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Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Ven 04 Sep, 2009 9:32
de DT

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Ven 04 Sep, 2009 16:20
de Mathieu de Capdenac
Chose promise, chose due, voici ce que j'ai pu rapidement rassembler au sujet de documents relatifs aux privilèges de Capdenac et aux mentions érudites mentionnants Uxellodunum à Capdenac avant le XIXe siècle.

Les premiers témoignages au sujet des privilèges accordés aux habitants de Capdenac remontent à la deuxième moitié du XIIIe siècle, (Administration d’Alphonse de Poitiers, L. Saint-Marty, Histoire populaire du Quercy Cahors 1820) puis en 1291 (archives de Cahors, Jean-Fourastié archiviste, le traduisit sous le titre français suivant « Privilèges, statuts et dispositions passés entre les seigneurs d’une part, et les seigneurs consuls du peuple de Capdenac d’autre. L’an mil deux cent quatre vingt onze et le mercredi avant la Toussaint, sous le règne de Philippe roi de France » Philippe le Bel). Les vingt huit articles du traité ne touchent pas à ce qui relève d’une autorité supérieure à celle des seigneurs, et ne se réfèrent pas au passé de la ville, qui porte dans ce document, l’orthographe que nous lui connaissons actuellement.
En 1320, la charte de Philippe le Long (que l'on a déjà cité)
Quelques mois après avoir reçu la fameuse charte de Philippe le Long, les Capdenacois manifestèrent leur esprit frondeur aux représentants de l’autorité royale de Figeac (Actes du parlement de Paris 1er série de l’an 1254 à l’an 1328, tome II, n° 6291, Paris, 1867)
En 1361, la charte de Jean II le Bon, mentionne et confirme la charte de 1320.
En 1369, (avril, novembre), les chartes de Louis 1er, Duc d’Anjou, 2e fils de Jean II le Bon, lieutenant du Roi Charles V le Sage, confirment les précédentes. Elles authentifient la charte de Charles VI d’Octobre 1393, laquelle s’y réfère
Au XIVème siècle encore, un procès entre les Armagnac et la ville de Figeac mentionne : « … Capdenac, dit Uxellodunum ». (Archives de Figeac) Doat 117 fo. 162
En 1443, acte mentionnant la vente du « champ de Cani », situé encore actuellement à Laroque, archives de Mr le curé de Capdenac.) Cani, probablement de Caninius, légat de César.
— Au XVIe Marlian parle de Capdenac comme étant Uxellodunum.
— En 1518, Jacques de Genouillac, venu à Capdenac prendre possession de son acquisition, promet devant les consuls et la population assemblés de les laisser jouir de leur privilèges et coutumes.
En 1543, dans l’édition Latine des « Commentaires sur la Guerre des Gaules » sortie des presses de Vascosan, Uxellodunum est placée sur la rive droite du Lot à Capdenac en Quercy.
En 1589, Blaise de Vigenère rapporte que la plus commune opinion place Uxellodunum à Capdenac en Quercy.
En 1634, le duc Henry de Rohan, gendre de Sully, traduit Uxellodunum par Capdenac.
En 1648, Philibert Monnet, dans sa géographie générale des Gaules, place Uxellodunum à Capdenac sur le Lot.
Richelieu a consacré une grande partie de sa vie à renforcer le pouvoir royal, en enlevant aux protestants les restes de leur puissance. Lors du retour d’une expédition à Toulouse, le roi Louis XIII, accompagné de Richelieu, fit une halte à la Madeleine, sur les terres de Capdenac. Dès leur arrivée, ils reçurent l’hommage des échevins de Figeac et Capdenac. À peine débarqué, Richelieu lorgna sur les fortifications de l’ancienne Uxellodunum, et il prit dès lors la décision de faire abattre les remparts de ce nid d’aigle qui pouvait représenter un danger pour la sûreté du royaume. Ne voulant pas attaquer directement Sully, qui était alors seigneur de la place, il décida de faire envoyer des directives par le roi Louis XIII. Les instructions y étaient claires et précises : « Ayant résolu pour le bien de nostre service, le repos et la tranquillité des sujets de ce pays, de raser, démolir et explanir de fond en comble ce qui reste encore des fortifications de Capdenac.
À cette cause, nous vous avons commis et ordonné par ces présentes de vous transporter incontinent en nostre ville de Capdenac, et y étant en la plus grande diligence qu’il se pourra, raser, démolir, de fond en comble les murailles, tours, portes, havre, bastions, tenailles et généralement ce qui reste encore de défense, de fortifications de la ville. Et au lieu où estoit et demeure la citadelle d’icelle explanir et combler les fossés en sorte qu’il en demeure aucune marque et que nostre ville soit ouverte de toute part. » « À ces démolitions et explanations, nous voulons que vous fassiez travailler par corvée tous les habitants, tant de nostre ville que des lieux circonvoisins. » Mais ces ordres se heurtèrent à la mauvaise volonté, puis au refus simple et catégorique des habitants. Ceux-ci se référèrent aux clauses de la charte de 1320, qui les exemptait de toute corvée militaire. (Archives de la ville de Figeac)

