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grève des pédiatres

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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12 messages • Page 1 sur 1

grève des pédiatres

Messagede lopi » Mer 05 Jan, 2005 0:06

Nos enfants pourront-ils se faire soigner?
A l'époque gauloise, devait-on se poser aussi de telles questions? R.Etienne affirme que la médecine de la petite enfance serait le parent pauvre de la médecine antique, et que les médecins seraient les spectateurs des pathologies de l'enfance jusqu'à la puberté.
Pourtant, les demandes de guérisons pour les enfants étaient très importantes, ceci se retrouve au niveau archéologique par un grand nombre d’ex-voto spécifiques, à tel point que J-J. Hatt évoquait l’existence d’un « sanctuaire d’Apollon guérisseur spécialisé en pédiatrie », à propos de Sainte-Sabine (Côte-d’Or).
Ces ex-voto spécifiques sont des représentations de nourrissons emmaillotés.

Répartition des ex-voto « d’emmaillotés » en Gaule (selon Coulon
Bavay (Nord) 1
Beire-le-Châtel 1
Les Bolards ( Nuits-Saint-Georges) 1
Escolives 1
Essarois 2
Forêt d’Hallatte (Oise) 14
Metz 1
Sainte-Sabine (Côte-d’Or) Une vaingtaine
Sources de la Seine 22 1

Importance de l’eau :
La mortalité et la morbidité infantiles, de toute évidence assez élevées, doivent expliquer plusieurs sculptures figurant des enfants emmaillotés. Peut-on rapprocher ces sculptures d'un rite gaulois rapporté par Aristote : « Ainsi, chez beaucoup de peuples barbares, a-t-on coutume, soit de plonger les enfants dans l'eau froide d'un fleuve, soit de les couvrir d'un mince vêtement ; et c'est ce qui se pratique chez les Celtes » (Politique, VII, 15, 2)(Peut-être pour en éprouver la légitimité Anthologie grecque 9, Epigramme 125, datée du IIe siècle av. J.-C). Ce vêtement était très probablement imbibé d'eau.
D'autres auteurs anciens ont parlé d'un rite identique, ils ajoutaient cependant que ce fleuve était le Rhin. Peut-on ainsi établir une relation entre ce rite et le surnom "fils du Rhin", attribué au Gaulois Viridomaros? .

Dans le folklore breton continental, beaucoup de sources et de fontaines sont réputées pour traiter certaines pathologies propres aux enfants :
- S.Denèfle souligne que la demande la plus fréquente aux vertus des sources, est celle de la protection de la santé de l'enfant.
- Les fontaines de Saint-Germain-de-la-mer et de Saint-Jean-Pierre-Fixte, à Matignon (Côtes-d'Armor), ont la vertu de préserver les enfants des coliques .
- La fontaine de Barenton, à Paimpont (Ile-et-Vilaine) passe pour redonner force aux enfants chétifs et malades.
- La fontaine de Saint Nicolas à Gausson (Côtes-d'Armor) est utilisée pour les enfants qui ne marchent pas de bonne heure.
- A Plancoët (Côtes-d'Armor), on plongeait les enfants dans la fontaine de Saint David pour leur donner des forces.

