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Sociétés antiques indo-européennes et féodalité

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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11 messages • Page 1 sur 1

Sociétés antiques indo-européennes et féodalité

Messagede Taliesin » Dim 05 Fév, 2006 17:45

Mont a ra tudoù ? :D

C'est dimanche, et hop : nouveau sujet, déjà effleuré dans d'autres fils, mais qu'il serait peut-être intéressant d'approfondir.

Il semble qu'il y a certains points communs entre l'organisation, mythique ou réelle, des sociétés IE et les valeurs exprimées par l'aristocratie féodale au Moyen Âge central (11ème-13ème siècles).
Certaines pratiques féodales semblent correspondre à des rites IE, ou du moins celtiques.

quelques exemples à développer :

les trois ordres féodaux / la tripartition indo-européenne
le suzerain féodal / le rôle du roi IE
la "largesce" / le don
l'adoubement / les rites initiatiques de passage à l'âge adulte ??
la "chasse aux épouses" / la quête de la souveraineté ??
l'amour courtois / l'initiation par les femmes ??
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
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Messagede Professeur Cornelius » Dim 05 Fév, 2006 17:57

Excellentissime sujet, mon bon Taliesin.

Les rapports entre la trifonctionnalité IE et la théorie médiévale des trois ordres ont été souvent évoqués. Il me semble difficile de nier une parenté. Maintenant, selon quelle filiation intellectuelle et culturelle l'ancienne pensée IE est arrivée dans les cerveaux du clergé occidental, c'est une question difficile.

A lire, évidemment : Georges DUBY, Les trois ordres, ou L'imaginaire du féodalisme, éd. Gallimard, 1978.

Quatrième de couverture
Pour se situer eux-mêmes et pour situer les autres dans la complexité des relations sociales, les hommes se réfèrent à des schémas classificatoires simples qui constituent l'armature maîtresse d'une formation idéologique. Ces figures imaginaires s'accordent au concret des rapports de société. Elles tendent évidemment à fixer ceux-ci. Encore doivent-elles s'ajuster à l'inéluctable évolution de ces rapports. L'une de ces figures a tenu dans l'histoire française un rôle déterminant puisqu'elle a fini par prendre corps dans des institutions et que l'"ancien Régime" s'est construit sur elle : c'est l'image d'une société où les hommes se répartiraient en trois ordres hiérarchisés, ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui travaillent. Se gardant bien de l'isoler du système global où il s'insère, Georges Duby s'efforce de comprendre pourquoi le schéma trifonctionnel, porté par le mouvement d'ensemble de l'économie, de l'organisation politique et de la culture, parvint à s'imposer dans le nord de la France durant le XIe et le XIIe siècle. Il fait apparaître ainsi la manière dont la société féodale s'est elle-même pensée. Ce livre très personnel marque un tournant décisif dans l'orientation de la recherche et de l'écriture historiques. L'éminent médiéviste a l'art d'associer ses lecteurs, sans jamais les dérouter, aux démarches de l'érudition. Georges Duby pourtant ne s'adresse pas aux seuls spécialistes de l'histoire sociale. Les problèmes qu'il pose, les très amples perspectives ouvertes par ses méthodes et ses réflexions captiveront tous ceux qui s'interrogent sur l'intervention de l'imaginaire dans le fonctionnement des sociétés ---.

SDM
Georges Duby mène une importante et minutieuse enquête sur les mentalités médiévales à partir de deux courts textes latins qui rappellent que la société chrétienne de l'époque, qui forme un tout, est divisée en trois ordres, inégaux en dignité: ceux qui prient, ceux qui combattent, ceux qui cultivent la terre pour nourrir les précédents. Sur cette triple assise, l'auteur, au prix d'un patient travail d'analyse de textes et de récolement, servi par sa parfaite connaissance de la vie économique et sociale du Moyen Age, rend cette idéologie trifonctionnelle à son milieu et à sa destination. Ce nouveau livre de Georges Duby, d'une très grande rigueur, contribue à rendre le Moyen Age à lui-même, dans sa différence irréductible.

http://www.amazon.fr/exec/obidos/tg/det ... -1489000#6

A noter que cette doctrine des Trois Ordres n'est pas à proprement parler la féodalité, qui est fondée sur les rapports entre le seigneur et son vassal. Féodalité et doctrine des Trois Ordres sont les deux fondements de la société médiévale.
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Messagede Professeur Cornelius » Dim 05 Fév, 2006 18:24

Sur la féodalité, l'ouvrage abordable de référence est certainement :

QU’EST-CE QUE LA FEODALITE ?

