Patrice a écrit:les parlers populaires bretons -j'évite à dessein le mot "dialectes", trop galvaudé à mon sens
C'est avec des affirmations comme qu'hélas, aussi, on va dans l'absurde.
"Dialecte", ça fait trop langue africaine?
Pourtant c'est un terme accepté pour la langue française et ses composantes, qualifiées de dialectes ou patois (les deux termes sont synonymes).
Le terme "parler" désigne une forme encore plus spécifiquement locale, voire réduite à une simple paroisse.
Revoir à ce sujet le fil l’emploi des mots et des synonymes soyez mesuré.
Rien d’absurde en cela, qu’en on sait que les quelques grandes variantes de langues bretonnes ayant « submergées » les territoires continentaux près de la mer ou Armorique au Vème, VIème siècles. On sait que les vagues de migrations sur plusieurs décennies, si ce n’est centuries, ce sont faites dans les deux sens. Et on sait aussi que les Bretons de par leur appartenance à l'Empire étaient amenés à bouger et côtoyer pendant près de cinq siècles, de par leurs métiers (fonctionnaires, administrateurs, commerçants, militaires, religieux... ), les autres langues et peuples de l'Empire.
Et il n’existait pas à l’époque suffisamment de documents écrits et surtout d'enregistrements sonores pour prouver qu’ils y avaient ou qu'ils n'y avaient pas de dialectes, patois, parler… locaux.
Il semble pourtant que par endroit, et tout récemment encore durant les grandes foires, marchés... les paysans de différentes régions, qui, du fait de leurs éloignement ou repliées en parfaite autarcie dans des vallées encaissées... avaient fini par développer un nouveau parler et avaient parfois du mal à se comprendre ; non seulement du fait de l'accent prononcé, du débit, mais aussi des termes traditionnels employés. Ainsi, il y a peu A hue et à dia !, le commandement au cheval.
Gwenedal a écrit:Thierry, je pense qu'il y a un malentendu : Naoned, Roazhon et consorts sont des formes attestées en langue bretonne qui résultent d'une évolution linguistique commencée à la fin de l'Antiquité, différentes des formes romanes. Il ne s'agit aucunement de "traductions récentes" (!).
Le réemploi et transformation écrite des noms des grandes villes gallo-romaines existantes sont toujours une anomalie et énigme dans la refonte comme de mémoire, « à l’entendement » ; alors qu’il aurait suffit de recopier sur les nouvelles cartes géographiques, et sans faire de fautes, les noms des pays, régions, lieux, mers, cours d’eaux….
Il est évident que le morcellement, l'émiettement et érosion constante des anciennes langues, — et pour certaines de leurs écritures —, de même que la naissance de nouvelles langues par métissage n’est pas le fait du hasard, mais du brassage des peuples et de l’éducation. Surtout de ce qui est transmis au foyer par les parents et surtout présenté une fois franchi la porte de l'école comme langues incontournables, principalement d'un fait pratique et économique, du présent et de l’avenir. Pour exemple :
a écrit:2500 langues en danger dans le monde, dont 8 idiomes suisses
Quelque 2500 des 6000 langues parlées dans le monde sont en danger, a averti l'Unesco. Parmi elles figurent huit langues parlées en Suisse. Le nombre des idiomes menacés a été multiplié par quatre depuis la première publication de l'Atlas international des langues en péril, en 1996.
ats - le 19 février 2009, 22h20
http://www.lematin.ch/flash-info/2500-l ... es-suisses
Quelque 2500 des 6000 langues parlées dans le monde sont en danger, a averti l'Unesco. Parmi elles figurent huit langues parlées en Suisse. Le nombre des idiomes menacés a été multiplié par quatre depuis la première publication de l'Atlas international des langues en péril, en 1996.
En Suisse, la langue la plus menacée est le franc-comtois. Cet idiome, parlé dans le nord de la France et le Jura, est considéré comme "sérieusement en danger", soit le troisième degré d'une échelle de cinq.
Le rhéto-romanche, le francoprovençal (Vaud), le Lombard (Tessin et Grisons), le bavarois (parlé à Samnaun, dans les Grisons), le yiddisch et la langue tzigane Sinti sont considérés comme "en danger", soit le deuxième degré de cette échelle. La langue "alémanique" est quant à elle "vulnérable".
Cette hausse ne signifie toutefois pas "une aggravation de la situation", a observé Françoise Rivière, sous-directrice générale de l'Unesco. "Notre base s'est élargie, notre méthodologie s'est développé et nous couvrons mieux les terrains".
L'Inde (196), les Etats-Unis (192), l'Indonésie (147), la Chine (144), le Mexique (144) et la Russie (136) sont les pays où il y a le plus de langues en péril.
Le linguiste australien Christopher Moseley, qui a dirigé l'équipe de 25 chercheurs, a noté un "paradoxe" selon lequel "plus grande est la diversité linguistique, plus grand est le nombre de langues en péril".
Les facteurs "militaire" quand il y a "volonté d'éradiquer la vision du monde d'un groupe" et "psychologique" avec la "volonté d'un groupe de se soumettre à la langue dominante" expliquent la menace sur les langues.