Les pathologies des enfants :
Parmi les grecs anciens, Hippocrate avait constaté qu’il existe beaucoup d’affections particulières aux enfants » (Aphorismes III, 15 ; suit une liste de pathologies). Plus tard, d’autres médecins le souligneront également : Celse, De medicina II, 1, 17- 21 ; Soranos Maladies des femmes II, 19-24...
Cependant, pas besoin d’être médecin pour constater la souffrance d’un enfant malade. Sidoine Apollinaire, évèque de Clermont, eut quatre enfants, un fils et trois filles. Dans une lettre à son beau-frère Agricola, rédigée à Lyon, Sidoine décline une invitation à une partie de pêche : « Je suis retenu chez nous auprès d’un lit de malade, Severina, l’objet de notre commune sollicitude, tourmentée d’abord par les quintes d’une toux tenace est en outre épuisée maintenant par des accès de fièvre, qui s’aggravent chaque nuit ». Sidoine et sa famille quittèrent la ville pour rejoindre leur maison de campagne en Auvergne.
L’inquiétude face à la maladie, est identique que celle face aux accidents, qui pouvaient être graves.
Ausone, à propos du décès accidentel de son petit-fils Pastor, encore enfant : « Tu péris frappé d’une tuile que laissa tomber du haut d’un toit la main d’un ouvrier. Non, ce n’était pas la main d’un ouvrier, c’était la main du sort qui voulait ton sang et qui supposa un coupable » (Parentales, IX).
L’archéologie nous apporte également des arguments en faveur - Les stèles funéraires gallo-romaines
- (CIL XIII, 2219) Murra, un petit Lyonnais de 14 ans, fut, en jouant, mortellement frappé à la tête « par un clou lancé trop vite d’une main égale non ennemie ».
- A Sainte-Colombe, près de Vienne, une épitaphe de Ve siècle ap J.-C. (CIL XIII, 2033 ; ces trois décès en moins d’un mois évoque une épidémie) : « Moi Vitulinus et Martina, père et mère frustrés de ce qui faisait notre gloire, avons consigné sur ce marbre la perte de nos enfants. Trois enfants en Vingt-sept jours ont été déposés ici par nous : notre fils Sapodus qui vécut sept ans et vingt-six jours et nos deux filles Rustica qui vécut quatre ans et vingt jours et Rustcula trois ans et trente trois jours ».
(Voir aussi CIL XIII, 2036)
« Rares sont les stèles indiquant l’âge de décès des petits gallo-romains. Tout aussi rares d’ailleurs, sont les stèles d’enfants parmi les milliers de monoments funéraires retrouvés. Il est clair que l’érection d’une stèle sur la tombe d’un enfant était peu fréquente et en tous cas beaucoup moins courante que pour un adulte. Une attitude somme toute naturelle dans un pays et à une époque ou la mort frappait d’abord les couches les plus jeunes » Coulon.
Les rites funéraires pour les enfants semblent avoir effectivement été différents, non pas parce que l’intérêt qu’on pouvait leur porter était moindre, mais parce que les croyances qui leur étaient associées étaient particulières. On retrouve ainsi des cimétières de bébés

Nous disposons également de matériel osseux pour identifier quelques pathologies infantiles (Momie gallo-romaine de Bourges : petit garçon victime d'un mal de Pott - tuberculose osseuse- ...)

Estimation d’un taux de mortalité
Le taux de mortalité infantile est difiicile à chiffrer, il semble toutefois avoir été important.
Le cimetière des anciens bretons continentaux de Saint-Urnel, sur la commune de Plomeur, fouillé par P.R Giot et J.L Monnier a livré de nombreux ossements d’enfants. A titre d’exemples, dans le rectangle A, qui comprenait 200 à 275 individus, 75 au moins sont des enfants. (Deux individus ont été datés au carbone 14 : 320 ap J.-C. et 550 ap J.-C.. Giot. P.R et Monnier. J.L, Le cimetière des anciens Bretons de Saint-Urnel ou Saint Saturnin en Plomeur (Finistère), Gallia, 35, 1977, pp.141-171.)
Au Champ de l’Image à Argentomagus, sur 143 individus de l’époque gallo-romaine, 28 pour cent étaient agés de moins de 2 ans, 10,5 pour cent de 2 à 6 ans, 7 de 7 à 12 ans, 4,9 de 12 à 18.

Les Celtes et les Gallo-romains n'ont pas eu d'Horus-Mekhenty-Irty donc :shock:

A+
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Messagede ejds » Jeu 30 Mar, 2006 9:02

Concernant la mortalité infantile, on peut aussi prendre en référence celle des enfants de l’empereur romain Marc Aurèle (121-180 ap J.C.) : :shock::shock:

Grandir à Rome, extrait d’Historia, n° 489, Jean-Pierre Néraudau, p. 93.

