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Les esclaves

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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52 messages • Page 3 sur 4 • 1, 2, 3, 4

Messagede Thierry » Mar 10 Mai, 2005 11:53

Le sujet de ce fil, ejds est plus précisément "Y'avait il des esclaves dans le monde gaulois antique ?"

On m'a répondu OUI parce qu'il y en avait en Irlande, 1000 ans après, OUI parce qu'il y en avait dans le monde antique....

Ma conviction, c'est qu'il n'y avait pas d'esclave, dans le sens de la société esclavagiste antique de modèle greco-romain dans le monde gaulois de la Tène avant la deuxième partie du 2° siècle AV JC, quand l'influence romaine devient déterminante pour certains peuples.

Ca ne veut pas dire que ce monde devait être idyllique, ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas d'opprimés, de personnes qui n'étaient pas libre de leur mouvement.....

Ce qui me fait dire celà, c'est qu'il n'existait en Gaule entre 450 et 150 av JC aucun pouvoir central fort, aucune structure étatique organisée ni aucune grande structure de propriété privée....plutôt un foisonnement, un éparpillement de petites structures dans un cadre sans dout moins guerrier et héroique qu'on veut bien se raconter.

Les textes postérieurs qu'ils soient greco romain ou irlandais ne peuvent pas nous fournir une information éclairée sur une question passée qui relève de la fine analyse sociologique et économique.

M'est avis que la société irlandaise du haut moyen âge est beaucoup plus proche de la société princière de Halsttat que de la Gaule de la Tène.....Quant aux classiques, ils ont bien évidemment calqués leurs propres schémas de pensée sur une société qu'il ne connaissait pas ou mal ou très indirectement....


Cette question me paraît très importante car de la compréhension du tissu économique et social, peut ressortir une meilleure compréhension globale or, on pose des à priori sans se poser de questions et on raisonne pour la Gaule comme pour Rome ou comme pour l'Irlande en ne cherchant à comprendre les éléments de terrain qu'à travers des prismes qui peuvent ête utiles mais qui ne doivent pas boucher la vue.

Brunaux évoque dans son dernier livre LES GAULOIS l'importance d'un lien qui préfigure la vassalité, l'importance du lien de fidélité qui lie au protecteur et la soumission que cela implique....


Je pense que nous sommes très loin, en Gaule, de l'esclavage greco romain qui d'ailleurs ne peut se départir de la notion d'homme libre donc de "cité" et de "citoyen".

Je ne sais pas si nous ne devons pas plus parler "d'inféodés" pour ne pas parler de "serfs" tellement l'attachement à la terre ne doit pas être négligeable.


Si la notion d'esclave influe c'est (toujours à mon avis) à partir du moment où Rome est présente en Provincia et suscite un important commerce et donc des prises d'esclaves.
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Messagede Orgenomeskos » Mar 10 Mai, 2005 12:18

Entièrement d'accord avec Thierry

Ca ne veut pas dire que ce monde devait être idyllique, ça ne veut pas dire qu'il n'y avait pas d'opprimés, de personnes qui n'étaient pas libre de leur mouvement.....


Il semble que la société gauloise n'ait tout simplement pas eu besoin d'esclaves en tant que tels.

César, B.-G. VI

Dans toute la Gaule, il n'y a que deux classes d'hommes qui soient comptées pour quelque chose et qui soient honorées ; car la multitude n'a guère que le rang des esclaves, n'osant rien par elle-même, et n'étant admise à aucun conseil. La plupart, accablés de dettes, d'impôts énormes, et de vexations de la part des grands, se livrent eux-mêmes en servitude à des nobles qui exercent sur eux tous les droits des maîtres sur les esclaves.


La société gauloise semble aux dires de César à tel point hiérarchisée que les classes inférieures devaient se placer sous la protection d'un "grand". Ceci rappèle indubitablement la société médiévale.

J'ai eu un prof en première année de fac dans un cour intitulé Héritages antiques et institutions mérovingiennes qui nous a démontré à quel point les institutions médiévales étaient calquées sur un modèle germanique (bien que l'héritage romain soit lui-même très présent), qu'il pensait lui-même calqué sur un modèle celtique.
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Marchand d'esclaves

Messagede ejds » Mar 10 Mai, 2005 23:20

Les marchands d'esclaves
De l’échanson celte échangé contre une amphore, au servus en latin médiéval ou sclavus, de slavus , « slave », au serf ou servant franc… , ce serait un euphémisme et se voiler la face de dire qu’il n’y avait pas d’esclaves dans les Gaules antiques. Plus certainement y avait’ il un système latent de traite des esclaves, – ce qui n’est pas mieux – les Gaulois se gardant juste les meilleurs éléments en strict minima de main d’œuvre bon marché pour les tâches ménagères, des travaux pénibles dans les champs, les mines… et le surplus vendu à l’encan, en gros ou au détail au plus offrant. :shock: :?

