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Savoir se déchausser, en breton

MessagePosté: Lun 12 Sep, 2005 17:03
de Marc'heg an Avel
Je viens à l'instant même d'entrendre sur Bleu Breizizel (Quimper), la présentation d'un morceau musical, un en-dro, par Maria DESBORDES et Carlos SOTTO (excuser si j'estropie ce nom), ancien membre de Celtas Cortos.

Titre du morceau : Treit Noaz, ce qui "voudrait" dire, selon les auteurs : Nus pieds.

Je dis : soit ! si on traduit du français au mot à mot.

Quand à moi, Nus pieds, en breton trégorrois, se dit, jusqu'à preuve du contraire : Diarc'hen.

Mont diarc'hen = aller ( = marcher) pieds nus.

Qu'en est-il ailleurs ?

JCE :)

MessagePosté: Lun 12 Sep, 2005 18:05
de Taliesin
C'hoari 'ra, tudoù ? :D

Divotoù-kaer
Mont war e dreid noazh

treit(d) noazh = inconnu au bataillon, en tout cas dans le sens de : nus-pieds

MessagePosté: Mar 13 Sep, 2005 14:25
de Rónán
E mem bro-mé, 'vè laret "divoteu", "monet a-zivot-kaer" aveit laret "pieds nus" hag "être pieds nus".

Me 'anaù "diarc'hen" ha "diarc'hen-kaer" met ne vent ket laret é mem bro. Me em-es ind kleuet é kañnenneu a Vro-Kerné.

MessagePosté: Mar 13 Sep, 2005 14:49
de Marc'heg an Avel
Ha me, n'am eus ket delc'het sonj eus Divotoù-kaer nag a-zivot-kaer.

Et moi, je n'ai pas gardé le souvenir des formules ...

Divotoù = Di - Botoù = sans chaussure

a zivot- : idem avec mutation,

que signifie le -kaer, qui semble être ici un adjectif accusatif.

JCE :)

MessagePosté: Mar 13 Sep, 2005 16:07
de Taliesin
c'est ce que Favereau appelle un adjectif adverbialisé. Dans ce cas, l'adjectif "kaer" perd son sens premier de "beau" pour donner plus de poids à ce qui se trouve avant

diouzhtu : tout de suite
diouzhtu-kaer : à l'instant même

pell-sovaj eo : c'est extrêmement loin
mezv-dall : complètement saoul
naon-du : faim de loup

on peut utiliser aussi des noms :

du-pod : noir complet (noir comme un pot)
paour-razh : extrêmement pauvre (comme un rat)
pinvidik-mor : très riche (comme la mer)

pinv'ik-mor eo ar brezhoneg, 'gav ket deoc'h ?

MessagePosté: Mar 13 Sep, 2005 18:19
de Rónán
On pourrait même dire que -kaer est un "adverbialisateur", car quand on l'ajoute à certains adjectifs, ils deviennent adverbes: diarc'hen-kaer, ... j'ai pas d'autres exemples en tête, mais je sais qu'il y en a pas mal d'autres; idem pour "awalc'h" > just awalc'h = justement, sur awalc'h = certainement, etc

MessagePosté: Mar 13 Sep, 2005 18:52
de Marc'heg an Avel
"pinv'ik-mor eo ar brezhoneg, 'gav ket deoc'h ?"

réponse à l'oreille trégorroise : Ya, pinvik kaer, zur, n'è ké matéhé

réponse pour une 'approche' standardisée : Ya, pinvidik kaer, sur, n'eo ket marteze.

en français vulgaire de Basse Bretagne :lol: : oui, très riche; sûr et pas peut-être ! :roll:

JCE :wink:

MessagePosté: Jeu 15 Sep, 2005 22:55
de Ziwzaw
Bonsoir à tous,
Diarc'hen = divotoù ! Arc'hen = botoù !
Arc'hen est un mot dont l'usage s'est perdu, il signifiait "chaussure", en fait "la chaussure du pied et de la jambe" selon Grégoire de Rostrenen (in Jolivet 1830) alors que les "botoù" ne concernaient, et ne concernent toujours, que les pieds. Citation de Visant Favé, Notennou yezadur, Emgleo Breiz, 1998, p. 126.
Le plus drôle, c'est que VF, qui rédige tout sont ouvrage en breton, définit "diarhenn" [sic] par "treid noaz" [sic] Jean-Claude !
Enfin, pour moi, on dit "mont diarc'hen" ou "bezañ diarc'hen". Et pour dire des bottes : botcho(ù) ! Quant aux botoù on distingue les botoù-koad (de bois = sabots) et les botoù-ler (de cuir).
Pour l'anecdote enfin, sachez que les Bretons "mettent leurs chaussures dans leurs pieds". Se 'zo lakaat botoù en e dreid, kwa !