... Les Romains étaient habitués à l’effrayante mortalité infantile qui ravageait leurs familles. Marc Aurèle et Faustine eurent treize enfants ; ils en perdirent deux à quatre et sept ans, cinq avant trois ans ; des autres, deux seulement parvinrent à l’âge adulte. Qu’en était-il dans les milieux populaires moins bien protégés ? ...

Jean-Pierre Néraudau est l'auteur du livre « Être enfant à Rome », Les Belles lettres (1984), qui a été repris avec mise en page graphique plus sage en couverture par la collection Petite Bibliothèque Payot en 1996 : :shock::shock:

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Messagede Alexandre » Jeu 30 Mar, 2006 12:10

La mortalité infantile était d'autant plus élevée que la naissance était très souvent suivie de sélection. Non seulement les Chinois n'ont jamais eu l'exclusivité de l'élimination préférentielle des filles, perspectives de dot à payer, mais les garçons aussi étaient très souvent sélectionnés et éliminés s'ils étaient jugés chétifs ou mal formés. C'était pour l'essentiel une nécessité sociale dans un monde où l'on mourait jeune et où la société ne pouvait s'embarasser de malades chroniques. Le fait est bien connu à Spartes, mais on en connaît des exemples dans tout le domaine indo-européen, y compris en Bretagne il y a encore quelques siècles.

Chose notable : très souvent, l'enfant était trempé dans une eau froide pour tester sa résistance. Par exemple à Spartes dans les froides eaux qui descendent du mont Taygète, dans le cadre d'une cérémonie en l'honneur de la déesse Artémis. S'il y survivait, ordinairement à l'aube de son neuvième jour, alors seulement il recevait son nom. Le baptème, et le fait que l'on reçoive son nom auprès des autorités religieuses seulement à l'issue de ce dernier sont très vraisemblablement une survivance de ce genre de pratiques.
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Messagede Agraes » Jeu 30 Mar, 2006 12:49

Ne serait ce pas le même thème que l'on trouve avec Achille trempé dans le Styx pour lui assurer l'immortalité ?
http://letavia.canalblog.com
Letavia - Troupe de reconstitution des Bretons armoricains aux alentours de l'an 500.

Benjamin Franckaert (Agraes/Morcant)
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Messagede Alexandre » Jeu 30 Mar, 2006 13:53

Tout à fait : tremper les enfants n'était pas seulement une épreuve plus ou moins ordalique, c'était également vu comme un moyen de leur donner de la force.
Un détail toutefois : plusieurs traditions indo-européennes traitent de la force, de la fertilité ou de l'invincibilité conférée par le fait de se tremper dans le sang d'une créature maléfique. Entre autres : Siegfried se trempant dans le sang du dragon Fafnir, ou la fertilité produite par le sang du taureau céleste immolé par le Mithra du mithraïsme romain, et qui était reproduite dans les rites de ladite religion dont les fidèles dévêtus était aspergés en pluie du sang d'un taureau que l'on immolait au-dessus d'eux.
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Messagede ejds » Ven 31 Mar, 2006 13:12

Alexandre a écrit:Tout à fait : tremper les enfants n'était pas seulement une épreuve plus ou moins ordalique, c'était également vu comme un moyen de leur donner de la force.

Une forme celtique et ordalique de baptême druidique avait semble-t-il lieu :
BAPTÊME (Bain)
3. Quelques textes irlandais font mention d’un baptême druidique sur lequel on ne sait d’autre, si ce n’est qu’il a peut-être existé.
Il est possible toutefois que l’emploi du terme, dans des textes qui sont tous d’époque chrétienne, soit dû seulement à l’attraction du vocabulaire liturgique pour désigner analogiquement une lustration rituelle (LERD, 53-54).

Dictionnaire des Symboles
Jean Chevalier, Alain Gheerbrant - Editions Seghers, 1974, p. 174.