C’est bien parce que l’on manque de textes sur la société celtique d’avant les Romains que l’on ne peut s’en faire vraiment une idée. Et pourtant :
Moi, c’est Caius Domitius Carassounus, homme d’affaires. Pour mon négoce, je devais passer le Summus Poeninus (col du Grand-Saint-Bernard). Au col, il y avait un sanctuaire de Jupiter Poeninus, le dieu local. Je lui ai donné un jour cet ex-voto, en y précisant mon origine : HEL pour Helvète ; et mon métier : MANGO, marchand d’esclaves.

Ex-voto de l’Helvète Caius Domitius Carassounus, marchand d’esclaves

http://www3.dfj.vd.ch/~latin/Labyrinthe/labyrinthe4.htm


LA CITOYENNETE SOVS LA REPVBLIQVE ROMAINE
(509 av J.C - 27 av J.C )
Section III: Les esclaves

Dans les dictionnaires, l'esclavage est défini d'abord comme l'état, la condition d'esclave. A ce sens donné en premier correspond pour le mot esclave celui-ci : "Personne qui n'est pas de condition libre, qui est sous la puissance absolue d'un maître soit du fait de sa naissance, soit par capture à la guerre, vente, condamnation (Nouveau Petit ROBERT).
"Personne non libre, considérée comme un instrument économique pouvant être vendu ou acheté et qui est sous la dépendance d'un maître" (Petit Larousse illustré).

Ces deux définitions sont très proches l'une de l'autre et elles se complètent. L'exposé les illustrera. L'étymologie d'esclave est intéressante : " XIIIe ; latin médiéval, sclavus, de slavus "slave", les Germains ayant réduit de nombreux Slaves en esclavage" [33].

3.1 L’origine des esclaves

http://users.skynet.be/remacle2/corsi/cors8.htm


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Messagede Muskull » Mer 11 Mai, 2005 7:22

En effet, ne jouons pas sur les mots. :wink:

Car si "La plupart, accablés de dettes, d'impôts énormes, et de vexations de la part des grands, se livrent eux-mêmes en servitude à des nobles qui exercent sur eux tous les droits des maîtres sur les esclaves." ; ce n'est certes pas le statut "officiel" de l'esclave méditerranéen mais ce n'est pas non plus celui de métayer.

Il est tout simplement impossible d'échanger "un esclave contre une amphore de vin" si le statut marchand d'une personne sans droit n'existe pas dans la trame culturelle et juridique ; termes religieux à cette époque, il n'est pas inutile de le rappeller.
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible.
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Messagede Thierry » Mer 11 Mai, 2005 11:50

Ben les mots et leurs définitions ont au contraire énormément d'importance, c'est toute la compréhension de la structure de la société qui est en jeu ici... :(

Nous avons un problème de méthode.

Encore une fois, la première chose à faire, si on veut avoir une démarche historique, c'est de donner le domaine de définition du sujet abordé or, il me semble avoir indiqué que j'évoquais la société celte avant l'intervention et la présence romaine dans le sud de la Gaule qui elle même va générer le commerce des esclaves et donc des razzias et des échanges, donc nous ne parlons pas de la même chose parce que l'échange de l'amphiore est un épisode qui se situe après l'intervention et la présence romaine dans le sud de la Gaule....

Encore une fois, pour essayer de comprendre, il faut se méfier des lectures greco romaines qui relatent des faits mal compris le plus souvent indirectement. Si l'utilisation de sources littéraires est fondamentale, il est tout aussi fondamental d'être capable de les interpréter à l'aune d'autres sources matérielles apparemment peu contestables.

Encore une fois, si on veut faire de l'histoire ancienne d'un peuple qui n'a laissé quasiment aucune trace écrite sans faire attention à l'apport archéologique on risque de passer pas mal à côté de son sujet.

Or il y a eu des découvertes et des études très accomplies effectuées sur la Gaule et notamment l'excellent "Les paysans Gaulois" paru chez Errance, il y a deux ans.

Que doit on considérer, en tout cas pour la France du Nord ?

- Une densité de population assez surprenante compte du nombre d'exploitations rurales mises à jour grâce aux fouilles de prévention (autoroutes et TGV)

- des habitats très structurés, hiérarchisés, s'orientant autour d'un propriétaire, les cadres généraux demeurant de faible envergure

- quasiment aucune trace d'urbanisation permanente

- aucun palais, ni centre d'envergure....


Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec la "dislocation territoriale" des IX° et X°, époque des oratores, bellatores et laboratores où seul le clergé arrive à imposer sa régulation aux milieux des guerres privées par la trêve de Dieu et le droit d'asile.

Je ne peux m'empêcher de faire le lien avec les structures en "motte féodale" ou le moindre petit nobliau règne quasiment en toute indépendance nonnobstant les liens réels de la vassalité.

Je ne peux m'empêcher de faire le lien entre certaines "pièces" de l'Art Roman et certaines statues du fond des âges (surtout du 1er siècle)

Et dans un tel cadre,il n'y a pas d'esclaves, de choses qui ne sont pas considérés commes des humains pour des besoins de rapport de production massive. (ce qui n'a jamais été le cas des serfs du moyen âge)


Bref, je n'ai évidemment aucune certitude mais je ne vois vraiment pas pourquoi on se priverait de pistes de réflexions au nom de visions sur les celtes pas plus scientifiques que ça mais qui figurent comme de véritables dogmes.

