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Cherche symbolique de dessin celte

MessagePosté: Mar 24 Fév, 2009 16:37
de Turo
Bonjour!
Tout d'abord, je me présente, je m'appelle Arthur, j'ai 21 ans et j'habite Toulouse.
Il y a quelque temps déjà, j'ai acheté un anneau que je porte souvent. Il y a sur cet anneau trois fois le même motif qui, il me semble, est un motif celtique. N'étant pas sûr, je m'adresse a vous : pourriez vous me dire quel nom porte ce motif et quel signification il revêt, s'il en revêt une!

En tout cas, je suis bien content d'avoir découvert ce site et ce forum! Je suis en train de lire le Roman du Roi Arthur, de Xavier de Langlais, passionnant! Ce livre me rapproche de mon côté Celte, même si je suis sacrément occitan!

Merci d'avance et bonne continuation à tous!

MessagePosté: Mar 24 Fév, 2009 16:47
de Séléné.C
Bonjour, et bienvenue...


Effectivement, c'est un motif celte (même si d'un type couramment employé hors contexte celte = gothique, mystique)

Je serais tentée d'aller chercher dans le sens des continuités entre univers...
Partant du shéma d'une forme en "trèfle" (unviers divisible en 3), lequel se raccorde, ici, à un autre élément du même ordre (sur une surface plus large, on aurait pu relier toutes les branches à un autre élément, mais ici, la coninuité laisse à désirer)
Mon explication n'est peut-être pas la bonne. C'est celle qui me vient.


Mais je n'ai pas de livre sur ce type de symboles, et je n'ai encore trouvé aucun site "encyclopédique" sur les symboles celtes.

MessagePosté: Mar 24 Fév, 2009 17:28
de Muskull
Bonjour,
Pas de sens particulier en rapport avec la symbolique celtique antique.
Ce type d'entrelacs décoratif n'est pas vraiment celtique, il est médiéval. Utilisé par les irlandais, les scandinaves, dans l'art roman, etc...

Sur cette représentation particulière de la bague je verrais un "signe d'union" entre deux poissons mais l'oeil commun n'étant pas figuré je penche plutôt pour le simplement décoratif.

MessagePosté: Mar 24 Fév, 2009 20:58
de Séléné.C
Ca n'a la forme d'un poisson que parce que, pour joindre les deux signses, on les a étirés l'un vers l'autre.
Le vrai motif est régulier, c'est une sorte de trèfle pointu.

Quand à dire à quand il remonte : le celtisme médiéval l'emploie, mais je manque de doc sur les symboles celtes et leur histoire... A mon grand regret, et depuis des années !
(toujours mon côté mythovore... je peux pourtant pas dévorer tout à la fois !)

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 0:06
de Sedullos
Comme ça ?

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 0:12
de Séléné.C
Tout à fait ce que je veux dire...

Ce "trèfle" est le motif de base du motif composé de la bague


Ceci dit, on peut aussi chercher du coté du poisson...
Le Saumon est lié à des histoires de régénrératin (je n'entre pas dans le détail) = donc serait comprésensible sur un anneau, sous forme de motif qui ne peut que revenir éternellement quand n fait tourner la bague (même principe que pour la continuité entre les mondes)

Les deux explications ne sont d'ailleurs pas si différentes l'une de l'autre (y-a-il un spécialiste en symboles dans la salle?)

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 0:43
de Sedullos
Connais-tu les monnaies bituriges de Bibracte avec un cheval et en dessous 3 annelets disposés en triangle ?

cf, Les monnaies gauloises et romaines de l'oppidum de Bibracte / Katherine Gruel et Laurent Popovitch. - CAE, 2007.- (Bibracte ; 13)

p. 179, 54.2, 54.3, 54.4

Les anneaux semblent séparés à la différence des anneaux tangents d'un des casques de Tintignac.

Je ne sais pas si tout cela avait la même signification mais le nombre 3 plaisait beaucoup aux Gaulois.

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 0:46
de Turo
Merci bien pour ces précisions!
Vous êtes tous bien calés a ce que je vois! Ca fait plaisir d'avoir une réponse!

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 2:39
de Séléné.C
:D Oh que oui, le nombre 3 leur plaisait !

Histoire d'univers triple...

Le motif en "trèfle pointu" est très facile à obtenir, ceci dit, et par là, s'impose presque dans une iconographie qui emploie des formes simplifiées = il suffit de repasser le compas sur un cercle (un enfant sait faire)
C'est le plus simple de tous les découpages de cercle...

:roll: Ce qui complique la chose c'est que, ici, l'une des branches est étirée et jointe à la branche d'un autre "trèfle", placé à côté

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 10:25
de bregwenn
il s'agit en fait de l'entrelacement par la pointe de deux exemplaires du motif appelé "crinan knot".

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 10:38
de Séléné.C
Bon... :D Voilà au moins une donnée précise


Ce que demande Turo, c'est ce que signifie le motif...


Tu ne saurais pas ça ?