MessagePosté: Jeu 15 Sep, 2005 23:08
de Pierre
Ziwzaw a écrit:Pour l'anecdote enfin, sachez que les Bretons "mettent leurs chaussures dans leurs pieds". Se 'zo lakaat botoù en e dreid, kwa !



Merci pour l'info :P :P :P :P :P


Ca peut toujours servir :lol: :lol: :lol:


+Fourbos

MessagePosté: Jeu 15 Sep, 2005 23:13
de Taliesin
"bottes" se dit aussi (mais pê plus rarement) : heuzoù. A rapprocher du surnom de Robert, fils de Guillaume le Conquérant, dit Courte-heuse, parce qu'il portait des bottines.
Marrant comme des mots de vieux-français, sorti de l'usage moderne, sont restés en breton.

MessagePosté: Ven 16 Sep, 2005 5:55
de gérard
Oui, c'est très fréquent, au point que je ne sais plus qui regrettait que les romanistes ne sachent pas le breton, qui pourrait leur en apprendre des tonnes sur le (vieux) français!
gg

MessagePosté: Ven 16 Sep, 2005 6:14
de gérard
Pure spéculation:
je me demande si :
pinvidik-mor et paour-razh ont bien un lien avec mor "océan" et razh "rat"?
Ne serait-ce pas une réinterprétration par étymologie populaire pour la forme ancienne figée de "meur" = grand, dans le cas de mor, et la forme KLT du vannetais "rah" = tout, qui existe aussi en gallois (A. Deshayes) dans le cas de razh.
On a toutefois en 1668 "gueux comme un rat" , en français (Usuels du Robert, dico des expressions...).
gg

MessagePosté: Ven 16 Sep, 2005 14:38
de Rónán
"bottes" se dit aussi (mais pê plus rarement) : heuzoù.


heuzoù=bottes
botoù=chaussures...

Chez nous, bottines = botineu.

Re: Savoir se déchausser, en breton

MessagePosté: Jeu 29 Sep, 2016 13:51
de Leon
Salut,


J'ai entendu par chez moi: Mond a rae war e lerr (sur son cuir - sa peau nue)

Re: Savoir se déchausser, en breton

MessagePosté: Dim 02 Oct, 2016 11:14
de Leon
Salut,


Au cours des nombreuses conversations que j'ai pu avoir avec V.Favé, Nair Rozmg, P.M Mevel et beaucoup d'autres la question de "Pinvidig" est souvent venue sur le tapis.
Selon les plus anciens bretonannts natifs "Pinvisig-" ne s' adresserait qu'aux choses ayant trait à l'argent. Ce serait le bilinguisme breton français qui aurait conduit à utiliser
'pinvidig" dans le sens français. Je me sou
viens de la réponse de V.Favé, je l'ai encore dans l'oreille."Pinvidig a dalvez evid an arhant Ne dalvez ket evid eur yez" - "Pinvidig n'esy utilisé que pour l'atrent.Pas pour une langue.
Je traduis la suite de son explication: Si vous voulez dire que le breton est une langue riche dites :"Ar brezoneg a zo pourvezet brao." (Le breton est bien pourvu". Mais on dit encore mieux
"Ar brezoneg n'eio ket dibourvez". Cette négation de l'adjectif contraire est un fait de civilisation bretonne qui existe également au pays de Galle. J'ai lu, par ailleurs que cette forme était jugée comme sournoise et servait aux bretona à dissimuler leur pensée...N'mporte quoi....

Se déchausser : Tenna ar botou: tirer ses chaussures. Ici c'est l'article défini qui joue le rôle d'adjectif possessif...... On pourrait dire: Tenna ar botou an unan: tirer ses propres chaussures .

Quant çà la mutation K/ C'h ( vue quelque part sur ce forum) selon les bretonnants cités plus haut, elle correspond à ce qu'on appelle un obstacle à la mutation dans le cas de l'impersonnel

Ar gelennerien : les professeurs murtation K/C'h -

Brao eo beza desket gand kelennerien med bravoc'h eo c'hoaz beza desket gand ar helenerien an-unan: C'est bien d'âtre instruit par des professions mais il est encore meiux de l'e^tr par ses propres professeurs.

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