabe, donc) se prononce “a” en irlandais et “è” en gaélique d’Ecosse, jamais “i”........ Je me suis planté dans mes espications ou koi? :(
Donc: Gaélique d’Ecosse “pèt@r”, irlandais “pad@r”.

C'est vrai que c'est plus logique. Mais Pheadair, heu je coince sur le Ph et le Air. Doit-je toudiz le lire Pit@r, ou Fitir ?J'opte pour le premier mais pourquoi le "h", et "ai" pour "@".

“A Pheadair” est le vocatif de Peadar. En gaélique d’Ecosse ca se prononce “@ fèt@r’ “ (r palatalisé...... impossible à décrire si tu ne l’entends pas, disons que ca peut ressembler à un z ou un j pour une oreille francaise. C’est en fait le meme son que le r avec accent circonflexe à l’envers en tchèque. Sinon, si t’as jamais entendu parler tchèque (ce qui est probable :D ) la meilleure solution est de prendre l’accent de l’ile de Lewis: dans cette île, le -ir se prononce comme un th anglais sonore (dans this, that, etc. Gallois dd, c’est à dire ð en phonétique.)
“@ fèt@ð”. Cette solution de facilité n’existe pas en irlandais.... alors pour entendre le son correct en irlandais, heu..... écoute des native speakers (meme dans des chansons) ou alors heu, je sais pas, téléphone-moi :D

Voila. Ca va?

Rónán :D

MessagePosté: Ven 28 Mar, 2003 9:40
de mikhail
Rónán a écrit:Mikhail en doa skrivet:
Faut préciser qu’il y a qd meme un genre d’accord: les mutations. Ca indique le genre d’un mot, qd meme... :D
Rónán :D


J'écrivais ça "pour les non bretonnants" .... evel just ! C'est un détail que je n'ignorais évidemment pas.

mikhail

MessagePosté: Ven 28 Mar, 2003 9:48
de mikhail
Rónán a écrit:au pluriel :
les vieux : ar re gozh (les ceux vieux)
les jeunes : ar re yaouank
les grands : ar re vras - notez la mutation consonantique (lénition) obligatoire après 're'


Pas tt le temps: obligatoire qd le “re” se rapporte à des noms masculins..... quand c’est des noms féminins on a pas de mutation: les vieilles: ar re kozh. Le grandes: ar re bihan.
Rónán :D


Je maintiens ne jamais avoir entendu dire (par mes différents profs, de différents terroirs) que "re" ne mutait pas au masculin pluriel ; je maintiens qu'il y a lénition obligatoire sur les 7 consonnes qui mutent. Voir la grammaire de Yann Desbordes, page 48, et les dictionnaires.
C'est sans doute une particularité du bas vannetais ???

Un détail que je réapprends :
pour l'adjectif : article + re + ADJECTIF
pour le nom : PAS d'article + re + NOM
conformément à la construction des compléments de noms :
(zéro) avaloù ar vugale : les pommes des enfants
(zéro) re ar vugale : celles des enfants

mikhail

MessagePosté: Ven 28 Mar, 2003 14:56
de Rónán
Ca n'est pas une particularité du bas-vannetais, je t'assure que si je te parlais de la grammaire du bas-vannetais tu n'en croirais pas tes yeux :D:D:D

Ce que je disais mais qui apparemment n'etait pas clair, c'est:


(ar) re + nom masculin pluriel > mutation de l'initiale de ce nom masculin pluriel (meme si c'est pas des personnes, d'ailleurs)
> ar re vras, les grands.

(ar) re + nom féminin pluriel > pas de mutation de l'initiale de ce nom féminin pluriel
> ar re bras, les grandEs.

J'arrive pu à retrouver le passage où ct écrit, je pense que ct ds la grammaire de Desbordes pourtant... :(


Pour le reste, je suis d'accord avec ce que tu as dit.
Qt au vannetais, en général rien ne mute après (ar) re, donc comme ca c'est clair. Ar re bras = les grands ou les grandes, etc. Cela dit, moi je ne le dis pas, je fais la mutation standard. Il y a bcp moins de mutations d'adjectifs épithètes, de noms apposés etc en vannetais qu'en breton standard.

Rónán :)

Re: LES verbes être dans les langues celtiques

MessagePosté: Dim 25 Sep, 2016 14:01
de Leon
Ceci ne sera pout être pas inutile.....