Voilà, c'est dit :twisted:
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Messagede Adcanaunos » Mer 11 Mai, 2005 13:47

Je me permets d'intervenir, concernant la mention de l'échange esclave contre amphore par Diodore : il est très généralement admis que son témoignage s'inspire directement de la périégèse de Poseidonios d'Apamée. Ce dernier a voyagé en Gaule dans sa jeunesse (entre 100 et 80 av. J.-C.), mais on ignore jusqu'où : jusqu'aux confins de la Province de Narbonnaise ? En Gaule Chevelue, comme semblent l'indiquer les pratiques festives et sociales qu'il décrit, étrangères à l'univers gréco-romain ? Voire jusqu'en territoire arverne, comme le suggère l'épisode du démogogue Luern ?
Difficile à dire, mais on ne saurait affirmer, en tous les cas, que le témoignage ne concerne que des "gallo-romains" postérieurs à la Conquête. La référence explicite au commerce du vin italien, qui se tarit rapidement à partir de la Guerre des Gaules, plaide plutôt pour une datation très haute...
A propos du même texte, je rappelle la lecture proposée par A. Daubigney (Université de Franche-Comté, Besançon) : si mes souvenirs sont bons, le terme grec paida désigne un jeune suivant, un client, un échanson, et non un "esclave" au sens romain du terme. Compris dans ce sens, les termes de l'échange concerneraient une sorte de transfert de vassalité plutôt qu'une vente de chair humaine contre du vin...
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Messagede Adcanaunos » Mer 11 Mai, 2005 14:50

Pour mémoire...
DIODORE, V 26 3 :
"Les Gaulois sont amateurs de vin à l'excès et se gorgent de vin pur apporté dans leur pays par des marchands. Comme leur désir les pousse à en user sans modération, lorsqu'ils sont ivres, ils tombent dans l'hébétude ou dans des transports furieux. Aussi de nombreux marchands italiens, poussés par l'amour de l'argent qui les caractérise, considèrent que l'amour que les Celtes portent au vin est pour eux une aubaine [litt. cadeau d'Hermès]. En effet, ils le transportent, soit dans des bateaux sur les voies navigables, soit sur des chariots qu'ils conduisent à travers les plaines, et cela pour un prix incroyable. Car pour une jarre de vin ils reçoivent un esclave (suivant, client ?), échangeant leur boisson contre un échanson.
"
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Messagede Thierry » Mer 11 Mai, 2005 16:34

Adcanaunos a écrit:Difficile à dire, mais on ne saurait affirmer, en tous les cas, que le témoignage ne concerne que des "gallo-romains" postérieurs à la Conquête. La référence explicite au commerce du vin italien, qui se tarit rapidement à partir de la Guerre des Gaules, plaide plutôt pour une datation très haute...

A propos du même texte, je rappelle la lecture proposée par A. Daubigney (Université de Franche-Comté, Besançon) : si mes souvenirs sont bons, le terme grec paida désigne un jeune suivant, un client, un échanson, et non un "esclave" au sens romain du terme. Compris dans ce sens, les termes de l'échange concerneraient une sorte de transfert de vassalité plutôt qu'une vente de chair humaine contre du vin...


L'influence romaine que j'évoque remonterai à la seconde moitié du II° siècle av JC ce qui est encore loin de la période gallo romaine et par contre très proche, vraisemblablement de la période de référence du très commode Posidonios d'Apamée dont les pérégrinations ne sont connues qu'indirectement si je ne m'abuse...

Cet exemple et ce texte n'interdisent évidemment nullement qu'on cherche à se poser la question du tissu social en essayant de partir des constatations de terrain.
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MOEURS DES GERMAINS

Messagede ejds » Jeu 12 Mai, 2005 10:51

Qui ne dit mot consent
Difficile de croire que l’esclavage eut été inventé par le monde cultivé antique et importé en Gaule par les Grecs et les Romains… :? :shock:
La proximité frontalière avec les autres peuples méditerranéens a pu devenir un facteur de lucre commercial ou même de paix, il devient ardu de généraliser sur toutes les peuplades celtes ou européennes ayant co-existées, sur leurs différentes raisons d’abus de dominance ou de soumission, de statut de réfugiés, de prisonniers de guerre, victimes de piraterie ou pour les familles ou individus simplement à la recherche d’un emploi spécialisé, saisonnier ou permanent…
On peut définir ainsi le trafic ou traitement d’une main-d’œuvre de proximité, plus ou moins consentante (et qui d’ailleurs n’avait pas le choix), sans titre, ni droit de répartie aux codes qui régissaient alors le monde du travail.