Cette « lustration » est symbolisée lors de la fête d’Imbolc qui a lieu le 1er février. On rapprochera aussi cette pratique dans les textes antiques : :shock:

http://www.arbre-celtique.com/approfond ... t/rhin.php

ou encore sur une forme d’immersion des enfants sur le fil : :shock:

Alternative au "baptême" :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... sc&start=0

Pour revenir à la symbolique de l’eau, les histoires des enfants de l’eau, des sources, des fleuves, des lacs ou de la mer sont captivantes à connaître : :?
Mer.
1. Symbole de la dynamique de la vie. Tout sort de la mer et tout y retourne : lieu des naissances, des transformations et des renaissances. Eaux en mouvement, la mer symbolise un état transitoire entre les possibles encore informels et les réalités formelles, une situation d’ambivalence, qui est celle de l’incertitude, du doute, de l’indécision et qui peut se conclure bien ou mal. De là vient que la mer est à la fois l’image de la vie et celle de la mort.
Les Anciens, Grecs et Romains, offraient à la mer des sacrifices de chevaux et de taureaux, symboles eux-mêmes de la fécondité.
Mais des monstres surgissent de ses profondeurs : image du subconscient, source lui aussi de courants, qui peuvent être mortels ou vivifiants.

2. La mer, dont le symbolisme général rejoint celui de l’eau* et de l’Océan, joue un grand rôle dans toutes les conceptions traditionnelles celtiques. C’est par la mer que les dieux (Tuatha Dé Danann Tribus de la déesse Dana) sont arrivés en Irlande et c’est par la mer que l’on va dans l’Autre Monde.

L’enfant jeté à la mer est aussi un des thèmes mythologiques les plus remarquables, en relation avec le symbolisme de l’eau : Morann, fils du roi usurpateur Cairpre est, à sa naissance, un monstre muet que l’on jette à la mer. Mais l’eau brise le masque, dont son visage était recouvert. Il est recueilli par des serviteurs et, sous le règne du successeur légitime de son père, il devient un très grand juge.

Le fils de la déesse galloise Arianrhod (roue d’argent), Dylan eil Ton, Dylan fils de la vague, va à la mer dès sa naissance et nage comme un poisson.

L’enchanteur Merlin est Mori-genos né de la mer et Pélage (Morien) est Mori-dunon forteresse de la mer.

Un des surnoms gaulois d’Apollon est également Moritasgus qui vient (?) par la mer.

La mer jouit de la propriété divine de donner et reprendre la vie (OGAC, 2,1-5).
L.G.

Dictionnaire des Symboles
Jean Chevalier, Alain Gheerbrant - Editions Seghers, 1974, p. 203.

On reconnaîtra aussi dans la légende de la Dame Blanche Keridwen, Cerridwen… , la guérison ratée de son fils doublement affligé de grande laideur et de peu d’intelligence, la cavalcade effrénée et imagée après Gwion…
Et de ce qui s'en suit, la naissance de Taliesin, qu’elle n’aura le courage de tuer, et dont elle confiera le destin au gré des flots à bord d’un coracle de peau…

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Messagede Taliesin » Ven 31 Mar, 2006 16:34

"L’enchanteur Merlin est Mori-genos né de la mer et Pélage (Morien) est Mori-dunon forteresse de la mer. "

c'est l'inverse, bien sûr :wink:
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
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Messagede ejds » Mar 04 Avr, 2006 17:53

Taliesin a écrit:"L’enchanteur Merlin est Mori-genos né de la mer et Pélage (Morien) est Mori-dunon forteresse de la mer. "

c'est l'inverse, bien sûr :wink:

Affaire à suivre et à débattre, bien sûr, sur : :?

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 8296#38296

En allemand moor veut dire marais, marécage, tourbière. Moora est le nom donné au corps momifié d'une adolescente découverte dans les eaux des marais : :shock::shock:

Les secrets de "Moora", morte il y 2650 ans, peu à peu dévoilés
04-04 15:58:54

http://actu.voila.fr/Depeche/ext--franc ... h5cw9.html

"Moora", dont le corps vieux de 2650 années avait été découvert en 2000 dans un marécage en Basse-Saxe (nord de l'Allemagne), a vécu quinze ans marqués par les privations, selon les résultats des recherches rendus publics mardi par la clinique universitaire d'Hambourg-Eppendorf (UKE).