En 1715, Pigeniol de la Forge signale le premier les privilèges accordés à Capdenac par Philippe le Long.
En 1717, Capdenac est officiellement nommé Uxellodunum dans les actes de la célèbre Université de Cahors.
En 1723, l’Historien Anquetil place Uxellodunum à Capdenac.
La fontaine romaine dite des anglais, portait en réalité le nom de fontaine de César, c'est tout du moins le nom que lui donne Caylus en 1780 dans son recueil d'Antiquités. (note de Jean Ventach)

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Sam 05 Sep, 2009 10:25
de DT

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Sam 05 Sep, 2009 19:44
de André-Yves Bourgès
Mathieu de Capdenac a écrit:Chose promise, chose due, voici ce que j'ai pu rapidement rassembler au sujet de documents relatifs aux privilèges de Capdenac et aux mentions érudites mentionnants Uxellodunum à Capdenac avant le XIXe siècle.


Merci.

Les premiers témoignages au sujet des privilèges accordés aux habitants de Capdenac remontent à la deuxième moitié du XIIIe siècle, (Administration d’Alphonse de Poitiers, L. Saint-Marty, Histoire populaire du Quercy Cahors 1820) puis en 1291 (archives de Cahors, Jean-Fourastié archiviste, le traduisit sous le titre français suivant « Privilèges, statuts et dispositions passés entre les seigneurs d’une part, et les seigneurs consuls du peuple de Capdenac d’autre. L’an mil deux cent quatre vingt onze et le mercredi avant la Toussaint, sous le règne de Philippe roi de France » Philippe le Bel). Les vingt huit articles du traité ne touchent pas à ce qui relève d’une autorité supérieure à celle des seigneurs, et ne se réfèrent pas au passé de la ville, qui porte dans ce document, l’orthographe que nous lui connaissons actuellement.


Dont acte. La tradition relative à Uxellodunum ne figure pas dans ce texte.

En 1320, la charte de Philippe le Long (que l'on a déjà cité)


Dans l'état actuel de nos connaissances, il s'agit comme je l'ai rappelé dans un message précédent d'une pseudo-charte, pour laquelle nous n'avons pas d'attestations anciennes.

Quelques mois après avoir reçu la fameuse charte de Philippe le Long, les Capdenacois manifestèrent leur esprit frondeur aux représentants de l’autorité royale de Figeac (Actes du parlement de Paris 1er série de l’an 1254 à l’an 1328, tome II, n° 6291, Paris, 1867)


Dont acte. La tradition relative à Uxellodunum ne figure pas dans ce texte.

En 1361, la charte de Jean II le Bon, mentionne et confirme la charte de 1320.


Le pseudo-vidimus de 1361 n'est connu que par la pseudo-charte de 1320.