MOEURS DES GERMAINS

http://remacle.org/bloodwolf/historiens ... rmains.htm

XX. L'enfance se ressemble dans toutes les maisons ; et c'est au milieu d'une sale nudité que grandissent ces corps et ces membres dont la vue nous étonne. Chaque mère allaite elle-même ses enfants, et ne s'en décharge point sur des servantes et des nourrices. Le maître n'est pas élevé plus délicatement que l'esclave ; ils vivent au milieu des mêmes troupeaux, couchent sur la même terre, jusqu'à ce que l'âge mette l'homme libre à sa place, et que la vertu reconnaisse les siens.

XXIV. Ils n'ont qu'un genre de spectacle, uniforme dans toutes leurs réunions. Des jeunes gens, qui ont l'habitude de ce jeu, sautent nus à travers les pointes menaçantes de glaives et de framées. L'exercice a produit l'adresse, et de l'adresse est née la grâce. Et ici, nul espoir de récompense :
l'unique salaire de ce périlleux divertissement, c'est le plaisir des spectateurs. Ils connaissent les jeux de hasard, et (chose étonnante) ils s'en font, même à jeun, la plus sérieuse occupation ; si follement acharnés au gain ou à la perte, que, quand ils n'ont plus rien, ils jouent encore, dans un dernier coup de dés, leur personne et leur liberté. Le vaincu va lui-même se livrer à la servitude. Fût-il le plus jeune, fût-il le plus robuste, il se laisse enchaîner et vendre. Tel est, dans un engagement contre nature, leur fanatique résignation : eux l'appellent loyauté. On se défait, par le commerce, des esclaves de cette espèce, pour se délivrer en même temps de la honte d'une telle victoire.

XXV. Les autres esclaves ne sont pas classés comme chez nous, et attachés aux différents emplois du service domestique. Chacun a son habitation, ses pénates, qu'il régit à son gré. Le maître leur impose, comme à des fermiers, une certaine redevance en blé, en bétail, en vêtements ; là se borne la servitude. Les soins intérieurs de la maison appartiennent à la femme et aux enfants. Frapper ses esclaves, ou les punir par les fers ou un travail forcé, est chose rare. On les tue quelquefois, non par esprit de discipline et de sévérité, mais dans un mouvement de colère, comme on tue un ennemi, à cela près que c'est impunément. Les affranchis ne sont pas beaucoup au-dessus des esclaves. Rarement ils ont de l'influence dans la maison ; jamais ils n'en ont dans l'État. J'excepte les nations soumises à des rois ; là ils s'élèvent au-dessus des hommes nés libres, au-dessus même des nobles. Ailleurs, l'abaissement des affranchis est une preuve de liberté.

http://remacle.org/bloodwolf/historiens ... rmains.htm

OEUVRES COMPLETES DE TACITE

TRADUITES EN FRANÇAIS AVEC UNE INTRODUCTION ET DES NOTES
PAR J. L. BURNOUF PARIS
LIBRAIRIE DE L. HACHETTE ET Cie RUE PIERRE-SARRAZIN, n° 14 1859

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Messagede Thierry » Ven 13 Mai, 2005 9:07

Ejds, à mon avis la structuration du monde du travail dans une société est largement fonction des données économiques de base, ainsi une société agricole ne connaissant que de petites structures d'exploitation et une très large diffusion des pouvoirs n'est pas comparable à une société urbaine où le pouvoir est très fortement centralisé et où l'agriculture est le fait de larges structures extensives.

C'est bien la société antique méditerranéenne au sens large qui a façonné le mode d'exploitation esclavagiste jusqu'à le porter à son paroxisme et si cette société a bien sûr eu une énorme influence sur ses voisines (jusqu'à les absorber) la société celtique était à la base foncièrement différente ( ce qui ne veut pas dire mieux - ce n'est absolument pas un jugement de valeur )

Quant au grand propagandiste Tacite, s'il est absolument délicieux ( je ne sais pas si c'est la meilleur terme ) à lire, je ne donne pas un cent du caractère "objectif" de ses écrits et de ses talents de sociologue et d'ethnologue.

Encore une fois, mais visiblement on ne sera jamais d'accord là dessus, les écrivains antiques sont intéressants pour ce qu'ils révèlent de leur propre vision du monde donc de leur propre société, certainement pas pour leurs connaissances géographiques ( qui à l'époque romaine, on le sait, sont toutes faussées) et encore moins ethnologiques.
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Entraves

Messagede ejds » Ven 13 Mai, 2005 10:17

Thierry a écrit:Encore une fois, mais visiblement on ne sera jamais d'accord là dessus, les écrivains antiques sont intéressants pour ce qu'ils révèlent de leur propre vision du monde donc de leur propre société, certainement pas pour leurs connaissances géographiques ( qui à l'époque romaine, on le sait, sont toutes faussées) et encore moins ethnologiques.