F. L. GANSHOF, 1944, rééd. Hachette Pluriel 1982

Quatrième de couverture :
C’est à partir de l’analyse des rapports qui lient le vassal à son seigneur que F. L. Ganshof reconstitue la société féodale, dans une étude envisagée ici du X° au XIII° siècle et plus particulièrement en France et en Allemagne. L’auteur, tel un guide, nous introduit au monde féodal et à son organisation politique et sociale : description des institutions, citation d’exemples vivants, cet ouvrage s’enrichit de notes d’érudition et des résultats des dernières recherches scientifiques. Classique de l’histoire médiévale sans cesse recommandé par les plus grands médiévistes, cet ouvrage est un véritable instrument de référence, dense, précis et soigneusement mis à jour.



TABLE DES MATIERES

Avertissements des troisième, quatrième et cinquième éditions

Introduction générale

Première partie. Les origines

- La formation des clientèles dans la monarchie franque à l’époque mérovingienne
- La recommandation
- Le bénéfice

Deuxième partie. La féodalité carolingienne

Introduction
Chapitre premier. – Les institutions féodo-vassaliques sous les premiers carolingiens
- L’union de fait entre la vassalité et le bénéfice. Diffusion de ces institutions
- Relèvement du niveau social des vassaux

Chapitre II. – Les institutions féodo-vassaliques sous Charlemagne et sous ses successeurs
- Terminologie
- Diffusion intensifiée de la vassalité et du bénéfice
- Les vassaux royaux
- Vassaux d’autres seigneurs
- Actes créateurs des relations vassaliques
- La recommandation
- Le serment de fidélité
- Liberté d’action des parties
- Service des vassaux
- La subordination du vassal à son seigneur
- La notion de fidélité
- Vassaux « chasés » et vassaux « non chasés »
- Le bénéfice du vassal
- Union de droit entre la vassalité et le bénéfice
- Droits des parties sur le bénéfice
- Le problème de l’hérédité du bénéfice
- Pluralité d’engagements vassaliques

Chapitre III. – L’action des relations féodo-vassaliques sur la structure de l’Etat
- La place de la vassalité dans l’Etat carolingien
- Le bénéfice et l’honor
- Le seigneur s’interpose entre son vassal et le roi
- Le rôle des vassaux royaux
- Importance du lien féodo-vassalique comme frein à la dislocation de l’Etat


Troisième partie. La féodalité classique

Introduction

Chapitre premier. – La vassalité
- Terminologie
- Le contrat vassalique
- L’hommage
- La foi
- L’osculum
- Baisement du pied
- Exceptions
- Actes écrits
- Hommage servile
- Effets du contrat vassalique
- Le pouvoir du seigneur
- Obligations des parties
- La fidélité du vassal
- Auxilium
- Consilium
- Vassaux ne devant pas de service
- Objet de l’obligation du seigneur
- Seigneurs et arrière-vassaux
- Rupture d’engagements
- Sanctions
- L’hérédité
- Pluralité d’engagements
- La ligesse

Chapitre II. – Le fief
- Terminologie
- Objet de la concession en fief
- Types divers de fiefs
- L’investiture
- Actes écrits
- Renonciation au fief
- La mouvance
- Droits des parties sur le fief
- Droit de disposer du fief
- L’hérédité du fief
- Le relief
- Le régime successoral du fief
- Fief échéant à un mineur
- Fief échéant à une femme
- Les sous-inféodations
- Le droit d’aliéner

Chapitre III. – Les relations entre la vassalité et le fief
- « Réalisation » des relations féodo-vassaliques
- Le fief, raison d’être de la fidélité et des services du vassal
- Relation entre la concession de fief et l’hommage
- Relation entre la concession de fief et la foi
- Le service du vassal rattaché au fief
- Le fief, cause de l’obligation du vassal
- Autres phénomènes de « réalisation »
- L’hommage et la foi, formalités préalables à l’obtention du fief

Chapitre IV. – Les relations féodo-vassaliques et l’Etat
- Fief et justice
- La juridiction féodale
- Les relations féodo-vassaliques dans le cadre de l’Etat
- France
- Allemagne
- Angleterre
- Conclusion