En 1369, (avril, novembre), les chartes de Louis 1er, Duc d’Anjou, 2e fils de Jean II le Bon, lieutenant du Roi Charles V le Sage, confirment les précédentes. Elles authentifient la charte de Charles VI d’Octobre 1393, laquelle s’y réfère

Une ou plusieurs chartes datées 1369 ne peuvent pas identifier une charte datée 1393. Au demeurant cette dernière est un pseudo-vidimus qui n'est lui-même connu que par le pseudo-vidimus de 1361 de la pseudo-charte de 1320 : j'ai rappelé tout cela dans le message déjà cité :evil: . Quant aux chartes supposées de Louis duc d'Anjou, sont-elles accessibles ? Ont-elles fait l'objet d'une publication ?

Au XIVème siècle encore, un procès entre les Armagnac et la ville de Figeac mentionne : « … Capdenac, dit Uxellodunum ». (Archives de Figeac) Doat 117 fo. 162


Sur la collection du président de Doat, voir l'importante étude que lui a consacrée H. Omont : les copies effectuées par cet érudit l'ont été à Capdenac en 1667, époque à laquelle la pseudo-charte de 1320 était manifestement connue localement.

En 1443, acte mentionnant la vente du « champ de Cani », situé encore actuellement à Laroque, archives de Mr le curé de Capdenac.) Cani, probablement de Caninius, légat de César.

A vérifier. :? A la suite de M. Villoutreix, j'attribuerais plutôt à ce cani le sens de "rude, raboteux, escarpé" (si du moins la topographie le confirme).

— Au XVIe Marlian parle de Capdenac comme étant Uxellodunum.
— En 1518, Jacques de Genouillac, venu à Capdenac prendre possession de son acquisition, promet devant les consuls et la population assemblés de les laisser jouir de leur privilèges et coutumes.
En 1543, dans l’édition Latine des « Commentaires sur la Guerre des Gaules » sortie des presses de Vascosan, Uxellodunum est placée sur la rive droite du Lot à Capdenac en Quercy.
En 1589, Blaise de Vigenère rapporte que la plus commune opinion place Uxellodunum à Capdenac en Quercy.
En 1634, le duc Henry de Rohan, gendre de Sully, traduit Uxellodunum par Capdenac.
En 1648, Philibert Monnet, dans sa géographie générale des Gaules, place Uxellodunum à Capdenac sur le Lot.
Richelieu a consacré une grande partie de sa vie à renforcer le pouvoir royal, en enlevant aux protestants les restes de leur puissance. Lors du retour d’une expédition à Toulouse, le roi Louis XIII, accompagné de Richelieu, fit une halte à la Madeleine, sur les terres de Capdenac. Dès leur arrivée, ils reçurent l’hommage des échevins de Figeac et Capdenac. À peine débarqué, Richelieu lorgna sur les fortifications de l’ancienne Uxellodunum, et il prit dès lors la décision de faire abattre les remparts de ce nid d’aigle qui pouvait représenter un danger pour la sûreté du royaume. Ne voulant pas attaquer directement Sully, qui était alors seigneur de la place, il décida de faire envoyer des directives par le roi Louis XIII. Les instructions y étaient claires et précises : « Ayant résolu pour le bien de nostre service, le repos et la tranquillité des sujets de ce pays, de raser, démolir et explanir de fond en comble ce qui reste encore des fortifications de Capdenac.
À cette cause, nous vous avons commis et ordonné par ces présentes de vous transporter incontinent en nostre ville de Capdenac, et y étant en la plus grande diligence qu’il se pourra, raser, démolir, de fond en comble les murailles, tours, portes, havre, bastions, tenailles et généralement ce qui reste encore de défense, de fortifications de la ville. Et au lieu où estoit et demeure la citadelle d’icelle explanir et combler les fossés en sorte qu’il en demeure aucune marque et que nostre ville soit ouverte de toute part. » « À ces démolitions et explanations, nous voulons que vous fassiez travailler par corvée tous les habitants, tant de nostre ville que des lieux circonvoisins. » Mais ces ordres se heurtèrent à la mauvaise volonté, puis au refus simple et catégorique des habitants. Ceux-ci se référèrent aux clauses de la charte de 1320, qui les exemptait de toute corvée militaire. (Archives de la ville de Figeac)