Houla Thierry !!
Attention, de ne pas mettre tous les auteurs gréco-romains dans le même panier. Et si tu te mets aussi à contester d'autor tous les écrits antiques et en faire des brûlots. Pas de preuves, une entrave à la connaissance et une conception étriquée et simpliste de l’histoire par l’analphabétisme. :? :shock:

Sous ses aspects socio-économiques, voyons ce qu'en pense Goudineau de la Gaule d'avant les Romains : :shock: :shock:

LA GAULE ET LES GAULOIS
AVANT LA CONQUETE ROMAINE

Compte-rendu de la conférence de M. Goudineau professeur au collège de France. 23.06.1999.
Espace Evénements Ecureuil, Reims, par Jean-Pierre Frérot.


http://www.ac-reims.fr/datice/bul_acad/ ... /gaule.htm

Le professeur Christian Goudineau a passionné son auditoire en livrant une synthèse des recherches les plus récentes sur la Gaule et les gaulois avant la conquête. Les connaissances ont beaucoup progressé depuis une dizaine d’années en grande partie grâce aux découvertes archéologiques. Cette conférence était à l’initiative de la fédération des sociétés archéologiques de Champagne-Ardenne, qui invitait.

A propos des gaulois, le professeur Goudineau a choisi de se limiter aux aspects socio-économiques.

L’idéologie dominante était au siècle dernier celle-ci : le progrès n’a pu venir que de la conquête romaine. L’empereur Napoléon III s’attelle personnellement à l’histoire de César pour démontrer que le césarisme a du bon. Plus récemment, dans la bande dessinée qui met en scène Astérix, on nous fait croire que tout commençait et que tout finissait par un banquet. On voit surtout des artisans, Obélix est livreur de menhirs. Les agriculteurs sont absents.

L’archéologie, spécialement l’étude des pollens, la palynologie, nous apprend que les rendements en céréales étaient élevés. Ils ne seront pas dépassés avant longtemps. La majorité des gaulois ne mangent pas de sanglier, la chasse est aristocratique. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, la taille des animaux domestiques (chevaux, bovins, porcins) a diminué depuis le néolithique.

Un peuple gaulois occupe l’équivalent de deux à trois départements actuels. L’occupation de l’espace est très structurée. Tout en haut de la hiérarchie, ce qu’on appellera des villes même si le terme prête à discussion. La capitale des éduens, Bibracte, est une agglomération très lâche, avec beaucoup d’espaces vides.

Au 19e siècle, le site a été identifié par un érudit local M. Bulliot. Pour tous les contemporains, Bibracte ne pouvait être qu’Autun. Mr Bulliot prouve le contraire : il suffisait de partir des récits de César dans La Guerre des Gaules. Napoléon III est finalement convaincu et les fouilles commencent sur les deniers personnels de l’Empereur. A la mort du découvreur du site de l’antique Bibracte, son neveu J. Dechelette poursuit l’oeuvre jusqu’en 1914. Les fouilles ont repris en 1984 à l’initiative de François Mitterrand qui en a fait un centre archéologique européen où collaborent différentes universités (voir le bulletin n° 20).

Les archéologues se sont livrés entre autres à de fructueuses expériences de reconstitution historique, dont le célèbre murus gallicus, rempart gaulois décrit par César. On a pu prouver que pour 5 km de remparts (Bibracte ), il fallait 50 tonnes de fer (les clous) et défricher plus de 100 ha de chênaie.
Le site est impressionnant, l’oppidum culmine à plus de 800 mètres. (Mont Beuvray). Il y a de la majesté dans cette capitale.


Le monnayage a commencé en Gaule vers -300, par des imitations du statère en or de Philippe de Macédoine. La symbolique tourne autour du char d’Apollon. Du jour au lendemain cette monnaie est remplacée par le denier d’argent qui a la même valeur que le drachme de Marseille ou le ½ denier romain ! Et l’iconographie change : la Rome casquée prend la place, en -147. Sur l’autre face de la monnaie, le mythe grec est abandonné pour être remplacé par le personnage en majesté.

Nous avons vécu le passage à l’euro et nous pouvons tenter de comprendre ce que signifient des monnaies qui ont le même poids et peuvent s’échanger facilement. Cela correspond à une volonté politique.

A Bibracte, mais aussi sur d’autres sites gaulois, les archéologues découvrent des tonnes et des tonnes d’amphores. L’archéologie sous-marine en plein essor remonte à la lumière des cargaisons entières de navires faisant le commerce entre l’Italie et la Gaule. Bien évidemment, on ne retrouve pas une cargaison de céréales qui a passé des années sous l’eau. On sait par d’autres sources qu’elles étaient un des termes de l’échange avec l’Italie.

Le vin est arrivé d’Italie par millions d’hectolitres ! Il était échangé contre des céréales gauloises, des salaisons, des peaux qui ne laissent pas de traces archéologique non plus. Par contre on a retrouvé une épave contenant des lingots de métal gaulois.

Et on a retrouvé des entraves à esclaves. Ces liens métalliques ressemblant à des menottes d’aujourd’hui servaient à attacher les esclaves entre eux, ou à les entraver pendant la nuit...
Voilà ce que la Gaule encore libre échange contre le vin importé d’Italie. Les récentes découvertes archéologiques mettent en évidence ces entraves à esclaves dans ce que nous appellerons de grosses fermes fortifiées qui ont d’étranges similitudes avec les châteaux forts du Moyen-Age : des murailles épaisses, des tours protégeant l’entrée, une basse-cour comportant des logements pour les domestiques ou les esclaves, une haute-cour avec une autre grande maison et une tour. Or, César parle de guerres continuelles, tous les ans. Au début , on se procure des esclaves sur son territoire, puis on est obligé de partir de plus en plus loin. Une autre conception de la liberté individuelle a pris corps, si l’on peut dire. On sait qu’il y avait beaucoup de gaulois dans la révolte de Spartacus.