Conclusion

- Les institutions féodo-vassaliques après le XIII° siècle
- Le legs de la féodalité
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Messagede Pierre » Dim 05 Fév, 2006 18:29

Salut a tous,


Pour information,je rappelle que le mot "vassal" est d'origine gauloise :wink: (cf: Delamarre, Lambert)


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Messagede Nertius » Mer 08 Fév, 2006 0:33

Depuis le temps que je me pose des questions à ce sujet...je ne peux hélas rien y apporter mais le lirais avec très grand interet...
Enfin, si, il me semble que les Celtes, pour assurer l'éducation de leurs enfants, les confiaient à des familles de classes sociales plus élevées qu'elles...or, au Moyen-age, les jeunes nobles étaient éduqués de la même façon...

Amistosament...
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Messagede Taliesin » Mer 08 Fév, 2006 9:43

Boñjour toud 'n dud ! :D

exact, j'avais oublié le fosterage. Mais cette coutume est plus ancienne que les Celtes. D'ailleurs, certains des exemples que j'ai donné plus haut sont d'abord IE. J'y reviendrais.

Sur la naissance de la féodalité, quelques notes tirées des travaux de Georges Duby :

Guerriers et paysans : (ouvrage repris dans "féodalité, Quarto Gallimard, 1996)

p. 161-162 : la féodalité se caractérise en premier lieu par la décomposition de l’autorité monarchique. L’impuissance des rois carolingiens à contenir les agressions extérieures a hâté, au cours du 9ème siècle, la dispersion de leur pouvoir. La défense du pays, fonction primordiale de la royauté, passa de manière irréversible, mais très rapide, entre les mains de princes régionaux. Ceux-ci s’approprièrent les prérogatives royales qui leur avaient été déléguées, les incorporèrent au patrimoine d’une dynastie dont ils établirent du même coup les fondements. Ensuite, peu à peu, la plupart des grandes principautés se désagrégèrent elles-mêmes comme s’étaient désagrégés les royaumes. Des chefs de moindre envergure, les comtes d’abord, puis, aux approches de l’An Mil, les hommes qui commandaient dans chaque forteresse, gagnèrent leur autonomie à l’égard des princes. Ce mouvement remplit en Gaule tout le 10ème siècle.

p. 169 : les fortunes aristocratiques appartenant aux laïcs étaient menacées de dissolution par le jeu de deux mouvements, celui des donations pieuses et celui des partages successoraux. Leur effet conjugué prenait toute sa vigueur au moment où le patrimoine passait d’une génération à l’autre : une portion, que la générosité du défunt souhaitait considérable, passait aux mains de l’Eglise ; le reste, selon des coutumes léguées par les civilisations germaniques, se divisait en parts égales entre les fils et les filles qui recueillaient l’héritage de leur père.

p. 170-171 : la consolidation des fortunes aristocratiques fut favorisée par une lente modification des structures de parenté, qui paraît accompagner dans un grand nombre de régions européennes l’implantation de la féodalité. Dans les strates supérieures de la société, les liens de famille tendirent alors à s’ordonner dans un cadre plus rigide, propre à mieux sauvegarder la cohésion de l’héritage, le cadre du lignage. Une dynastie, une lignée d’hommes : succédant au père, le fils aîné exerçait le contrôle du bien collectif légué par les ancêtres, qui devait garantir à la famille la continuité de sa prééminence. Dans cet encadrement plus strict, le souci de contrarier les effets des divisions successorales conduisit à limiter la prolifération de la descendance : la famille n’autorisait qu’un seul des fils, l’aîné, deux tout au plus, à contracter mariage légitime ; elle établissait les autres, autant que possible, dans les dignités du haut clergé ou dans les monastères. Pour ne pas déchoir de son rang, ce même souci fit adopter l’usage de donner aux filles qui se mariaient une dot en biens meubles, ce qui leur ôtait tout droit sur l’heritage foncier. De telles pratiques, qui s’insinuèrent insensiblement dans la coutume, semblent avoir efficacement freiné, dans un climat de large expansion démographique, les forces diverses qui inclinaient les fortunes laïques à se disloquer et à s’amenuiser. Si l’on ajoute que l’irrésistible pression des contraintes sociales obligea les grands à « caser » peu à peu la plupart des chevaliers qu’ils entretenaient encore dans leur maison, à les marier, en leur concédant un fief qui devint vite héréditaire, à les installer dans une seigneurie personnelle, il faut reconnaître que l’aristocratie pendant cette période, poussa plus profondément ses racines dans ses assises foncières. La plus grande part du 12ème siècle apparaît comme une période de relative stabilisation des patrimoines respectifs de l’Eglise et de la chevalerie.