En 1715, Pigeniol de la Forge signale le premier les privilèges accordés à Capdenac par Philippe le Long.
En 1717, Capdenac est officiellement nommé Uxellodunum dans les actes de la célèbre Université de Cahors.
En 1723, l’Historien Anquetil place Uxellodunum à Capdenac.
La fontaine romaine dite des anglais, portait en réalité le nom de fontaine de César, c'est tout du moins le nom que lui donne Caylus en 1780 dans son recueil d'Antiquités. (note de Jean Ventach)


Plusieurs des témoignages rapportés dans cette intéressante énumération figurent dans le travail que j'ai déjà cité : nombreux en effet furent ceux qui, à partir du XVIe siècle, voulurent identifier Uxellodunum à Capdenac.

Au vu des pièces du dossier, qui n'apportent aucune preuve irréfragable, dont aucun argument n'est péremptoire et qui a recours, en ce qui concerne la pseudo-charte de 1320 à l'argumentation circulaire déjà initiée par le faussaire supposé au travers de l'utilisation du vidimus au second degré, je reste pour l'instant sur les conclusions développées précédemment.

Cordialement,

André-Yves Bourgès

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Lun 07 Sep, 2009 10:25
de Mathieu de Capdenac
André-Yves Bourgès a écrit:
Au vu des pièces du dossier, qui n'apportent aucune preuve irréfragable, dont aucun argument n'est péremptoire et qui a recours, en ce qui concerne la pseudo-charte de 1320 à l'argumentation circulaire déjà initiée par le faussaire supposé au travers de l'utilisation du vidimus au second degré, je reste pour l'instant sur les conclusions développées précédemment.


Les avantages offerts aux Capdenacois après ces chartes étaient immenses pour l'époque, exemption de corvées et de taille, ce qui n'est pas rien. Des gravures réalisées par Jucundus Veronensis, en 1547 représentent explicitement Capdenac. De toute les façons, que cette charte soit reconnue authentique ou pas, elle ne servira en rien dans le dossier Uxellodunum. Je vous remercie donc pour vos analyses. Le document le plus important et le seul existant pour l'instant relatif au siège d'Uxellodunum reste le livre VIII d'Hirtius et les éléments que l'on retrouve sur le terrain donc essayons de le respecter un peu plus, de l'étudier différemment, il n'a pas été rédigé par César, peut-être faut-il l'aborder différemment. Le but de mon intervention à ce sujet n'est pas de convaincre que Capdenac est l'ancienne Uxellodunum, mais d'émmettre des réserves qui me semblent forts légitimes en l'état actuelle de la recherche. Au passage, merci à DT pour sa "pub" pour le site d'Issollud, qu'il sache que je n'ai rien contre eux et que je respecte tout à fait le travail qui a été effectué sur le site de Loulié, je propose juste aux personnes intéressées par le sujet, de se rendre sur le site d'Issollud et de Capdenac, le meilleur accueil leur sera réservé sur ces deux fabuleux sites du Quercy. Capdenac est quoi qu'il arrive un ancien oppidum d'une grande importance, au vu du nombre de débris d'amphores et de tessons de poteries datables de la Tène (M. Lorblanchet, fouille de sauvetage rapport n° 04474, et rapport n° 04496 de M. Buschenshous) des vestiges gallo-roamains ont été découverts dans un remploi d'une nécropole plus récente. Un gladius hispeniensis fut découvert ainsi que plusieurs pointes de flêches, fers de haches gauloises de pilum, des monnaies gauloises et romaines de diverses époques. Une grande fontaine fortifiée de facture romaine (en attente de confirmation officielle), rappellant un nymphée.
Dans une lettre du 17 novembre 1866 de Fernand de Saulcy à Adrien de Longpérier, il est signalé que l’on a retrouvé en 1866, un grand pot en terre contenant un trésor de 3 000 monnaies gauloises d’argent. Le poids total de cette trouvaille faisait 10 kg, ce butin fut retrouvé dans la propriété de Louis-Antoine Savary (actuelle maison Grégory), qui était à l’époque maire de Capdenac et conseiller général du Lot. Cette prodigieuse découverte se fit lors du creusement d’une cave dans son jardin, le trésor était donc enfoui en plein sur l’oppidum, les pièces étaient des deniers gaulois en argent, et seulement une dizaine de pièces ont pu être sauvées, et sont présentes aujourd’hui au cabinet des Médailles de la Bibliothèque nationale. On sait qu’environs 2 500 pièces partirent à la fonte pour être transformées en orfèvrerie... Je vous épargne tout l'inventaire que nous sommes en train d'effectuer à l'initiative du responsable archéologique du secteur, qui vient tout juste de déclarer l'oppidum de Capdenac en zone archéologique, ce qui n'avait pas encore était fait jusqu'à maintenant, et qui nous a fait perdre énormément d'informations sur le passé de cette