On ne peut donc pas parler d’un peuple mais des peuples gaulois à des niveaux différents de développement. Les interventions de César telles qu’elles sont notées dans La Guerre des Gaules, ont toujours lieu, année après année, au nord et à l’ouest de la Gaule, en marge de la zone centrale et sud alliée aux romains. Jamais au centre où l’on trouve le denier d’argent.

La romanisation a commencé bien avant la conquête de la Gaule par César. Elle s’est faite de proche en proche à partir de la province romaine de Transalpine conquise, elle, à partir de -125. La Gaule centrale était conquise par le commerce bien avant l’époque de César.


Au fait, les gaulois avaient-ils les cheveux blonds et de grandes moustaches ?

© Bulletin de Liaison des Professeurs d'Histoire-Géographie de l'Académie de Reims. N°21, 2000.

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Mango

Messagede ejds » Dim 15 Mai, 2005 18:59

Mango
Pour élargir le débat, la civilisation méditerranéenne étrusco-grecque qui contribuera à cette « romanisation » de l’Italie et de son Empire, et, de ce fait, à la « débarbarisation » des Gaules par l’esclavage : :? :shock:

L'esclavage
Les Anciens, eux, savaient les intégrer

Piliers de l'activité économique dans l'Antiquité, les esclaves sont parfaitement assimilés. Comme les hommes libres, ils exercent toutes les fonctions du haut en bas de l'échelle sociale. Cette condition disparaîtra au profit du servage médiéval, avant de laisser la place à la traite des Noirs sous l'Ancien Régime.

Par Catherine Salles

http://www.historia.presse.fr/data/them ... 00601.html

L'esclavage est le fondement de l'économie antique. Privée d'esclaves, la société romaine se serait effondrée. En effet, toutes les activités d'un Etat, publiques ou privées, reposent sur le labeur servile. On trouve dans toutes les sociétés anciennes, en Israël, en Egypte, en Grèce ou à Rome, les mêmes constantes, que ce soit dans l'origine des esclaves (naissance, guerre, piraterie), dans le mode de vie avec des conditions très variables selon la fonction exercée, dans la possibilité de sortir de la condition servile par l'affranchissement. Le travail, et plus particulièrement le travail manuel, est considéré par les Anciens comme indigne d'un homme libre. Aussi trouve-t-on des esclaves aussi bien agriculteurs, commerçants et artisans que tenant des emplois administratifs, financiers, intellectuels ou artistiques. On distingue à Rome les esclaves privés travaillant dans les demeures particulières, et les esclaves publics au service de l'Etat dans les services administratifs, les travaux publics et l'entretien des édifices sacrés.

Toutes les familles romaines possèdent des esclaves, de un ou deux pour les milieux très modestes, plusieurs centaines chez les aristocrates et les notables. Un Romain aisé est généralement à la tête de deux « familles » d'esclaves : la « famille rustique » qui vit dans ses propriétés à la campagne et a en charge tous les travaux agricoles du domaine, et la « famille urbaine » qui habite en ville avec la famille du maître et s'occupe de l'entretien de la maison. Il existe une grande disparité entre ces deux « familles » : les esclaves ruraux sont soumis à des activités très dures et sont généralement traités comme du bétail. La pire intimidation dont on puisse user à l'égard d'un esclave urbain paresseux est de le menacer de « l'envoyer à la campagne ». En effet, la « famille urbaine » vit dans des conditions matérielles comparables à celles de ses maîtres, et certains esclaves occupent dans la maison des charges importantes qui en font des privilégiés. C'est le cas des pédagogues, des professeurs, des médecins, des bibliothécaires, des intendants, des trésoriers ou des secrétaires qui ont en main l'avenir de leurs maîtres et de leur fortune.

Le monde artistique dans l'Antiquité est lui aussi largement redevable à l'apport servile : les peintres, les sculpteurs, les architectes, les ingénieurs, les comédiens, les danseurs, les chanteurs et les musiciens sont en majorité des esclaves. C'est aussi le cas de deux catégories particulières d'individus dans le monde romain, les gladiateurs et les prostituées.

La pire condition pour les esclaves est de faire partie des misérables qu'on envoie dans les mines et dans les carrières. On y trouve tous ceux qui, en raison de leurs tares physiques, n'ont pu être vendus. C'est le cas, en particulier, des femmes et des enfants sans qualités particulières. Ces esclaves sont attachés à leur poste de travail dans les couloirs d'extraction, quasiment sans nourriture ni vêtement, et restent à la tâche jusqu'à ce qu'ils meurent sur place.

