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La paix celtique

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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55 messages • Page 4 sur 4 • 1, 2, 3, 4

Messagede Kambonemos » Jeu 13 Déc, 2007 13:32

Bonjour,


Muskull parle de :

Fêtes de printemps en l'honneur d'Artémis où l'on sacrifiait un cerf.


A noter que l'on a représenté quelques fois le char d'Artémis tracté par des cerfs (non pas des rennes!). Le cerf est principalement le symbole du renouveau, à cause de ses bois qui tombent et repoussent chaque année ; le chariot de Hochdorf pourrait se rapprocher de ce symbolisme...

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Messagede Muskull » Jeu 13 Déc, 2007 16:01

Chez les Meldes aussi on harnache les cerfs . :shock:
Une sépulture de cerf harnaché a été découverte. Elle est datée grâce au radiocarbone de 80 + 40 après J.C.
Le cerf, un mâle de 8 ans, a été placé dans une fosse creusée très étroite. Le caractère exceptionnel de cette découverte a conduit les archéologues à un examen détaillé du squelette. Il a révélé :
Ø Des traces d’usure sur les dents de la mandibule. Cette usure a été interprétée comme la conséquence d’un harnachement d’animal appelant.
Ø La déformation de la partie supérieure de la mandibule due à un harnachement pour attelage.
Ø La déformation des phalanges, signe que le cerf a été parqué.

Ce type de sépulture se rencontre en contexte gaulois mais n'’était, pour le moment, pas connu pour la période gallo-romaine.
D'’autres sépultures de cerf harnaché sont connues dans l’Aube et dans la Marne. Elles constituent un trait de culture gaulois et gallo-romain. Le faible nombre de découvertes de ce type interdit pour le présent de tirer d’autres conclusions.

http://www.ville-creteil.fr/PDF/PDF-cv/archeologie.pdf

Bon, tout cela ne nous dit pas si le chariot de Strettweg représente un rituel guerrier avec sacrifice du cerf mais que c'est "possible". :wink:
Ce cerf blanc qui guide les chevaliers d'Arthur à l'air d'être une très vieille histoire.

Un homme du Hochdorf vers - 580

Image
D'autres images sur le site:
http://www.keltenmuseum.de/dt/grab/grab.html
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Messagede Muskull » Jeu 13 Déc, 2007 17:54

Restons un peu sur le thème du char solaire.
Dans les données d'espace-temps du sujet, le Danemark n'est pas bien loin et l'âge de bronze non plus...
Le char solaire de Solvogn
Image

W. Kruta signale que ce culte solaire existait déjà en Europe dès 3000 avant JC, d'autres auteurs le relie aux "barques solaires" que l'on trouve sur les pétroglyphes scandinaves.
Si nous sommes malheureusement démunis face à l'énigme que constitue la signification de la plupart des motifs géométrique des celtes de l'époque hallstattienne, il paraît évident que leur fonction n'était pas purement décorative. On retrouve cependant ça et là quelques représentations figurées qui confirment l'importance et la prévalence de thèmes liées à un culte solaire apollinien dont les lointaines racines remontent au III° millénaire et qui fut au millénaire suivant commun à la majeure partie de l'Europe.../...
- Il ne s'agit donc pas de l'apparition d'une nouvelle religion, mais de celle de l'expression figurée des croyances préexistantes par de nouveaux moyens. W. Kruta 2007
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Messagede Sedullos » Ven 14 Déc, 2007 0:36

Kambonemos a écrit:Bonjour,


Muskull parle de :

Fêtes de printemps en l'honneur d'Artémis où l'on sacrifiait un cerf.


A noter que l'on a représenté quelques fois le char d'Artémis tracté par des cerfs (non pas des rennes!). Le cerf est principalement le symbole du renouveau, à cause de ses bois qui tombent et repoussent chaque année ; le chariot de Hochdorf pourrait se rapprocher de ce symbolisme...

A+


Salut,
Non, le chariot de Hochdorf n'a rien à voir avec les cerfs, il s'agit du chariot de Strettweg.