Des analyses des dents et des os de l'adolescente, dont les restes avaient été retrouvés à Nienburg, ont montré que "Moora" avait souffert de malnutrition jusqu'à l'âge de 11 ans, et qu'elle était morte quatre ans plus tard environ.

"Nous ne pouvons pas encore dire ce qui lui est arrivé, si elle a eu un accident ou si sa mort était une punition" ou un sacrifice, a expliqué le directeur de l'Institut de médecine légale de l'UKE, Klaus Püschel.

Selon le scientifique, le fait que le corps ait été retrouvé est inhabituel, les rites funéraires de cette époque étant plutôt la crémation.

Grâce à une tomographie par ordinateur, les scientifiques espèrent pouvoir reconstituer le crâne de "Moora" et "lui donner un visage", selon le Dr. Püschel.

Mais il faudra encore du temps pour pouvoir reconstituer le corps entier de l'adolescente.

Une partie du corps de "Moora" avait été retrouvée en 2000 dans un marais. La police, croyant à une affaire criminelle, avait transporté le corps à l'Institut médico-légal de l'UKE où il avait été entreposé. En janvier 2005, la découverte d'une main au même endroit avait éveillé l'intérêt des archéologues, qui avaient réuni les éléments du puzzle.

© AFP.

"Moora" soll ein Gesicht bekommen :shock:

http://www.stern.de/wissenschaft/mensch ... l?nv=ct_mt

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Messagede ejds » Lun 22 Mai, 2006 11:35

Squelettes d’enfants dans le sous-sol des habitations

Maladie, mort subite du nouveau-né, maltraitance, accident domestique, homicide, sacrifice rituel …, nombreuses peuvent être les causes réelles, provoquées ou cumulées de mortalités infantiles.

Les lieux et raisons de leurs inhumations aussi :

Henri-Paul Eydoux a écrit:
LES FOUILLES DE MAILHAC

Un étrange catalogue de rites funéraires.

Le Cayla offre, si je peux dire, un étonnant catalogue de rites funéraires. Un jour, au cours d’une fouille à l’intérieur d’une maison de Cayla, les Taffanel sont saisis d’une vive émotion : une main et une mâchoire minuscules, une mince paroi crânienne apparaissent au jour. Elles ne peuvent appartenir qu’à des nouveau-nés. Bientôt de semblables pauvres restes surgissent d’autres habitations. Souvent on en trouve deux ou trois dans une même pièce ; dans une seule salle on en dénombre six. Les corps ont été enfouis à une quinzaine de centimètres sous le sol. Parfois avec eux sont exhumés un petit bracelet ou les restes d’un collier.

Cette inhumation des nouveau-nés dans la maison familiale a été visiblement une pratique généralisée et il faut y voir une pratique de protection du foyer. Mais une question se pose, angoissante : ces nouveau-nés sont-ils morts d’une mort naturelle ou n’auraient-ils pas été sacrifiés ?

Alors on pense aux sacrifices d'enfants dont Carthage avait fait une véritable religion. Après tout, des influences puniques se sont largement manifestées dans la Méditerranée occidentale et il n’est pas exclu qu’un aussi sinistre rite ait débordé jusqu’aux rives languedociennes. En tout cas, cette pratique de l’inhumation des nouveau-nés dans les maisons a été de longue durée. Elle a commencé au début du VIe siècle avant Jésus-Christ et s’est maintenue jusqu’au IIe siècle de notre ère – c’est-à-dire pendant sept siècles.

Henri-Paul Eydoux, Hommes et dieux de la Gaule. Les récentes découvertes archéologiques, Éditeur Plon, 1961, pp. 107-8.

Qui sont les Taffanel :

megaphone.org a écrit:
ODETTE ET JEAN TAFFANEL

Odette TAFFANEL (1915), membre du CNRS, Chevalier de la Légion d'honneur, et son frère Jean TAFFANEL (1917), archéologues autodidactes, qui, les premiers (dès 1929), fouillèrent le site du CAYLA et l'étudièrent toute leur vie avec une compétence scientifique reconnue, comme en témoignent une imposante bibliographie (plus de 50 articles publiés dans des revues savantes), ainsi que le Dépôt de fouilles qu'ils ont créé à MAILHAC même, dans l'ancien couvent St-Joseph, actuellement propriété de l'État français.