Ces disparités si grandes entre le traitement matériel et psychologique de toutes les variétés d'esclaves expliquent l'ambiguïté de la condition servile dans l'Antiquité. Il n'existe pas d'activités proprement serviles, puisqu'esclaves et hommes libres peuvent exercer les mêmes fonctions, par exemple dans le commerce, l'artisanat ou les professions intellectuelles et artistiques. Le monde servile, dans toutes les sociétés antiques, n'a pas de projets communs, pas d'unité, pas de buts spécifiques. En fait, il existe en parallèle avec celui des hommes libres, il possède ses parias et ses privilégiés, ses pauvres et ses riches, sa hiérarchie spécifique. Il n'y a rien de commun entre le misérable laboureur attaché à la terre et le riche intendant d'une famille aristocratique, entouré d'honneurs et de considération. Ce fossé explique les échecs des révoltes qui n'ont jamais pu réunir l'ensemble des esclaves de la société.

Comment l'Etat ou les particuliers s'approvisionnent-ils en esclaves ? Ils possèdent en premier lieu ceux qui le sont par naissance, puisque la condition servile de la mère est héréditaire, et ceci quelle que soit celle du père (qui est souvent le maître lui-même). Certains Romains se consacrent même à une sorte « d'élevage » d'esclaves à domicile en poussant leurs servantes à avoir des enfants qui seront vendus sur le marché. Cependant, en général, les petits esclaves « nés à la maison », les vernae, bénéficient de conditions privilégiées : on les a vus naître et grandir, ils ont souvent partagé les jeux et l'éducation de leurs petits maît res qui les gardent auprès d'eux par la suite comme des amis.

On peut aussi devenir esclave autrement que par la naissance. L'exposition des enfants nouveau-nés est une pratique courante, en particulier dans les familles trop pauvres pour les élever. Le bébé abandonné au coin d'une rue devient l'esclave de celui qui le recueille. La législation romaine prévoit aussi la réduction en esclavage pour les débiteurs insolvables.

Les guerres ont été pour Rome de grandes pourvoyeuses d'esclaves, puisque les prisonniers de guerre font partie du butin et deviennent la propriété de leurs vainqueurs. On dit que Paul Emile ramène de son expédition en Grèce 150 000 esclaves, et que Jules César revient de la guerre des Gaules avec 1 million de captifs.

Enfin, la piraterie, endémique dans le bassin méditerranéen, approvisionne aussi les marchés d'esclaves. Les navires pirates attaquent les vaisseaux et s'emparent de leurs passagers pour les revendre. Ils font aussi des raids sur les côtes dans des régions isolées dont ils capturent les habitants. Le grand marché d'esclaves dans le monde romain se trouve dans l'île de Délos où, dit-on, on vend par jour 10 000 esclaves. Les prix demandés par les marchands varient en fonction de l'âge, du sexe, des qualités physiques, du niveau d'éducation, des compétences intellectuelles ou artistiques. On estime que sous Auguste, un esclave moyen vaut à peu près 500 drachmes, un esclave spécialisé, dix fois plus.

Par conséquent, dans les maisons romaines, on trouve des serviteurs d'origines ethniques, sociales, culturelles très variées. En effet, nul n'est à l'abri, dans des conditions exceptionnelles, de tomber en esclavage. Etant donné les provenances multiples des hommes et des femmes vendus sur les marchés, on attribue à chaque peuple des aptitudes particulières : celui qui cherche une bonne nourrice pour son enfant achètera une Grecque ou une Egyptienne au lait réputé ; un organisateur de tournois de gladiateurs ne voudra que des Thraces, des Gaulois ou des Germains, hommes à la carrure athlétique et excellents au combat ; celui qui veut un bon professeur choisira un Grec, un Syrien ou un Egyptien.

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Messagede Thierry » Dim 15 Mai, 2005 23:57

ejds a écrit:
Thierry a écrit:Encore une fois, mais visiblement on ne sera jamais d'accord là dessus, les écrivains antiques sont intéressants pour ce qu'ils révèlent de leur propre vision du monde donc de leur propre société, certainement pas pour leurs connaissances géographiques ( qui à l'époque romaine, on le sait, sont toutes faussées) et encore moins ethnologiques.


Houla Thierry !!
Attention, de ne pas mettre tous les auteurs gréco-romains dans le même panier. Et si tu te mets aussi à contester d'autor tous les écrits antiques et en faire des brûlots. Pas de preuves, une entrave à la connaissance et une conception étriquée et simpliste de l’histoire par l’analphabétisme. :? :shock:

Sous ses aspects socio-économiques, voyons ce qu'en pense Goudineau de la Gaule d'avant les Romains : :shock: :shock:




Ben, justement tu devrais lire Goudineau "Cesar et la Gaule" et notamment tout le chapitre consacré à la totale méconnaissance géographique qu'avaient Cesar et tous les Romains de la Gaule,pour eux par exemple, les Pyrénées étaient à l'Ouest :shock:

Ce n'est qu'un exemple, juste pour montrer qu'il ne faut pas prendre la vision du monde classique comme une réalité au pied de la lettre sans chercher non seulement à la retraduire avec des correctifs aussi peu anodins que l'archéologie....