En plus des politiques éducatives, la pratique est le meilleur moyen de préserver les langues de ces menaces. "Le plus important est de redonner la fierté de parler une langue car il y a tout un univers qui va avec une langue", a estimé Mme Rivière.
a écrit:Le cauchois n'est pas mort
Pour une langue normande
La littérature cauchoise s'étoffe d'année en année avec les travaux d'écriture effectués par les membres de l'Université rurale cauchoise
http://www.paris-normandie.fr/index.php ... e_normande
Le parler cauchois est un régal à entendre pour les gens de la ville… Les intonations sont croustillantes, le vocabulaire est fleuri et sonne bon l'accent du terroir. Il faut aussi tendre l'oreille pour adapter au vocabulaire actuel quelques mots disparus depuis longtemps.
Il suffit d'écouter Cécile Malandin, véritable Cauchoise, membre de l'Université rurale cauchoise, s'exprimer et défendre avec ferveur les arguments de son parler. Traduction : « Nous observons la nature, les choses de la vie paysanne et nous savons les exprimer, même si nous n'avons pas fait beaucoup d'études. »
Le cauchois est un patois à tradition orale, comme l'explique Emile-Henri Chamaron, vice-président de l'université. « C'est un dérivé du latin et se sont ajoutés des mots d'origine nordique. Il y a très peu de mots gaulois. C'est un langage paysan qui était parlé dans des régions où la tradition orale était très forte. Pour exemple, certains ménestrels du Moyen-Age jouaient des pièces de théâtre sans savoir écrire. » C'est aussi pour cela que le cauchois est aussi gestuel.
Ce patois s'est unifié en Haute et Basse Normandie ainsi que dans les îles anglo-normandes. Cependant, il existe des variantes dans le vocabulaire et la prononciation des mots.
« Ce parler rural a traversé les siècles malgré les interdictions décrétées comme ce fut le cas pendant la révolution ou l'abbé Grégoire voulait détruire les patois locaux et régionaux. »
Manuscrits ou éditions publiés sous le manteau, toujours est-il que le cauchois existe toujours et maintenant des hommes et des femmes passionnées par l'histoire locale mettent au jour ce langage ancestral.
« Le premier ouvrage publié en langue normande est l'histoire de Rou (Rollon). Elle a été écrite par Robert Wace au XIIe siècle, racontant l'épopée des ducs de Normandie. »
Au fil des siècles, les textes et les recueils forment désormais une littérature cauchoise qui observe la vie des gens.
L.P
Le cauchois est un dérivé du latin avec peu de mots gaulois.
DES ACTIONS DIVERSES
Université dynamique
L'Université rurale cauchoise aide à publier des recueils de textes cauchois et s'associe aux actions de défense du patrimoine normand. Présente aux journées du parler normand de Montfort-sur-Risle, elle a aussi participé à un colloque à l'université de Rennes.
L'un des objectifs de l'Université rurale cauchoise est la mise en place d'une langue normande qui couvrirait la Basse et la Haute Normandie.
C'est le rêve de ses membres qui prennent pour exemple la région du Languedoc où dix-huit écoles et deux collèges dispensent un enseignement occitan. En Normandie, quelques tentatives ont avorté au début des années 2000. Une option facultative du parler normand que les étudiants pouvaient prendre a été abandonnée en juin 2001. Le travail des membres de l'université consiste à recueillir un maximum de textes.
A ce jour, 4.000 pages écrites en cauchois ont été publiées et la création de l'atelier d'écriture par Gérard Lozay a permis à ses membres de fonder un lexique cauchois regroupant plus de 6.000 mots.
« Il faut savoir qu'il existe des variantes selon les régions et nous essayons de former un langage unifié au territoire normand. » Comme le cauchois est avant tout parlé et non écrit, les textes sont désormais lus et enregistrés afin justement de comparer les prononciations. Pour cela, Séverine Courard va poursuivre une enquête auprès de natifs de villages de Seine-Maritime et de l'Eure afin de déterminer les apports respectifs des parlers pour établir une sorte d'atlas linguistique.
UN BULLETIN REFAIT
Nouvelle série
Le bulletin de l'Université rurale est ressorti après quatre ans d'absence. De nouveaux membres se sont attachés à cette nouvelle série comprenant 12 pages avec, bien entendu, quelques textes publiés en cauchois.
Contacts
L'Université rurale cauchoise comprend une trentaine de membres et accueille toutes les personnes intéressées. Elle se réunit le 2e samedi après-midi de chaque mois dans la salle d'administration du lycée agricole d'Yvetot. Pour y entrer, il convient de contacter au préalable Etienne-Henri Chamaron au 06.18.62.69.46.
Un nouveau livre
Lucien Malot, 87 ans, est un pur Cauchois et l'URC vient d'éditer son recueil de textes « Eul taiseu d'Boulbé » avec la collaboration de l'association Le Pucheux. Ce retraité a toujours vécu dans la région de Bolbec et ne pensait jamais écrire un livre. « Je n'ai que le certificat d'études et quand je suis rentré à l'Université rurale, voir des professeurs, cela me faisait un peu peur. » Depuis quinze ans, il est membre actif de cette université.
Article paru le : 25 novembre 2008
e.