Hommes et structures du Moyen-Âge

Structures de parenté et noblesse dans la France du Nord aux 11ème et 12ème siècle :

p. 282-283 : la mémoire généalogique remonte vers le milieu du 11ème siècle pour la petite chevalerie, aux abords de l’an mil pour les familles de châtelains, jusqu’au début du 10ème siècle pour les familles comtales. Cela correspond aux seuils limites que la recherche des érudits ne peut dépasser lors de reconstructions de filiations réelles.
Cette incapacité résulte de la transformation même des structures de parenté : pas de sources = pas de conscience lignagère, donc moindre importance de noter et retenir les filiations.
Il apparaît que les structures de parenté se sont transformées entre le début du 10ème et le milieu du 11ème siècle. Antérieurement, pas de lignage, pas de conscience proprement généalogique, pas de mémoire cohérente des ancêtres. On passe d’un groupement familial horizontal où ce qui compte sont moins les ancêtres que les « proches » (en particulier ceux qui détiennent la puissance et dont il faut s’approcher pou obtenir les bienfaits), à une organisation verticale axée sur la filiation agnatique. L’individu, de bénéficiaire, devient un héritier, il se sent membre d’un lignage, d’une race où de père en fils se transmet un héritage. Il se sent noble, puisqu’être noble, c’est d’abord se réclamer d’ancêtres connus, c’est se référer à une généalogie.
p. 283-284 : à ces trois moments successifs correspondent aussi d’importantes modifications des structures politiques et juridiques : au début du 10ème siècle, les comtes gagnent leur autonomie par rapport aux princes territoriaux et commencent à disposer librement en faveur de l’aîné de leurs fils, de leur « honneur » désormais intégré à leur patrimoine ; aux alentours de l’an mil, c’est le tour des maîtres de châteaux d’accéder à l’indépendance et de s’approprier les forteresses où jusqu’alors ils commandaient au nom d’un autre ; dans les années trente du 11ème siècle, enfin, on voit, au niveau inférieur de l’aristocratie, se multiplier les concessions de fiefs, la tenure féodale prendre un caractère plus nettement héréditaire et se transmettre régulièrement de père en fils par règle de primogéniture. Dans le même temps, la situation de fait de cette petite chevalerie se cristallise en privilèges juridiques autour d’un qualificatif, le titre de « chevalier », et des fonctions particulières qu’il définit.
La conscience généalogique apparaît au moment où la richesse et le pouvoir du comte, du châtelain, du chevalier, revêt une allure patrimoniale et où commencent à entrer en jeu des règles successorales qui favorisent les fils aînés.
L’apparition de nouvelles structures de parenté dans l’aristocratie et la mise en place du système féodal (indépendance, décomposition de la puissance royale) ont progressé du même pas. Il existe entre structures de parenté et structures politique une corrélation intime, un lien organique, qui s’exprime au niveau des représentations mentales par la notion même de noblesse.
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
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Messagede Taliesin » Jeu 01 Fév, 2007 0:03

je viens de trouver ça aujourd'hui :

Sermon en l'honneur du bienheureux Maieul, composé juste avant l'an mil à Cluny :

"Les uns combattant, les autres travaillant la terre, vous êtes le troisième ordre, vous que Dieu a admis par élection dans la mouvance de son domaine propre, pour que, étant plus libres des choses extérieures, vous vous occupiez des fonctions de son service. D'autres subissent pour vous les dures conditions de la guerre ou du travail; de même, vous, qui êtes attachés à leur service, persistez à les poursuivre de l'assuidité de vos prières et de votre office."

commentaire de l'auteur de l'article au sujet des trois ordres fonctionnels :