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Lun 07 Sep, 2009 10:50
de Jacques
Mathieu de Capdenac a écrit:Les avantages offerts aux Capdenacois après ces chartes étaient immenses pour l'époque, exemption de corvées et de taille, ce qui n'est pas rien.

Je doute qu'au quatorzième siècle on se soit souvenu de faits survenus près d'un millénaire et demi auparavant...

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Lun 07 Sep, 2009 13:01
de Mathieu de Capdenac
L'homme du XIVe siècle pouvait très bien se souvenir d'un évènement survenu dans l'antiquité, car ils avaient recours aux textes... Bien entendu la tradition orale qui peut survivre plusieurs siècles, est à prendre avec des "pincettes". D'après AYB, ces éléments ne permettent rien de plus que d'affirmer que Capdenac fut de manière certaine considéré comme Uxellodunum à partir du XVIe siècles. Les privilèges de Capdenac quant à eux ont bien existé avant même la charte de 1320, mais à l'heure actuelle il semble que nous ne pouvons pas savoir s'il y était question du passé antique de la cité.

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Lun 07 Sep, 2009 15:00
de André-Yves Bourgès
Mathieu de Capdenac a écrit:D'après AYB, ces éléments ne permettent rien de plus que d'affirmer que Capdenac fut de manière certaine considéré comme Uxellodunum à partir du XVIe siècles.


Il faudrait ajouter "par un certain nombre d'érudits", d'autres prenant à la même époque le parti de Luzech, tel Guyon de Malleville, ou celui du Puy d'Issolud, tel François Junius.

Les privilèges de Capdenac quant à eux ont bien existé avant même la charte de 1320, mais à l'heure actuelle il semble que nous ne pouvons pas savoir s'il y était question du passé antique de la cité.


Il ressort des éléments communiqués que les documents relatifs aux privilèges de Capdenac ne font pas référence à Uxellodunum.

En fait, avant le XVIe siècle, nous n'avons au soutien de la tradition uxellodunoise de Capdenac que la pseudo-charte de 1320.

Le nom d'Exeledunum qui désigne le Puy d'Issolud dans trois chartes de l'abbaye de Tulle en 941, 944 et 945 ne constitue pas non plus un argument péremptoire en faveur de la localisation du site décrit par Hirtius, car, de même qu'il a existé plusieurs Alesia et plusieurs Alisia, il a certainement existé plusieurs Uxellodunum. Quant à la notice du roi Raoul 1er, il s'agit d'un acte "peut-être un peu trop beau pour être authentique dans sa totalité" comme le dit Michel Aubrun.

Je m'en tiens bien sûr ici, autant en ce qui concerne Capdenac que le Puy d'Issolud, à la critique des textes et je ne me place pas sur le terrain archéologique, dont les spécialistes ont sans doute tranché la question.