L’APPARTENANCE
Remarques préliminaires:
1°) L’Appartenance ou possession en français est généralement rendue par le verbe
avoir.
J’ai un chien - J’ai une montre .....
Mais il existe d’autres applications du verbe avoir: J’ai mal à la tête.......
On serait donc tenté d’appliquer la même régle en breton ce qui conduirait directement à la translittération, ce que, précisément, nous cherchons à éviter.
On retiendra donc d’emblée les recommandations suivantes:
a) Le verbe avoir sous sa forme am-eus ne sera utilisé que pour
- la propriété d’ordre général, ou d’ordre indéfini (être propriétaire de quelque chose de façon permanente):
Exemples: eun ti am-eus eun oto am-eus.
- sous forme d’auxiliaire.
Exemples: Debret em-eus eur vi
Me am-eus gwelet Yann hizio.
b) Les autres “cas de possession” se feront avec le verbe BEZA associé à une préposition.
2°) Notes sur le verbe Kaoud employé comme auxiliaire
a) Situation présente: Me am-eus gwelet Yann hizio b) Situation passée : Me am-boa gwelet Yann deh
c) Avec les verbes Staga ha kregi.
Staga ha kregi ont deux significations:
Soit commencer quand ils sont utilisés avec la préposition gand et le verbe être Soit “mordre” dans la majorité des autres cas avec utilisation du verbe kaoud. Soit “attacher”
On retiendra l’exemple suivant:
Staget em-eus ar hi peogwir e-neus kroget er bugel
J’ai attaché le chien car il a mordu l’enfant
Mais quand les verbes “Staga” et “ kregi” sont utilisés dans le sens de commencer alors il faut utiliser le verbe Beza suivi de la préposition gand
Yann a oa kroget / staget / gand e labour
Et pour les autres cas il vaut mieux utiliser la forme:
Ar gentel a stagom ganti da nav eur a bado diou eurvez.
Quelques exemples avec kaoud et staga:
N’eo ket mui eun enezenn eo. An trêz, poulzet gand ar mor hag an avel o-deus staget

anezi ouz Kombrid.
Meur a zant koz euz or bro o-deus staget o ano ouz douar ar vro-mañ.
3) Le verbe Beza accompagné d’une préposition
L’association “propriétaire” - “ chose possédée” sera vue comme suit
a) Beza gand: Voici une forme qui n’exprime pas nécessairement la possession ou la propriété mais qui indique une “appartenance passagére” - “ détachable” ou bien “ d’accompagnement “.
Cette “possession” peut être:
Extérieure: Eun tog a zo ganin war va fenn. Tokou all am-eus er ger: J’ai eun
chapeau sur la tête. J’ai d’autres chapeaux à la maison
Intérieure:
Laez a zo gand ar zaout: Les vaches ont du lait.
Gand ar ruzell ema: Il a la rougeole (On notera la forme de situation) Peleh ema ar boan ganeoh?: Où avez vous mal?
Ar skiant a zo ganeoh: Vous avez raison.
Eun atant a oa ganto (on peut vendre cette possession).
Exemples divers:
Al labourerien douar! Ne vez ganto nemed klemmou ablamour d’ar zehor.
Ne veze ket atao an tu kreñva gand an archerien: Les gendarmes n’avaient pas toujours le dessus.
Notons la tournure: N’on ket mevel ganeoh: Je ne suis pas votre valet ( Au lieu de: “N’on ket ho mevel “ qui est un gallicisme)
b) Beza da: Cette forme exprime principalement “ deux cas de possession” - La chose possédée est eun élément du possesseur:
Daou dour a zo d’an iliz - An iliz a zo daou dour dezi - An iliz, dezi daou dour
( Dire: An iliz he deus daou dour équivaudrait à donner deux clochers supplémentaires à l’église en plus de ceux qu’elle posséde naturellemnt)
ou - Au renforcement de la possession:
Al leor-ze a zo din - Din-me eo al leor-ze
Notons que si la a chose possédée quittait le possesseur, celui-ci deviendrait incomplet et perdrait son nom.
Notons ausi que l’assemblage “possesseur” “ possédé “ peut être constitué de deux éléments qui, bien qu’ appartenant au même ensemble, ont été rapportés l’un à l’autre.
Voici deux exemples:
Iliz Ploueskad a zo dezi eun tour uhel.
Mais à Cleder on dit: Iliz Kleder a zo stag outi eun tour teo. (Effectivement: Le vieux clocher a été rattaché au corps de la nouvelle église suite à un incendie).
An ti-gar a zo stag outañ eul liorzig.
c) Beza e: Beza e s’applique dans le même sens que beza da mais avec des éléments appartenant intérieurement au possesseur:
An ostelari a zo pemp kambr enni.
Al leue a zo 200 lur a bouez ennañ: Le veau pése 200 livres.
En imor vad emaon hirio. ( On notera la forme de situation) Ar batimanchou a oa leun enno a binvidigeziou.
d) Beza war - Beza ouz- dindan: L’élément possédé est sur, contre, ou sous le possesseur:
Ar voger a zo diou dor warni: Le mur a deux portes
Eur pikol fri a oa outañ: Il avait eun nez énorme.
Eur vro vihan eo, n’ eus dindanni nemed 2.700 km karrez.
On notera que cette forme introduit des “ troiou-lavar”
Eun toull a oa outi! (Elle était fiére comme eun paon)