"on a longtemps pensé ce schéma comme une résurgence tardive des trois fonctions IE mises en valeur par G. Dumézil. Cette résurgence médiévale daterait des environs de l'an mil ; elle se trouverait dans l'oeuvre de deux évêques de France du Nord, Adalbéron de Laon et Gérard de Cambrai, écrivant dans les années 1025-1030. Tel n'est pas le cas. Les sources utilisées par le Sermon clunisien obligent à remonter à la fin de l'époque carolingienne. Le passage cité n'est que la reprise mot à mot d'un extrait des Miracles de saint Germain composés par Héric d'Auxerre dans les années 860-870. La source de cette source permet de remonter le long fil des traditions textuelles établissant une continuité entre le vieux modèle IE et le schéma médiéval. Disons, pour faire bref, que le temps fort de l'élaboration médiévale du schéma des trois ordres fonctionnels se situe en Borugogne du Nord, dans les années 840-870. C'est là que l'antique modèle IE, conservé par les annalistes romains et transmis par une longue chaîne de commentateurs et d'antiquaires (Servius, Isidore de Séville, Raban Maur) est adapté à une société chrétienne. N'oublion pas que la romanité est bien vivante en Gaule tout au long du Haut Moyen Age, particulièrement à l'époque carolingienne où l'on puise dans le modèle impérial des modèles de bon gouvernement. En l'an mil encore, des hommes du Sud, comme Maieul et Odilon de Cluny, se sentent de tradition romaine. Vers 850, Haymon d'Auxerre fait donc des trois tribus légendaires de Rome les trois ordres de l'Eglise. Son disciple Héric (qui a également reçu l'enseignement de Jean Scot) intègre ces trois ordres dans un cadre néo-platonicien, ou, si l'on veut, dans la cascade de triades du Pseudo-Denys l'Aréopagite. C'est au bout de cette chaîne que se trouvent les moines idéologues de l'an mil. Ce schéma classificatoire n'est plus alors une nouveauté."

Dominique Iogna-Prat : "Entre anges et hommes : les moines "doctrinaires" de l'an mil." p. 256-258, dans : La France de l'an mil, ouvrage collectif dirigé par Robert Delort, 1990


continuité depuis l'Antiquité romaine et aussi, possible influence irlandaise par Jean Scot Erigène.

Vos avis ?
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Messagede Alexandre » Jeu 01 Fév, 2007 2:17

La position préférentielle des universitaires actuels est que la tripartition fonctionnelle aurait été christianisée par les Irlandais plutôt que par les Germains. Mais le débat est loin d'être clos, et tout élément apporté au dossier est le bienvenu.
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Messagede Thierry » Jeu 01 Fév, 2007 11:31

Qui sont les "universitaires actuels", en question ?

Et quelles matières enseignent ils ?

C'est juste une question de repérage.
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Messagede Alexandre » Jeu 01 Fév, 2007 12:13

On se reportera pour commencer à Dumezil, Mythe et Epopée I, p.628 (juste avant la conclusion).
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Messagede Taliesin » Sam 10 Fév, 2007 17:28

Autre mention de la société tripartie, dans Jacques le Goff, un autre Moyen-Âge, Quarto Gallimard, p. 80 (reprise de l'article : "Note sur une société tripartie, idéologie monarchique et renouveau économique dans la chrétienté du 9ème au 12ème siècle", in l'Europe aux 9ème-11ème siècles, 1968, p. 63-72) :

"Le premier texte médiéval où l'on rencontre d'une façon précise le thème de la société tripartie est un passage de la traduction en anglo-saxon du De Consolatione Philosophiae de Boèce par le roi Alfred le Grand, dans le dernier quart du 9ème siècle(3). Il est significatif que ce passage soit une addition originale d'Alfred au texte de Boèce. De plus il s'agit d'un développement consacré au portrait du roi idéal, et les trois ordres de la société définis par Alfred sont considérés par lui comme des "outils et matériaux" nécessaires à l'accomplissement de l'oeuvre monarchique, à l'exercice du pouvoir "avec vertu et efficacité". Enfin, ce texte peut être mis en rapport avec les efforts effectifs d'Alfred pour établir sous l'égide royale un Etat solide et prospère."
Note 3 : le texte d'Alfred dit que le roi doit avoir "gebedmen & fyrdmen & weorcmen", "des hommes pour la prière, des hommes pour la guerre et des hommes pour le travail."

Pour revenir à Heric d'Auxerre, celui-ci rapporte aussi dans les Miracula de saint Germain qu'un miracle accompli par Germain dans l'île de Bretagne lui fut conté par un saint homme Marcus "natione Brito....educatus uero in Hibernia."
Voir Fleuriot, OB, p. 175.
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