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 11:40
de bregwenn
A mon humble connaisance, absolument rien, sauf à aller dans la symbolique générale des symboles solaires et tri- lobés, partites, cèliens... voire oeno-bordelais (trois croissants de lunes) ou biohazardeux !
Pour faire plaisir on pourrait avancer : union de deux plénitudes stables à travers leur amour. Mais en core une fois, c'est sans doute de la sur interprétation.

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 11:50
de bregwenn
Image

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 12:42
de Séléné.C
bregwenn a écrit:Pour faire plaisir on pourrait avancer : union de deux plénitudes stables à travers leur amour. Mais en core une fois, c'est sans doute de la sur interprétation.

Sur un anneau, ça n'aurait rien que de très normal...
Ca serait dans la logique du "lac d'amor" médiéval (XIII°-XV) et le symbole a débordé jusqu'après la Renaissance, puisque le symbole figure encore dans la mystique du XVII°.

MessagePosté: Mer 25 Fév, 2009 12:43
de ejds
Turo a écrit:Il y a quelque temps déjà, j'ai acheté un anneau que je porte souvent. Il y a sur cet anneau trois fois le même motif qui, il me semble, est un motif celtique. N'étant pas sûr, je m'adresse a vous : pourriez vous me dire quel nom porte ce motif et quel signification il revêt, s'il en revêt une!

Il m’est avis qu’il eut été plus simple et plus rapide de demander directement au vendeur, ou créateur designer, pourquoi l’inspiration et la signification du motif sur la bague.

Quelques échos sur le symbolisme du superbe entrelac du trèfle à trois ou quatre feuilles, qui se meut et s’étire en forme symétrique en deux poissons : :?

----------- Image --- A son expression graphique la plus primitive, la tradition astrologique représente le douzième et dernier signe du zodiaque par deux poissons qui s’affrontent, et sont reliés par une sorte de lien ou cordon ombilical de gueule à gueule.

Le trèfle porte-bonheur aux quatre folioles, dont une approche numismatique celtique a déjà été effectuée dans le forum croix de brigitrappelle la forme d'une croix. Le poisson, en grec ἰχθύς, iktus, ichtus, ichthus… , idéogramme d’initiales d’autant de mots qui se traduisent par quelque chose comme Iesu Kristus theou Uios Sôter (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur), était le symbole de reconnaissance des premiers chrétiens.

Le saumon de la connaissance, eo feasa, obtint ses savoirs en consommant les neuf noisettes du puit de Segais. Et on le retrouve aussi auprès de Cúchulainn. Mais nombreuses sont les légendes : :shock:

L.G. a écrit:SAUMON

Le symbolisme du poisson est, dans le monde celtique, à peu près tout concentré dans le saumon, qui a été autrefois très commun et a joué un rôle important dans l’alimentation des peuples nordiques. Les autres espèces n’apparaissent pour ainsi dire pas, hormis la baleine* (dont le nom est d’emprunt germanique). Dans les textes, le mot poisson, employé sans autre précision, est presque toujours synonyme de saumon. Le nom ordinaire est irl. eo, gall. et bret. eog, mais l’irlandais désigne aussi quelquefois l’animal d’un autre mot, orc, apparenté au latin porcus (le p initial tombe en celtique). Le saumon est l’homologue du sanglier* et c’est l’animal de la science sacrée.

Il est question dans bon nombre de textes irlandais d’une fontaine de sagesse : sur ses bords pousse un coudrier, ou un sorbier, couvert de noisettes écarlates. Dans son eau vivent des saumons de sagesse, qui se nourrissent des noisettes tombant dans l’eau. Quiconque mange la chair de ces poissons devient voyant et omniscient. C’est ce qui arriva au héros Find quand il était jeune garçon : élève d’un poète ou file, il était occupé, un jour, à faire rôtir un saumon pour le compte de son maître. Mais il se brûla en tournant la broche et il porta le doigt à sa bouche. Il fut aussitôt rempli de la science universelle et eut une dent prophétique : il lui suffisait de placer son pouce* sous sa dent de sagesse et de la mâcher pour être doué de prophétie.

Le saumon est encore la nourriture d’Eithne (allégorie de l’Irlande), après sa conversion au christianisme.

Animal druidique par excellence avec le sanglier et le roitelet*, le saumon est un des symboles de la sagesse et de la nourriture spirituelle. On le retrouve comme animal primordial dans le conte arthurien de Kulhwch et Olwen, dans le récit apocryphe des Anciens du Monde au Pays de Galles, dans les aventures de Tuan mac Cairill en Irlande. La forme de saumon est le dernier degré de la métempsychose : après avoir vécu cent ans sous cette forme, Tuan est pêché, apporté à la reine d’Irlande qui le mange et en devient enceinte. ----------L.G.


Dictionnaire des Symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Éditions Seghers, 1973, tome IV, 448 pages, p. 154.

L.G. n'apparaît pas en listing de bibliographie de fins de pages de l'édition 1973, mais il doit s’agir des initiales retenues pour Leroux-Guyonvarc'h. Sedullos pourra confirmer.

e.