Cordialement,

André-Yves Bourgès

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Mer 09 Sep, 2009 12:09
de Mathieu de Capdenac
Les doutes de la localisation officielle

Puy d’Issolud n’a jamais été une « ville ». Aucun vestige d’habitation n’a été découvert sur ce plateau, pas plus que les traces de la moindre citerne, bien que ses 80 hectares ne possèdent pas de point d’eau. Il n’est pas entouré par « une seule vallée », où coule « une seule rivière à la racine du mont ». La Tourmente est un ruisseau situé à plus de 200 m. La Sourdoire, plus petite, coule au plus près à 350m. Toutes deux eussent été faciles à détourner par les soldats Romains, rompus à de bien plus importants travaux. A quoi bon détourner des cours d’eau guéables à souhait ? Quant à la Dordogne, elle est à plus d’un kilomètre et ne gênait nullement l’approche de l’oppidum. Il ne servait à rien à César de placer des archers et des frondeurs sur les rives opposées des plus proches cours d’eau, il lui suffisait de les franchir et d’en interdire l’accès aux assiégés.

Aucune fontaine « abondante » ne « jaillit » au « pied du mur de la ville ». Il y n’existe qu’un point d’eau, présumé être la source gauloise et servant de base aux travaux, dont la situation interdit que l’on s’y rende autrement qu’en file indienne. Incapable de subvenir aux besoins des assiégés, il est inaccessible aux chevaux et au bétail. Il n’est pas situé «du côté que laisse libre le circuit de la rivière », la rivière ne faisant aucune boucle autour du site, ni près de cet «espace de 300 pieds», lequel, par la force des choses, n’y existe pas. La « fontaine » présente à Loulié en contrebas du point d’eau, n’a jamais été tarie. Les constructions des ouvrages romains, (agger, tour), doivent être bâties au moins à 100 m des remparts de la ville pour être hors de portée des projectiles des assiégés. De l’agger de 18 mètres, il ne subsiste aucun vestige. Son emplacement est supposé et souvent remis en question. De plus, entrepris à moins de 20 mètres de la fontaine gauloise, pour « dominer le faîte de la fontaine », ces travaux eussent été particulièrement risqués ; Quel intérêt de construire sur l’agger une tour de 10 étages surplombant un point d’eau pratiquement à ses pieds ? La masse de l’agger et ses quelques 80 000 mètres cube de matériaux (selon croquis « officiels ») n’ont laissé aucune trace ni d’extraction ni de déblai.

Près de la fontaine de Loulié, il est impossible de faire rouler des « tonneaux enflammés » sans qu’ils ne se brisent, pas plus qu’il n’est possible à des soldats de « descendre au pas de course » sur cette pente à plus de 80% (chantier de fouilles actuel) !

Cet oppidum ne peut être défendu par 2000 Gaulois face à 30 000 Romains, lesquels avaient des possibilités d’assaut pour investir la place, sans en faire le siège, (comme le montre l’actuelle topographie des lieux et comme l’ont affirmé les experts de l’Ecole de Guerre, en 1997). A l’entour, les camps supposés sont situés plus bas que l’oppidum. Les Romains ne pouvaient donc « voir dans la place ».

« les Romains entreprennent de creuser des galeries vers la fontaine Gauloise, afin de l’assécher ». Etait-il besoin de se lancer dans de tels travaux alors qu’il leur suffisait d’empêcher les Gaulois de se rendre à leur fontaine ? Les galeries dégagées à Puy d’Issolud sont trop élaborées pour de simples canaux de détournement d’eau. La galerie dite de Cessac fait en moyenne 2 m de hauteur pour 1,50 m de largeur. Celle de Brusy, mesure 1 mètre de largeur mais seulement 7 m de longueur. Ces ouvrages, outre qu’ils n’aboutissent pas à la fontaine, sont curieusement situés, l’un (Bruzy), sous l’agger présumé, l’autre, (Cessac), s’éloignant de l’orientation de la fontaine pour opérer un brusque virage dans sa direction. Ces galeries n’ont jamais servi à détourner l’eau de la fontaine, laquelle n’a pu être tarie faute simplement de n’avoir jamais réellement coulé, (sauf en période de fortes précipitations). Il existe à environ 200 m au Sud Ouest de la première, une deuxième fontaine topographiquement semblable, dite de Lafon. Etait-elle dispensée d’agger, de tour et de galeries d’assèchement ? Pour corser le tout, au même niveau géologique une 3ème fontaine analogue dite de la Tournerie, est présente au Sud, … Aux dernières nouvelles ni l’agger ni la tour ne se situeraient aux endroits précisés lors de l’ « homologation » du site, et la fontaine de Loulié ne serait pas la fontaine Gauloise… Pourtant lors de l'officialisation de 2001 ces éléments étaient déclaré, comme ceux du siège de l'an 51 av JC.
« César, en simulant un assaut général, fait cesser le combat et les Gaulois se rangent dans leurs murailles ». Si cet épisode s’était déroulé à Puy d’Issolud, les assiégés se seraient retrouvés à 100 mètres de leur fontaine et du fait que l’artillerie de la tour les empêche de s’y rendre, il n’était plus nécessaire de la tarir. Si « Les Gaulois ne se rendent qu’après le tarissement de leur source », cela implique qu’elle devait être également accessible de l’intérieur de la ville. C’est tout à fait impossible Ici.

