Je poursuis.
Kambonemos a écrit:je pense que le fantassin germain pouvait être équipé défensivement : - non pas d'un bouclier, mais d'une manica de cuir couvrant tout ou partie du bras, ce qui dans la cohue du combat ne lui permettait pas de parer les coups portés par l'adversaire mais tout simplement de jouer des coudes ou des épaules pour se dégager sans se trop de dégats ; je pense également qu'il devait protéger ses jambes avec le même type de jambières de cuir dépeintes par S. Lagrange pour les légionnaires césariens.
Dans l'antiquité et en exceptant les combats de gladiateurs, le seul instrument permettant de "
parer" un coup, je suis désolé, c'est le bouclier !
Ta manica de cuir, surtout si elle couvre l'ensemble du bras, coude compris, ne permet pas justement de jouer des coudes... Cela risque au contraire d'accrocher et d'obtenir l'effet inverse. Ce n'est pas pour rien que la plupart des cottes de mailles antiques, considérées à tort comme des armures encombrantes, sont dépourvues de manches longues : c'est pour faciliter les mouvements, on l'a testé maintes fois.
Chaque peuple a ses traditions guerrières : à partir du Ve et Vie siècles, les Germains et les Scandinaves vont utiliser des broignes et cottes de mailles plus ou moins longues, ce sera d'ailleurs une distinction entre Danois et Norvégiens, une cotte descendant aux genoux et une autre descendant jusqu'en bas des jambes idéale pour un porteur d'une grande hache à deux mains. Sauf exception, les jambières métalliques héritières des cnémides sont rarement utilisées.
En revanche, lorsque François Gilbert conseille à son dessinateur S Lagrange de pourvoir les légionnaires césariens de jambières en cuir, il "innove" d'une manière logique : les Romains ont longtemps porté des cnémides en bronze jusqu'au IIIe avant J.-C. et des variantes en fer ressurgissent dans les armées impériales.