4) La chose possédée est munie d’une qualité. Dans ce cas la structure suivante est adoptée:Sujet + beza+ adjectif qualificatif + adjectif possessif + chose possédée
Les exemples suivants illustreront cette construction:
Yann a zo melen e vleo.
Va zad koz a oa nerzuz e gorf.
Ar re yaouank a zo lemm o daoulagad.
Ar skoliad a oa skañv e zah ne zeske morse e genteliou. Ar stivell a oa sklêr he dour a zo eet da hesk
ou, avec eun participe passé:
An iliz a oa fraillet he mogeriou a zo kouezet en he foull. An ti a zo troet e brenestou war ar ru.
On trouvera des formes dialectales où a zo est remplacé par eo. Il ne faudra pas s’en offusquer.
5) Cas ou le verbe Beza est systématiquement employé Pour l’âge:
Pe oad out?: Quel âge as tu?
Me a zo pemzeg bloaz: J’ai quinze ans
Eur vaouez koz, pemp bloaz ha pevar ugent dezi. Une vieille femme de quatre vingt cinq ans.
Pour le nom: Pe ano out: Quel nom as tu?
Pour la taille: Pe vent out? - Pe zao out?: Quelle taille as tu?
Pour les dimensions: An daol a oa pemp metr a hirder dezi: La table avait cinq métres de long.
On notera que la forme “am-eus” est utilisée dans les dialectes en paralléle avec la forme
beza. Il ne faut pas s’en offusuqer. Mais, en réalité dire: Pe oad p’eus ou Pe aono p’eus sonne un peu comme “J’ai tombé par terre” ou j’ai monté dans l’autobus.... On ne nous en voudra pas si nous choisissons : Je suis tombé ...et Je suis monté.....
6) Cas de situation morale ou physique:
Les formes de situation EMA et EDO sont aussi utilisées avec la préposition correspondante. Les exemples ci-après illustreront ce propos:
Gand an droug-skevent ema - An droug skevent a zo gantañ - Dalhet eo gand an droug skevent - An droug skevent a zo krog ennañ: Il a la tuberculose.
Gand ar vosenn edont en amzer-ze: Ils avaient la peste à cette époque.
En e zoñj edo sevel eun ti nevez: Il avait dans l’idée de construire une maison neuve. N’edo ket e chal gand kement-se: Il n’avait pas d’inquiétude avec çà.
Ema an toaz e go.
Cette forme a subi des altérations:
On peut dire: Sehed am-eus ou gand ar sehed emaon: J’ai soif Riou am-eus ou gand ar riou emaon: J’ai froid
Naon am-eus.....: J’ai faim
mais qu’il convient de respecter la forme correcte pour: J’ai chaud
Me a zo tomm din: J’ai chaud
N’eo ket re domm deoh ?: Vous n’avez pas trop chaud? ( Et non pas N’oh
eus re domm!!!!!! comme on entend parfois...)
Perag eotommditFañch?:PourquoiastuchaudFañch?
7) Comment traduire “ avoir l’air de;..”
Ce type d’expression est rendu par: Seblant / Liou / Tres / a zo war...... Exemples: Liou an dizezper a oa warnañ: Elle avait l’air désespérée.
Seblant an eurusted a oa war ar familh: La famille avait l’air heureuse.

Tres eun den koz a oa warnañ: Il avait l’air d’un vieillard. Liou ar maro a zo war e gig: Il ressemble à un cadavre.
8 ) Une série d’exemples pour illustrer ces observations
- Al lestr a oa dezañ eun ano kaer.
- N’eus bloñs ebed warnañ:
- Eur harr verroh eged eben a zo dezañ
- Bep a loa a zo ganto
- Daoulagad glaz gwenn a zo dezañ - Hennez a zo glaz gwenn e zaoulagad - Fañch a oa gantañ eur zoñj diaouleg en e spered
- Hennez n’eo ket kizidig e stomog
- Setu aze tud hag a zo kreñv ar yalh ganto
- Diou skouarn a zo d’ar pod houarn evid kaoud peg ennañ - An aotrou a zo dorn kaled dezañ
- Korvigell a zo ennañ leun e gorf
- N’eus ket warnañ eur vlevenn gristen
- C’hwez an diaoul a zo ganti
- An diegi a zo warnoh ?
- Eur gouent gand eul liorz braz stag outañ mogeriou uhel en-dro-dezañ - D’an oad a zo ganeoh ez eus atao eur vouzelenn houllo.
- Mall eo ganin en em gavoud.
- Konan a oa prim ar gwad ennañ
- Ar hastell a zo teo e vogeriou
- An tiez a oa c’hoaz goulou war elum enno;
- C’hwez devet a oa gand ar yod
-E dadaoaeanoStanilaz
- Attila a gavas war e hent ker Kologn, mogeriou uhel dezi ha kalz tud enni.
- Lorh a zo ennañ
- Ar haz a zo fall da logota;
- Arvaruz eo barn eur frouezenn diwar he liou pe diwar ar bluskenn a zo warni. - Ema an tan em gourlanchenn.
- Ouzpenn e vertuziou all e oa gantañ ar galloud da barea.
- Ar voger a zo eun nor warni e penn an tu dehou.
- Gwadeloupa a zo diou enezenn oh ober anezi.
- Ne ouien ket e oa ennon kement a nerz.
- Eur vuhez a bedenn a zo ganto.
Une devinette pour finir:
Ma am-eus eur moutig brao Na gar an noz nag ar glao Kemend a sked a zo dezañ Ma ne hellan ket selled outañ
Piou eo? - An heol eo!