Très beau dessin, Muskull, le personnage porte toute la "panoplie" en fait très peu guerrière du Prince, chapeau, poignard, arc et carquois, plus le matériel de pêche, les hameçons... et les chaussures recouvertes de feuilles d'or comme le poignard. :124:

Le blanc cerf de la Quête arthurienne a toutes les chances d'être le Christ lui-même.
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Messagede Muskull » Ven 14 Déc, 2007 15:28

Mille ans avant que le prince n'aille à la pêche avec ses chaussures dorées :D des astronomes scrutaient le ciel et ses mystères. De même qu'ils étaient sans doute les héritiers des constructeurs de Stonehenge I, il est tout à fait possible que les druides aient hérité de leur savoir.
Leurs calculs ne manquaient pas de précision. :shock:

Le disque de Nebra: un calendrier agricole?
Image
Aujourd’hui, tous les archéoastronomes s’accordent à reconnaître les Pléiades sur le disque. La même unanimité n’existe pas pour les autres objets, tels le « Soleil » ou la «Lune», pour lesquels je proposerai une interprétation à la fin de ce texte.
L’arc d’or à droite et celui qui lui faisait face (attesté par les gorges où il était accroché) représentent les parties de l’horizon où, dans cette région de l’Allemagne, le Soleil se levait et se couchait, il y a 3 600 ans (voir la figure 3). Ce fait est attesté par l’angle d’environ 82 degrés, que couvrent
ces segments d’horizon. Nous avons déterminé la latitude du point à partir duquel les couchers et levers du Soleil couvraient 82 degrés sur l’horizon il y a 3 600 ans, et trouvé qu’elle est proche de celle de Nebra.
Le croissant inférieur présente deux particularités. Il est d’abord divisé en trois par des rainures et il est le seul objet à l’être. Ensuite, il est entouré d’un grand nombre de petites stries. Or, on connaît un grand nombre d’images comparables datant de l’âge du bronze: toutes représentent une barque solaire. Dans la mythologie de l’Égypte ancienne, une telle barque transportait le Soleil de l’Ouest à l’Est pendant la nuit. On la dessinait toujours entourée de petites stries pour figurer les rames.

Une étude de Wolfhard SCHLOSSER, professeur d’astronomie à l’Université de la Ruhr (Bochum) pour la revue "Pour la science" 2004.
http://www.arte.tv/static/c4/av_humaine/schlosser.pdf
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Messagede Muskull » Lun 17 Déc, 2007 17:13

Argument:
Si nous sommes malheureusement démunis face à l'énigme que constitue la signification de la plupart des motifs géométrique des celtes de l'époque hallstattienne, il paraît évident que leur fonction n'était pas purement décorative. On retrouve cependant ça et là quelques représentations figurées qui confirment l'importance et la prévalence de thèmes liées à un culte solaire apollinien dont les lointaines racines remontent au III° millénaire et qui fut au millénaire suivant commun à la majeure partie de l'Europe.../...
- Il ne s'agit donc pas de l'apparition d'une nouvelle religion, mais de celle de l'expression figurée des croyances préexistantes par de nouveaux moyens. W. Kruta 2007

Donc il peut être intéressant de voir ce qui s'est passé avant l'âge de fer pour essayer de se donner une idée de ce qu'a pu être ce "culte solaire".
Or la "culture d'Unetice" est signifiante à ce propos.

Ma Bohême, ma Bohême... :96:
Il est d’usage de distinguer dans l’âge du bronze européen trois stades successifs : l’ancien, le moyen et le final.

Au stade du Bronze ancien, que l’on peut dater en moyenne de 1900 à 1500 avant J.-C., l’étain apparaît dans les alliages qui remplacent la gamme des cuivres du Chalcolithique. Les armes se perfectionnent ; les poignards triangulaires garnis de rivets à la garde le disputent aux lames à languette en cuivre. Toute une série de haches munies de rebords se substitue aux haches plates, la parure se diversifie et les premières épingles en bronze concurrencent l’usage de l’os. Le rite des sépultures individuelles se développe, aboutissant tantôt à des cimetières de tombes et coffres, tantôt, sous des formes « princières », à la construction de grands tumulus. Parmi les groupes culturels du Bronze ancien, quelques centres semblent avoir joué un grand rôle dans la diffusion des nouveautés.
De Bohême, le groupe d’Unetice va rayonner sur toute l’Europe centrale et donner lieu à la naissance de centres dérivés : celui de Leubingen en Saxe, à grands tumulus recouvrant des maisons funéraires en bois, ou celui de Straubing, en Bavière, dont les artisans fabriquent en série des bracelets formés d’un jonc de bronze enroulé en spirale. Les productions unéticiennes, poignards ou haches, atteignent les Pays-Bas, la France et même la Grande-Bretagne. En Suisse et dans la vallée du Rhône, la civilisation de Saône-Rhône emprunte également à Unetice, mais sait s’en démarquer par la production de très beaux poignards décorés à manche en bronze, d’épingles et de haches à rebords originales et d’une céramique particulière comprenant de grandes jarres ornées de cordons. Des Alpes italiennes nous proviendraient les premières roues en bois à rayons, retrouvées dans les lacs.
Au sud-est de la péninsule Ibérique, El Argar est un centre de production d’argent, bandeaux à palettes ou torsades que l’on retrouve dans les sépultures en coffres ou en jarres, relevant d’un rite d’origine orientale. La quête de l’ambre, du cuivre, de l’or et de l’étain entraîne la richesse des populations riveraines de la Manche et de la mer du Nord. Les civilisations jumelles du Wessex anglais et de Bretagne inhument leurs petits seigneurs dans des tombes sous tumulus avec un mobilier parfois somptueux, de magnifiques flèches en silex, des armes en bronze rehaussées d’or et même de la vaisselle en métal précieux. L’Irlande exploite intensivement son cuivre et produit les célèbres lunules, gorgerins d’or exportés ou imités sur le continent. Les derniers grands temples mégalithiques comme Stonehenge au Wessex, destinés au culte solaire, sont achevés.