On peut s’interroger sur le nombre impressionnant de vestiges d’armement, (plus de 1000 pointes d’armes diverses, dont des armes de chasse à bouts ronds, outils, rejets de coulées, enclume, etc.), trouvé aux environs de la fontaine de Loulié. Les lieux des combats décrits par Hirtius, sont grossièrement circonscrits entre la fontaine et l’agger. Les galeries sont visibles du haut du plateau, et ce ne sont pas des tonneaux qui auraient pu dévaler les falaises, mais plutôt des quartier de rochers, qui auraient anéantis l'avancée des travaux romains. Autre point, plusieurs galeries existent, et mesurent pour certaines, plus de deux mètres de hauteur, aucune ne parvient à une coupure de veines aquifères...
Les archéologues du futur découvriront des dizaines de milliers de douilles d’armes de guerre sur les lieux tels que Canjuers, Virouloux, le Larzac, Caylus, et autres. Ces lieux ne virent pourtant aucune bataille…

Tout ceci est en totale contradiction avec le récit d’Hirtius qui reste le seul témoignage nous permettant de connaître l'existence d'Uxellodunum. Bien entendu, le travail effectué sur le site reste de la plus haute importance, mais ne permettent pas à mon avis (ainsi que celui de beaucoup de monde y compris des scientifiques proches du dossier) d'y voir de manière certaine l'ultime siège de la guerre des Gaules. Libre à tous d'effectuer le voyage sur place et de visiter les sites prétendants après avoir pris connaissance des éléments et publications explicatives, et surtout avec le livre VIII de la guerre des Gaules dans les mains. Cordialement Mathieu www.uxellodunum.org et www.uxellodunum.com

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Sam 19 Sep, 2009 10:28
de DT
Salut à tous,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b7711220m.zoom.r=UXELLODUNUM.f1.langFR
Ne pas oublier le zoom pour avoir plus de précisions sur les fontaines.
A+
ImageImageImage

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Mar 05 Jan, 2010 17:50
de BRONDEL
Je conseille à toutes les personnes interessées par la localisation du site d'Uxellodunum de jeter un oeil sur le site "libresavoir.org". Vous y trouverez la relation des recherches d'André David (l'inventeur de la grotte du Pech Merle à Cabrerets) autour du roc de Colonjat dans la vallée du Vers. Il y raconte également la découverte de la grotte.Bonne visite.

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Dim 10 Jan, 2010 18:47
de BRONDEL
Je conseille d'aller faire un tour sur le site "libresavoir.org". Vous y trouverez un hypothèse au moins aussi vraisemblable que les plus controversées. La démonstration "Roc de Colonjat-Uxellodunum" est convaincante. Le Puy d'Issolu est trop grand pour être défendu par 2000 hommes nuits et jours pndant près de 2 mois.
L'hypothèse de la tour d'attaque de la source sur la route Capdenac-Figeac, au pied d'une pente qui ne risquait pas de résister à au moins 24000 hommes de l'armée de César n'est pas crédible. La description d'Hirtius est très précise. Uxellodunum n'existe qu'à travers elle. Il faut en faire sa "bible". Bonne visite.