Ca ne vaut pas dire que je jette les auteurs classiques et les considère comme inintéressants et si je discute ici, c'est parce que j'ai lu César, Tacite, Suètone....mais il s'agit d'une source de l'histoire, pas de la seule et il est absolument nécessaire de pouvoir interpréter les anciens....déjà quand ils évoquent la propre politique romaine, alors quand ils évoquent des sociétés dont les modes de fonctionnement leur échappent (à supposer déjà qu'ils ne se trompent pas de sujet vu la perception géographique dejà évoquée...)......attention, tout de même un peu.

Dire attention à ce que vous lisez, ce n'est pas dire, ne lisez pas, je crois ?


Quant à la vision "Goudinéenne" que tu exposes ici, je la partage pour une large part mais je me permets quand même d'indiquer que l'état éduen et l'exemple de Bibracte sont assez typique de ce que sont devenus certaines Cités (au sens politique du terme) Gauloises, précisément après des décennies de contacts commerciaux et diplomatiques étroits avec les Romains....

De toutes façons, je ne juge pas, au demeurant, la civilisation rurale gauloise comme arriérée bien au contraire mais comme "différente" des sociétés méditerranéennes.

Quant aux entraves, je suis heureux de constater qu'après un long préalable, on aborde enfin le sujet, parce qu'émettre une hypothèse ça ne veut pas dire détenir la vérité et ça fait longtemps que j'attends qu'on me réponde sur un terrain archéologique, sauf que là évidemment, j'aimerais bien en savoir un peu plus....

On notera au passage la comparaison avec le chateau fort :wink:

Bon, à bientôt 8)
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Serapeion

Messagede ejds » Lun 16 Mai, 2005 10:50

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Thierry a écrit:Ben, justement tu devrais lire Goudineau "Cesar et la Gaule" et notamment tout le chapitre consacré à la totale méconnaissance géographique qu'avaient Cesar et tous les Romains de la Gaule, pour eux par exemple, les Pyrénées étaient à l'Ouest :shock:

Ce n'est qu'un exemple, juste pour montrer qu'il ne faut pas prendre la vision du monde classique comme une réalité au pied de la lettre sans chercher non seulement à la retraduire avec des correctifs aussi peu anodins que l'archéologie....


(Sauf avis contraires) confirmation : les Pyrénées sont bien à l’Ouest… (de Rome), et quasiment à la même latitude.
Et elles n'y ont pas bougé depuis !! :lol: :lol:

Par contre pour moi, je suis bien embêté! Je n’ai trouvé qu’une seule entrave d'un esclave, d’époque gallo-romaine et au musée de Normandie.
Cette boucle, posée comme entrave autour d'un poignet ou cheville de l'esclave, devait être fermée à l'aide d'un cadenas : :shock: :?

http://www.antiquaires-de-normandie.org ... rticle=194

Serapeion ou la confrontation de tous les savoirs
Pour en revenir à cette notion de liberté de mouvement et de connaissance, certainement que l’on aurait pu se documenter un peu plus sur la culture celte dans les ouvrages des grandes bibliothèques antiques qui ont été brûlées, tel le Serapeion d’Alexandrie (entre autre tour à tour par les Romains, les Chrétiens et les Musulmans), qui regroupait tout le savoir du monde antique, et servira de modèle à de nombreuses autres : Pergame, Antioche, Athènes, Rome…

Ville cosmopolite et hellénistique, Alexandrie apparaît comme un carrefour des croyances, des modes et de la confrontation des savoirs. Dans cette nouvelle capitale de l'Egypte, Ptolémée Ie souhaita favoriser la venue de tous les pays connus, de savants et de lettrés (philosophes, géographes, astronomes, médecins, mathématiciens, poètes, écrivains...).

Afin d'acquérir et de réunir toutes les œuvres écrites du monde d’alors, Ptolémée demanda aux autres souverains de lui envoyer tout ouvrage écrit digne d'intérêt. Les œuvres sont empruntées contre gage le temps de les copier.
Tout bateau arrivant dans le port d'Alexandrie se voit confisquer ses livres qui seront copiés par des scribes. L'original, s'il est de valeur enrichira la bibliothèque et la copie sera restituée au navire.
Par ailleurs, ordre est donné de rechercher dans tout le monde méditerranéen les ouvrages rares et précieux qui manqueraient au catalogue.

http://membres.lycos.fr/hypatie2/alexand.htm

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Messagede Thierry » Lun 16 Mai, 2005 11:52

Soit tu ne comprends pas ce que j'écris, soit tu en fais exprès....

Pour les Romains, les Pyrénées étaient à l'Ouest.....de la Gaule.....

Mais encore une fois, ce n'est qu'un exemple, après tout....on peut très bien s'abstenir de lire Goudineau et faire abstraction des découvertes archéologiques effectuées sur les Gaulois depuis une trentaine d'années...

Quant aux entraves, en contexte gallo-romain ou ptolémaique.....ben nous ne sommes plus dans le sujet :( .....et chez les mayas, qu'en penses tu :shock: ?
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