Au Bronze moyen (1500-1100) se perfectionne la production métallique : épées, pointes de lance à douille, haches à talon et ailerons , etc. La vie reste agricole et pastorale dans de modestes villages de huttes en bois dans les régions tempérées ou de cabanes en pierres dans les pays méditerranéens. La civilisation des tumulus (Hügelgraberkultur) recouvre la majeure partie de l’Europe avec de nombreux faciès régionaux. La poterie est « excisée » pour faire surgir en relief les décors géométriques. De Haguenau en Alsace proviennent de magnifiques jambières à spirale en bronze.
Dans la zone atlantique, les derniers tumulus sont remplacés par des incinérations en urnes. Les peuples de la Méditerranée utilisent des poteries à anses surmontées de boutons ou d’appendices facilitant la préhension (Polada, Italie du Nord).
En Corse s’élèvent des menhirs sur lesquels sont gravés des guerriers armés d’épées et coiffés de casques à cornes. Le bronze nordique apparaît. Dans les cercueils de chêne, les vêtements de laine et de lin se sont conservés : petites jupes à franges ou longues robes assorties à des pull-overs pour les femmes, toge et cape pour les hommes coiffés de bonnets de laine à armature d’écorce, les femmes portant des résilles. La mythologie s’enrichit ; le chariot de Trundholm porte un disque d’or tiré par un cheval de bronze. Le feu, le cheval, le char, le soleil, ces thèmes cultuels viennent s’associer aux anciens rites de fertilité encore en usage : cornes votives que l’on retrouve dans les sanctuaires alpins (Mont-Bégo, Val Camonica).

Le Bronze final (1100-700) est une période complexe de mutations variées. Dans les champs d’urnes, sépultures à incinération, les urnes funéraires sont accompagnées de vases à offrandes ou d’armes parfois brisées. De multiples « vagues de champs d’urnes » ont été reconnues en Europe. À l’ancienne théorie d’une origine lusacienne, on préfère celle de groupes originaires d’Allemagne du Sud. Mais, plus qu’un phénomène de migrations successives, il semble que les mutations se soient produites par simples échanges commerciaux ou culturels entraînant un passage graduel des groupes des tumulus du Bronze moyen à ceux des champs d’urnes.
Le mobilier de la nécropole de la Colombine (Yonne) donne ainsi un exemple de métissage entre les deux types de civilisation : si une défense de sanglier enchâssée de spirales en bronze est un bijou typique du Bronze moyen, les céramiques globuleuses à décor cannelé annoncent le renouvellement de l’art céramique. Près des sépultures à incinération parfois entourées de fossés rituels sont aménagés des enclos jouant le rôle de sanctuaires (Champagne).
Dans les palafittes, ou villages sub-lacustres des Alpes, une énorme production métallique fournit la « pacotille des champs d’urnes », épingles, rouelles, pendentifs, etc., mais aussi haches et épées à manches de bronze. Les faucilles produites en abondance (dépôt de Briod, Jura) témoignent à la fois de l’importance de l’agriculture et de l’utilisation permanente du métal pour les objets les plus usuels. Dans la zone atlantique, on connaît les populations du Bronze final surtout par leurs dépôts d’objets en bronze : épées à pointes rétrécies, dites en langue de carpe, ou haches à ailerons et à douille. Quelques sépultures en urnes viennent se mêler à des tombes ou tombelles très pauvres. C’est au Bronze final que se développent certains aspects originaux de l’architecture mégalithique méditerranéenne :
talayots des Baléares, torres de Corse ou nouraghes de Sardaigne, qui se prolongent à l’âge du fer.
Jacques Briard