Un style typique, le fameux "mailhacien", découvert en 1948 par les Taffanel et reconnu depuis par les archéologues patentés, a donné son nom à une période représentée par des motifs géométriques, humains ou animaliers aux formes sobres et gracieuses, précisant le passage de l'âge du Bronze à l'âge du Fer en Europe occidentale (IX-VIIIs. av. JC.).

La relève est assurée par de jeunes archéologues, tel Thierry JANIN, chargé de recherches au CNRS et maintenant responsable des fouilles de MAILHAC.

On retrouvera aussi cette pratique d’enterrer les enfants au-dessous du sol des habitations dans d’autres civilisations. Ainsi la culture Gumelniţa de Roumanie :

Remarquables sont les enterrements identifiés dans le cadre même des établissements (villages). De nombreux cas de squelettes d’enfants enterrés au-dessous du sol des habitations ont été identifiés et étudiés. Quelques-uns portant des traces évidentes de malformations (Hârşova, Borduşani-Popină), le décès étant dans ce cas le résultat d’une action violente. On ne peut donc exclure l’existence de sacrifices rituels.

http://perso.wanadoo.fr/micu.maille/mon ... elnita.htm
Dernière édition par ejds le Lun 04 Juin, 2012 10:50, édité 1 fois.
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Messagede ejds » Ven 30 Juin, 2006 9:52

Initiée par le muséum d'histoire naturelle de Bourges, le musée archéologique de Vieux-la-Romaine présente à son tour cette exposition itinérante :

AFP, le 30-06, a écrit:
Maternité et petite enfance chez les Romains expliqués en Normandie

Le musée archéologique de Vieux-la-Romaine, situé sur la commune de Vieux, non loin de Caen, présente à partir de samedi une exposition intitulée "Maternité et petite enfance dans l'Antiquité romaine" avec de nombreux objets particulièrement rares.

Une sandalette en cuir, un cercueil en plomb, des biberons et des jouets en terre, des hochets, des stèles funéraires, des ex-voto en métal ou pierre, essentiellement liés à la fécondité, ainsi que des lettres et des poèmes écrits après la perte d'un enfant seront notamment présentés.

L'exposition, jusqu'au 31 décembre, permet de mieux comprendre le rôle de la femme dans l'Antiquité romaine, l'accouchement, les premiers mois du nouveau-né et la mortalité infantile, qui touchait un enfant sur deux avant un an.

"A cette époque, les femmes devaient absolument donner des filles ou des fils, pour la gloire de Rome, à leurs époux, c'était un devoir civique", explique Emmanuelle Amsellem, responsable du musée.

"Mais les femmes redoutaient cela car une grossesse pouvait très mal se passer et l'accouchement aussi", souligne-t-elle, en ajoutant que les bébés étaient mis à la diète pendant deux jours et emmaillotés pendant 40 jours, afin d'empêcher toute déformation du corps.

Créée par le service d'Archéologie municipal de Bourges (Cher), l'exposition présente des objets recueillis auprès de 26 musées ou sites archéologiques en France et à l'étranger.

© AFP.
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Messagede Marc'heg an Avel » Ven 30 Juin, 2006 10:01

Alexandre a écrit:Tout à fait : tremper les enfants n'était pas seulement une épreuve plus ou moins ordalique, c'était également vu comme un moyen de leur donner de la force.


----------------

C'est ce qui a provoqué, a contrario, la vulnérabilité d'Achille !

JCE :)
"Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".

Hugues de Saint-Victor.
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Messagede Alexandre » Ven 30 Juin, 2006 19:44

Comme celle de Siegfried. Mais on touche là à un autre thème important de l'imaginaire indo-européen, celui de l'invulnérabilité conditionnelle.
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