claudine67 a écrit:d'où notre interrogation : le musée s'est trompé ? ou alors il y avait des chariots gaulois à essieu fixe et arbre tournant sur des étriers ?
Enchanté par ton énigme ! Mais, sauf ton respect, veux-tu parler d'un manège forain ou, par exemple, du
char articulé de Dejbjerg ou peut être aussi de Boé à quatre roues, dont un ingénieux système chevillé du premier essieu de l’avant-train permettait de tourner à volonté et négocier les virages au plus serré ?! Voici pour illustrer un dessin d'un chariot italien par Sandrio page 144 :
Chars, charrettes, chariots, László Tarr, Aux quais de Paris, 1968, 1979, 328 pages :
Une roue gauloise du IVe siècle avant J.C. en bois et clous-caboches métalliques.Quant à la roue du Musée, à moins qu’il s’agisse de la cinquième roue de secours d’un carrosse, on est loin de la roue pleine, qui consiste à scier un tronc d’arbre à bonne épaisseur, ni une roue à rais plus élaboré répondant à des contraintes principales de résistance, de solidité et de pression des charges.
A première vue, la roue est composée de trois masses : une centrale, retenant de part et d’autre deux pièces rondes, probablement emboîtées par mortaises et tenons et chevillées de l’autre côté (?). Un renfort sommaire et grossier de bandes et de cercles de fer cloutées est posée sur la partie centrale, et pour le pourtour.
Telle qu’on le remarque sur la photo pièces en bois dur (chêne ?), la partie carrée centrale ne paraît pas entièrement percée et ne peut laisser le passage à l’axe ou essieu dont les roues, pour des raisons évidentes, demandent à être fixé par des chevilles de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur au besoin. La partie centrale carrée ne montre pas de signe d’usure évidente sur sa partie gauche (emplacement et ou de décochement d’une pièce transversale).
Il faudrait demander l’avis d’un charron, mais il est fort peu probable qu’il s’agit d’une roue de charrette rustique de type fourgon, wagon ou tombereau, utilisée à la campagne pour les travaux agricoles (fourrage, récolte, fumier, bois…) ; mais aussi pour toute autre raison pratique de charroyer de lourds fardeaux (
vehiculum onerarium) lors de la construction de route, enceinte urbaine… et ce par reliefs pentus, sinueux, ornières boueuses…
Le nom romain du chariot de labeur est le
plaustrum ou
veha, dont les parties les plus importantes sont les deux ou quatre roues (
rotae), caisse ou milieu (
capsum ), timon/brancard (
temo), essieu (
axis), joug (
jugum), simple, double…, selon le nombre d’animaux de traits, les époques et les pays (onagres, bœufs, chevaux, ânes…).
On appelait une roue sans rayons (
non radiata)
tympanum, de sa ressemblance avec le fond d’un tambour. Les roues ne tournaient pas autour de l’essieu, mais faisaient corps et tournaient avec celui-ci dans les trous aménagés dans les parois de la caisse ou entre les chevillés. Sans moyeu, ces charrettes roulaient de ce fait, et dit-on, en produisant un fort grincement.
Sources :
ANTIQUITES ROMAINES, ou tableau des mœurs, usages et institutions des Romains ; par Alexandre Adam, Chez Verdière, 1826. Seconde édition, Tome second.
Comme l'indique si bien, et à juste titre, Pierre, il s’agirait plutôt d’un rouage, pièce ou axe de transmission servant à une machine, engin de levage de matériaux ou d’eau, margelle de puits, métier ou engrenage de tour de potier... Enfin, tout ce qui tourne.
Est-il possible d’avoir d’autres photos de cette roue mobile (?), côté jante de fer et surtout le revers caché. Que dit le Musée sur les conditions de la découverte ? Qu’est-il écrit dans l’encart en bas à gauche de la roue ?…