J'ai mis du temps à trouver un article adéquat car sur le net y'a pas grand chose. :?
Alors, déjà des celtes ou encore des "protos celtes" ?
Personnellement je pense, du moins en Europe Centrale, que les langues celtiques étaient déjà largement utilisées.[/quote]
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Messagede Pierre » Lun 17 Déc, 2007 22:39

Muskull a écrit:Personnellement je pense, du moins en Europe Centrale, que les langues celtiques étaient déjà largement utilisées.


Ah :shock: ,

Serait-ce les fameux Celtes qui envahissent l'Europe de l'Ouest ?

Without Comment :lol:

@+Fourbos


Bon, je te prépare un fil sur "les migrations statiques" :wink:
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Messagede Muskull » Mar 18 Déc, 2007 11:53

Salut Pierre,
Je n'ai jamais parlé d'invasions, je spéculais seulement sur cet extrait du texte de J. Briard:
Le Bronze final (1100-700) est une période complexe de mutations variées. Dans les champs d’urnes, sépultures à incinération, les urnes funéraires sont accompagnées de vases à offrandes ou d’armes parfois brisées. De multiples « vagues de champs d’urnes » ont été reconnues en Europe.
À l’ancienne théorie d’une origine lusacienne, on préfère celle de groupes originaires d’Allemagne du Sud. Mais, plus qu’un phénomène de migrations successives, il semble que les mutations se soient produites par simples échanges commerciaux ou culturels entraînant un passage graduel des groupes des tumulus du Bronze moyen à ceux des champs d’urnes.

Je cherchais des cartes pour y voir un peu plus clair et je suis tombé sur ces pages d'Olivier Buchsenschutz:
L’apport de la cartographie à l’étude des sociétés sans écriture: l’exemple des Celtes de l’âge du Fer
http://mappemonde.mgm.fr/num11/articles/art06305.html
Conclusion

L’analyse spatiale a devant elle un beau champ d’expérience en archéologie. Elle ne dispense pas d’un dépouillement et d’une publication des données de base. La précision topographique peut être aussi bien la commune que le kilomètre, du moment qu’elle est homogène, explicite et adaptée à l’échelle de travail. Le choix des critères descriptifs doit être mis au point en fonction de l’état du corpus, et être strictement adapté aux questions posées, aux objectifs de la recherche. Le fichier exhaustif n’existe pas, surtout dans une discipline où la réponse «je ne sais pas» est fréquente. Débarrassée de présupposés idéologiques et fondée sur une comptabilité rigoureuse des données, l’approche spatiale est un outil fondamental pour analyser les sociétés sans écriture. L’évolution des pratiques symboliques, et les emprunts réciproques d’un groupe à l’autre sont observables depuis que l’on dispose d’une analyse rigoureuse des contextes de découverte, habitats, sépultures ou sanctuaires.

Ch. Grataloup posait, il y a quelques années, le problème de la relation entre les données archéologiques, analysées dans le vaste espace européen pour la période encore quelque peu mythique de mise en place des peuples à l’âge du Bronze, et la reconstruction des sociétés. Il attribuait aux datations physiques désormais acquises et aux analyses génétiques en cours le renversement de constructions traditionnelles fondées seulement sur des préjugés classiques, tels que le «ex oriente lux». La contestation de paradigmes tels que l’opposition civilisé/barbare, ou l’idée de progrès linéaire, qui ont stérilisé notre appréhension de l’espace et du temps pour ces périodes anciennes, ont joué à mon avis un rôle moteur, les mesures ont servi à faire passer ces idées auprès des derniers tenants de la vision classique. Nous avons cherché à montrer ici que pour l’âge du Fer, sur lequel des données sont plus nombreuses mais les témoignages écrits encore très rares, on pouvait construire une géographie et une histoire des groupes humains sinon très précises, du moins débarrassées des mythes sur lesquels nos propres sociétés ont construit leur identité. L’archéologie replacée dans l’espace et le temps, à l’échelle anecdotique comme à celle des grands mouvements séculaires, peut offrir une vision fiable des sociétés.
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Messagede Muskull » Mar 18 Déc, 2007 17:13