MessagePosté: Lun 22 Oct, 2012 10:36
de ejds
Jean-Pierre Girault, pour Archéologia, n°503, pages 38-55, du 04/10/2012, a écrit:
Image

La dernière bataille des Gaulois contre Rome

Le lieu de l’ultime combat des Gaulois coalisés pour résister à la colonisation romaine, Uxellodunum, a fait l’objet d’âpres débats. À l’instar d’Alésia, il est désormais bien localisé.

D’importantes recherches ont mis au jour les structures décrites par César, tels ces longs tunnels de sape creusés par les deux camps, ou l’unique source alimentant l’oppidum en eau, la fontaine de Loulié, que les Romains détournèrent, forçant les Gaulois à rendre les armes. Deux millénaires après la bataille, le point sur une étude passionnante.

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Lun 26 Nov, 2012 21:42
de Bacalaria
Dans ce numéro d'Archéologia, il est affirmé d'emblée au sujet d'Uxellodunum "qu'à l'instar d'Alésia, il est désormais bien localisé". Pourtant, il est impossible d'ignorer qu'il existe de véritables incertitudes sur la localisation de cette fameuse bataille de l'an 51 avant JC.
L'Association Pour Uxellodunum à Capdenac a été créée en 2002 pour mettre en avant les arguments en faveur du site de Capdenac qui a toujours été défendu par de nombreux érudits locaux depuis les recherches publiées par les frères Champollion en 1820.
En plus de la présence à Capdenac de tous ces éléments (fontaine asséchée, tranchées de détournement "tectos cunniculos", etc …), la topographie des lieux, sa superficie et son emplacement sur la vallée du Lot correspondent parfaitement au site d'Uxellodunum ...
Nous vous invitons à consulter en détail notre argumentaire sur le site internet : http://www.uxellodunum.fr.
En 2009, des sondages officiels menés dans le cadre de l'archéologie préventive ont mis au jour des vestiges de maisons gauloises dans l'isthme, proche du hameau de Vic. Plus récemment, en 2012, ce sont les restes du fossé antique d'une longueur de 100 m, taillé à même la roche sur une profondeur et une largeur de 5 m, qui ont été découverts.
Nous nous permettons de rappeler que malgré le fabuleux travail effectué par M. Girault, le site du Puy d'Issolud décrit l'article cité dans le post précédent, n'a pas révélé la moindre trace d'habitation de l'époque concernée par le siège. De plus, sa superficie (80 hectares) semble gigantesque pour les 2000 défenseurs d'Uxellodunum. La rivière n'occupe pas la place indiquée par le livre VIII de La Guerre des Gaules. Il est d'ailleurs impossible de retrouver au Puy d'Issolud les éléments décrits dans ce seul texte contemporain des évènements.
L'Association Pour Uxellodunum à Capdenac, ne remet pas en cause la qualité du travail de J-P Girault, mais souhaite qu'une véritable recherche objective soit engagée sur les divers sites pouvant correspondre à Uxellodunum et sur lesquels des éléments archéologiques importants ont été découverts : Capdenac, Luzech, Cantayrac.
"L'archéologie est une science ou le doute doit être le plus mince possible". Si le moindre trouble apparaît il n'est alors pas permis d'affirmer quoi que ce soit. Pour la localisation d'Uxellodunum au Puy d'Issolud, il semble que l'emploi du conditionnel serait plus approprié en l'état actuel des connaissances.

Re: A la recherche Uxellodunum

MessagePosté: Ven 05 Avr, 2013 19:28
de Yann Gleek
Jacques a écrit: Je doute qu'au quatorzième siècle on se soit souvenu de faits survenus près d'un millénaire et demi auparavant...


Voilà une affirmation bien gratuite.
En quoi serait-il surprenant qu'un tel événement, mené par le plus célèbre de tous les romains et conclu par l'amputation des mains de tous les combattants vaincus ait marqué durablement les mémoires locales ?
A une époque où la télévision et la lecture n'existait pas, nul doute qu'un événement historique d'une telle importance aura longtemps occupé les veillées hivernales de génération en génération.