Remettre en cause les schémas interprétatifs
Le domaine funéraire peut indirectement refléter la richesse des populations qui ont conduit les obsèques, leur organisation sociale, et leurs relations avec les civilisations voisines: tout le monde se souvient de l’exemple du vase de Vix, le plus grand exemplaire de vase en bronze grec connu, qui a été découvert dans une tombe de l’âge du Fer en Bourgogne. Sa présence sur la haute Seine est expliquée par le rôle que cette vallée aurait joué sur la route d’exportation de l’étain entre les côtes atlantiques et l’Italie. Cette interprétation économique est acceptable, mais la lecture des cartes de répartition des rituels aristocratiques en France septentrionale à la transition des VIe et Ve siècles avant J.-C. ne dessine pas la belle auréole qu’on attendrait de la Méditerranée jusqu’au Nord de l’Europe à travers le réseau des fleuves et des vallées. S. Verger (1995) a montré que plusieurs rituels se disputaient la faveur des familles aristocratiques — ici, l’inhumation sur un char, là, l’incinération déposée dans un vase en bronze, ailleurs, on combine avec les pratiques précédentes la construction d’un énorme tertre de terre; non seulement la répartition de ces sépultures est aléatoire dans l’espace (fig. 11), mais encore elle varie rapidement d’une génération à l’autre, dans un même groupe de sépultures qui, comme les analyses ADN tendent aujourd’hui à le confirmer, abritent les membres successifs d’une même famille.

11. S. Verger (1995): les réseaux et les modes des aristocrates ne se laissent pas expliquer simplement par la géographie
[voir la carte sur le lien précédent]

Après avoir privilégié les théories invasionnistes, sans doute avons-nous exagéré dans nos interprétations les facteurs économiques fondés particulièrement sur les importations. On pourrait faire les mêmes réserves sur les cartes de répartition des amphores au cours du IIe siècle avant J.-C. en Gaule et en Grande-Bretagne: la pratique de boire, au cours de banquets exceptionnels, le vin de centaines d’amphores et de les laisser sur place en pleine campagne a créé des cartes spécifiques, qui ne peuvent pas être interprétées en termes économiques. Elles ne doivent surtout pas être confondues avec les cartes de répartition des tessons d’amphore recueillis dans les habitats ordinaires, qui eux révèlent des courants commerciaux faciles à suivre du lieu de production jusqu’aux zones de consommation.
O. Buchsenschutz

La démarche est très intéressante, s'abstraire des anciens dogmes et tout "remettre à plat". C'est une application de l'analyse philosophique appliquée à l'histoire et l'archéologie.

Ces "querelles familiales" quant aux modes d'inhumation est des plus révélatrices. Si la stabilité des populations est avérée à cette époque, il n'en est pas de même des influences culturelles qui "bouillonnent". C'est aussi révélateur des temps de paix, en temps de trouble ou de guerres, les sociétés se resserrent sur leurs traditions.
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Messagede Sedullos » Mer 19 Déc, 2007 14:28

Sedullos a écrit:
Taliesin a écrit:
Muskull a écrit:
En fait, je pense, ce Maponos hallstattien est syncrétique et qu'il représente à la fois le Lug, Dagda et Ogme des mythes irlandais.


alors, il se serait dispersé sous l'effet de la conquête romaine, et divisé en trois dieux ?
Lugh et Ogme ont des équivalents gaulois, Lug et Ogmios
Le Dagda a pour correspondant continental Sucellos, Taranis, peut-être Esus (selon Claude Sterck)
Maponos est le dieu-fils, le Dagda/Sucellos est le dieu-père. Si on les confond, comment l'un peut-il engendrer l'autre ?
Si les Celtes ont différencié leurs dieux, c'est qu'ils avaient des raisons. Et il en faut de meilleures encores pour les syncrétiser. Là, j'en vois pas....


Une des difficultés réside dans le fait que l'on n'a pas une équivalence terme à terme entre la triade irlandaise Lug, Dagda, Ogme et la triade gauloise Taranis, Esus, Teutatès. Et je pense que tu as raison de souligner que les fonctions père/fils ne sont pas interchangeables.
D'autant qu'on a en Irlande avec le récit de Mider des éléments sinon d'une lutte, tout au moins d'une rivalité entre le Dagda et Oengus, le Mac Oc qui va finir par lui extorquer le sid du Brug na Boyne.


Salut à tous,
Je reviens pour corriger une bêtise.

C'est Elcmar qui est le possesseur du sid de "Brug na Boyne" et Aenus/Oengus le Mac Oc va s'en emparer avec la complicité du Dagda.
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